Anya
La vie continuait encore et encore. Mon apprentissage en tant que princesse avançait avec entrain. Cela faisait pratiquement un an que j'avais appris pour ma réelle identité. Malgré toutes les expériences troublantes que j'avais vécu lors de cette première année, tout semblait s'être passé seulement hier. Cinq mois étaient passés depuis l'attaque de ma tante contre moi. Elle se trouvait maintenant dans une prison de haute sécurité. Elle était surveillée afin qu'elle ne crée aucun plan à l'égare de ma personne. Mais je restai tout de même sur mes gardes. Elle avait été capable du pire, et sa folie la rendait encore plus dangereuse. Mon père cherchait à me calmer par rapport à cela, cependant je voyais bien que lui-même n'était pas rassuré. Après tout sa propre sœur avait cherché à s'en prendre à sa propre fille. Je ne pouvais imaginer la douleur qu'il ressentait. Aerick était alors près de lui, lui donnant la force de passer outre. En parlant de lui, notre relation avait été révélée sous la bénédiction de mes parents. Du côté de la famille de Aerick, ce n'était pas le même enthousiasme, en tout cas du côté des sœurs. Les deux petites sœurs ne cachaient pas leur haine envers moi, et cela commençait à agacer les deux frères. Konrad passait son temps à reprendre les filles, tandis que Aerick avait choisi de les ignorer pour de bon. Je me sentais tout de même mal, je ne voulais pas être responsable d'une peut être rupture de cette famille ayant déjà vécu des moments difficiles.
J'étais dans mon bureau à travailler sur un dossier avec Aïlla. La reine du Royaume de Dielli était en déplacement dans notre Royaume, pour l'affaire d'un site archéologique en péril. En effet, mon père avait accepté que des archéologues étrangers viennent travailler sur un site que nous venions tout juste de mettre au jour. Mais malheureusement cela ne se passait pas comme prévu. Un des chercheurs avait été retrouvé dans le palais entrain de voler des objets de plus de 1000 ans. Cela avait mis en colère mon père, il voulait les faire partir, pourtant leur présence était importante pour le champs de recherche du site. Mon père étant une boule de nerf ambulante, j'avais préféré prendre en main le dossier sous l'avis positif de ma mère.
_ Tu en penses quoi Aïlla ?
Elle était assise juste à côté de moi et regarda l'écran de mon ordi en plaçant sa main sous son menton. Elle plissa ses jolies yeux et soupira.
_ Tu as raison, c'est une bonne idée... mais il faudrait alors mettre plus de sécurité au niveau du palais. Il ne faut pas oublier que celui-ci possède un trésor inestimable...
_ Oui, c'est vrai. Pour l'instant, je vais signaler au chercheur qu'il peut rentrer chez lui.
_ C'est la police dans son pays qui va s'occuper de lui, c'est ça ?
_ Oui, la notre les a déjà prévenu. Il risque gros.
_ Comment il a fait pour rentrer quand même ?
_ Il a dû se faire passer pour un domestique... c'est ce qu'il dit en tout cas... mais pourquoi voler des objets si importants ?
_ Ton royaume est encore fermé pour les chercheurs. Il est quand même le dernier royaume qui possède encore la religion grec et les traditions datent d'il y a plus de 2000 ans. Cette personne voulait peut-être faire... non en fait, je sais même pas pourquoi je lui cherche des excuses. Cet homme voulait simplement récupérer des objets pour son musée personnel.
Je regardai Aïlla du coin de l'oeil avec un petit sourire au bord des lèvres. Elle me faisait trop rire. Elle fronça légèrement les sourcils tout en secouant la tête.
_ En attendant, il est peu tranquillement se reposer dans des cachots du IIIème siècle... raillai-je en refermant mon ordinateur.
Je savais que les trésors de mon royaume étaient très convoités par les chercheurs et scientifiques, je ne m'attendais pas qu'un ose chercher à voler alors qu'on lui offrait l'hospitalité. Aïlla s'étira en se relevant. Elle se tourna pour regarder par la fenêtre derrière nous. Je l'entendis soupirer.
_ Il y a un problème Aïlla ? Demandai-je en faisant pivoter mon siège.
Elle regardait au loin, quelque chose semblait la tourmenter.
_ C'est rien, je me disais juste que la mer me manquait. Il faut faire 3 heures de route du palais pour voir une infime parti de mer.
Je suivis son regard et observait l'océan qui perçait entre deux montagnes. Le mois de décembre était déjà bien avancé, et bientôt ce sera Noël, enfin pour Yann et Brian. Ici, ce n'était pas la même chose, nous fêtions la victoire de Zeus sur son père chronos. À l'occasion, une grande fête était célébré au sein du château. Plus de la moitié des habitants de l'île viennent, et c'est l'heure du partage. Autant que la nourriture ou les cadeaux, l'idée de cette fête est de rendre l'amour que nous avons pour notre prochain. De la neige se mit à tomber et la reine soupira de nouveau.
_ Nous pouvons y aller en fin d'après-midi, selon Ewan on peut voir un groupe de baleine.
Ses yeux se mirent instantanément à briller, elle tourna sur elle-même en frappant frénétiquement dans ses mains.
_ Alors c'est décidé ! Nous partons dans deux heures !!
Je souris devant son enthousiasme. Soudain j'entendis mon téléphone fixe sonner. Je le pris tout en écoutant d'une oreille distraite les histoires de Aïlla.
_ Oui ? Princesse Kaira.
« Bonjour Princesse, je suis l'officier Grant. Mon supérieur m'a dit que vous vous occupiez du cas de Monsieur Rostd ? »
_ Oui, c'est exacte, je travaille dessus en ce moment-même.
« Très bien, je voulais savoir où vous en étiez. »
Aïlla se replaça à côté de moi en remettant une mèche de cheveux à sa place. Elle hocha la tête et je pris une profonde inspiration. Je n'avais pas pour habitude de prendre d'aussi grandes décisions.
_ D'après moi, le mieux est de le renvoyer chez lui, mais je veux qu'il soit directement récupérer par la police. Il devra payer également une amende, car ce qu'il a fait est un préjudice morale pour le royaume et mon peuple. Je passerais le voir dans la soirée, afin de lui dire quelques mots avant son départ demain.
« Merci beaucoup, Princesse. Pour l'amende ? »
_ Contactez mon père pour cela, il saura mieux choisir que moi.
« Très bien. Je préviens tout de suite mon supérieur. Bonne journée. »
_ Bonne journée, au revoir.
Je raccrochai et je respirai enfin.
_ Tu t'en sors très bien, tu peux respirer ma belle.
_ Je n'arrivais jamais à m'y faire. Mon cœur arrête de battre à chaque fois que je passe un coup de fil ou que je dois donner un ordre.
_ Je suis pareille, j'essaie à chaque fois de paraître calme mais je suis une boule de stress ambulant, rit légèrement Aïlla en se redressant.
Soudain, quelqu'un toqua à la porte.
_ Tu attendais quelqu'un ? Aerick.
_ Non, du tout. Aerick rentre sans frapper.
Elle me lança une oeillade amusée, à la mention de mon compagnon. Je lui tirai la langue et me levai de mon siège.
_ Entrez.
La porte s'ouvrit et que fut ma surprise quand je découvris le Roi Akar. Celui-ci était cette fois-ci habillé d'un costume totalement noir et qui le mettait parfaitement en valeur. Je restai autant figée que mon amie. Celle-ci se racla la gorge est accueillit le nouveau venu.
_ Princesse Anna, Reine Aïlla. Je suis heureux de vous revoir.
_ Roi Akar, moi de même. Je suis surprise de vous savoir ici, à Sigfreid. Il y a t-il un problème ?
Il nous regarda légèrement tendu. Il se gratta sa légère barbe de trois jours et s'avança d'une allure féline. Il ne pouvait laisser personne indifférent particulièrement avec ses yeux verts intenses.
_ J'ai besoin de femmes...
Je levai un sourcil, ne comprenant pas où il voulait en venir. Je lançai un coup d'œil à Aïlla, qui riait toute seule. Je compris alors qu'elle avait une pensée mal placée.
_ En quoi pouvons nous t'aider Akar, reprit Aïlla après avoir retrouvé ses esprits.
_ J'aimerais que vous vous occupiez d'une personne pour moi. Le temps que je m'entretienne avec Aerick et Staffen. Elle est... importante pour moi et aussi très fragile. Elle est un peu comme vous Anna, si vous voyez ce que je veux dire.
Oh oui, je savais de quoi il parlait malheureusement.
_ Que lui est-il arrivé ?
_ Je sais juste qu'elle vécu des violences de la part de son ex-compagnon et d'anciennes connaissances...
_ Des violences ?
_ Je dois vous avouer que je n'ai pas cherché plus loin, considérant que c'était à elle de me donner des détails. Elle a ses douleurs, j'ai les miennes.
_ Vous êtes quelqu'un de très respectueux, murmurai-je ne m'approchant de lui.
_ On m'a appris à l'être. Car c'est le devoir d'un souverain d'être juste et de respecter les personnes autour de lui.
_ Pourquoi l'avoir emmené avec toi ? Continua Aïlla en se passant une main dans les cheveux.
_ Parce que j'ai pour elle... malheureusement, ma famille ne l'accepte pas car elle est une étrangère. Je veux la protéger.
Que c'était mignon, plus il parlait d'elle, plus son regard s'illuminait. Cela donnait l'impression qu'il n'y avait qu'elle qui tournait dans ses pensées. Je pensais alors à Aerick et mon cœur se serra immédiatement. Je ne l'avais pas vu depuis deux semaines et le savoir ici, me donnait envie de le prendre dans mes bras.
_ Aerick est arrivé en même temps que moi, reprit Akar comme si il avait lu dans mes pensées. Mais Staffen l'a réceptionné avant qu'il ne puisse venir ici.
_ Très bien, vous nous présentez votre amie ?
Akar rit légèrement en se passant une main dans les cheveux. Il ouvrit la porte et disparut une minute avant de revenir en portant une jeune femme dans ses bras. Je lui aurais donné à peine deux ans de plus que moi. Je vis que Akar tenait des béquilles. Il la déposa délicatement et elle chercha son équilibre tout en tenant le Roi. Elle leva ensuite les yeux vers nous et je fus surprise par leur couleur. Le mélange d'or et de bleu les rendait tout simplement merveilleux, ils étaient également mis en valeur par ses cheveux auburn et ses tâches de rousseurs. Elle était belle, très belle, il n'y avait pas à dire. Et le regard de Akar ne passait pas inaperçu. Ça se voyait à mille kilomètres que si il pouvait la posséder ici et maintenant, il le ferait sans hésiter. Je souris doucement en m'approchant d'elle. Je lui tendis la main tout en présentant.
_ Bonjour, je suis Anna, la fille du Roi et de la Reine Du Royaume de Sigfreid et laisse moi te présenter Aïlla, la Reine et la femme du Roi du Royaume de Dielli. Je suis enchantée de te rencontrer.
Elle rougit joliment tout en se tenant bien près du roi. Elle me fit ensuite sourire sincère après m'avoir étudié, sans me juger un seul instant ;
_ J'ai entendu parlé de vous deux à la télé, je suis Anya Dorns.
Je serrais la main qu'elle me tendait. C'était une gentille femme. Mais sa faiblesse apparente me serra le cœur, car j'avais vécu la même chose il y quelques années. De mauvais souvenirs vinrent assaillirent mes pensées, mais rapidement ils furent repousser par les visages souriants de ma famille.
_ Nous allons l'emmener au salon adjacent, ce sera plus calme. Tu peux y aller Akar on va prendre soin d'elle, commença Aïlla en prenant doucement le bras de Anya.
Elle l'entraîna jusqu'au salon tout en la soutenant. Je me tournai ensuite vers Akar qui était resté figé sur place, une lueur d'inquiétude dans ses yeux habituellement tristes.
_ Nous sommes là, Akar, vous pouvez nous faire confiance.
_ Je suis désolé...
_ Ne vous inquiétez, quand on aime quelqu'un, c'est toujours dur de le laisser partir.
_ Aimer ? Non, non ce n'est pas ça... paniqua t-il d'un coup, fissurant son masque de neutralité.
_ En tout cas, elle semble vous apprécier. Nous pensons avec Aïlla aller nous promener au bord de mer, en fin d'après midi. Nous prendrons Anya avec nous sur le coup. Vous pourrez nous rejoindre après la réunion.
_ Oui, c'est une bonne idée. Merci beaucoup, Anna.
_ De rien.
Il hocha la tête et s'en alla en refermant la porte. Quand je fus sûre qu'il était enfin parti, je retournai voir les filles. Je les entendais parler quand je rentrai dans le salon. Je tirai en même temps sur une cloche pour appeler un domestique. Celui-ci ne tarda pas à arriver. Il se fit une légère courbette et demanda ce que l'on souhaitait. Dès qu'il eut tout noter, il s'en alla à toute vitesse. J'allais m'asseoir sur un des sièges. J'avais fait refaire cette pièce pour qu'elle ressemble à une des salles VIP du bar de Yann et Brian, afin qu'ils soient toujours près de moi. Anya était totalement pétrifiée sur place, bien qu'elle parlait avec entrain. Aïlla le remarqua également et lui sourit gentiment.
_ Anya, tu peux respirer, nous n'allons pas te faire de mal. Je pense même que nous sommes les plus gentilles ici, en comptant la mère de Anna.
_ Je suis désolée, je n'arrive pas trop à m'y faire...
_ De ?
_ Et bien, ce n'est pas toujours facile de paraître détendu alors qu'on est entouré de véritable souverain...
Nous nous regardâmes avec Aïlla le sourire aux lèvres.
_ Pour nous aussi ce n'était pas facile, et pour cause, je suis seulement la fille d'un soldat.
_ Et pour moi, j'ai appris que j'étais une princesse il y a moins de huit mois. Donc tu n'as pas besoin de t'inquiéter pour cela. Nous sommes des femmes comme les autres.
Je vis qu'elle se détendit enfin et elle s'assit plus confortablement sur son fauteuil. Elle cacha discrètement ses jambes où je pus apercevoir les fantômes de vieilles cicatrices. Elle avait vécu des abus comme moi, mais comparé à moi, elle sera touché à vie. Aujourd'hui, je vivais qu'avec les mauvais souvenirs et les cauchemars, mais physiquement, j'allais beaucoup mieux. Mais il m'avait fallu trois ans avant de pouvoir parler à une personne sans avoir peur qu'elle me frappe. Petit à petit, Anya s'ouvrit à nous. J'appris qu'elle était une historienne qui se spécialisait sur les amérindiens. Et tout de suite, ses yeux pétillaient à la mention de son métier et de sa passion. Puis vint l'heure d'aller se balader. Ewan nous attendait près de la voiture et nous arrivâmes rapidement à la plage. Les hommes n'étaient toujours pas là, suggérant que la réunion n'était pas encore terminer. Nous marchions tranquillement quand je m'arrêtais pour regarder la mer.
_ La première fois que j'ai rencontré Akar, je mettais jeter à la mer pour sauver un chiot et un chaton qui y avait été jeté. Si il n'avait pas été là, je n'aurais pas réussi à m'en sortir. Je n'ai plus la même fougue et capacité physique qu'avant...
_ ça a dû être dur, murmura Aïlla en serrant son manteau contre elle.
Le temps n'était pas avec nous, un lourd brouillard commençait à se former autour du palais et des villages en contre bas des montagnes. L'air devenait encore plus frais et il se remit à neiger. Anya ne répondit pas tout de suite à la question muette de mon amie. Elle inspira profondément avant de secouer ses boucles auburn.
_ Je suis tombée amoureuse d'un homme qui me promettait la Lune. J'étais entourée de ses amis et bien que je voulais garder contact avec les miens, il cherchait sans fin à m'éloigner d'eux. J'ai eu droit aux premiers coups, aux excuses, puis un jour, pour faire rire ses amis, il m'a défenestré. J'ai eu les jambes brisées sur le coup et une bonne partie de mon squelette a été brisé. Il m'a fallu deux ans en fauteuil roulant pour au moins retrouver une partie de ma mobilité. Mais mes jambes restent trop faibles et j'ai l'impression d'être qu'un boulet. De plus, il a... ils ont commandité la mort de ma meilleure amie, qui était la fiancée de mon meilleur ami... elle est morte il y a deux ans dans un accident de voiture...
Je l'écoutais, doucement je lui posai une main sur l'épaule et je la pris dans mes bras. Elle se mit à sangloter, submergée par des mauvais souvenirs. Je connaissais que très bien ce sentiment. Au bout d'un moment, nous nous assîmes sur le sable, pour qu'elle puisse reposer ses jambes. Son corps frêle était encore tremblant à cause de ses sanglots. Elle essuya ses yeux tout en s'excusant.
_ Tu n'as pas à te cacher avec nous, Anya... je pense que Anna et moi pouvons très bien te comprendre...
Anya tourna alors ses sublimes yeux vers moi. Les larmes les rendaient encore plus brillant. Le vent balayait ses boucles et la rendait encore plus belle. Alors que moi, je devais ressembler à rien avec mes cheveux devant les yeux. Je soupirai en replaçant des mèches derrière mon oreille.
_ J'ai vécu des abus depuis ma plus tendre enfance. Je suis passée de famille en famille et j'ai vécu pendant un an dans la rue à l'âge de neuf ans. Mais ma situation a conduit à la mort d'une personne qui m'était chère également... puis, j'ai subi la violence la plus brutale que j'avais connu. j'ai été violée, battue, affamée et laissée pour morte.
Le vent vint stopper mon récit avec sa voix sourde. L'atmosphère venait de devenir pesante. Anya et Aïlla avaient comme coupé leur souffle. Elles poussèrent en même temps un long soupir et Anya se remit à pleurer de plus belle.
_ Je devrais pas me plaindre de ma dou...
_ ça n'a rien à voir Anya, nos histoires sont différentes. Mais elles montrent combien on tient à la vie et combien l'amour de nos amis nous portent.
_ Vous êtes toutes les deux des survivantes. Vous avez face à la pire des cruautés mais vous prouvez à vos bourreaux que ce n'est pas cela qui vous enlèvera votre amour pour la vie. Vous êtes des exemples pour moi, les filles. Et je sais combien, vous continuez à vivre avec ses souvenirs et que malgré le temps qui passe, ils resteront toujours ancrés au fond de vous...
_ Car, ils font parti de notre passé, finis-je en souriant à Anya.
Elle renifla et je lui passai mon mouchoir. Elle sourit en le prenant.
_ Merci beaucoup. En ce moment, je ne fais que rencontrer des personnes qui m'aide à faire face différemment à mon passé.
_ Dont Akar, argua Aïlla avec un sourire en coin.
Je lui lançai une algue au passage. Elle rit tout en le prenant. Elle grimaça puis la jeta loin d'elle. En attendant, Anya s'était mise à s'empourprer.
_ Je ne devrais pas réagir comme ça... j'ai 24 ans, mais j'ai l'impression d'être une adolescente pleine de phéromones près de lui. Il est tellement intense...
_ Et encore, tu n'as pas vu mon mari, rit Aïlla. Oh ! Regardez !
Elle s'écria tout en se levant. J'aidai Anya à se relever. J'ouvris la bouche en voyant au loin, des baleines. Elles sautaient hors de l'eau tournant sur elles-mêmes, nous donnant droit à un sublime spectacle. Nous restâmes muettes devant ce show sans nom, mais qui faisait vibrer tout notre corps. Soudain, j'entendis des pas venir vers nous. Je jetais un coup d'œil dernière nous et ne fus pas surprise de voir les hommes arrivés. Mon père me sourit et resta un peu à l'écart avec Aerick pour Anya. Elle leur lança un remerciement muet, quand Akar vint vers elle. Elle se remit à rougir et attrapa son bras soupirant d'aise. Je les regardai reprendre la balade sous le ballet des baleines. Aïlla accepta le bras que mon père lui proposa et ils suivirent les autres. Aerick vint vers moi tout en regardant vers l'horizon.
_ Vous êtes là depuis le début ? Demandai-je quand il fut en face de moi.
_ Depuis les excuses de Anya...
Je l'observai, ce qu'il fit à son tour. Il attrapa mon visage dans le creux de ses mains et embrassa mes lèvres avec douceur. Je le pris dans mes bras et je me sentis revivre.
_ Tu m'as manqué...
_ Toi aussi, c'est dur d'être loin de toi. Surtout d'en ce genre de moment. J'aimerai que tu oublies tout. Mais comme tu l'as bien expliqué à Anya, cette douleur restera ancrée en toi. Je vais la panser et te rendre heureuse.
Je lui souris et nous rejoignîmes les autres. Je me sentais tellement bien près de lui comme si il faisait disparaître toute la peine qui était ancré dans mon être.
_ En fait Akar, pourquoi es-tu venu ici ?
Akar se tourna vers Aïlla. Il lança un regard à Anya, comme pour lui demander son accord. Elle pencha sa tête sur le côté et lui sourit timidement.
_ L'amie de Anya a disparu au sein de mon pays, nous avons des soupçons sur une personne. Mais j'avais besoin de l'avis de Rois plus expérimentés que moi.
_ Je ne suis pas aussi expérimenté que toi, Akar, intervint Aerick tout en me gardant dans ses bras.
_ Tu es devenu Roi plus tôt que moi... et tu règnes depuis plus de dix ans contre cinq pour moi. Donc oui, tu es un Roi expérimenté.
Ils se mirent à se chamailler et nous leur proposâmes de rester pour la soirée. Le groupe s'éloigna un peu, je restai un peu à l'écart pour regarder une dernière fois les baleines. Quand je vis une silhouette au loin. Je la connaissais malgré moi. Je restai à la fixer comme si elle allait venir vers nous. Mais la personne resta à en retrait.
_ Anna, dépêche toi. Tu vas attraper un rhume à rester trop longtemps dehors.
_ J'arrive !
Je lançai un dernier regard vers la silhouette, mais elle avait disparu, laissant une plage désertique.
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