Chapitre 2
Quelques heures plus tard.
– Mademoiselle Pal ! s'exclama pour la je ne sais plus de combien de fois l'homme en costard, tandis que je luttais contre mes paupières qui se fermaient.
Il était déjà une heure de l'après-midi passée, et j'avais l'impression que nous n'avions même pas atteint la moitié des entretiens. Il restait tant de monde à passer... Certaines filles étaient en train de se pomponner dans un coin, comme elles le faisaient déjà depuis trois longues heures. Quant à moi, je luttais contre le sommeil qui commençait à se faire plus présent.
Les entretiens duraient au moins une bonne trentaine de minutes, ou même quelquefois plus longtemps. L'attente était insupportable, mais je ne comptais pas abandonner. C'était dans mon caractère ; j'attendis donc, sous le petit brouhaha qu'avait créé un groupe de femmes attendant patiemment leur heure de passage.
Derrière cette grande porte, nous ne pouvions rien entendre de ce qui se passait de l'autre côté. Mais ce qui était sûr, c'était que celles qui sortaient de ce bureau avaient l'air d'avoir vécu quelque chose d'horrible. Elles étaient toutes pâles, les mains légèrement tremblantes et les yeux remplis d'une étrange émotion.
Ce fut là que je commençai à comprendre, au bout du trentième entretien, que cela n'allait pas être du gâteau...
**
Dix-sept heures passées. C'était finalement à mon tour. J'étais la dernière, il n'y a avait plus personne dans ce maudit couloir.
– Mademoiselle Haliss, c'est à vous, déclara l'homme de tout à l'heure en laissant la porte ouverte.
J'acquiesçai, puis pris rapidement mes affaires en main. À peine eus-je fait deux pas qu'une voix grave et puissante se mit à hurler :
– Je ne veux plus personne, c'est fini ! Virez-moi les dernières personnes, nous arrêtons tout !
Un étrange frisson longea ma peau, tandis que je sentais mon cœur pulser d'une manière différente. La porte se referma brutalement, subitement, me laissant presque sans voix. L'homme âgé laissa échapper un soupir, puis m'offrit un regard compatissant.
– Excusez-nous mademoiselle, mais vous devez repartir chez vous. Les entretiens sont terminés, déclara-t-il alors que je me décomposais littéralement.
J'étais totalement dépitée.
– Mais j'ai attendu plus de huit heures...
– Le directeur a... hum, quelques problèmes. Je suis extrêmement désolé pour vous, mademoiselle.
L'homme s'inclina légèrement, puis m'offrit un dernier regard compatissant avant de s'en aller, comme si rien ne s'était réellement passé.
Mais... Est-ce une blague ?
**
PDV Wayne 🌑
– Mon Dieu, mais c'est quoi ce carnage ? s'écria Thaïs en fixant tout autour d'elle, l'air perdu.
Elle se retrouva en une seconde près des fenêtres.
– Mais c'est épouvantable ! C'est quoi ce mélange d'odeurs infectes ? reprit-elle.
Je me laissai retomber sur mon fauteuil, totalement énervé et vidé de cette journée. Combien de femmes avaient osé me faire des avances ? Combien d'entre elles étaient venues aujourd'hui, dans l'unique but de me séduire ?
– Thaïs. Je crois que tu vas finir par devenir mon assistante, murmurai-je pensivement en me frottant le visage.
– Ah non ! Tu laisses ta petite sœur en dehors de tout cela, Wayne ! Ce serait trop bizarre ! s'enquit-elle aussitôt en se pinçant le nez et en tirant une légère grimace de dégoût.
Les vampires avaient un odorat très développé. Cela pouvait être un avantage comme un défaut. Et cela s'était avéré être la seconde réponse aujourd'hui. Personne dans cette entreprise n'était autorisé à mettre une quelque conque goutte de parfum. J'avais donc fait en sorte de bien le préciser dans cette annonce.
Mais évidemment, elles avaient toutes fait le contraire...
Le mélange de parfums réunis m'offrait un horrible mal de tête. S'ensuivit un picotement au nez.
Affreux.
– Parmi tout ce beau petit monde d'humains, tu n'as pas pu choisir quelqu'un ? questionna Thaïs en se posant sur mon bureau, là où le désordre régnait.
– Non. Elles étaient toutes pathétiques.
– Et parmi tous ces pathétiques, comme tu le dis, il n'y en avait pas une qui était moins pathétique qu'une autre ? souffla-t-elle alors que je sentais brusquement mes muscles se crisper.
Quel est ce...
Mon corps s'arrêta entièrement de bouger. Mon sang se mit à affluer rapidement dans mes veines. Celles-ci commençaient à se faire de plus en plus visibles sur mes avant-bras. Mes yeux s'assombrirent en une fraction de seconde, les laissant devenir noirs comme la nuit, reflétant ainsi une sombre dangerosité. Mes doigts se crispèrent contre le bureau, tandis que j'inspirais difficilement l'air.
Cette odeur. Cette odeur exquise qui vient doucement me torturer... D'où vient-elle...
– Wayne ? Tu fais quoi là ? demanda rapidement Thaïs en me voyant me transformer petit à petit.
Je perds mes moyens... Que m'arrive-t-il...
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