Chapitre 3 : How to pretend 2
« Chaque candidat au début se voit remettre un sac. Tous les sacs ont le même contenu, une trousse de premiers soins, des denrées de survie et de l'eau. Après c'est à toi de trouver le maximum de choses à ta survie dans ce dédale de couloirs ou de les voler aux métas. Seule ton arme de départ est aléatoire. Et une dernière chose. Chaque candidat se voit remettre dans une poche de la doublure interne de ton sac une aide pour sortir d'ici. Cela peut-être un objet l'aidant à comprendre ce labyrinthe ou un morceau d'une carte ou de la légende. »
– Le tout étant que si tous les candidats réunissent leur aide ensemble on a un moyen de se sortir d'ici. On pourra reconstituer la carte, sa légende et s'orienter.
Damien venait d'expliquer les rudiments de la survie et de ce test morbide à Alex, celle-ci ayant encore du mal à tout assimiler.
– Pour l'instant nous mettons tous en commun que ce soit denrées, eau, armes et les aides. C'est Manon, Ambre et Margaud qui se chargent de les garder et de les exploiter.
– Viens, suit nous on va te présenter au reste du groupe. On était 10 pour le moment et désormais 11 avec toi. Plus on s'agrandit et mieux c'est.
– Vous m'acceptez comme ça sans me poser plus de questions ou de demander au reste du groupe ?
– Nous ne pourrions pas vérifier tes dires ni même te contredire, de plus tu es toute fraîchement arrivée, tu n'as pas eu le temps de perdre l'esprit comme d'autres ou de voir encore trop d'horreurs. (Ou de perdre ceux que tu aimais, chuchota Damien pour lui-même entre ses dents.) Plus on est plus on a de chances de survivre et de trouver la sortir grâce aux aides. Combattre un méta seul c'est dangereux à plusieurs quand tu avances dans ces couloirs les risques sont divisés. Thomas se voulait rassurant malgré les faits. Il savait depuis ses premiers pas dans cet enfer que tout ici jouerait contre lui. Que s'il voulait sauver ceux à qui il tenait et ne pas vivre la même tragédie que son compagnon il devait s'attendre au pire. Mais jamais au grand jamais il ne devait perdre espoir ou fléchir. Car malgré tout votre santé mentale ne tiendrait qu'à cet infime espoir de continuer à croire que vous pouvez d'une certaine manière compter sur les autres.
– Et sincèrement désolé de te dire ça mais tu n'es pas encore trop impressionnante au combat. Tu n'as ni la tête de ce psychopathe qui tue pour récupérer les aides des autres candidats ni . . .
– Arrête, on ne l'a jamais vu, ce ne peut être qu'une rumeur de plus Damien, ne lui fait pas peur pour des trucs invérifiables.
– Je continue à ne pas y croire à la mort par time out de Natalie. Je te le dis encore il y a un truc de pas clair. Ca, comme la tueuse de méta.
Damien était le plus franc possible, il ne voulait pas qu'elle se fasse de fausses idées. Cet endroit était trop dangereux et il avait déjà coûté la vie de trop de personnes. Damien se sentait investit de la mission de sauver le plus d'âmes de cet enfer depuis la mort de sa petite amie lors de la dernière session. Il cachait en ça sa tristesse et essayait par ce biais de faire son deuil. Mais il se l'était juré plus jamais quelqu'un de sa connaissance ne mourra ici. Et encore moins Thomas, la seule personne qu'il aimait encore à en donner sa vie.
Ils sortir de la petite salle de verre où ils s'étaient posés et commencèrent à pénétrer dans des dédales de couloirs bleus et blancs couverts de néons aux murs. Ils croisèrent plusieurs salles elles-mêmes faites verres mais une attira l'attention de la jeune femme. Une d'elles plus spacieuse où Alex aperçut de nombreuses personnes regroupées et pour la plupart armées. Certaines tournèrent la tête dans la direction de la jeune femme mais ne firent aucun geste. Leur regard était las et dur. Cependant il n'y avait aucune présence d'animosité, seule une étincelle de pitié et de compassion envers leur futur camarade d'arme les animées. Contrairement à ce qu'Alex pensait Thomas continua son chemin sans s'arrêter dans la pièce. Damien regarda la jeune femme un peu perdue et compris son malaise. Cela lui rappelait ses premiers jours de survie ici. Il avait beau se montrer distant avec les autres ce n'était pas dans sa nature et même s'il éprouvait un agacement à ce qu'elle ne sache pas se battre de suite, il ne pouvait réprimer une certaine compassion à son égard pour ce qu'elle allait devoir affronter.
– C'est notre salle de dortoirs, réunion et réfectoire, la communauté des survivants quoi. Tout le monde est presque là car ce soir on se rassemble pour faire un point. Le gars là bas au fond avec les cheveux rasés c'est Alexis, l'un des plus vieux il a la trentaine mais c'est aussi l'un des premiers arrivé. Il a passé 2 mois seul. Beaucoup disent qu'on n'arrivera pas à trouver la sortie à temps pour le sauver mais je préfère rester optimiste. Avec Thomas c'est celui qui connaît le mieux ces abysses.
L'intéressé tourna la tête vers son ami et le toisa froidement de ces iris devenues subitement très sombres et continua sa marche sans un mot. Damien renchaîna comme si ne c'était passé.
– Imane, elle doit avoir dans tes âges, c'est la fille qui te regardait tout à l'heure, celle aux cheveux de jais et à la peau basanée. C'est une vraie combattante et une meurtrière de métas, elle se charge des techniques de déplacements avec Semran, Ambre et Thomas, de la gestion des groupes d'explorations et de ravitaillements. Elle a juste un fort caractère mais on s'y fait ; c'est elle qui t'apprendra à te battre pour te débrouiller ici.
– Je vois le personnage.
– D'ailleurs Semran, le beau blond c'est notre stratège et Mac Giver, il peut te réparer un peu toutes les armes et te fabriquer des armures légères, bon ce n'est pas du kevlar mais ça tient face à ces saloperies. Ce qui est étonnant c'est qu'il est le seul à ne pas savoir tirer. Et il n'y tient pas.
L'attention d'Alex fut emportée par une forme qui passa à toute vitesse devant eux avant d'entrer précipitamment dans la salle en prenant bien soin de refermer la porte derrière elle. La jeune femme pencha la tête pour apercevoir un pied d'un des lits de camps une petite fille d'à peine 10ans.
– Il, il . . . y a une pepetite fille. Mais . . .
Thomas se retourna vers Alex, le visage fermé.
– Les sadiques qui créent cet endroit, qui nous ont modifiés pour nous intégrer ici n'ont aucune limite. Nous sommes de la viande pour eux, des cobayes comme ils nous appellent rien de plus que des tests pour des expériences. Les hommes, les femmes comme les vieux et les enfants. Elle n'est pas la première et ne sera pas la dernière. Des dizaines l'on précédées et des dizaines la suivront encore. Bienvenue en enfer Alexandra. Sur ceux il se retourna sans un regard pour Damien et reprit sa marche une fois de plus.
Après un temps abasourdit et de silence Damien réagit.
– Pardonne le Alex, il n'est pas comme ça normalement, c'est juste . . . Thomas a vécu, vu des choses horribles qu'aucun de nous ne pouvons voir. Il ne faut pas lui en vouloir ce n'est pas contre toi. Mais c'est un sujet sensible, très sensible, moins tu en parleras et mieux ce sera. Pine avait 11 ans quand elle était encore chez ses parents. Mais ici elle est une survivante comme nous tous. Ok ?
– Ok.
Ils empruntèrent un couloir de quelques mètres de larges pour déboucher dans une pièce cubique de seulement 9m2 composée de quelques chaises et une table encombrée de papier de d'objets diverses en son centre. Aucune fenêtre, murs blanc et seule la petite porte servait de point de passage. Alex se sentait prise de claustrophobie en pénétrant de la pièce à la suite de Thomas et Damien. Ce qui lui sauta en premier aux yeux fut les trois femmes à l'intérieur lourdement armées.
– Pour les tentatives de vol et défendre les aides si besoin, répondit Thomas au regard surpris d'Alexandra.
La nouvelle arrivée qui se sentait déjà larguée par ce monde et toutes ces personnes inconnues fut ravie d'apercevoir au fond de la pièce Manon tenant une sorte de tablette ultra fine. Damien s'avança et salua les filles qui lui répondirent d'un mouvement de tête. L'une d'elles, la plus grande et sûrement la plus âgée, une femme la trentaine aux cheveux roux flamboyant et aux yeux marron noisette fixa avec insistance la nouvelle venue.
– Ah, au fait les filles je vous présente Alexandra, une nouvelle survivante, Damien et Manon dit-il en fixant celle-ci l'on trouvait essayant de fuir un méta.
– D'ailleurs, Alex si ce n'est pas indiscret tu as trouvé ton aide on en n'aurait besoin le plus vite possible pour compléter nos recherches, expliqua Manon.
– De plus les gars, à priori il faudrait que l'on mouve bientôt. Selon Imane et Alexis il y aurait de mouvement tout proche et les métas paraissent de plus en plus excités. D'après eux, on est là depuis trop longtemps on devient des proies faciles et on perd un temps précieux. Je partage leur avis certains d'entre nous n'ont plus le luxe de pouvoir attendre quelques jours que l'on trouve les repères, il faut y aller avec notre peu de ressources et à l'aveugle.
– Ambre, le temps manque pour tous mais la dernière fois partir à l'aveugle nous a coûté une vie. Tout le monde a décidé plus jamais ça. De plus si l'on part dans le mauvais sens c'est plusieurs jours de marche que nous perdrons et certains mourront avant que nous ayons compris notre erreur. Damien fixait la jeune femme à la chevelure d'or tressée. Elle lui inspirait le mépris à vouloir prendre les devants en dépit de l'accident dont il l'a tenait responsable.
– Les circonstances ont changées Damien, si on reste on mourra de mêmes erreurs dont ta petite . . .
– On verra ça lors de notre assemblé, coupa Thomas sentant la goutte d'eau arrivée. Damien était tendu et prêt à lui arracher les yeux. En attendant, Alex je te présente, Margaud Quartenoud, Manon mais vous avez déjà fait connaissance et Ambre Costello.
La dénommée Margaud s'avança vers la nouvelle et lui tendit une main amicale. Alex remarqua qu'elle était plutôt très grande et élancée pendant qu'elle prenait sa main. Elle avait l'air robuste et puissante mais une étincelle dans ses yeux lui firent remarquer qu'elle était tout aussi intelligente que rusée.
– Bonjour Alexandra, désolé de t'avoir fait peur mais depuis que je suis ici j'ai la fâcheuse tendance à être sur la défensive. Bienvenue à toi. Je suis la coordinatrice des recherches et des aides. J'espère que l'on pourra compter sur toi dans notre section. Beaucoup d'entre eux sont déjà dans l'exploration, le combat et la recherche de vivres mais ici on manque de bras. N'est-ce pas Thomas ! Au départ il était de notre bord mais à la fin sa maîtrise de l'arme l'a emporté pour la course aux vivres. Tu nous manques Thomas.
– Tu sais que si tu as besoin je suis toujours là mais j'ai l'appel de la confrontation. J'ai besoin de penser que j'avance même si c'est inutile. Exploser les métas, aider à la survie me donne cet espoir que nous allons de l'avant. En restant avec vous je voyais mon temps défiler et les indices arriver au ralenti. En restant entre ses murs j'avais l'impression de tourner en rond. Et tu le sais, je ne pourrais supporter de me tromper dans l'analyse de la carte ou émettre des hypothèses erronés qui pourront coûter la vie des autres. Ambre et toi avaient les épaules pour le faire. Pas moi, je perdrai la tête.
– On doit tous assumer nos erreurs Thomas, nous ne sommes pas infaillibles. Le tout est de pardonner et de se pardonner sachant que la plupart d'entre nous seront condamnés à mourir sans revoir la lumière du jour.
– Ambre . . . je suis . . .
– Bien, alors Alex comme tu as pu le comprendre nous aurions besoin impérativement d'une boussole pour comprendre le sens dans lequel nous devons nous diriger ou mieux un morceau de cette partie tu vois ce serait parfait. Croisons les doigts et donne-moi ton sac.
Alex tendit son sac à Manon qui vida son contenu sur une partie non encombrée de la table. Elle plongea la main à l'intérieur et attrapa l'aide en question.
– Alors . . . s'impatienta Ambre les mains sur les hanches fixant Alexandra de son regard froid. Il paraissait clair que le contact avec cette femme serait dur à établir.
– Ceux sont des téléphones portables où je rêve !
– Non pas exactement ceux sont des talkies-walkies, autrement dit on peut se joindre entre nous jusqu'à une certaine porté mais on ne peut toujours pas contacter l'extérieur. Cela aurait été trop beau, expliqua Thomas.
– Attendez ce n'est pas ceux à quoi on s'attendait mais ça reste une bonne nouvelle. On va enfin pouvoir garder un contact avec les équipes qui sortent dans les dédales et rappliquer en cas de soucis ou se retrouver après les séparations. Il y en a combien ?
L'enthousiasme de Damien était contagieux mais celui-ci était de courte durée face à la découverte de Manon.
– Il y en 3 mais il en manque 1.
– Que, pardon ?
– Ils sont tous réglés sur le même canal mais inactifs sauf le premier et le quatrième qui sont sur le canal 3 et allumés. Regarde la diode. Quelqu'un détient le dernier.
Il y a 1 mois de ça :
« S'il vous plaît si quelqu'un m'entend, j'ai besoin d'aide, mon coéquipier est devenu fou, il projette de me tuer, il m'a déjà salement blessé, je suis dans un recoin d'une des salles de sécurité au sud-est, je ne tiendrais pas longtemps, je vous en prie si quelqu'un m'entend aidez-moi. Je m'appelle Natalie Odzierejko, j'ai un morceau de la carte sud et des vivres mais je vous en prie je ne veux pas mourir. Il s'approche, il m'a trouvé, je vais mourir. Vous si un jour vous interceptez ce message fait attention, il est dangereux c'est Maaaaaaargh . . . A L'AIDE ARRETE, AAAAAH, arghssss, (bruits étranges étouffement et de métaux), silence, (coup de feu), . . . c'est bientôt à votre tour de payer pour vos péchés. »
Fin de transmission.
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