Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre I.


ERIN




date : 24 mars

Ce matin, on m'a demandé qui j'étais et je n'ai pas su répondre. Lorsque la thérapeute m'a posé cette question, je crois que mon expression du visage n'a pas bougé d'un cil alors que j'étais plus que déstabilisée de ne pas pouvoir lui répondre. Qu'est-ce que j'étais censée lui dire ? Elle connait mon prénom, mon âge, pourquoi je suis là et à part ça, je n'ai rien d'autre à dire sur moi. Colin et mes parents m'ont envoyé ici et je comprends pourquoi ils l'ont fait, sauf que je n'ai aucune envie d'être là.

Elle m'a aussi donné ce carnet pour écrire tout ce que j'avais dans la tête. Je sais pas pourquoi j'écris tout ça et de toute façon je vais jamais le tenir, mais pour le moment j'ai rien de mieux à faire... Autant écrire sur du papier que de le dire à voix haute, au moins on pourra pas me juger.





Assise sur le rebord d'un trottoir, je sens le regard des gens me juger alors qu'ils sont tous derrière moi. Je sais que c'est parce que je porte un sweat à capuche noir sous des températures qui dépassent les vingt-cing degrés, mais j'ai l'impression qu'ils arrivent tous à lire sur mon dos tout ce que j'ai écrit dans mon journal. Bizarrement, je n'ai jamais arrêté de raconter ma vie dedans, même après être sortie de la clinique. J'ai fini par prendre l'habitude de me confier à un carnet plutôt qu'aux gens qui tiennent à moi et même si cet été est censé être un nouveau départ pour moi, ce n'est pas vraiment ce que je ressens.

Si ça ne tenait qu'à moi, que personne ne faisait attention à ma santé mentale et même physique, je serais restée dans ma chambre toutes les vacances. Je ne sais pas ce que j'aurais fait pour m'occuper, mais je sais que mon père aurait été derrière ma porte jour et nuit pour être sûr que je ne replonge pas. Alors quand mon grand frère m'a proposé de repartir avec ses amis et lui, comme avant que tout dérape, j'ai misé sur cette option. Elle me paraissait plus légère, dans le sens où je vais sûrement être moins surveillée. J'espère ne pas m'être trompée et pouvoir respirer un air qui ne sera pas partagé sept jours sur sept avec un garde du corps personnel.

Lorsque mon téléphone vibre entre mes mains et que je vois un message de Colin, je coince ma cigarette entre mes lèvres.

C'est toi avec le sweat noir et la capuche remontée ?
— Colin

Je relève la tête et derrière mes lunettes de soleil, mes yeux le cherchent au loin.

Oui. T'es où ?
— Erin

Bouge pas, j'arrive :)
— Colin

J'éteins mon portable et le range dans la poche avant de mon pull. Moins de trente secondes plus tard, une paire de baskets blanches apparaît sous mon nez ainsi qu'une main tendue pour que je l'attrape. Reconnaissant le tatouage encré dans le creux du poignet, je dépose ma paume dedans après avoir éteint ma cigarette et laisse mon frère me relever à son niveau. Immédiatement, ses bras viennent m'entourer comme s'il ne m'avait pas vu depuis quatre mois. Ou comme s'il avait failli perdre sa petite sœur il y a quatre mois.

— Tu m'as manqué, me dit-il sincèrement en frottant affectueusement mon dos.

— On s'est vu il y a cinq jours.

Colin souffle un rire et recule en haussant les épaules.

— Je t'aurais repéré plus vite si tes cheveux étaient pas rentrés dans ton sweat. T'as pas chaud comme ça ?

À mon tour d'hausser les épaules.

— Si, mais je déteste avoir les mains prises et j'ai plus de place dans ma valise ou dans mon sac à main.

— T'aurais pu le nouer à la taille.

— Il aurait touché le sol.

— Ton short aussi-...

— J'aurais toujours le dernier mot. Prends plutôt ma valise.

Colin me regarde et ricane avant de me reprendre rapidement dans ses bras. Un sourire, plus maigre que le sien, est obligé d'apparaître sur mes lèvres.

— Je suis vraiment content que tu sois venu.

— Ouais, moi aussi...

Pas forcément pour les mêmes raisons, ni même pas autant que lui, mais je l'ai fait en partie pour lui. Nos rapports ont beau avoir été plus que complexes ces dernières années, il est reste mon grand frère et je sais que l'incident en mars l'a vraiment bouleversé.

Colin s'écarte une nouvelle fois, embrasse mon front et attrape ma valise pour nous diriger vers la voiture. Je récupère mon sac à main et emboîte le pas derrière lui en osant, pour la première fois depuis que je suis sortie hors de l'aéroport, regarder autour de moi. Le paysage, encore très urbain, m'est plus que familier et des flashbacks des années passées me reviennent vaguement en mémoire. Si tout avait été normal, je serai arrivée avec tout le groupe il y a quatre jours, mais puisque mon départ n'était pas prévu avant le mois dernier, leur vol était complet. Pour tout dire, ça m'a arrangé.

— Ils sont tous là-bas ? je demande à mon frère lorsqu'on arrive devant la voiture qu'il déverrouille.

— Ouais. Je crois que Shane est le plus content de te revoir. Ou peut-être Cory... Ou les filles aussi, en fait. Tout le monde est content de ton retour.

— Même après trois ans de silence radio ?

Il hoche la tête et range ma valise dans le coffre.

— Ouais, ils-...

— Tu leur as rien dit, hein ? Tu m'avais promis.

Colin ferme le coffre et tourne la tête vers moi.

— Je l'ai pas fait, promis. J'ai tenu parole.

J'hoche la tête, soulagée et rejoins le siège passager. Mon frère m'imite et passe derrière le volant.

— Elle est à qui la voiture ?

— À ton avis ? pouffe Colin en allumant le moteur.

— Shane, bien évidemment.

— Exactement.

Shane et Karlie viennent d'une famille plus que stable financièrement parlant et c'est eux qui accueillaient, et accueillent toujours, chaque vacances de leur groupe. La situation n'a pas bougé depuis deux ans et si ça devrait me rassurer et me réconforter, ce n'est pas le cas. Je vais être la seule à avoir changé. Je vais être la seule à revenir après avoir passé deux ans entre de la fumée et des cachets. Je vais être la seule qui ne fait plus partie du groupe, même si ça, ça n'avait jamais vraiment été le cas avant.

— Graham n'est pas là ? je lance en espérant paraître nonchalante.

— Si, si il est là. Pourquoi ?

J'hausse les épaules et fais semblant de choisir une station radio.

— Tu l'as pas mention donc je le demandais juste. C'est tout.

— Ah, bah si il est bien là. Il...

Mes sourcils se froncent.

— Il...?

Après une légère réflexion silencieuse, Colin secoue la tête et me sourit.

— Rien. Il est juste encore plus chiant qu'avant.

Son ton faussement ironique ne me trompe pas, mais je ne creuse pas plus loin. Je n'ai pas l'intention de passer du temps avec lui ou même de renouer le peu de liens qu'on avait. Je veux juste passer l'été loin de l'environnement toxique dans lequel j'étais noyée depuis deux ans. Revenir vers Graham serait contraire à ce nouveau départ.

— J'espère que j'ai toujours ma chambre.

Colin grimace et mon espoir s'envole presque en un battement de cil.

— À propos de ça...

— Quoi ?

— Je dis pas ça parce que j'ai pas confiance en-...

Je souffle un rire sec et tourne la tête vers ma fenêtre.

— OK, je vois très bien où tu vas en venir.

Il soupire légèrement.

— Erin... Tu sais que c'est pour ton bien que je fais ça.

— Sauf que tu me fais pas confiance, alors ose pas dire le contraire.

— Si, je te fais confiance. Je pense juste que c'est trop tôt pour te laisser un endroit où tu seras techniquement la seule à aller.

J'entends son point de vue, mais ça me blesse quand même de l'entendre me dire ça après les huit semaines que j'ai passé à me soigner.

— Tu sais, j'ai pas besoin d'une chambre à moi seule pour aller me rouler un joint dans la ville ou me faire une ligne de-...

— Erin.

— Quoi ? C'est la vérité.

Colin secoue la tête.

— Juste... Dis pas ça.

— Que je me droguais ?

Il souffle.

— Ouais, c'est...

— La vérité.

— C'est trop tôt, OK ?

— Trop tôt de quoi ? Je-...

— T'as failli mourir il y a quatre mois, Erin ! Quatre mois après deux ans sans presque aucun contact ! Alors, ouais, c'est trop tôt pour moi de mettre des termes clairs et précis sans avoir remords sur remords. Excuse-moi de pas avoir tourné la page, vraiment.

Le silence retombe et je déglutis, enfoncée dans mon siège. Par la honte, principalement. On a jamais parlé de son ressenti sur cette situation. J'ai été admise en cure de désintoxication quelques heures après mon réveil et à ma sortie il y a un peu plus d'un mois, aucun de nous n'a réellement abordé le sujet.

— Désolée... je souffle en rentrant mes mains dans les manches de mon pull. C'est juste que j'aimerais que tu me fasses confiance et si tout le rapporte à ça, je vois pas comment je vais réussir à avancer.

À son tour de souffler, plus calme qu'il y a une minute.

— Je veux bien imaginer, Erin... Mais-...

— S'il te plaît.

Au feu rouge, Colin tourne la tête vers moi, tiraillé par sa morale et son cœur.

— Si je voulais retomber dedans, je l'aurais fait à la maison. Je ne serais pas revenue ici, crois-moi, s'il te plaît.

— Je veux, vraiment, sauf que-...

— Laisse-moi une chance. Une seule.

— Et si c'était la chance de trop ?

Je secoue la tête fermement.

— Je ne la gâcherais pas. Je te jure.

En disant ces mots, même après quatre mois sans rien dans le sang et deux mois de cure, je ne sais pas réellement qui j'essaye de convaincre le plus. Même si je n'ai pas consommé de drogues depuis quatre mois, la tentation et le souvenir des sensations ne part pas en un clin d'œil. La lutte contre la rechute sera toujours accrochée à moi, j'en suis bien consciente et si je tiens, que j'ai tenu jusqu'ici, c'est simplement pour ma famille. Pas pour moi, même si je sais que ça me détruit à petit feu.

Après une minute de silence, mon frère soupire et hoche la tête. Mon sourire renaît alors que son inquiétude et son doute ronge l'entièreté de son visage.

— Si jamais... Si jamais tu ressens l'envie d'en prendre, ou que ça ne va pas, promets-moi que tu viendras me voir avant. Je ne me pardonnerais jamais si t'accorder une chambre seule est ce qui t'auras poussé à rechuter.

— Ça n'arrivera pas.

— Promets le moi quand même. Et si tu préfères aller voir quelqu'un d'autre que moi dans la maison, fais-le.

— OK... Je le ferai.

Colin hoche la tête, légèrement plus rassuré, alors que je ne lui ai pas réellement fait de promesse. Je préfère qu'il s'arrête sur ces mots-là parce que je refuse de promettre quelque chose que je ne suis pas certaine de respecter.








____

Le chapitre 1 est enfin à vous.

Qu'en avez-vous pensé ?

Avec cette histoire, je vais réellement essayer d'être le plus réaliste possible, en explorant l'aspect psychologique des personnes du mieux que je peux. J'espère de tout cœur qu'ils vous plairont autant que je les aime moi.

À bientôt pour le chapitre II.

— Margaux <3

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro