Chapitre 9: La Mort Arrive
" Alors ces moines t'on bien élevé?"
Guenièvre but une gorgée de sa bière. Tante et Neveu s'étaient retrouvée à la taverne, comme la jeune femme l'avait décidé.
"Oui ma tante, ils m'ont bien élevé, mais j'ai décidé de prendre mon propre chemin.
- Tu devrais rencontrer le père Beocca, il sera ravi de l'apprendre.
- Je suis venu servir Uhtred."
La rousse manqua de s'étouffer avec son propre breuvage à l'entente de ces mots.
"Qu'est-ce que tu as dit?
- Que je venais servir le Seigneur Uhtred, combattre à son coté, comme l'a fait votre frère.
- Bon, première chose, appelle moi par mon prénom, on m'en a donné un, ce n'est pas pour rien, seconde chose, as-tu déjà tenu une épée jeune nigaud?
- Oh je..J'en ai une d'épée, j'y ai mit toutes mes économies, je l'ai acquise en sortant du monastère.
- Et quand es-tu sortit?
- Le mois dernier."
Guenièvre roula des yeux. Ce jeune sot était en pleine erreur.
"Sache que je sers Uhtred..Ou du moins je le servais..et combattre à ses cotés n'est pas un contes écrit dans un livre. Ce sont des bains de sang, des cries de douleurs, des têtes qui volent et des boyaux qui te giclent au visage.
- Je le sais ma tante..Je veux dire Guenièvre..Ma décision est prise et si je dois mourir je mourrai en guerrier.
- Alors tu es un idiot.
- Vous avez dit que..Que vous ne serviez plus Uhtred, cela signifie que vous êtes marié."
La jeune femme perdit, durant quelques secondes de silence, ses yeux dans ceux de son neveu.
"Je ne suis pas marié."
La rousse passa une main lasse sur son visage fatigué. Habituellement elle dormait peu et depuis les derniers événements, ses nuits n'avaient jamais été aussi courte. Et cela se voyait grandement sur son visage. Les cernes ne mentaient pas.
"Pourquoi..reprit Osferth qui semblait soudain hésitant, pourquoi vous n'êtes jamais venu me voir au monastère? J'ai pu apprendre la mort de mon oncle mais..Vous je n'avais jamais de nouvelles, j'ai pensiez que vous étiez morte aussi, j'ai songé être le dernier de ma famille..Le roi ne compte pas..évidement..
- J'ignorais où tu étais Osferth...J'aurais dû venir te voir c'est vrai mais..Mais je ne me suis jamais entendu avec ma soeur..Ta mère..alors jamais je n'ai su où te trouver. Leofric m'a apprit la mort de ta mère à notre dernière entrevue..avant sa mort à lui."
Guenièvre, voulant faire bonne figure, ravala ses larmes.
"Je suis contente que tu sois ici Osferth...Mais je t'en conjure ne prend pas de décision hâtive, je suis là et je veillerai sur toi si il le faut."
L'imposante silhouette de Clapa, suivit de Finan et Sihtric, passa juste à coté de leur table. Comme à son habitude, son ami lui lança un regard, mais pas l'Irlandais. Il ne la voyait plus, ne la considérait plus. Elle avait sans doute laissé ses yeux traîner trop de temps sur son ancien compagnon car Osferth se mit à poser des questions.
"Cet homme était au coté du Seigneur Uhtred, il m'a appelé "Moinion", vous le connaissez?
- Tu poses trop de questions petit moine."
Une ombre vint assombrir leurs boissons. En tournant leur regard, tout deux reconnurent bien vite le frère de Ragnar, il se tenait là, les pouces accrochés à son ceinturons.
"Je peux te parler Guenièvre?
- Non..répondit t-elle simplement avant de se lever, je sais quels sujets tu vas énoncé, pardonne moi, mais je suis fatigué et je n'ai le courage d'affronter cela aujourd'hui.
- Guenièvre, je n'en ai pas pour longtemps.
- J'aimerais que tu es la bonté de me laisser encore quelques jours en étant considéré comme à ton service avant de me bannir."
Sans davantage de paroles, la rôdeuse prit la fuite dans les rues bondées de Winchester disparaissant lentement parmi elles. Délaissant même son neveu qui commençait lentement à mettre toutes les pièces du puzzle en place.
Alfred, tout comme à son habitude, se rendait à la chapelle pour une prière. Mais quelle ne fut pas sa surprise en découvrant que la salle n'était pas vide. Assise à cheval sur une chaise, les bras croisés sur le dossiers, la tête appuyé contre ceux-ci, figurait Guenièvre.
"Guenièvre, jamais je n'aurais songé vous voir prier, déclara t-il."
Aucunes réponses, pas le moindre mouvement.
"Guenièvre? interpella le Roi en s'approchant."
La jeune femme releva brusquement la tête. Ses yeux étaient gonflé et la trace de sa manche décorait sa joue.
"Pardonnez moi, vous dormiez?
- Vous dire non serait mentir sire, cela dit c'est à moi de m'excuser je cherchais un endroit calme et j'ai dû m'assoupir ici.
- Vous avez une mine affreuse.
- Je ne vous remercierai pas."
Alfred eut un rictus avant de prendre place sur un banc qui se trouvait à la gauche de la chaise de la rôdeuse. Il croisa ses mains et les posa sur ses genoux.
"Je vais vous laisser à votre prière mon seigneur.
- Pourquoi ne pas rester à mes cotés?
- Pour prier? Vous devez sans doute oublier à qui vous parler.
- Nous pouvons simplement discuter.
- Si vous le souhaitez."
Guenièvre se redressa légèrement sur sa chaise, ne posant que ses coudes sur le dossier. Un long moment de silence s'en suivit. Le roi et l'assassin ne se regardaient pas et ne conversaient pas. Alfred fut le premier à briser ce calme.
" Je vous pensais partit au coté d'Uhtred pour Lunden.
- Je ne savais même pas qu'il partait à Lunden.
- Il ne vous a pas mit dans la confidence?
- Je..Je ne fais plus vraiment partit des guerriers d'Uhtred.
- C'est bien ce qu'il me semblait, j'ai eu vent des dernières rumeurs vous concernant.
- Voila qui me conforte dans ma joie, ironisa la rousse.
- Sachez que j'ai été fortement attristé d'apprendre ces histoires sur vous, et que je vous apportes mon soutient.
- Est-ce réellement le Roi Alfred de Wessex qui me parle? lança t-elle d'un ton sarcastique.
- J'ai de la sympathie pour vous Guenièvre.
- Parce que mon frère a sacrifié sa vie pour vous.
- C'était un homme d'honneur.
- J'aurais aimé davantage le connaitre.
- J'aurais aimé que votre frère ne vous soit pas enlevé si tôt, il était l'un de mes meilleurs guerriers."
Guenièvre passa une main dans ses cheveux. Ils n'étaient pas tressés, simplement bouclés et parfaitement démêlés. Dans un mouvement commun, ses pointes caressaient le bas de son dos.
"Leofric m'a beaucoup parlé de vous comme un homme bien et juste.
- Est-ce l'impression que vous avez de moi?
- Je vais être honnête, non ce n'est pas l'impression que vous me donnez. Vous avez donné votre fille à un homme comme on donne une putain à son bourreau, il n'y a que les intérêts de votre précieuse Angleterre qui compte pour vous, vous ne vous occupez plus de votre famille comme me le racontait Leofric. Pour faire court, vous êtes un nigaud avec une couronne d'or, rien de plus.
- Je comprend mieux pourquoi vous êtes au service d'Uhtred.
- Je n'ai pas fini mon seigneur... Parce que malheureusement j'ai du respect pour vous, vous n'êtes pas quelqu'un de mal. Vous voulez la paix. Un pays saint et calme, vous voulez unir des peuples, c'est de là que vous tirez mon admiration. Et je vous suis redevable de ne pas m'avoir fait tuer lorsque je suis revenu dans le Wessex, tout comme vous accordez le pardon à Uhtred. Alors oui, vous êtes un nigaud avec une couronne d'or mais vous êtes juste et je suis persuadé qu'un jour votre Angleterre existera..Et que vos yeux pourront la contempler."
Guenièvre cessa ses paroles et se leva de sa chaise pour prendre la direction de la sortie.
"Je vous remercie de votre franchise, lança alors la voix d'Alfred, le Wessex a de quoi être fière d'avoir un arc comme le votre dans ses rangs, cependant ne prenez pas le chemin de l'insolence d'Uhtred.
- Impossible..J'ai déjà celle de mon frère."
Le frère de Ragnar et ses hommes, accompagné d'Aethelred et de son effectif, étaient partit nombre de jour pour Lunden à la rencontre d'Erik et Sigefrid. Éloigné de Coccham, Guenièvre, elle, y était revenu. Elle s'était temporairement installé dans son ancien foyer avec bien en tête de le quitter. La rôdeuse n'avait prévenu personne de son départ, pas même Hild ou Gisela. Elle avait en tête disparaître comme un grain de poussière. La rousse songeait rejoindre l'Irlande ou la Francia, trouver un endroit calme pour reprendre une autre vie.
Le soleil n'était pas même levé. La soeur de Leofric avait rassemblé ses dernières affaires. Et alors qu'elle serrait le corset qui prenait place sur sa cote de maille qui recouvrait son buste et tombait juste au dessus de ses coudes, son regard se posa une dernière fois sur l'intérieur de sa maison. Jamais elle n'avait eu de demeure à elle avant celle-ci. Guenièvre observa chaque détails pour les encrer dans sa mémoire. Elle passa ses doigts sur la surface de sa table, des chaises, du lit qu'elle partageait avec Finan. A la remontée de ses souvenirs amoureux la rousse secoua la tête. Elle ne devait pas y songer. Son départ était peut être hâtif, mais elle ne supportait plus d'entendre les messes basses, de voir du coin de l'œil les mauvais regards..Car si les guerriers avaient gardé le silence, cela n'avait pas été le cas d'Aethelwold. Vexé d'avoir été repoussé de la sorte, il avait glissé quelques histoires à l'oreilles des curieux. Quant à Osferth, il serait entre de bonnes mains, en espérant qu'il ne meurt pas trop vite. Non, Uhtred le protégera comme il la protégé elle. Un dernier soupire, la rôdeuse attrapa son sac et passa la porte de son foyer, la refermant pour la dernière fois.
Le soleil se levait lentement, offrant ses premiers rayons. Guenièvre assise dans l'herbe observait ce spectacle qui s'offrait à elle par deux fois, car il reflétait dans l'eau. La jeune femme avait quitté Coccham cependant elle ne s'en était pas réellement éloigné puisqu'elle installé sur le coté du fleuve, légèrement caché par quelques arbres. On ne pouvait la voir depuis le village. Elle arrachait des petits bout d'herbes qui décoraient le sol. Cependant un son, presque inaudible atteint le creux de ses oreilles.
"C'est magnifique, tu ne trouve pas ..Uhtred?
- C'est un spectacle dont on ne peut se lasser."
Le frère de Ragnar s'approcha de la rousse et prit assis à son coté. Il avant abandonné son vêtement de bataille et ne portait qu'une simple chemise.
"Où vas-tu aller?
- Je l'ignore, là où l'on ne me connait pas.
- Je connais un endroit, c'est à l'Ouest, un petit village qui porte le nom de Coccham on dit que le Roi Alfred lui-même en a fait cadeau à un Danois.
- Oui, j'en ai connaissance, un jeune nigaud à ce que l'on dit.
- Leofric ne cessait de m'appeler de la sorte, ça l'amusait."
Guenièvre eut un rictus à l'énonciation de son frère.
" Il t'appréciait beaucoup.
- J'avais plutôt l'impression tu l'irrités.
- Tu l'irritais beaucoup aussi, mais c'est pour cela qu'il te comptait parmi ses amis."
Uhtred et la rôdeuse s'échangèrent un sourire.
"Comment t'es tu retrouvé marié à mon oncle?
- Il m'a acheté.
- A Leofric?
- Non, Leofric est venu me sortir de cet enfer...Un homme m'a réduit à l'esclavage durant deux années avant de me vendre à Aelfric.
- Au moins tu ne lui as pas fait d'héritier.
- Ca, il n'y avait pas de risque.
- Est-ce qu'il t'a fait du mal?
- Tu as déjà la réponse à ta question Uhtred."
Le guerrier attrapa l'une des mains de la rousse pour la serrer dans la sienne.
" Et si tu restais? Je t'ai toujours sous mon service et je n'ai pas très envie de laisser partir une aussi bonne archère.
- Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée.
- Où est la Guenièvre forte et détachée que j'ai connu? Celle qui aurait tuer Alfred en pleine place publique sans la moindre hésitation? Celle qui se moque d'un faux mort? Qui fonce sans hésité dans la tente d'un Danois pour l'assassiner? Où est la rôdeuse qui a aidé mon frère à me sortir de l'esclavage? La rôdeuse qui a bravé la loi pour m'accompagner à Winchester? Où est-elle?
- Cette rôdeuse à porter des robes pendant trois années et a oublié qui elle était, cette rôdeuse à mentit à un ami et à l'homme qu'elle aimait.
- Finan à simplement besoin d'un peu de temps, il suffit de voir comme il te regarde lorsque tu as le dos tourné, il reviendra à toi mais pour l'instant reviens à moi, prouve à tout ces gens qui te méprisent que tu ne t'incline pas devant eux. Redevient la guerrière que j'ai connu, redevient Guenièvre sœur de Leofric.
- Alors tu ne m'en veux pas?
- Comment pourrais-je en vouloir à quelqu'un qui a subit la torture de mon oncle?
- Merci Uhtred.
- Cela veut dire que tu te battras à mes cotés?
- Seulement si tu me promet une chose en retour.
- Je t'écoute.
- Lorsque la guerre se calmera, j'aimerais que tu m'emmènes sur la tombe de mon frère, je sais qu'il n'a pas été enterré à Winchester.
- Je te promet de t'y emmener dés que nous en aurons terminé avec Erik et Sigefrid."
Quelques jours étaient passé depuis la réconciliation entre Uhtred et Guenièvre. La jeune femme était resté à Coccham, cependant elle et Finan ne s'étaient toujours pas adressé la parole. Ils s'évitaient comme la peste. La rousse avait décidé de laisser à l'Irlandais le temps qu'il lui fallait. Et depuis qu'elle était officiellement réintégré au service du frère de Ragnar, elle s'entraînait sans relâche pour reprendre toutes ses aptitudes perdu. Et plus d'une fois le pauvre Sihtric en avait fait les frais. A l'épée elle le mettait au sol en quelques minutes. A l'arc, elle l'utilisait comme cible, visant le contour de son corps. Des flèches venaient se planter au ras de ses oreilles, ses cheveux et parfois même ses bourses lorsque la jeune femme était un peu joueuse. Le Danois n'appréciait pas réellement ce genre de chose mais revoir son amie redevenir plus forte était pour lui un vrai plaisir.
C'était un début d'après-midi, il ne faisait pas bien chaud. La rôdeuse non loin du pont de Coccham attendait patiemment la barque d'Aethelred. La "putain des Rois", ne devait pas venir seul, la fille d'Alfred, Beocca et Thyra devaient aussi faire partit du voyage.
"Où se trouve Uhtred?"
Ce furent les premiers mots que le beau-fils du Roi lui adressa lorsqu'il vit la rôdeuse. Elle n'avait guère daigné lui répondre et s'était dirigé auprès de Æthelflæd et de Thyra.
"Bienvenue à Coccham mesdames, les accueillit t-elle avec un sourire.
- Guenièvre tu as meilleure mine que la dernière fois que je t'ai vu, prononça la sœur d'Uhtred.
- Mon seigneur Aethelred, Bienvenue à Coccham, le joyaux du Wessex, lança à forte voix Finan, Uhtred vous attend."
Guenièvre ne quitta pas la silhouette de l'Irlandais qui pressait le pas jusqu'à leur invité.
"Uhtred s'affaire avec les femmes pour préparer le repas, telle est la vie d'un guerrier banni, poursuivit t-il."
La sœur de Leofric suivit le mouvement et comme beaucoup, partit prendre place dans la grande salle qui composait la demeure d'Uhtred. Assise à un bout de table, juste en face de Aethelred, elle jouait avec une mèche de ses cheveux roux, sans savoir que Finan lui lançait parfois quelques regards.
"Je n'avais jamais vu l'intérieur d'une demeure d'un seigneur païens, déclara Aldhelm le conseillé d'Aethelred, à ma grande surprise c'est assez avenant.
- Que pensiez vous trouver? Des têtes sur des piques mon Seigneur? interrogea Gisela.
- Mais oui madame, excusez mon ignorance.
- Excuses acceptées, c'est bon pour cette fois."
La compagne d'Uhtred fit quelques pas pour venir s'asseoir au coté du beau-fils du Roi.
" Dame Æthelflæd nous rejoindra t-elle après la prière?
- Elle viendra si elle se sent un peu mieux, le voyage l'a éprouvé.
- Est-il bien raisonnable de l'emmener en campagne?
- C'est elle qui a tenu à accompagné son époux, se sont de jeunes mariés cela se comprend, répondit Aldhelm.
- Jeunes mariés ou pas, vous ne devez pas beaucoup tenir à elle pour avoir accepté qu'elle vous accompagne, prononça la voix de la rôdeuse.
- Et qui êtes vous? Pour interrompre ainsi?"
La jeune femme se leva de sa chaise et sans grand mal se hissa debout sur la table pour faire les pas nécessaire afin d'arriver face au mari de la princesse. Elle s'accroupit face à lui, en plantant ses yeux sombre dans les siens.
" Mon nom est Guenièvre.
-Alors c'est vous..J'ai beaucoup entendu parler de vous.
- En mal j'espère, sinon ma réputation serait fortement ruiné...Cela dit, elle le sera sans doute moins que la votre lorsqu'il arrivera malheurs à Æthelflæd.
- Nous n'avons fait que respecter la volonté de la Dame, intervint Aldhelm.
- Hmm..Excusez moi.
- J'accepte vos excuses.
- Oh non, je ne m'excusais pas pour ce que j'ai dit, mais pour ce que je m'apprête à dire, cela dit je me moque que mes paroles vous plaisent ou non, vous n'êtes pas mon seigneur après tout. Alors laissez moi vous dire que vous êtes un idiot, un idiot marié à une princesse, mais un idiot quand même.
- Comment osez vous..siffla Aethelred.
- Dites moi ce que vous voulez, mais je ne suis pas un de vos seigneur soumis.
- Pourtant vous l'avez été...Soumise."
Guenièvre eut un sombre rictus et se redressa pour se remettre debout, toujours hissée sur la table.
" Il est vrai, j'ai été soumise..A de nombreux hommes, tous mon prit comme une putain...Mais contrairement à vous..Je ne le suis plus."
Sans un mot de plus, la rousse rebroussa chemin en quête de quitter la salle. Et lorsqu'elle passa les portes qui menait à l'extérieur un grand sourire naissait sur son visage. Elle l'avait fait, elle avait assumé son passé et cela devant une véritable assemblée. Désormais Guenièvre ne se cacherait plus.
Le lendemain, la marche pour Lunden débutait. Uhtred, au coté de Beocca fut bien surpris de le trouver aussi silencieux.
"Vous êtes bien taciturnes père Beocca, prononça le guerrier.
- Je n'ai pas beaucoup dormi.
- Vous voulez que je sermonne Thyra qu'elle vous laisse un peu tranquille?
- Certainement pas voyons, n'évoquez pas ces choses là, comprit!
- De quelles choses est-ce que vous parlez mon père? interrogea amusé Finan qui se trouvait derrière et qui n'avait pas manqué la conversation.
- J'en ai assez dit, tout le monde en a assez dit! sermonna le religieux."
Les hommes rirent face a l'embarras de Beocca. Guenièvre, hissée sur Arwela, passa alors juste à leur coté. Uhtred talonna son cheval pour parvenir à sa hauteur.
"Lorsque nous arrivons à Lunden, je veux que tu restes au camp, ordonna t-il.
- Tu as peur que j'égorge Aethelwold ou Aethelred avant que la bataille ne commence?
- Non, répondit amusé le frère de Ragnar, la fille d'Alfred et ma propre sœur se trouveront au campement, je serais plus rassuré de te savoir avec elles.
- Entendu.
- Je suis content de te retrouver rôdeuse.
- Je dois dire que je suis heureuse aussi, maintenant que mon passé à éclaté, j'ai l'impression d'avoir un grand poids en moins.
- Voila qui te servira pour combattre, ria Uhtred suivit de Guenièvre."
Arrivé proche de Lunden, l'attroupement se sépara distinctement en deux. De l'un, les guerriers et de l'autre les femmes qui accompagnaient ainsi que quelques soldats pour leur protection. La rousse faisait partit de la seconde moitié. Et ce fut en chevauchant au coté de la princesse qu'elle continua sa route au campement.
L'armée d'Uhtred était aux portes de Lunden, prête à donner l'assaut. Seulement il ne semblait pas y avoir un unique son dans la grande ville. Finan et Sihtric furent les premiers à se jeter dans les rues. Cependant..Personne ne s'y trouvait.
"C'est ouvert, constata l'Irlandais.
- Tu as vu des gardes? interrogea Uhtred.
- Non, ça sent le piège ça."
Le frère de Ragnar haussa un sourcil et décida de pénétrer tout de même dans Lunden, ce qui déplut fortement à Aethelwold qui se mit à ronchonner.
"Et bien oui si c'est un piège autant se jeter dedans.
- Hé! Pas de commentaires! réprimanda Finan."
L'armée arpenta les rues. Mais pas un seul Danois ne se trouvaient à l'horizon, la ville était comme morte. Et cela ne les rassurait guère. Le bruit d'une porte grinçante résonna, l'Irlandais leva les yeux et vit un vieil homme sortirent la tête.
"Hé! Rentre vieillard, si tu veux rester en vie, enferme toi."
Les hommes progressèrent jusqu'à la grande place où se tenait habituellement nombres de rassemblement et de festivité. Mais étrangement, en ce jour, il n'y avait rien.
"T'as une idée de ce qu'il se passe? interrogea Finan.
- Aucunes, répondit Uhtred."
Ils observèrent les alentours, mais toujours aucuns Danois. Pas même un léger signe. C'était comme si jamais ils n'étaient venu ici.
"Mur de Boucliers! résonna une voix avant que des écus ne soient dressés."
Voyant cette autre armée arrivée face à eux, le frère de Ragnar et ses hommes se mirent en position de défense, en levant leur bouclier pour se protéger. Puis..Plus un son..Et en regardant plus en détail, le mari de Gisela se fit la remarque qu'il connaissait les boucliers qui avaient prit place face à eux.
"Aethelred! Appela t-il, Aethelred!
-Uhtred? répondit une voix venant des opposants, nous n'avons pas vu un seul guerrier!
- Nous non plus!"
Le beau-fils du Roi sortit soudain de ses protections et retira même son casque avant de clamer en se donnant en spectacle.
"Nous leur avons fait peur, la ville est à nous !
- Non! Dites leur de rester en formation! lui hurla Uhtred, restez en formation!
- Uhtred, appela Finan attirant ainsi son attention sur une tour qui se mettait à flamber.
- Tenez vous prêt c'est un signal! Alerta le frère de Ragnar.
- Pas de doute c'est un signal, ils s'apprêtent à nous tomber dessus, lança l'Irlandais.
- Les signaux comme ça sont généralement visible à une lieue."
Dans la tête du guerrier tout s'éclaircit bien vite. Il se précipita à travers foule pour atteindre le mari d'Æthelflæd, qui poursuivait ses idioties.
" Aethelred, le campement! Alerta Uhtred.
- Guenièvre..souffla Finan comprenant à son tour l'odieux stratagème."
Assise sur le sol d'herbe fraîche, Guenièvre aiguisait la lame de son épée. Elle n'avait pas grand chose d'autre comme occupation. Dans sa vision, elle gardait toujours Thyra et la tente d'Æthelflæd. Jamais elle ne se risquait à les perdre de vue.
" Réveillez-vous c'est la mort! Hurla soudain la sœur d'Uhtred, réveillez vous ! C'est la mort qui arrive! Debout!"
Alerté, la rôdeuse accouru auprès de Thyra qui s'agitait dans tout les sens. Mais elle n'eut pas un grand besoin d'arriver jusqu'à la Danoise pour comprendre ses paroles. Car, se rapprochant dangereusement du campement..Leurs ennemis. La jeune femme allait tiré son arc pour abattre les premiers venu, seulement elle l'avait laissé dans sa tente. En courant à grandes enjambées, elle partit rejoindre son foyer temporaire. Aussi rapidement qu'elle le put, la sœur de Leofric prit son arc et sortit les flèches de son carquois pour les prendre en main. Il lui était inutile de perdre davantage de temps à tenter de l'accrocher à son dos. En sortant à l'extérieur, les Danois étaient déjà sur place. La rousse se précipita au centre de campement afin de pouvoir atteindre le maximum d'assaillants. Guenièvre jeta un genou à terre et planta ses flèches dans celle-ci, avant d'en tirer une première et de tirer dans l'artère d'un ennemi. Il tomba à bas de son cheval. Elle tira deux autres traits et réitéra son action sans manquer d'atteindre ses cibles. Concentrée avec son arc elle ne vit qu'au dernier instant une épée qui arrivait droit dans sa direction. La rôdeuse se jeta en arrière pour faire une roulade et éviter l'assaut. D'un bond, elle se releva, et à l'aide de son arc assomma le Danois qui avait voulu lui couper la tête et lui planta la flèche qu'elle avait dans la main, entre ses deux yeux. Malheur! Alors que la rousse s'apprêtait à reprendre ses tirs, elle remarqua que ses flèches avaient été brisé par les sabots d'un cheval. Un assaillant décida, de plus, de la prendre en cible. La jeune femme ne lui en laissa guère le temps. Elle couru à grandes enjambé jusqu'à lui et dans une incroyable acrobatie, vint enrouler ses jambes autour du cou de son ennemi et d'une autre roulade, le projeta sur le sol tout en lui brisant la nuque. La sœur de Leofric ne pu reprendre son souffle, car ses yeux vinrent croiser la silhouette de Thyra et D'Æthelflæd. Elles ne se trouvaient pas loin d'elle. Ces dernières étaient à l'entrée de la tente de la princesse, en grande vitesse elle parvint à leur coté.
"Guenièvre! Ils sont à ses trousses! lui lança la Danoise.
- La forêt! Hâtons nous! ordonna la rôdeuse en poussant les deux femmes."
Dans une course effrénée, toutes trois traversèrent la foule d'ennemis, manquant parfois de marcher sur un corps ou de se faire embrocher. La rousse faisait tout ce qu'elle pouvait pour les protéger. Guidé par Thyra, elles s'engouffrèrent dans une tente et ressortirent de l'autre coté, un endroit qui donnait un accès direct à la forêt. Cependant, elles avaient été suivit. Ce fut à cet instant que la rôdeuse comprit son rôle dans l'histoire.
"Courrez ne vous arrêtez pas! leur ordonna t-elle en cessant soudain le pas.
- Guenièvre! appela Thyra.
- J'ai dis courrez!"
La princesse et la sœur d'Uhtred s'engouffrèrent sous les bois, alors que la jeune femme, elle, se retourna vers leurs traqueurs. De grand Danois, armés de hache. Voila qui n'allait pas être une mince affaire, elle courrait même sans doute au suicide. Mais c'était son devoir, quant à la demande du frère de Ragnar. Guenièvre tira sa lame de son fourreau dans un tintement mélodieux, puis son poignard pour avoir les deux mains armées.
"Voila qui est un beau jour pour mourir".
The next is coming...
Yop!
J'espère que ce chapitre vous a plût!
Je dois vous avouer que je ne suis pas réellement satisfaite de mes chapitres ces derniers temps. Je n'arrive pas à réellement définir un caractère à Guenièvre et à l'encrer dans l'histoire pour que ça paraisse fluide.
Mais l'important c'est que VOUS vous en soyez satisfait!
La bise à vous!
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