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Chapitre 58 : La Faille De Souffle-De-Serpent

Le sang giclait par torrent rougeâtre dans les rues d'Aegelesbure. Les cris résonnaient comme des tambours à la mélodie tragique. Les os craquaient, les crânes se fracassaient, les boucliers se brisaient, les épées claquaient et les haches s'abattaient. L'on entendait supplications et entailles profondes. Des boyaux léchaient le sol. L'écarlate peignait les murs, et l'ancienne capitale Mercienne s'effondrait davantage. Sans doute ne se relèverait-elle guère après ce jour là. 

Ce fut dans ce chaos acharné qu'Uhtred et ses deux compagnons pénétrèrent. Descendu des remparts, ils s'étaient hâté à rejoindre le massacre qui se déroulait avec furie. Dans les pupilles des trois guerriers se reflétait un immense et massif meurtre qu'ils songeaient ne plus jamais revoir de leur vie. 

" Uhtred, arrêtes cette folie ! supplia Finan. 

- Arrêtez ! tonna le frère de Ragnar en vain avant d'apercevoir le premier fils d'Edward au loin, juché sur son cheval avec sa longue cape virevoltante dans le vent. Aethelstan ! Aethelstan ! appela t-il avant d'éviter un coup d'épée et de se fondre dans la foule sanglante tout en disparaissant de la vue de ses amis. 

- Où est ma sœur ? Où est Daegan ? s'alarma Sihtric en voyant les chevaux frapper le sol avec hardiesse.

- Nous allons la retrouver, assura l'irlandais."

Craignant le pire, la sachant au centre même de l'assaut donné, le bâtard de Kjartan tira son fer de son fourreau et se jeta à grand corps dans la bataille. Qu'importe qui sa lame transperçait, il n'avait que pour but de retrouver sa cadette. Car bien qu'il avait assisté à l'injuste gifle donnée par Aethelstan, il n'avait guère put voir le déroulement suivant. Hormis les cavaliers écrasant la boue des sabots de leurs montures tandis que l'assaut avait été proclamé. L'ainé de Daegan, la peur aux tripes, imaginait sa sœur à l'agonie, les os brisés par les chevaux. Il se voyait déjà porter le corps meurtrit et inerte à Aldhelm et ses enfants. Les pires pensées dans le crâne, Sihtric retrouvait ses appuies et mouvements de jeunesse et ne se perdait guère dans le combat. Tout au contraire, les ennemis pliaient devant lui.

Ce dernier n'était pas le seul à avoir retrouver sa force et sa rage sanglante, Uhtred se frayait également un chemin parmi l'ennemi, ou l'allié, les camps se confondaient et il ne savait plus qui croire. Tous avaient été injuste, imbus et fous. Faisant siffler Souffle-De-Serpent dans le vent, il fracassa la cotte de maille d'un homme, lui déchirant les entrailles. Progressant, il fléchit les genoux pour éviter un coup fatal et donna un coup de coude en retour, déstabilisant l'adversaire avant de le pourfendre de son épée. Courant, sautant, faisant des bonds de cotés, parant les attaques, le guerrier progressait dans la cité. Or, dans la folie du combat il avait perdue la trace du jeune homme. 

" Aethelstan ! hurla t-il à plein poumon dans l'espoir d'être entendu."

Il ne put guère tendre l'oreille en quête de réponse ou d'appel, car un homme en armure se jetait déjà sur lui et le regretta l'instant d'après lorsqu'Uhtred le frappa de sa pointe. L'hardis s'écrasa au sol dans une marre de sang. Or, le frère de Ragnar n'y prêtait d'ores et déjà plus attention. Cette dernière avait été happée par un acte se déroulant à quelques pas de lui, dans le coin d'une rue. Un prêtre agenouillé levait les bras en demande de bonté afin d'être épargné. Celui qui lui faisait face était un jeune homme qui s'était trouvé au coté d'Aethelstan lorsque l'attaque avait été donnée. Sans doute était t-il son conseillé, ou du moins un religieux proche car il portait à son cou la croix Chrétienne. Pourtant, il ne fit preuve de nulle clémence envers le malheureux prêtre qu'il empala sur son épée. Les sourcils froncés du spectacle, Uhtred s'avança davantage dans le recoin de la rue et remarqua d'autres croyants, prisonniers des soldats du premier fils d'Edward, massacrés avec sauvagerie.

" Ils vous disent qu'ils se rendent ! beugla le guerrier avec colère."

Le jeune homme inconnu qui accompagnait Aethelstan n'eut cure de ces mots et s'enfuyait déjà. Et ce tragique événement dut quitter l'esprit du frère de Ragnar, car ce dernier bondit (de justesse) de coté afin d'éviter l'assaut d'un cavalier. Reprenant à cœur le combat, le guerrier se voyait désespéré que ses appels, ses mots et ses actes n'aient guère d'effets. Ce massacre était l'un des plus meurtriers qu'il ait put voir dans toute sa vie. Même lorsqu'il était au coté des Danois, que l'on disait sauvage, ce n'était pas autant démuni de morale. Décidant de rebrousser chemin, Uhtred coupa par une allée lorsqu'il remarqua au loin Aethelstan, toujours juché sur son cheval. Celui-ci ne semblait guère prendre part à la bataille, mais simplement l'observer. 

Les poings serrés, dont l'un qui étranglait le pommeau de Souffle-De-Serpent, le sang bouillonnant et le souffle court de colère, le guerrier s'avança dans la petite rue. Il ne manquerait guère d'atteindre le premier fils d'Edward cette fois-ci. Il ne le quittait pas des yeux et voyait déjà le chemin qu'il emprunterait pour l'atteindre. Pourtant, une violente douleur s'écrasa à l'arrière de son crâne. Ses oreilles se mirent à siffler une vague mélodie, tandis que les sons devinrent flou. Déboussolé, la souffrance le prenant et sa vision se troublant, Uhtred perdit l'équilibre et tomba à genoux. L'épée dans la main, il n'eut guère loisir à reprendre ses esprits car son corps se mit à ressentir de nombreux coups donnés avec acharnement. Ce n'était guère des lames, mais du bois ou des boucliers. Son esprit divaguait par le mal à l'arrière de sa tête, mais ses membres enduraient et pliaient sous un injuste assaut que le frère de Ragnar ne saisissait guère. Ses oreilles bourdonnant encore, le guerrier se refusait d'être vaincu de la sorte. Reprenant un souffle saccadé et douloureux, il se redressa avec peine et tenta de frapper sans réellement savoir où ses attaques se projetaient. C'était confus et peu juste. Mais l'acharnement avec cessé. Continuant à agir comme une bête désireuse de griffer tout ce qui l'entourait, Uhtred tournait sur lui-même sans parvenir à détailler les visages de ses agresseurs. A nouveau, ses jambes lâchèrent et il tomba sur ses genoux. Les mains plaquées dans la boue, Souffle-De-Serpent sous l'une de ses paume, il sentit alors qu'on lui écrasait les doigts sans vergogne tandis que l'on tentait de lui voler son épée. Une épée qui avait vu plus de batailles et de sang qu'aucune autre. Le frère de Ragnar lutta pour garder sa lame, mais en vain, le pommeau lui glissa hors de porté. 

Désorienté, la douleur au corps, l'esprit divaguant, Uhtred se redressa et jeta des regards autour de lui avec des pupilles emplit de folie. Ceux qui l'avaient prit en chasse s'en étaient allé, et il se mit à croire qu'il en avait rêvé. Que rien n'était arrivé tant ses pensées étaient embuées dans une épaisse fumée. Une voix semblant lointaine vint choquer les creux de ses tympans tandis que le guerrier continuait à jeter des coups d'œil partout comme un loup apeuré. Ce ne fut que lorsque deux chaude paume se posèrent sur ses joues qu'il cessa son agitation et se contenta de respirer avec profondeur.

"Père, père, c'est moi, c'est Daegan, apaisa la voix.

- Mon épée, mon épée ! répéta l'homme en s'agitant de nouveau.

- Ils te l'ont prises, père, les vauriens te l'ont prises. Je suis arrivée trop tard, je n'ai guère put les poursuivre pour la reprendre."

Dégageant avec furie les mains de sa fille contre ses joues, Uhtred poussa de grand cri de frustration et de colère. Son venin n'était pas contre Daegan, mais contre ces voleurs qui l'avaient détroussés comme si il n'était qu'un marchand incapable de batailler. 

" Daegan, tu es là.

- Sihtric ! répondit t-elle avec soulagement en se retournant auprès de la voix qui l'avait interpellée."

Frère et sœur se hâtèrent l'un auprès de l'autre. L'instant n'était guère à l'accolade car les ennemis les entouraient toujours. 

" Tu n'es pas blessé ? s'enquit l'ainé en posant tout de même une main sur l'épaule de sa cadette.

- Non, j'ai pu m'extirper juste avant que l'assaut ne soit donné. Je dois trouver Aethelstan, il a perdu la raison, je ne le reconnais plus !

- Uhtred et toi devez faire cesser ce massacre ! dit Finan en s'approchant tandis qu'il enfonçait sa lame dans le corps adversaire."

Jetant un regard au loin, le guerrier plissa les yeux et aperçu la silhouette du jeune homme se glisser par la grande porte de l'ancien palais d'Aegelsbure (qui ne ressemblait plus guère à un palais). D'une forte voix pour se faire entende parmi le raffut de la bataille, le frère de Ragnar attira l'attention de Daegan sur la direction qu'avait prit Aethelstan. Ne se faisant pas prier davantage, la femme attrapa un bouclier gisant au sol afin de se protéger elle, ainsi que son père, et tous deux se mirent à courir à travers la foule sanguinaire. Délaissant derrière eux, Sihtric et Finan qui ne cessaient de guerroyer.

Jouant des coudes et des poings, Uhtred et sa fille se perçaient un chemin jusqu'aux ruines du palais. Par des coups de boucliers, l'épouse d'Aldhelm repoussait l'ennemi et le dissuadait de l'envahir. Elle n'avait fait couler le sang d'aucun adversaire, et elle espérait que ça dure car cela lui permettait de tenir quelque peu sa promesse faites aux Dieux. Ne plus batailler, afin que sa famille soit en sécurité et béni de la santé. Tandis que le guerrier, qui n'avait pas fait tel serment, en était réduit à utiliser sa dague ou ses mains, car Souffle-De-Serpent n'était plus sienne. Lorsqu'ils atteignirent les portes, sous leur aplomb, nul ne leur barra le chemin. Daegan délaissa le bouclier qui l'avait protégé lors de sa traversée, et ce fut le sang bouillonnant de colère qu'ils entrèrent sous le toit dévasté du palais. 

Les rayons du timide soleil de l'extérieur peinaient à pénétrer la pièce. Cette dernière s'en trouvait donc assombrit à cause de sa poussière, ses débris, et son abandon des dernières années. Aethelstan baignait dans le seul jet de lumière naturelle qui venait se déposer dans l'endroit. Un endroit qui sentait l'humidité, le froid et le sang. Rien n'était plus comme auparavant, tout semblait s'être éteint lorsque Aethelflaed avait quitté les rivages de la vie. 

"Aethelstan ! tonna Daegan d'une voix sèche lorsqu'Uhtred et elle pénétrèrent dans la pièce.

- Arrêtes ce massacre ! poursuivit le guerrier qui avait une main posé sur son ventre meurtrit par l'assaut qu'il avait subit pour le vol de son épée."

Deux soldats Saxons pointèrent alors leurs lances dans leur direction. Montant la garde dans un coin plus assombrit encore, le frère de Ragnar et l'épouse d'Aldhelm ne les avaient guère vu et reculèrent d'un bon pas en levant les mains en signe de paix. 

" Uhtred que fais-tu ici ? demanda le jeune homme d'un ton apaisé avant de déglutir en posant ses yeux sur Daegan. Et toi mère...? 

- Tu dois arrêter tes hommes, beugla le guerrier.

- Ton ennemi a dit qu'il se rendait et cela depuis longtemps maintenant, c'est un massacre sans nom dehors, arrêtes le ! Maintenant ! asséna le femme d'un ton qui ne laissait nulle place au refus."

Laissant un soupire lui échapper, le premier fils d'Edward fit signe à ses gardes de baisser leurs armes.

" Ils peuvent approcher et faites cesser, dit-il en respectant le souhait de sa mère. 

- Oui, mon seigneur, dirent les soldats en se retirant de la pièce pour gagner l'extérieur et faire cesser tout combat."

La colère encore pleinement battante dans leurs veines, mais quelque peu apaisée par l'abdication du jeune homme, père et fille s'approchèrent de lui. Sans desserrer leurs traits pour autant. L'attitude de leur ancien protégé avait été plus qu'inacceptable. 

" Que t'es t-il arrivé ? questionna Aethelstan en voyant les apparentes blessures d'Uhtred qui rangeait sa dague dans son ceinturon.

- Et toi que t'es t-il arrivé ? Pourquoi avoir tué ton frère ? Et en plus de cela giflé ta mère comme si elle n'était rien ! 

- Mon frère serait revenu me défier à un moment ou un autre. 

- Tu as trahit ta parole ! 

- J'ai dit qu'il devait se rendre, je n'ai pas dit qu'il survivrait, siffla t-il avant de soupirer. Et pardonnes moi, mère, mon geste n'était pas le reflet de mes pensées je puis t'en assurer, ce n'était que sous l'instant. Je regrette d'avoir levé la main sur toi, cela n'arrivera plus. J'espère que tu me pardonneras de cette ignoble idiotie."

Croisant les bras sur sa poitrine, Daegan n'était pas encore certaine de vouloir pardonner le geste de son fils. Le dernier homme à l'avoir violenté lui avait laissé une honte marqué au fer brulant sur la peau. Ivar Le Jeune. Or, elle savait qu'Aethelstan n'était pas un vaurien démuni de morale. Il avait grandit à Rumcofa. Elle l'avait élevée, ce n'était qu'un reflet de son apprentissage et du caractère d'Edward dont il portait le sang. Un mélange qui pouvait donné quelque grande folie. 

" Il n'était pas dans nos plans de laisser Aelfweard en vie ! intervint une voix essoufflée qui pénétrait la pièce."

C'était là le jeune homme qui se tenait au coté d'Aethesltan à leur arrivée. Il portait la croix Chrétienne, alors sans doute était-il le conseillé du premier fils d'Edward. Ce fut là la réflexion de Daegan, une réflexion semblable à celle de son père. 

" Mon seigneur, revenez sur votre ordre nous avons presque fini, insista le nouveau venu. 

- Ce sont des mercenaires, rien de plus ! s'exaspéra Uhtred. 

- Et voila pourquoi le mieux était de vous passer de son aide, dit le Chrétien en ne quittant guère Aethelstan du regard."

Fronçant les sourcils d'hostilité, décroisant les bras de sa poitrine, Daegan posa la main sur le pommeau de Dent-De-Loup et fit un pas en avant. Détaillant l'inconnu Chrétien sans vergogne, retroussant son nez de déplaisir, elle planta ses yeux bleu dans le regard de celui qu'elle dévisageait. Il ne l'effrayait guère, son jeune âge aurait put faire de lui son fils, mais elle savait une chose. Elle ne l'aimait pas. 

"J'ignore qui vous êtes et ce qui vous donnes le droit de parler ainsi, mais si Aethelstan assassine cent pères alors il donne à trois-cents fils des raisons de se lever contre lui. Des ennemis, des armées, une guerre et une mauvaise réputation qui lui couteront sans doute plus que son royaume. Juste, parce que vous avez souhaité éliminer quelques mercenaires pour votre bon plaisir. Chrétien ! cracha t-elle comme une insulte avant de se tourner auprès d'Aethelstan. Réfléchis mon fils, ne te laisses pas abuser comme ton père s'est laissé tourmenter par le seigneur Aethelelm. 

- Ton rôle n'est-il pas d'unifier ? appuya Uhtred. 

- Il se peut bien que ma mère et Uhtred aient raisons, avoua le premier né d'Edward. 

- Tout homme est faillible, j'ai moi-même fait des erreurs, ma fille également. Je suis Uhtred de Bebban...

- Je sais qui vous êtes ! coupa sèchement le Chrétien en montrant son agacement quant à la fin du combat.

- Uhtred, mère, voici le seigneur Ingilmundr, c'est un grand capitaine et un grand ami. 

- Dans ce cas il est aussi le miens, et celui de ma fille également mère d'Aethelstan. Même si elle ne dit mot.

- L'âge me rend encore plus méfiante, surtout lorsqu'il s'agit de mon fils, mais si vous êtes un ami vous me comprendrez sans doute, dit-elle en relevant le menton pour se montrer plus fière et défiante.

- D'où vient ce nom Danois ? interrogea le guerrier avec curiosité. 

- Né Danois, élevé en Saxon. J'ai trouvé le Christ grâce à l'œuvre d'Alfred et grâce aux écrits de votre fils à Rome. Vous devez être fière de lui, vous aussi puisque vous êtes sa sœur. 

- C'est un fin lettré, engendré par une brute, dit Uhtred. 

- Ingilmundr commande la garnison de Thelwael dans la Wiral, présenta davantage Aethelstan en sentant l'air devenir pesant. Il connaît nombre des bonnes gens de Rumcofa. 

- Nous les apprécions, ce serait une joie de les revoir. 

- Peut-être une fois que vous aurez cédé la Northumbrie au nouveau Roi. Honorez votre parole, faites à Aethelstan l'allégeance de vous avez refusé à Edward. Mettez vos terres sous sa coupe pour créer la grande Angleterre. Ainsi que vous l'avez dit, le temps est à l'unité. 

- Vous parlez bien trop à la place du futur Roi, siffla Daegan avec agacement. 

- Mère, je vous en pries, apaisa son fils. 

- Je prêterai serment au Roi, tu n'es pas encore sur le trône. De plus, je ne m'agenouille pas ainsi couvert de sang. Je ferai allégeance le jour de ton couronnement à Winchester. 

- Qu'a t-on à faire de tant de cérémonie ? insista Ingilmundr. 

- Qu'importe, Uhtred est homme de parole, et je sais que ma mère lui fera tenir ses mots. Je vous attendrai, tous les deux, à Winchester. Va te faire soigner Uhtred. Mère, pardonnes-moi encore pour mon geste, j'aurais souhaité nos retrouvailles plus joyeuses.

- Je l'aurais souhaité aussi. 

- Lagertha et Björn seront les bienvenues au couronnement, ils sont mon frère et ma sœur. 

- Tant que tu ne leur réserve guère le même sort qu'à Aelfweard.

- Jamais je ne ferai une telle chose. 

- Il y a quelques années je t'aurais cru sur parole, aujourd'hui j'ai peine à te croire. Je ne reconnais pas mon propre fils.

- Parce qu'il n'est plus un enfant, mais un Roi, siffla Ingilmundr. 

- Ce n'était pas à vous que je m'adressais, pointa Daegan avec la fermeté d'une mère. 

- J'ai grandis, j'ai reçu la bénédiction de Dieu pour mon chemin. Nous en reparlerons à Winchester. 

- Fort bien, nous allons repartir à Bebbanburg, mais prends garde mon fils, les serpents sont partout et souvent plus proche qu'ils n'y paraissent. Etre Roi n'est pas une légère affaire, apprends à te méfier et parfois à ne pas tendre l'oreille trop aisément. 

- Compris, mère. Je suis heureux de t'avoir vu."

Malgré elle et son honneur quelque peu bafoué par la violente gifle reçue de la main d'Aethelstan, Daegan ne put s'empêcher d'offrir un chaleureux sourire à son fils. Elle ne pouvait nier l'amour maternelle qu'elle éprouvait pour lui, et l'époque où il venait se consoler au creux de ses bras lui manquait terriblement. Ainsi, sans davantage de mots, Uhtred et sa fille quittèrent le palais d'Aegelesbure, retrouvèrent Finan et Sihtric, enfourchèrent leurs montures et quittèrent l'ancienne cité autrefois flamboyante sous le règne de la Dame de Mercie. 

*  *  *

Ce fut au matin que les quatre guerriers passèrent les grandes portes de Bebbanburg, la rosée gelait encore l'herbe, le froid les os et les nouvelles les esprits et les cœurs. Les sabots claquant les pavés de la forteresse, les compagnons étaient attendu de pied ferme. Dés que les guetteurs avaient aperçu leurs chevaux au loin, tous avaient été prévenu que le seigneur de Bebbaburg s'en revenait à son foyer. Celui-ci peina à regagner le sol de sa demeure à cause de l'assaut des vauriens qui l'avaient lâchement volé. 

" Père, tu es blessé ? s'enquit avec inquiétude Osbert qui accourait auprès de lui tandis que le guerrier avait une main posée sur son estomac encore douloureux. 

- Ca guérira, répondit ce dernier en relevant le buste pour se donner davantage d'assurance bien qu'il souffrait atrocement."

Sihtric offrit sa main à sa jeune sœur pour l'aider à descendre de son cheval, elle ne refusa point l'aide. Comme ses compagnons de route, les grande chevauchées ne faisaient plus partit de son quotidien. Faire un pain et galoper durant des heures étaient deux choses bien différente. 

" Je crois que tu es très attendu, murmura Sihtric à l'oreille de sa cadette avant de pointer son regard dans une direction précise."

La femme qui époussetait ses vêtements cessa ses gestes pour suivre les yeux de son ainé. A peine ses pupilles se posèrent sur sa gauche, qu'elle aperçu deux petites silhouettes accourant auprès d'elle. L'une avait des boucles ébènes qui sautillaient sur son crâne, tandis que l'autre laissait ses long cheveux brun et raide flotter dans le vent. Un soupire de soulagement et de joie la prit. Ouvrant les bras sans cacher son émotion, Daegan accueillit ses deux enfants contre elle. Ils lui serrèrent la taille tandis qu'elle déposait sur chaque crâne de chaleureux baisers. 

" Vous m'avez tellement manqué, j'ai l'impression d'être partit durant des mois. 

- Nous avons tous eut cette impression, déclara une voix."

Relevant son visage, la fille d'Uhtred laissa un grand sourire peindre son visage tandis qu'elle tendit une main en avant pour inviter l'interlocuteur à s'avancer auprès d'elle. 

" Mon amour, souffla t-elle en posant sa paume sur la joue barbue d'Aldhelm."

Les deux époux échangèrent une longue embrassade emplit d'amour et de passion. Chacun connaissait les risques de la bataille, et ils savaient qu'il y avait de grande possibilité pour que Daegan ne revienne jamais. 

Sihtric ne put cacher son sourire en voyant sa jeune sœur, l'époux ainsi que les deux enfants de celle-ci se serrer tous les quatre les uns contre les autres. Lui-même n'avait jamais été aussi proche de ses enfants que pouvait l'être sa cadette. Ils étaient une famille des plus unis que rien ne semblait diviser et cela lui réchauffa le cœur. Car il savait que c'était là tout ce que celle qui partageait son sang méritait. 

A quelques pas de lui, Finan accueillait avec soulagement Ingrith dans ses bras. Il lui embrassa la tempe avec amour et la serra contre lui. Or, les retrouvailles étaient bien moins chaleureuse que pour la famille de Daegan, car déjà les nouvelles glaçante s'annonçaient.

"Dites-moi que la rumeur est fausse ! Aethelstan n'a pas tué son frère ? dit la veuve d'Edward en s'approchant à son tour.

- Si Aelfweard a été éliminé, répondit Uhtred mettant fin à tout suspens. "

Happé par la conversation, Aldhelm ainsi que sa femme s'approchèrent d'Eadgifu et du guerrier. Ils ne pouvaient continuer de se fondre dans les bras l'un de l'autre durant de longue minute comme ils le faisaient auparavant. L'heure n'était plus à la paix et l'amour, mais davantage à la crainte des futures décisions d'Aethelstan. Lagertha ainsi que Björn ne furent guère renvoyés par leurs parents, aussi gardèrent t-ils leur coté pour écouter les nouvelles. Bien qu'ils n'avaient pas été sourd quant aux rumeurs. Ils s'étaient même plusieurs fois demandé si c'était véritablement leur frère ainé qui agissait de la sorte. 

" Edmund ne peut pas retourner à Winchester, il sera considéré comme un rival, souffla la veuve d'Edward d'une voix tremblante. 

- Aethelstan a toujours eu de l'affection pour votre fils, apaisa Aldhelm. 

- Cependant, elle a raison, il a cédé à une forte influence, asséna Uhtred. 

- Maudit soit ce Ingildmundr, siffla entre ses dents et dans un murmure Daegan.

- Alors je ne dois pas quitter vos terres tant que le danger n'est pas écarté.

- Restez ici le temps que vous voudrez dame Eadgifu, dit le guerrier terrassé par la fatigue.

- Le danger passera, ces nouvelles charges accapareront l'esprit d'Aethelstan, prononça Aldhelm. Je repars pour le sud immédiatement, j'y serai vos oreilles."

Tournant les talons, l'ancien conseillé d'Edward s'en retirait vers les écuries afin de préparer son cheval, puis il irait chercher quelques affaires de première nécessité et galoperait jusqu'au sud. Or, Daegan n'était guère en accord avec cette décision. 

" Tu ne peux pas partir, Aldhelm ! s'opposa t-elle fermement en emboitant le pas à son mari."

Björn et Lagertha s'apprêtèrent à faire de même, or Sihtric les rattrapa par les bras afin de les dissuader d'aller plus avant. 

"Vos parents doivent avoir une discussion, ne les dérangez pas, allons plutôt nous réchauffer auprès du feu.

- Vas-tu nous raconter la bataille ? s'enquit le garçon.

- Si tu le souhaites."

Si les jumeaux étaient grandement invité à suivre leur oncle dans une ambiance plus amusante, ce n'était guère le cas dans les écuries ou une bourrasque de vent se préparait. Ignorant les supplications de son épouse, Aldhelm posait sa selle sur le dos de son destrier. Il savait que si il se proposait d'être l'espion de dame Eadgifu ainsi que d'Uhtred, sa femme n'en serait guère du même avis.

" Par tous les Dieux, vas-tu m'écouter ! tonna Daegan en tirant le bras de l'homme afin que celui-ci lui fasse face. Ce n'est pas une sage décision, tu n'étais pas à Aegelesbure, tu n'as pas vu à quel point les choses ont mal tournées. 

- Daegan, c'est mon devoir.

- C'était ton devoir ! Mais Edward est mort, tu n'as plus aucune obligation envers lui.

- Mais j'en ai auprès de sa famille. Allons, Edmund à presque le même âge que nos jumeaux, et dame Eadgifu est veuve et sans ressource. Il ne serait pas correct que je laisse ainsi les choses alors que je peux trouver milles raisons d'être dans le sud auprès d'Aethelstan. J'ai déjà fait bien plus dangereux par le passé.

- Mais tu n'avais ni enfant, ni femme ! Tu étais seul, tu ne peux nous abandonner. 

- Tu es pourtant partit pour Aeguelesbure, répondit Aldhelm avec plus de fermeté.

- Car je croyais aller protéger mon fils, et non pas me retrouver au centre d'un combat acharné. Les enjeux ne sont plus comme auparavant, nous nous sommes retirés depuis bien trop longtemps de la vie de la cour pour en comprendre le sens. 

- Je sais ce que je fais.

- Alors tu préfères aller risquer ta vie pour une veuve et un garçon qui sont en sécurité sur les terres de mon père, plutôt que de rester auprès de ta famille ? dit t-elle avec colère. Je refuses que tu passes les portes de Bebbanburg, tu m'entends ? Même si je dois moi-même me jeter sur le pont, tu ne passeras point.

- Mon amour, je sais que tu as peur, soupira Aldhelm en voulant poser ses mains sur les joues de son épouse or celle-ci recula d'un pas pour ne point lui en laisser le loisir. J'ai envoyé une servante prendre mes affaires. Va chercher les enfants, je veux les embrasser avant de partir.

- Non, je m'y refuses.

- Va chercher les enfants ! ordonna l'homme avec tant d'ardeur que la femme en eut un frisson."

Ne défroissant guère ses traits tordu par la colère, la fille d'Uhtred s'exécuta malgré tout. Tournant le dos à son époux, elle s'en alla traverser la cour. Les poings fermés, le cœur battant à tout rompre et les dents grinçantes, elle refusait ce départ plus que tout. Marmonnant des mots incompréhensible, elle gagna la porte qui donnait sur la grande salle où ses jumeaux avaient disparu peu avant avec leur oncle Sihtric. Par la dureté des gons et la lourdeur du bois qui composait cette entrée, elle dût donner un coup d'épaule pour parvenir à l'ouvrir. Daegan trouva alors ses deux enfants auprès des guerriers qui se restauraient tandis qu'Uhtred se faisait soigner par une servante.

" Viens te réchauffer, invita Finan.

- Björn, Lagertha, venez dire au revoir à votre père, dit la fille du guerrier d'une voix plus froide qu'elle ne l'aurait souhaitée tandis qu'elle ignora son ami."

L'irlandais jeta un regard d'incompréhension à Sihtric. Ce dernier secoua la tête négativement pour ne point qu'il pose de question. Quant aux jumeaux, au timbre sec de leur mère, ils ne posèrent guère d'oppositions et s'empressèrent de la rejoindre auprès de la porte. Elle se décala légèrement pour les laisser sortir à l'extérieur et relâcha la prise qu'elle avait sur le bois de l'entrée et les gons claquèrent dans un grand bruit qui résonna dans tout Bebbanburg. 

Le froid était aigre, et Aldhelm se tenait au pied des marches qui menaient à la grande salle de la forteresse. Son cheval était sellé, prêt au départ, tout comme lui. Lagertha et Björn dévalèrent les escaliers pour aller se fondre dans une forte étreinte de leur père tandis que Daegan était restée au dessus, appuyée contre la porte et les bras serrés sur sa poitrine. Ses sourcils étaient froncés, et elle jetait un mauvais regard à son époux. C'était sans doute la première fois qu'ils étaient dans un tel désaccord. 

" Soyez sages, écoutez votre mère et offrez lui l'amour que je ne pourrai lui offrir durant mon absence. 

- Vas-tu partir longtemps ? s'enquit Björn en rejetant une boucle ébène derrière son oreille.

- Cela va dépendre de bien des choses, mais j'écourterai au plus que je pourrai mon séjour. Profitez de vos oncles et de votre grand-père. Et n'oubliez pas de rester auprès d'Edmund, il a beaucoup souffert, il a besoin d'amis comme vous. 

- Nous ferons ce que tu désirs père. Ce ne sont pas des temps facile, je le sais, mais j'ai tout de même hâte de retourner à la maison et que tout redevienne comme avant.

- Nous rentrerons au plus tôt, Lagertha. Je vous aimes mes enfants, vous êtes ce que Dieu m'a offert de plus précieux avec votre mère. 

- Nous t'aimons aussi père, dirent les jumeaux l'un après l'autre."

Offrant un sourire, l'homme embrassa les fronts de ses enfants et les prit une dernière fois dans ses bras. Il profita de leur chaleur, de leur odeur, de leur innocence qui, il le voyait, se brisait chaque jours depuis leur arrivée à Winchester. Björn et Lagertha n'étaient ni idiots, ni sourds, ils savaient sans doute plus que ce qu'ils ne laissaient paraître et cela les ferait sans doute grandir plus vite qu'ils ne l'imaginaient. 

Se détachant de ses enfants, Aldhelm monta les escaliers pour s'approcher de Daegan qui n'avait guère bougée. Les sourcils froncés, ses boucles blanche salis par sa dernière chevauchée et ses vêtements de guerrière encore taché de sang, elle avait l'air le plus hostile qu'il soit. Mais son époux savait que sa colère n'était qu'une façade pour cacher sa peur profonde. Elle avait tant perdue par le passé qu'il était normal pour elle de se méfier de tout. L'homme posa son pouce sur la joue de la sœur de Sihtric et la caressa avec tendresse. Il mémorisait chaque parcelle de ce visage qu'il aimait tant contempler. Avec ses boucles blanche, sa femme ressemblait à un ange. Or, l'heure du départ sonnant, Aldhelm déposa un baiser sur les lèvres de Daegan. Cette dernière, froissée par sa décision, ne le lui rendit guère, et n'osa regarder son mari dans les yeux, préférant l'ignorer. 

" Nous nous retrouverons, conclut t-il avant de se détourner de la fille d'Uhtred."

Descendant les escaliers, l'ancien conseillé se hissa sur son cheval et posa un dernier regard sur sa famille. S'attardant sur son épouse qui ne daignait lever les yeux vers lui et les gardait fixés sur le sol. Il ne lui en voulait pas, et savait que ce n'était que par amour et crainte de le perdre, qu'elle agissait de la sorte.

" Prends soin de toi, père, dit Lagertha."

Offrant un signe de main à ses enfants, Aldhelm talonna son cheval et se mit à galoper à travers la cour de Bebbanburg, jusqu'aux grandes portes d'où il sortit. Désormais, il partait pour le sud et nul retour en arrière était envisageable. 

Daegan ne prit peine à fixer la silhouette de son époux jusqu'à ce qu'il disparaisse, ( à contrario de ses enfants) elle s'était détournée de lui dés qu'il avait dépassé l'enceinte de Winchester, et avait de nouveau pousser la lourde porte pour pénétrer sous le toit de la grande salle. Traversant à rapidement celle-ci, elle frôla de quelques pas la grande table où les guerriers mangeaient encore. Cependant, le visage enfouie dans ses mains, la femme ne leur prêta guère attention et aucun de ses proches ne dirent mot. Les reniflements de pleurs de Daegan parlaient pour elle. Bientôt elle disparue dans l'un des couloirs, et l'on entendit d'elle que le plancher grinçant sous ses pas.

" Elle ne supporte pas le départ d'Aldhelm, dit Sihtric en déchirant un bout de viande. Elle craint qu'il ne soit en danger. 

- Daegan a toujours été ainsi, elle a perdu tant d'êtres chers qu'il serait difficile de lui en vouloir, appuya Uhtred. 

- Je vais aller la voir, elle ne devrait pas rester seule, lança Finan en s'apprêtant à se lever de son siège.

- Inutile, je pense que son réconfort est déjà en chemin, répliqua le bâtard de Kjartan en pointant les jumeaux qui venaient de passer la porte et accouraient sur les mêmes pas que leur mère. 

- Hmmm...Cela dit, j'espère sincèrement que le seigneur Aldhelm ne court aucun danger, cela ne serait pas juste de briser cette famille.

- Je suis d'accord avec toi, Finan. Mais Aldhelm a de l'expérience, il a toujours parlé à l'oreille des Rois et des seigneurs. Il saura être discret. Et puis il s'agit d'Aethelstan, il sait qu'Aldhelm est l'époux de sa mère et le père de ceux qu'il considère comme son frère et sa sœur, je doute qu'il lui fasse du mal, assura Uhtred."


Allongée sur le lit qu'elle occupait avec son époux, Daegan (encore crotté de la bataille) serrait contre elle la peau de bête qu'elle avait partagé durant une seule nuit avec Aldhelm. Elle la reniflait et y sentait son odeur. Une odeur réconfortante, familière et qui apaisait les quelques larmes qui avaient roulées sur ses joues. La femme était terrifiée à l'idée que son mari soit en territoire ennemi. De plus, elle savait qu'Uhtred n'avait guère l'intention de se rendre au couronnement d'Aethelstan (comme il le lui avait confié sur leur voyage de retour). Il attendait que ce dernier fasse ses preuves pour mériter son allégeance. Une situation qui envenimait grandement le danger que pouvait courir Aldhelm. C'était sans doute pour cette raison que la sœur de Sihtric prenait tant de peine à accepter ce départ. Or, ses pensées furent vaillamment assaillit par une toute autre chose, coupant court à ses craintes. Elle sentait, s'installant contre elle, ses deux enfants. Ils n'avaient dit mot et s'étaient contentés de s'allonger à ses cotés. Eux aussi avaient peur pour leur père, mais ils ne l'énonçaient pas. Ils préféraient se fondre auprès de leur mère, et la réconforter autant qu'ils se réconfortaient eux-mêmes. Avec un amour maternelle, Daegan passa ses doigts dans les cheveux de ses jumeaux avant de les attirer davantage contre elle. Ainsi blottit les uns contre les autres, la peur au ventre, tous trois s'endormirent alors que le matin venait seulement de chanter ses premières heures. La femme était épuisée de son voyage, et les jumeaux n'étaient pas contre quelques heures de sommeil supplémentaire. 

*  *  *

Cinq jours s'étaient écoulés depuis le départ d'Aldhelm. Sans doute avait t-il déjà atteint le sud si il avait chevauché avec hardiesse, cependant sa famille ne pouvait guère le savoir. Il leur faudrait attendre encore nombres de lunes si l'homme désirait se risquer à leur faire parvenir un message. Ce qu'il ne valait mieux pas. Daegan avait délaissée son pourpoint avec grand plaisir, et avait rangée Dent-De-Loup dont elle était fière de ne pas en avoir utilisé la lame pour la souiller à nouveau de sang. Les batailles était le passé pour elle. Bien qu'elle les frôlait dangereusement ces derniers temps. Quoi qu'il advienne, elle savait qu'elle ne prendrait plus part au moindre murs de boucliers, ce n'était plus de sa force. Et puis, elle avait d'autres envies, d'autres choix. La guerrière qu'elle était avait trouvé la mort lors de l'embuscade dans laquelle elle avait idiotement mené ses hommes avant de fuir telle une lâche. Puis, les Dieux avaient guéri son enfant de la maladie lorsqu'elle avait promis de ne plus combattre. Daegan était mère, épouse et n'inspirait qu'à une vie simple. Depuis quelques années déjà, Aldhelm et elle parlaient de se retirer de Winchester, de trouver des terres en Northumbrie et d'y avoir une simple ferme pour mener une vie de paix. La mort d'Edward avait libéré son conseillé de son serment, et l'occasion aurait été rêvée pour prendre ce nouveau départ. Or les virulents et inattendus événements impliquant Aethelstan avaient retardés leur souhait. 


Sur les remparts de Bebbanburg, Uhtred observait le lointain horizon bleuté que la mer lui offrait. Il pensait à bien des choses, et se faisait une joie d'avoir ses petits enfants auprès de lui ainsi que sa fille. Mais tout comme elle, il espérait qu'Aldhelm n'ait pas plongé dans le risque. Sans doute le guerrier s'en voudrait-il à tout jamais si un malheur devait arriver à l'époux ou au fils adoptif de son enfant. La malheureuse était tiraillée entre deux camps malgré elle, et cela lui fendait le cœur. 

"Uhtred, appela la voix grandement reconnaissable de Finan."

Le guerrier avait entendu ses pas s'approcher, mais ses pensées l'accaparaient davantage. Il n'avait guère daigné lui offrir un regard jusqu'à ce que l'irlandais l'interpelle. Ce dernier avait entre les mains une épée, presque semblable à Souffle-De-Serpent avec une pierre orangé sur le pommeau. Mais malgré cette maigre ressemblance, cela n'était pas la fidèle épée d'Uhtred qui l'avait accompagné depuis son plus jeune âge.

" Ce n'est pas Souffle-De-Serpent mais, elle est plus légère, plus affutée et tu as vu ce grenat, dit Finan en transmettant la lame au guerrier."

Ce dernier s'en saisit et la manipula quelque peu. Dans sa vie de bataille, il n'avait combattu qu'une fois avec une autre épée. C'était durant la première bataille d'Edward en tant que Roi. Il avait échangé Souffle-De-Serpent avec Dent-De-Loup afin de savoir sa fille en sécurité par son épée qui était guidée des Dieux. Et Dent-De-Loup était bien plus agréable à avoir en paume que ce fer qu'on venait de lui forger.

" Un nom, c'est tout ce qu'il lui manque, dit l'irlandais. Pourfendeuse ? Voleuse-De-Roustons ? Uhtred épée d'Uhtred !"

Malgré lui, Uhtred ne put s'empêcher de sourire en laissant échapper une souffle d'amusement.

" J'ai réussi à te faire sourire. 

- Peut-être que la perte de mon épée est le signe que les batailles ne sont plus pour moi. 

- Alors pourquoi provoquer le Roi ? 

- Je ne l'ai pas provoqué. Je lui laisses simplement le temps de prouver qu'il n'est pas un tyran. Si c'est le cas...

- Si c'est le cas ? 

- "Sept Roi devront mourir" pour quelles raisons ? Qu'est-ce que ta femme a vu ? 

- Elle ne voit rien du tout, tu peux me croire."

Leur conversation fut brusquement interdite par la levée de cris de réjouissance qui résonnaient dans la forteresse. Alerté par un tel raffut, dame Eadgifu se présenta à son tour sur les remparts pour constater ce qu'il se passait. Elle craignait une attaque d'Aethelstan, ou tout autre chose. Dans tous les cas, elle craignait. Bien qu'elle n'était pas femme à trembler devant l'ennemi, c'était surtout son fils qui accaparait ses peurs. Les sourcils froncés, la veuve du Roi jeta un regard dans la cour où plusieurs hommes traversaient les allées de la forteresse avec de jeunes chevaux. Tous se dirigeaient à l'extérieur de l'enceinte où des dizaines de personnes s'étaient rassemblées en un grand cercle. Curieuse, la femme se dirigea auprès d'Uhtred qui n'avait guère bougé et observait l'événement avec un sourire en coin. Cela lui rappelait des souvenirs d'enfance.

" Que célèbre t-ils ? questionna Eadgifu confuse. 

- Le débourrage des chevaux."

La femme sentit un poids s'échapper de son cœur alors qu'elle avait été effrayée de ce que ce mouvement pouvait signifier. De plus, elle pouvait apercevoir au centre des chevaux (que l'on faisait marcher en cercle), son fils Edmund accompagné d'Osbert. Ce dernier invitait le fils cadet d'Edward à faire comme lui et lui enseignait les traditions que lui-même avait apprit tardivement en quittant le monastère afin de gagner Bebbanburg auprès de Hild. Celle-ci était par ailleurs devenue une grande abbesse et s'était également retiré à Rome. Elle avait prit le même bateau qu'Uhtred le Jeune. 

" Remerciez Osbert pour le soin qu'il prend d'Edmund. 

- Il est de Bebbanburg maintenant, vous l'êtes tous les deux. 

- Oui, je vois que mon fils a changé. Il était toujours morose au palais et ce n'est plus le cas. 

- C'est l'air d'ici, il anime immanquablement les esprits, dit Uhtred avant de tourner son regard sur la femme. Vous aussi semblez plus heureuse.

- Je le suis seigneur Uhtred, la peine s'est atténuée. Aujourd'hui, je me sens prête pour tout ce qu'il adviendra."

Tous deux se jetèrent un sincère sourire avant de replonger leur attention sur le débourrage des chevaux. Deux silhouettes, plus jeune que les autres, s'étaient mêlées à la tradition et y mettaient grand cœur à l'ouvrage.

" Ce sont vos petits enfants là-bas ? N'est-ce pas ? 

- Ce sont eux, ils ont la fougue de leurs parents. 

- Ils me semblent moins enfantins depuis que nous sommes arrivés ici. Pas malheureux, seulement plus grandis. 

- Ils ont vécu une vie confortable à Winchester. Lorsque ma fille combattait pour le Roi Edward, ils étaient trop jeune pour comprendre les enjeux. Mais leur fuite du Wessex, le départ de leur mère pour une bataille, puis de leur père pour un avenir incertain sans compter qu'ils ne reconnaissent plus la gentillesse de leur frère ainé, Aethelstan. Cela les a changés, je l'ai remarqué aussi. Ils sont braves et robustes. 

- Tout comme leurs parents. J'espère que le seigneur Aldhelm rentrera auprès d'eux au plus vite. 

- Moi aussi, bien que je dois l'avouer que je l'espère davantage pour le bien de ma fille. Björn et Lagertha sont jeunes et détiennent une grande force, ils sauront se relever. Mais Daegan, elle a trop endurée durant sa vie qu'une autre perte la briserait. Je suis son père, je vois que la jeune fille qui voulait devenir guerrière a disparu. Elle ne semble rechercher que la paix désormais, et j'espère pouvoir la lui offrir."

The Next Is Coming...

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Salutations à vous Danois.es et Saxon.ne.s

Saperlipopette notre couple préféré se quitte sur une dispute ( Je ne sais pas si c'est votre couple préféré mais en tout cas, c'est le miens huhu). Est-ce que Daegan va regretter son amertume au départ d'Aldhelm ? Peut-être que oui, peut-être que non héhé. 

A chaque chapitre terminé, je vois le temps du film se raccourcir, c'est terrible ! Je ne sais pas combien de chapitre il reste avant la fin (sans doute un petit paquet tout de même) mais j'ai peur d'écrire les derniers mots de ce récit ! 

En tout cas, je vous remercie pour votre lecture assidue ! Même si vous ne laissez pas de petite étoile, ou de commentaire, voir un nombre assez constant de lecteurs.ices fidèles est toujours bon pour le moral et la motivation. 

Je vous donne rendez-vous dimanche 10 septembre,

*  *  *  *  *  *

En vous souhaitant un très bon courage pour votre rentrée scolaire, je sais que c'est probablement dur pour certains d'entre vous et je tiens à dire qu'au moindre soucis dans votre établissement scolaire, PARLEZ-EN à quelqu'un de confiance ! Quelqu'un qui ne vous jugera pas et qui pourra agir et vous soutenir. Un adulte est toujours préférable, mais les adultes ont parfois l'oreille dur.

Car je rappelle que : 

Le délit de harcèlement scolaire concerne les élèves, les étudiants ou les personnels des établissements scolaires et universitaires.

Le harcèlement scolaire est puni de :

3 ans d'emprisonnement et 45 000 € d'amende lorsqu'il a causé une incapacité totale de travail inférieure ou égale à 8 jours ou n'a entraîné aucune incapacité de travail ;5 ans d'emprisonnement et 75 000 € d'amende lorsque les faits ont causé une incapacité totale de travail supérieure à 8 jours ;10 ans d'emprisonnement et 150 000 € d'amende lorsque les faits ont conduit la victime à se suicider ou à tenter de se suicider.

Ces sanctions peuvent également être prononcées lorsque les faits continuent alors que l'auteur ou la victime n'étudie plus ou n'exerce plus au sein de l'établissement.

Les harceleurs peuvent également être des élèves, des étudiants ou les personnels des l'établissements scolaires et universitaires.

Et si vous êtes témoins d'harcèlement auprès d'autrui, agissez ! Ne laissez pas la personne seule ! 


 Si vous ne trouvez personne dans votre entourage, voici des numéros qui vous aideront : 

- 3020 : qui s'adresse aux élèves, aux familles et aux professionnels témoins ou victimes d'une situation de harcèlement entre élèves. Lorsque les situations de harcèlement sont repérées au cours de l'entretien téléphonique et avec l'accord des personnes concernées, elles sont alors transmises aux référents harcèlement de l'Éducation Nationale.

- 3018 : Ce numéro d'appel, gratuit, anonyme et confidentiel est accessible 7 j/7 de 9h à 23h.Dans les cas les plus graves, un signalement au référent académique du Ministère de l'Education Nationale est immédiatement opéré, à partir d'informations nécessaires communiquées par l'appelant : identité de l'élève, établissement fréquenté, contexte, cyberharcèlement etc...)

- 3114 : Ce numéro d'appel est important et concerne les personnes aux idées ou crises suicidaires. 


J'insiste, ayant vécue le harcèlement scolaire de la part d'élèves, surveillants, professeurs et principal de l'établissement durant la même année (ouais je me suis dit que j'allais tous les faire d'un coup ! Hop ! ) Je sais à quel point on peut se sentir seuls et démunis. 

Je suis personnellement restée seule face à ces problèmes et n'en ai parlé que très récemment à ma famille. Croyez-moi, ca n'aide PAS, j'aurais put arrêter cette année de traumatismes bien avant, car les séquelles sont toujours présentes. Alors s'il-vous-plait ! Ne suivez pas mon exemple ! Parlez-en ! Vous êtes des Vikings !! Des guerriers.ères d'Uhtred de Bebbanburg, et ses guerriers.ères ont pour mur de boucliers : l'aide ! Demander de l'aide ce n'est pas être faible, au contraire, il faut beaucoup de courage pour parler de cette situation. 

Et je finirai pas dire que l'école est importante, mais elle ne définira JAMAIS votre valeur et votre vie

Prenez soin de vous. Je trouvais qu'il était important de rappeler tout cela. 

Bon courage, et que les Dieux du Valhalla vous célèbrent ! 

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