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Chapitre 56 : Les Faiseurs de Rois

Dans la grande salle de la forteresse de Bebbanburg (juchée sur les falaises de la Northumbrie) Danois et Chrétiens festoyaient ensemble et en harmonie à table commune. Président celle-ci, Uhtred fils d'Uhtred, le seigneur légitime de Bebbanburg. Douze ans s'étaient écoulés depuis qu'il avait reprit ses terres natales et il ne coulait plus que d'heureux jours depuis ce temps. Il n'avait combattu dans aucune bataille, ne s'était guère mêlé de politique ou de conflit, et ne trouvait son bonheur que dans son foyer, dans la chasse et auprès de ses compagnons, fidèles depuis de nombreuses années, Finan et Sihtric. Aucun d'eux deux n'avaient quittés son coté, et ils doutaient de le faire un jour. Jamais ils n'y avaient songés. Les cœurs étaient chaud de joie, les estomacs remplit de bonne nourriture et les gosiers hydratés à l'ale. 

" Debout devant l'armée, il a dit : "Tirez les flèches !" et une flèche lui a traversé la tête, racontait l'irlandais de sa forte voix, provoquant l'hilarité des festoyeurs. Quelle histoire ! La bataille pour ce lieu reste inoubliable. 

- Certes, approuva Uhtred qui mâchait un morceau de pain."

De longs cheveux grisonnants et indisciplinés tombaient sur les épaules du guerrier. Vêtu d'une chaude chemise, il se plaisait à écouter les histoires de son ami. Ils s'étaient rencontrés si jeune sur ce bateau d'esclaves, et ils étaient encore liés l'un à l'autre par une forte amitié. C'était à n'en guère y croire. 

" Et Cnut, un véritable fils de chienne ! se remémora Finan provoquant un grand rire auprès d'Uhtred. Et le tueur de chevaux, redoutable, comment s'appelait-il déjà ? 

- Cheveux de sang, répondit le frère de Ragnar avant de boire une gorgée d'ale.

- Et elle ? La femme aux malédictions ?

- Ne m'en parles pas, Skade. 

- Une vrai lunatique celle la, ricana l'irlandais avant de se pencher auprès d'Ingrith, son épouse, qui festoyait avec eux. Elle aussi se prenait pour une voyante, ça ne l'a pas aidée.

- Ce rêve était une prophétie, je l'ai fait trois soirs de suite, répliqua la femme en lançant un morceau de pain à son mari pour qu'il cesse de la moquer. 

- De quoi as-tu rêvé, Ingrith ? 

- Ne la lances pas là dessus, Uhtred, dit l'irlandais.

- Ecoutez, s'exaspéra Ingrith en posant toute son attention sur le guerrier. Sept Rois doivent mourir..."

La porte qui menait à la grande salle s'ouvrit, laissant le froid pénétrer dans la demeure. Un souffle court, mais glaciale en cette nuit. C'était là Sihtric, qui s'était plus tôt retiré à l'extérieur, afin de s'assurer que les gardes ne se soient pas endormis sur leurs lances. Et il avait bien fait. Car, le pas hâtif, il avait une importante nouvelle à délivrer à Uhtred. Les traits du bâtard de Kjartan étaient à la fois emplit de préoccupations et d'un soupçon de soulagement.

"Sept Rois...voulu reprendre Ingrith avant d'être coupée par la venue de Sihtric qui alpagua le seigneur de Bebbanburg."

Tendant l'oreille, le guerrier recueillit chaque paroles que son ami lui murmurait. Et plus celles-ci étaient délivrées plus l'incompréhension, l'inconfort et la joie, se mêlèrent sur son visage. 

" Tu es certain ? Elle aussi ? s'enquit le frère de Ragnar.

- Certain, même aveugle je saurais la reconnaître."

Faiblement, comme mal à l'aise et trépignant de réjouissance en même temps, Uhtred repoussa son siège de bois en arrière et se mit sur ses deux pieds. Il lança un regard à tous ceux qui l'entouraient, et sentit ses mains devenir moites. Rapidement, il avala le morceaux de viande qu'il mâchait et annonça.

" Sa Majesté, la Reine."

Sihtric fit le dos plus droit tandis que, interloqués, ceux qui festoyaient joyeusement dans la forteresse se levèrent dans le plus grand des silence. La porte s'ouvrit alors sur plusieurs silhouettes. Certaines plus familières que d'autres. 

"Dame Eadgifu, accueillit le seigneur de Bebbanburg en hochant la tête avant de sourire pleinement. Et ma fille, héritière de cette forteresse, Daegan."

Emmitouflée dans sa peau de bête aux poils blanc, la fille d'Uhtred se détacha de l'attroupement pour aller se fondre dans les bras de son père. Il y avait des années qu'ils ne s'étaient guère vu. Peut-être huit ans, ou davantage. Daegan était heureuse de sentir à nouveau ce parfum si particulier du frère de Ragnar, ainsi que ses bras qu'elle aimait tant. Le guerrier était du même sentiment. Il se plaisait à frotter son nez dans les boucles blanches de l'ainée de ses enfants, alors qu'il profitait pleinement de l'avoir auprès d'elle. Cette visite était une véritable bénédiction qu'il peinait à croire. 

" Tu es magnifique, souffla t-il en prenant son visage en coupe. 

- Et toi tu te nourris trop bien, rit-elle.

- Je suis tellement heureux de te voir ici, tu m'as manqué. 

- Toi aussi père, mais comme je te l'ai promis, j'ai reçue et répondue à toutes tes lettres.

- Et je ne suis pas le seul à t'en être reconnaissant, Sihtric était sans doute celui qui était le plus hâtif d'avoir de tes nouvelles.

- Si j'en doutais, il m'aurait suffit de le voir m'accueillir à Bebbanburg comme il y a quelques minutes. J'ai cru étouffer. 

- Ce n'est pas tous les jours que tu viens nous rendre visite, se justifia Sihtric en venant à nouveau enlacer sa cadette. J'aimerais que tu ne repartes plus jamais. 

- Qui sait ? Peut-être est-ce pour cela que je suis ici. 

- Il t'aura fallu douze ans pour que tu daignes venir vivre à Bebbanburg, beugla Finan qui s'approchait.

- Il faut bien se faire désirer un peu, répondit Daegan avec malice."

L'irlandais laissa son rire tonner contre les murs de la forteresse tandis qu'il s'empressa de prendre la femme dans ses bras. Il était tant empressé, qu'il la tournoyer comme si elle n'était encore qu'une enfant. Mais c'était encore ce qu'il voyait en elle, malgré les boucles blanche de Daegan, il continuait de voir l'enfant qu'il avait rencontré sur la plage alors qu'on venait de le libérer de l'esclavage. Jamais il ne quitterait cette agréable vision.

" Je ne suis pas venue seule, dit alors la sœur de Sihtric.

- Je vois cela, mon noble ami, Aldhelm ! clama Uhtred avant que les deux hommes se laissent aller à une accolade."

D'ennemis, ils étaient devenus alliés, puis amis et enfin de même famille par le mariage entre Aldhelm et Daegan. Et l'amitié entre eux n'avait fait que grandir. En tant que conseillé du Roi Edward, l'ancien Général Mercien avait été (plus d'une fois) amené à venir à Bebbanburg durant ces douze dernières années. Mais il était toujours venu seul, car son épouse était prise par son devoir. 

" Je ne vous remercierai jamais assez de prendre tant soin de ma fille, Aldhelm.

- Ce n'est pas une besogne, au contraire, il n'y pas homme plus heureux que moi."

Chaleureusement, le guerrier tapota le dos de l'ancien conseillé du Roi (puisque ce dernier avait trouvé la mort). 

" Les enfants, ne soyez donc pas timide, et venez saluer votre grand-père, appela Daegan."

Cette dernière reçu le regard brillant de son père. Il n'avait guère vu ses petits-enfants depuis fort longtemps, et en avait presque oublié leur visage. Bien qu'il se forçait à se remémorer leurs traits chaque soir avant de dormir. C'était un rituel qu'il s'était imposé afin de ne rien oublier. Passant une main dans ses cheveux gris, le guerrier vit approcher les deux enfants aux visages familiers et réconfortants. Il n'avait guère réalisé le temps qui était passé, mais à voir Björn et Lagertha qui étaient bien plus grand que dans son souvenir, la nostalgie le frappa. Björn ressemblait grandement à Daegan lorsqu'elle était enfant et se faisait appeler garçon, tandis que Lagertha avait le même éclat de loyauté que son père. Frottant son visage pour s'assurer que ce ne soit guère un mirage, Uhtred posa un genou à terre et ouvrit les bras en invitant les deux jumeaux à s'y blottirent. Ceux-ci, au départ intimidés par le nombre de festoyeurs qui se trouvaient dans la salle, accoururent auprès de leur grand-père qu'ils étaient heureux de revoir. Nombre de fois leur mère leur avait conté les aventures et les exploits du guerrier. Allant de la première bataille où elle l'avait aidé à jeter des boules de graisses de porcs enflammées sur les navires d'Ubba, à la grande victoire de Bebbanburg. Björn et Lagertha connaissaient peu Uhtred, ou même Finan et Sihtric, mais Daegan avait tant parlée d'eux, qu'ils avaient l'impression de les avoirs côtoyés chaque jour depuis leur naissance. 

" Comme vous avez grandit, il n'y aucun doute, vous êtes les portraits de vos parents, dit le frère de Ragnar en posant une main leurs visages. 

- Est-il vrai que tu as sauté par delà un mur de boucliers lorsque tu étais plus jeune ? s'enquit Lagertha trop impatiente. 

- C'est vrai, mais j'étais plus hardis et puis la colère d'avoir perdu mon grand ami Leofric ainsi que la femme que j'aimais Iseult, a aidé les Dieux à guider ma lame. 

- Tu avais un ami qui se nommait comme le cheval de mère ? 

- Oui, Björn, mais votre mère vous en sans doute parlé, il était...

- Courageux, coupa vivement Daegan. Un guerrier très courageux, c'est pour cela que j'ai nommé mon cheval ainsi."

Uhtred se retourna auprès de sa fille qui se frottait frénétiquement le pouce par sa nervosité. Il était interloqué qu'elle n'ait jamais parlé de Leofric à ses enfants. Il avait été son premier père. L'homme auquel elle s'était accrochée à la cote de maille, en pleurant pour qu'on l'enterre avec lui. Elle portait, par ailleurs, toujours l'anneau du regretté guerrier autour du cou. 

" Il est tard, nous avons fait grande route, vous êtes fatigués et votre grand-père a des choses importante à faire, poursuivit la femme. 

- Votre mère a raison, nous parlerons plus tard lorsque le temps nous le permettra. Vous allez suivre Ingrith, la femme de votre oncle Finan, elle va vous montrer vos lits, approuva Uhtred en voyant le mal-être de son enfant.

- Mais nous venons tout juste d'arriver, nous sommes assez grand pour écouter les affaires des guerriers ! répliqua Björn. Mère était plus jeune que nous lorsqu'elle a prit la forteresse de Dunholm. 

- Et ta mère racontes bien trop de choses de son passé, allez dormir ou nous seront obligés de vous mettre avec les porcs, intervint Sihtric.

- Père ? insista le garçon. Permets-nous de rester pour écouter.

- Non, votre mère a raison, partez avec dame Ingrith."

Trainant le pas et le ton ronchon, les jumeaux suivirent l'épouse de Finan qui s'amusait du comportement des enfants. Elle les trouvait aussi rebelles que leurs parents. Ce ne fut que lorsque les deux petites silhouettes disparurent que les conversations les plus importantes purent commencer.

" Pardonnez ces retrouvailles, dame Eadgifu, il y avait longtemps que je n'avais pas vu mes petits-enfants. Bien que je penses que la raison de cette visite n'est pas réellement par courtoisie, dit Uhtred. 

- Si nous avions eut l'occasion de venir plus tôt, nous serions venu, père. Aldhelm et moi avions des obligations dans le Wessex. 

- Je le sais, je ne t'en veux pas, alors que faites-vous donc au nord ? 

- Mon fils et moi cherchons refuge, dit la Reine fort mal à l'aise."

Finan, qui buvait une gorgée d'ale, échangea un regard presque moqueur avec Sihtric. Daegan le notifia et écrasa son coude dans les cotes de son frère ainé. Ce dernier étouffa un cri, et l'irlandais dû se retenir de ne pas laisser son hilarité éclater. L'ivresse l'ayant prit depuis longtemps, il était plus apte à rire de tout et, surtout, de n'importe quelle chose aussi insignifiante soit-elle. 

" Edward, le Roi légitime de ces terres, est mort, déclara Eadgifu glaçant l'assemblée d'un soudain silence. 

- J'en suis attristé, j'aurais voulu faire la paix."

Les deux enfants avaient été mit sous des peaux de bêtes, et Ingrith s'en était retournée à la grande salle où elle avait reprit place auprès de son époux. Ce dernier, à l'entente de la mort d'Edward se pencha auprès d'elle et lui murmura d'un ton emplit d'ironie.

" Un de mort, plus que six.

- Non, je n'aime pas ça, siffla son épouse en retour."

Cet échange n'échappa guère aux oreilles attentive de la fille d'Uhtred. Elle fronça les sourcils, ignorant le sujet d'origine. C'était davantage l'inquiétude visible d'Ingrith qui l'alertait.

" La Northumbrie soutient le nouveau Roi, Aethelstan, clama le guerrier. 

- Ne supposez pas qu'Aethelstan sera Roi, répliqua Eadgifu.

- Daegan, toi qui est sa mère d'adoption, tu sais qu'il est dans son droit pour régner, dit Sihtric en se tournant auprès de sa sœur.

- Il est dans son droit, mais la chose est plus compliquée qu'elle n'y parait, et sans doute devrions-nous poursuivre cette conversation dans un lieu plus tranquille. Il y a de trop nombreuses oreilles indiscrètes dans cet endroit."

D'un hochement de tête, Uhtred approuva. Se frottant le bout du nez, le guerrier invita ses compagnons, ainsi que les nouveaux arrivants à le suivre dans un lieu plus tranquille. Se retirant de la grande salle, ils s'engouffrèrent dans un couloir sans issue et dont le fond comportait seulement des tas de buches pour passer l'hiver en paix et au chaud. Etant certain qu'ils ne seraient point dérangés, Aldhelm fut invité à faire le récit de la situation. Il raconta que Aethelstan et ses hommes avaient abandonnés Winchester, et en particulier la veuve d'Edward et son fils, pour aller prier afin que son père se rétablisse. Cependant, cette raison paraissait superflue et étrangement vide de sens. Jamais le premier né du Roi n'aurait laissé la capitale du Wessex sans protection digne de ce nom. Puis il informa qu'Aelflweard avait fait de Aeguelesbure un lieu de rendez-vous pour se constituer une armée afin de prendre le trône. Une véritable guerre entre deux frères.

" Aldhelm, Qui soutient Aelfweard ? interrogea Uhtred. 

- Les nobles de Wessex.

- Evidemment.

- Ils considèrent mon fils comme un bâtard illégitime au trône, sauf que nous savons que ce n'est guère le cas, grogna Daegan en croisant les bras sur sa poitrine.

- Aelfweard est soutenu par le Wiltunscir, et il recrute ouvertement des mercenaires à Aeguelesbure, appuya Aldhelm.

- On va aller s'emparer de lui avant qu'il n'y arrive, déclara le guerrier;

- Envoyez votre garde, répliqua Eadgifu.

- Aethelstan aura le temps d'être couronné à Winchester et on évitera un bain de sang. J'ai juré à Edward de protéger Aethelstan, puis je l'ai juré à ma fille lorsqu'il est devenu son fils. 

- Et vous êtes un homme de parole, pourtant vous n'avez toujours pas prêté allégeance au Roi. 

- Votre mari était hostile envers les descendants Danois, il ne pouvait unifier l'Angleterre. Sinon l'Angleterre serait déjà unifiée. 

- Mais les choses vont changer, Aethelstan peut réaliser le rêve Saxon, dit Aldhelm. Qu'importe la raison pour laquelle il a refusé de protéger Winchester des hommes d'Aelfweard. Il y a une personne qu'il écoutera, Daegan. 

- Aethelstan unifiera l'Angleterre, si le seigneur Uhtred décide de jurer...

- Mon serment de loyauté tient toujours, dame Eadgifu, rétorqua froidement le guerrier. Si Aelfweard paie des mercenaires, les hommes viendront de partout. On sait encore tendre des pièges ? dit malicieusement Uhtred en se tournant auprès de ses deux amis.

- Pour Aethelstan, oui, approuva Sihtric en posant une main sur l'épaule de sa sœur. Si Finan ne s'endort pas.

- Ce n'est arrivé qu'une fois, répliqua l'irlandais."

Voyant que l'âge avait rattrapé les grand guerriers d'Uhtred, la veuve d'Edward se sentit bien moins sereine. 

" Vous ne préférez pas envoyer de jeunes soldats ? s'enquit-elle. Vous ne faites plus que festoyer et chasser.

- Je n'enverrai pas des jeunes faire mon devoir."

*  *  *

Les deux mains croisées sur son ventre, Daegan gardait son regard fixe sur le plafond de la chambre où elle logeait avec sa famille. La nuit était avancée depuis longtemps, pourtant elle ne pouvait fermer l'œil et n'en ressentait guère l'envie. Son esprit était diablement torturé par ses pensées. Devait-elle se joindre à son père et partir pour Aeguelesbure ? Aelfweard était un jeune homme qu'elle avait connu enfant lors de la prise de Winchester par Sigtryggr. Mais tant de choses s'étaient déroulées depuis ce temps. De plus, elle ne s'était guère servit d'une épée depuis plus de trois ans. Trois années qu'elle avait passé à faire des repas pour sa famille, à élever ses enfants, à profiter de son époux. Trois années de paix et de bonheur comme elle n'en avait gouté auparavant. Elle ne se reconnaissait plus en la petite fille qui clamait fièrement qu'elle voulait être guerrière et qu'elle en ferait sa vie. Certes, Daegan était parvenue à devenir à la première Femme Au Bouclier Saxonne, elle avait crée une grande avancée. Elle avait menée de nombreuses batailles au nom du Roi Edward lors de ses neuf années à son service, et puis il y avait toutes celles auxquelles elle avait participé avec Uhtred, et cela depuis ses huit ans. Aujourd'hui, elle en avait quarante-huit. Cela faisait donc quarante ans à guerroyer aussi bien sur le champ, que dans sa propre vie. Elle avait réussie ses objectifs d'enfant. Désormais, Daegan n'inspirait qu'à une vie des plus simple pour profiter des siens, car elle savait qu'à chaque instant ce bonheur pouvait lui être retiré. Mais son père pourrait avoir besoin d'elle à Aeguelesbure. Uhtred, Finan et Sihtric étaient des guerriers, de bons guerriers, or parfois la voix d'une femme comptait davantage. D'autant plus que Daegan s'était faite une réputation, aussi bien parmi les seigneurs que parmi les voleurs et les mercenaires. Elle avait côtoyée tous les mondes. Or, pouvait-elle prendre le risque de laisser sa famille derrière elle ? 

Soupirant de frustration, n'y tenant plus, la femme s'assit au bord du couchage, posant ses pieds nus sur le bois froid des sols de Bebbanburg. Passant ses mains sur son visage, elle souffla d'exaspération. Attrapant sa peau de bête aux poils blanc, elle se leva et fit quelques pas jusqu'à la fenêtre. La fille d'Uhtred entendait les eaux de la mer se jeter sur la roche avec rage. Cette mélodie lui rappelait lorsqu'elle avait mit au monde ses jumeaux. 

Allongée sur un lit, hurlant de douleur, suant plus que les flots d'une falaise, elle avait fait grand bruit dans la forteresse. Elle se souvint de la regretté Eadith qui, entre ses cuisses, s'efforçait de faire sortir l'enfant. De dame Aelswith, la veuve d'Alfred, qui avait été si bonne avec elle et lui épongeait le front autant qu'elle le pouvait. Les hommes n'avaient pas été autorisé à entrer durant le labeur. Björn vint au monde au bout d'une heure de souffrance. Un garçon, en bonne santé qui l'avait comblé de joie. Plein de sang et pleurant, le nouveau né avait été mit dans les bras de sa mère. Elle l'avait serré contre elle en laissant des larmes de délivrance s'écouler. Les hommes avaient finalement put entrer dans la chambre. Aldhelm avait été le premier à s'approcher de son fils, puis Uhtred de son petit-fils. Finan et Sihtric avaient été les derniers à pouvoir voir l'enfant. Puis, Aethelstan s'était approché, timidement. 

" Venez saluer votre frère, avait dit Aldhelm en posant une main sur l'épaule du jeune homme."

Bien qu'Aldhelm n'avait jamais reconnu Aethelstan comme son fils, il savait que c'était le cas pour sa femme, alors il l'avait bien vite considéré comme un membre de sa famille. 

Daegan sourit en se remémorant les visages emplit de joie et de fierté de ceux qu'elle aimait tant. Puis ses sourcils se froncèrent en se rappelant le soudain cri qu'elle avait poussé. Tous en furent interloqués, paniqués, que se passait-il ? L'enfant avait été délivré, pourquoi criait-elle encore de douleur ? Eadith s'était précipitée entre ses cuisses lorsqu'elle avait remarqué d'autres sang faire leur apparition. Les hommes n'eurent guère le temps de sortir, et ils ne le désiraient pas. Uhtred ne s'était jamais montré aussi inquiet. Il craignait qu'elle subisse le même sort que Gisela. Cependant, au bout de quelques minutes seulement, de nouveaux pleurs chantèrent dans Bebbanburg. Lagertha avait vu le jour. Deux enfants lors d'une même couche. Ces choses étaient rare, mais pas impossible. 

Laissant ses souvenirs au passé, se détournant de la fenêtre, Daegan s'approcha du lit que partageaient ses jumeaux. Leur couverture avait glissée. Avec tendresse, elle la leur remonta jusqu'au dessus des épaules et déposa, à chacun, un baiser sur leur front. Puis, l'esprit toujours tourmenté, la femme partit s'asseoir à nouveau au bord de son couchage. Elle le sentit bouger avant que deux bras ne lui enlacent la taille. Le visage d'Aldhelm apparu au dessus de son épaule. Avec tendresse, il lui embrassa la tempe droite avant de demander.

" Tu ne dors pas depuis que nous sommes au lit, que se passe t-il ? 

- Tu ne sembles pas dormir non plus. 

- Je sais quand ma femme est réveillée, parles moi.

- Je me demandes seulement si je ne devrais pas aller à Aeguelesbure demain. Mon instinct me dit que je dois m'y rendre, j'ai la sensation que c'est ce que veulent les Dieux. Mais j'ignore si c'est une bonne idée, je ne veux pas vous laisser derrière moi. 

- Tu ne pars pas pour une bataille, tu vas persuader le jeune homme que tu as vu enfant de ne point faire l'idiot contre son frère ainé qu'il voit comme un bâtard. Peut-être que tu devras utiliser Dent-De-Loup, mais peut-être que la chose sera plus aisée que tu ne l'imagines.

- Ou plus difficile. 

- Je n'omets pas cette idée. Cependant, rien ne dit que tu seras obligé de te battre, tu pourras seulement te faufiler et observer, comme lorsque tu étais une enfant des rues. 

- Sauf que je ne suis plus aussi petite, je passes bien moins inaperçu. 

- Je sais de quoi tu as peur. Maintenant que tu as une famille, tu crains de ne pas pouvoir la protéger en mourant au combat, ou en te faisant des ennemis. Mais tu n'es pas seule, Daegan. Je suis là, je serai toujours là. Ce sont nos enfants, notre famille. Tu es une guerrière, tu es forte et tu manies la lame aussi bien que ton père. Je ne crains pas ta mort sur le champ de bataille, je sais que tu en sortiras toujours victorieuse. Mais le dernier choix t'appartient."

S'affalant dans les bras d'Aldhelm, Daegan hocha la tête avec approbation. Les mots de son époux étaient justement choisi. Elle n'était pas seule. Et elle ne serait pas seule à Aeguelesbure. La cavalerie qu'elle formait avec ses trois proches compagnons, jadis, se reformerait demain. 

" Je vais partir avec mon père, je prendrai garde à ne point trop me mêler au conflit mais j'agirai si cela est nécessaire. Je suis une Femme Au Bouclier, tout cela fait partie de mon sang. 

- Je veillerai sur les enfants durant ton absence. Nous regarderons l'horizon jusqu'à ton retour."

Ensemble, ils s'allongèrent à nouveau dans le couchage. Daegan posa sa tête à la crinière blanche sur le torse d'Aldhelm et, ensemble, blottit l'un contre l'autre, ils trouvèrent enfin le sommeil tant recherché. 

*  *  *

"Lagertha, donnes moi mon épée, dit Daegan."

Soigneusement, comme si elle tenait entre ses mains le plus victorieux des trésors, la jeune fille s'approcha de sa mère. Cette dernière avait revêtu bottes, pantalon, chemise et Aldhelm tirait les dernières ficelles de son pourpoint de cuir. Elle avait tressée ses cheveux blanc (qui lui tombaient en bas du dos) uniquement sur le haut de son crâne. Certaines de ses torsades étaient enroulées dans une épaisse laine bleu, tandis qu'à son cou pendait toujours l'anneau de Leofric. 

"Ton absence sera t-elle longue ? interrogea Lagertha en donnant Dent-De-Loup à la femme qui la rangea dans son fourreau.

- Non, seulement quelques jours, ne t'en fais. 

- Aethelstan est notre frère, est-ce que cela fait de ce traitre d'Aelfweard notre frère aussi ? questionna Björn avec curiosité. 

- Non, il n'est rien pour vous. 

- Tant mieux, car il a souillé la maison de la Dame De Mercie en y invitant des mercenaires en son sein, cracha le garçon."

D'un mouvement commun, Daegan et Aldhelm tournèrent leur regard sur leurs enfants. Ces derniers se lancèrent un regard emplit de culpabilité. 

" N'étiez-vous pas censé dormir lorsque nous discutions hier soir ?

- Pardonnes-nous père, mais nous étions bien trop excité à l'idée de revoir grand-père, et puis cette histoire paraissait si passionnante, nous n'avons guère put nous empêcher de sortir de notre lit et d'écouter à la porte, dit Lagertha en dansant d'un pied sur l'autre."

Soupirant, la fille d'Uhtred chassa l'air de sa main avec humeur. 

" Qu'importe, je faisais pareil à leur âge, dit-elle. Et puis, un jour ou l'autre il faudra bien qu'ils se confrontent au monde. 

- Je ne désapprouve pas tes mots, mais à l'avenir je préfèrerais qu'ils entrent franchement dans la pièce plutôt que d'écouter comme des lâches."

D'un hochement de tête vif, les jumeaux donnèrent l'accord à la parole de leur père, tandis que ce dernier fit un dernier nœud au pourpoint de Daegan, avant de lui embrasser la joue.

" Tu es prête, dit l'homme en contemplant sa femme. Tu portais cette tenue le jour de notre mariage, tu n'as pas changée.

- Hormis que j'ai vieilli de douze ans, que mon pourpoint est usé d'être resté dans une malle durant trop longtemps, et qu'il manque des mailles à ma cotte.

- Mais je vois toujours la fière Femme Au Bouclier à laquelle j'ai demandé la main à Eoferwic."

Laissant le sourire gagner ses lèvres, la sœur de Sihtric embrassa son époux, prit sa peau aux poils blanc, avant de déclarer qu'elle devait s'assurer que Leofric soit sellé pour le départ. Sautant d'un bond, Lagertha emboita le pas à sa mère et l'implora de la laisser l'accompagner. Celle-ci ne désapprouva pas. Ainsi, mère et fille se dirigèrent dans la cour de Bebbanburg. 


Elles descendirent les escaliers de bois, tournèrent sur leur droite et rencontrèrent la présence d'Uhtred. Le guerrier, à l'armurerie, observait son épée avec minutie. Lui aussi semblait ressortir Souffle-De-Serpent de sous une planche du sol. 

" Elle n'a pas perdue de sa splendeur, dit Daegan."

Relevant les yeux de son épée, le seigneur de Bebbanburg laissa un franc sourire se dessiner sur son visage. Une épaisse cape sur les épaules, il se leva du tonneau sur lequel il était assit et plongea son fer dans son fourreau.

" Je l'avais payé un bon prix lorsque j'étais jeune, j'avais demandé au forgeron une lame qui dure toute une vie, dit-il.

- J'avais demandé la même chose à Harald, le forgeron de Winchester, juste après la mort de Thyra."

Uhtred eut un rictus de nostalgie avant de détailler d'un regard curieux l'habit de son enfant.

" Que fais-tu vêtu de ton pourpoint ? 

- Je viens avec toi père, si ce que dises tes espions est vrai, alors Aelfweard est bien trop ambitieux, et cette ambition pourrait causer la perte du Wessex. 

- Les nouvelles de mes espions vont vite. A dire vrai, je dois avouer que je suis bien heureux que tu te joignes à nous. Cela faisait longtemps que nous n'avions pas chevauchés tous les quatre ensemble, comme avant. Et puis, tu restes la grande guerrière du regretté Roi Edward, la Femme Au Bouclier Saxonne, celle qui a mené de nombreuses batailles et repousser plusieurs envahisseurs. Les récits de tes exploits nous sont parvenus jusqu'à Bebbanburg. Je suis fière que tu aies accomplit tes espoirs d'enfants. Je suis fière de toi. 

- J'ai simplement mit en œuvre tout ce que tu m'as appris père, jamais je ne serais devenue Femme Au Bouclier sans ton apprentissage. C'est à toi que je dois tout.

- Tu es trop bonne envers ton vieux père, ricana celui-ci avant de poser ses yeux sur l'enfant de Daegan qui tenait son coté. Tu songes emmener Lagertha ? Est-ce bien sage ? 

- Je n'emmènes Lagertha que jusqu'à la cour. Elle m'a demandé de m'accompagner, car je ne prendrai pas le risque de la plonger dans la bataille. Elle est trop jeune pour connaître cela. Elle et Björn n'ont pas été élevés comme je l'ai été. 

- Mais un jour mon tour viendra de tenir le bouclier, clama Lagertha avec fermeté. 

- Tu veux suivre les pas de ta mère ? 

- J'aimerais conquérir des terres et m'en faire maitresse, j'aimerais explorer au delà de la mer et mener des murs de boucliers contre les tyrans de ce monde pour offrir une meilleure vie à des peuples entravés. 

- En voila de belles ambitions, dit Uhtred en posa sa main sur l'épaule de la jeune fille. Vos enfants vous ressemble beaucoup à Aldhelm et toi. Vous leur avez inculqué la valeur de la bataille. 

- Non, nous les avons laissé grandir et faire le choix qu'ils voulaient. Qu'importe ce qu'ils deviennent à l'avenir, je m'en moque tant qu'ils sont heureux. 

- Tu es une bonne mère, je regrette de ne pas t'avoir vu plus souvent ces dernières années.

- Nous aurons tout le temps à l'avenir, père, lorsque nous en aurons terminés avec Aethelstan et Aelfweard. 

- Tu as raison, nous ferons un grand banquet et vous resterez à Bebbanburg le temps que vous voudrez. 

- Avec joie, sourit Daegan."

Passant un bras autour des épaules de son enfant, le guerrier l'entraina à l'extérieur, vers la cour. Lagertha qui tenait la main de sa mère, lui emboita rapidement le pas. 

Lorsqu'ils pénétrèrent à l'extérieur, le froid aigre leur gela le corps. Il y avait un mauvais vent qui se glissait sous les capes et les peaux de bêtes pour souffler son hivernal discours. La forte voix victorieuse d'un irlandais claqua soudainement sur les murs de la forteresse. Finan, aidé de Sihtric, tenait fièrement un bout de fer en pointe qu'il semblait avoir retiré du sabot de son cheval. Cela se voyait grandement que les guerriers n'avaient guère prit part à une chevauchée ou une bataille depuis longtemps. Daegan espérait qu'ils ne soient pas trop rouillés pour autant. 

"Obsert ? Comment vont les frontières ?  questionna alors Uhtred en pointant son regard sur un jeune homme qui attachait les rênes de son cheval.

- Est-ce réellement Obsert ? s'étonna la femme.

- Mais oui, c'est bien lui.

- Il a tant grandis, jamais je ne l'aurais reconnu. Il est bien loin du faible garçon que Hild avait emmené avec elle. J'imagine que vos relations sont en meilleures termes qu'auparavant, et que tu as pu l'accepter pour fils.

- Nous sommes père et fils, il est de Bebbanburg et c'est un bon apprenti, dit le guerrier. Parfois, il me fait penser à Osferth. Il m'arrive de songer à lui, je l'imagine ici entre les murs de la forteresse à courir après les femmes."

Les traits de Daegan se tordirent avec tristesse. Tendrement, elle posa sa main sur le bras de son père avant de reposer son regard sur Osbert.

"Je suis aller voir la tombe d'Osferth il y a quelques mois. Je m'y rendais souvent au début où Aldhelm et moi vivions à Winchester, et je n'ai guère pu m'y rendre durant des années. Je l'ai retrouvée tristement délabrée. Alors je l'ai remise en ordre avec soin, et puis j'ai parlé à Osferth.

- Tu as parlés à Osferth ? 

- Oui, je lui ai raconter les dernières nouvelles, bien que je suis persuadée qu'il sait déjà tout depuis l'endroit où il est. Et il doit bien rire de voir ses amis vivres aussi joyeusement que vous trois. 

- Cela ne fait aucun doute, pouffa le guerrier avant de prendre une grande inspiration d'air froid. Venez donc toutes les deux, allons saluer Osbert."

Se lançant un dernier sourire, Uhtred invita sa fille ainsi que sa petite-fille à le suivre. Ensemble, ils se dirigèrent auprès d'un jeune homme à la stature déjà bien guerrière pour des traits encore enfantin. Bien qu'il n'était plus un enfant. Leur tournant le dos, Osbert ne les voyait nullement arriver, bien trop occupé à décrocher les sangles de la selle de son cheval.

"Les Ecossais sont sages ? 

- Oui père. Mais des guerriers loups seraient arrivés par la Derwent. J'ai aperçu un cheval blanc en revenant à la forteresse, il ressemblait beaucoup à celui de Daegan, si j'ai bon souvenir. 

- Tu m'en diras tant, ricana le guerrier."

Faisant volte-face, le visage du jeune homme se décomposa en de nombreuses expressions, à la fois mêlé de surprise et de joie. Il ne s'attendait guère à ce que sa sœur ainée soit parmi eux en ce jour.

"Vous, je veux dire, tu es ici ! A Bebbanburg ! Pardonnes-moi, il y a si longtemps que je ne t'ai pas vu...

- Onze ans, dit la femme en enlaçant le dernier de ses frères. Et tu as beaucoup changé, je ne t'aurais pas reconnu si tu l'on ne m'avais pas dit que c'était toi. 

- Je ne suis plus l'enfant que tu as quitté. Malgré que tes cheveux aient blanchis, moi je t'aurais reconnu !

- Vraiment ? 

- Oui, il y a peu de femme Saxonne qui arpente les chemins vêtue d'un pourpoint.

- Il y a longtemps que je ne l'avais pas porté. Père ne te mène pas trop la vie dur ? 

- Non, il m'a beaucoup apprit, et j'ai même des hommes sous ma responsabilité maintenant.

- Je n'ai pas eut trop de mal à élever Osbert, j'avais déjà eut un très bon entrainement en la matière avec une voleuse des rues de Winchester que j'ai adopté, dit malicieusement Uhtred. 

- Je n'étais pas si terrible, rétorqua Daegan.

- Oh non, tu m'as simplement laissé croire que j'avais adopté un fils pour que je découvre que tu étais une fille. Tu as refusée un mariage arrangé avec ce pauvre Steapa, tu es venue sur un champ de bataille alors que je te l'avais interdit, tu as été emprisonnée dans les geôles du Roi Alfred tandis que je t'avais laissé sous la surveillance de Finan, tu as été presque morte de maladie, tu es devenue un assassin, tu m'as trahit et voulu me tuer, moi ainsi que Finan, parce que tu t'étais entichée d'un Danois, tu es partit chez le peuple Danois te faisant ennemie des Saxons, j'ai dû t'avoir sous ma tutelle durant des années, ai-je oublié des choses ?

- Sans doute, moi-même je ne pourrais tout énumérer. Qu'importe, cela fait bien des récits à raconter ! 

- Cela est vrai, père m'a raconté bien de tes aventures et de tes désobéissances, dit Osbert amusé. 

- Pour que tu ne fasses pas les mêmes erreurs j'imagine. Mais pardonnes-moi, je m'égare dans le passé, sans te présenter ta nièce que tu as vu, pour la dernière fois, nouvellement née."

Prenant les épaules de sa fille, Daegan l'encouragea à s'avancer auprès du fils d'Uhtred. Celle-ci était davantage timide car elle avait l'impression de moins connaître son jeune oncle que son grand-père, dont elle avait entendu tant d'histoires. 

" Lagertha, je suis heureux de te revoir et te rencontrer, j'espère que ton séjour à Bebbanburg te plaira. Björn est là aussi ? 

- Oui, et Aldhelm, nous avons tous fait le voyage.

- Après onze ans d'absence, cela ne s'annonce guère prometteur, et voila que tu as ton épée père, as-tu des problèmes Daegan ? 

- Non, ce n'est pas moi qui en ai. 

- On doit aller protéger Aethelstan de son frère, informa Uhtred.

- Alors je veux venir ! Vos combats à tous les deux sont aussi les miens ! clama Osbert.

- Restes pour protéger ce qui reviendra à Daegan, ou peut-être à toi un jour. Puisque Uhtred le Jeune s'en ai détourné et que Stiorra ne désire pas réclamer Bebbanburg.  

- Tu veux que je restes à ne rien faire jusqu'à ce que j'attendes que Daegan et toi mouriez et que j'hérites ? 

- Il y a des chevaux à débourrer, et puis il serait bon que tu lui apprennes à se défendre, dit le guerrier en tournant son regard sur Edmund qui peinait à encocher une flèche à un arc. Personne n'aime le troisième fils d'un Roi mort. 

- J'ai entendu que le Roi Edward était mort, mais que fait son fils ici ? 

- C'est la raison de notre venue à Bebbanburg, Alhdelm et moi avons dû escorter la Reine ainsi que son fils afin de les protéger d'Aelfweard. Bien que je suis heureuse de sentir à nouveau l'air de Northumbrie."

Osbert hocha la tête en souriant, tandis qu'Uhtred, Daegan et la jeune Lagertha lui tournèrent le dos pour se diriger auprès de leur chevaux. 

" Père, rappela le cadet des enfants du guerrier. Soumettras-tu cette terre à Aethelstan ? 

- Je dois tenir parole. 

- La Northumbrie regrettera son seigneur Païen."

Avec force, le seigneur de Bebbanburg tapota l'épaule de son fils avant de s'en détourner à nouveau. Laissant Osbert derrière eux, ils s'approchèrent de Finan ainsi que de Sihtric. Tous deux, dans leurs tenues de guerre, ne semblait guère être à leur place. Comme si ils étaient de jeune soldats qui allaient faire face à leur première bataille. C'était étrange, et amusant. Bien qu'il était évident que leurs anciens réflexes reviennent vite.

"Vous êtes prêts ? questionna Uhtred en observant l'irlandais scruter son cheval.

- Il se plaint de sa selle, se moqua Sihtric en pointant Finan du regard. Il dit qu'il a mal au cul. 

- Non pas au cul, au dos ! Et ne parles pas comme cela devant Lagertha. 

- J'ai déjà entendu père et mère copuler, je ne suis pas innocente ! répliqua la jeune fille."

Dans un toussotement, la fille d'Uhtred cru s'étouffer avec sa propre salive. Tandis que les hommes poussèrent des rires francs devant la telle franchise d'une bouche aussi enfantine. Nul doute qu'elle était la fille de Daegan. 

"Lagertha, il y a des choses qui ne se disent pas, celle-ci en fait partie. En particulier devant ton grand-père et tes oncles ! 

- Mais c'est la vérité, et tu as dis qu'il était mauvais de mentir. 

- Mentir oui, mais dévoiler toutes tes pensées, ce n'est pas nécessaire."

L'hilarité s'estompa, et la sœur de Sihtric n'avait guère put réprimer un sourire malgré elle. Elle se mit à étrangement songer à quel instant sa fille avait put l'entendre. Pensant à presque chaque instant de sa vie conjugale, elle ne parvenait à saisir le moment. Aldhelm et elle avaient toujours prit soin de ne pas faire grand bruit. 

Les rires cessèrent davantage lorsque Ingrith s'approcha. L'air constamment bienveillant peignant son visage, la femme avait dans les bras d'épaisses peaux de bêtes moelleuses et rembourrées de tissus mou. C'était là ce que les vieux seigneurs mettaient sous leurs fessiers pour les chevauchées. Afin que leur derrière ne souffre pas trop du chemin. 

" Tiens, je t'ai fais ça, dit-elle en tendant l'une de ses peaux à son époux."

Sihtric et Uhtred ne purent se retenir de pouffer. 

" Et j'en ai aussi pour tous, rétorqua l'épouse de l'irlandais en coupant court aux moqueries. L'imprudent qui s'assoit sur la terre froide, s'expose à finir allongé sous elle. 

- Cela sonne comme une nouvelle prophétie, dit le guerrier. 

- Oh ma vision, oublions la. 

- Tu as des visions ? interrogea Daegan en haussant les sourcils.

- C'était quoi déjà ? demanda Uhtred avec un rictus sur les lèvres."

Le visage joyeux d'Ingrith s'assombrit, comme si un nuage passait au dessus de son crâne, et uniquement du sien. 

" Sept Rois devront mourir, seigneur. Sept Rois et...

- Ingrith, non, tenta d'arrêter Finan sachant le passé de son ami avec la sorcière Skade et les mauvaises choses que cela avait engendré. 

- Continue, encouragea le guerrier.

- Et ta bien-aimée. 

- Je ne suis pas Roi et mon cœur est libre, je n'ai rien à craindre."

Voyant l'air peu assuré d'Ingrith, Daegan lui lança un sourire qu'elle ne sût lui rendre. 

" Seigneur Uhtred, interpella t-on."

Se retournant, le guerrier aperçu les silhouettes de dame Eadgifu ainsi que d'Aldhelm s'en venir à eux. Suivant le regard de son père, la femme fut bien heureuse de voir que son époux était là. Elle craignait que le frère de Ragnar ne précipite trop leur départ et qu'elle n'ait le temps de faire ses au revoir à sa famille. Ainsi, d'un pas commun, Uhtred et Daegan vinrent à la rencontre de la Reine et de l'ancien conseillé d'Edward. Comme attiré d'instinct, la sœur de Sihtric et son époux vinrent lier leurs doigts. La femme sentait le pouce de l'homme lui caresser le dos de sa main avec tendresse. Il la savait nerveuse de ce départ, mais elle avait fait son choix.

" Mon fils va entrainer le vôtre, prenez Wassa comme servante et faites comme chez vous, dit le guerrier à la veuve du Roi. 

- J'aimerais vous parler d'Aethelstan, j'ignore si votre fille vous à informée, mais ce n'est plus le jeune insouciant qu'elle a élevée, dit Eadgifu.

- Vraiment ? questionna Uhtred en haussant un sourcil auprès de son enfant.

- Il est vrai qu'il est devenu très pieux, répondit cette dernière. A dire vrai, plus il nous rendait visite, plus je voyais ce changement s'opérer en lui.

- La fraternité d'Oswald l'influence beaucoup, continua Aldhelm.

- J'ai déjà fait fuir de tels hommes, les moines me trouvent terrifiant, ricana le guerrier. Daegan, tu es prête ? 

- Me laisses-tu le temps d'embrasser mes enfants ? 

- Bien sûr."

L'ancien conseillé d'Edward se tourna et fit claquer sa voix contre les murs de la forteresse tandis qu'il appelait les prénoms de ses jumeaux. Björn et Lagertha happés par l'entrainement qu'offrait Osbert au prince Edmund, se détachèrent du spectacle pour s'approcher de leur parent.

" N'ayez crainte, Aldhelm, je vous promets de ramener ma fille en vie et sans une égratignure. 

- Je ne doutes pas de votre parole, Uhtred. 

- Mais je doute de ma lame, soupira Daegan.

- Pourquoi donc ? Tu es une Femme Au Bouclier ! rappela le guerrier.

- Il y a trois ans que je n'ai pas touché le pommeau d'une épée, j'avais promis devant les Dieux de ne plus prendre les armes pour m'occuper de ma famille. J'avais même creusé un trou sous notre maison pour y enterrer Dent-De-Loup

- Tu sais que tu n'es pas obligé de venir.

- Si père, Aethelstan fait partie de ma famille. Je ne le laisserai pas, et j'ai besoin qu'il me donne quelques explications sur la raison pour laquelle il a laissé dame Eadgifu sans protection à Winchester. 

- Je ne tenterai pas de te dissuader de ta décision, ces choix sont les tiens. Je t'attends auprès de Finan et Sihtric, prends le temps de dire au revoir à ta famille. Ce ne sont pas cinq minutes qui nous pénaliserons. 

- Merci père."

Courbant légèrement la tête, Uhtred s'éloigna en saluant la Reine ainsi que l'époux de sa fille. Tandis que cette dernière embrassa rapidement Aldhelm, avant de poser son front sur le sien. 

"Je ne serai pas longue, ce n'est l'affaire que de quelques jours. 

- Pars sans crainte, je m'occuperai des enfants et surveillerai Bebbanburg pour ton père. Nous t'attendrons. Fais attention à toi, ne penses pas à nous. 

- Voila que tu me demandes l'impossible, pouffa Daegan en fermant les yeux. Je t'aime Aldhelm, prends bien soin des enfants et laisses les observer les entrainements au combat et toutes ces choses. On ne sait pas ce que l'avenir profile, ils doivent être prêt à se défendre au besoin...

- Restes calme, mon amour, la guerre n'est pas à l'horizon, seulement le conflit. Ce n'est plus comme jadis. Nous ne revivrons plus les peines d'autrefois, souffla t-il avant d'embrasser tendrement le front de son épouse."

Les parents des jumeaux se défirent de leurs embrassades, alors que ceux-ci approchaient. Chacun reçu un baiser de leur mère, et quelques recommandations idiotes qu'ils connaissaient déjà. 

"Je reviendrai vite, je reviens toujours. Et puis je suis avec votre grand-père et vos oncles. Je ne crains rien et eux non plus. Vous n'aurez guère le temps de vous lasser que nous serons déjà de retour.

- Avec Aethelstan ? s'enquit Björn.

- Peut-être bien, je l'ignore. Je sais qu'il y a longtemps que vous n'avez pas vu votre grand frère, mais je ne peux rien promettre. 

- C'est une bataille ? demanda Lagertha. Tu vas revenir couverte de sang comme avant ?

- Non, ce n'est qu'une simple querelle qui sera vite arrangée. Aethelstan et Aelfweard sont frères, et lorsque les liens du sang parlent, il ne peux exister que la paix. 

- Hormis lorsque ce lien se nomme Kjartan, dit alors Sihtric qui s'approchait. Finan s'est déjà mit en selle, et commence à se plaindre, nous devrions partir."

Hochant la tête de haut en bas, Daegan embrassa une dernière fois les joues de ses enfants et les lèvres de son époux avant de se diriger auprès de ses éternels compagnons de bataille. D'un bond, elle se mit en selle sur le fière dos de Leofric, dont la robe blanche n'avait perdue de son éclat. 

" Allons jouer aux faiseurs de Rois, encore ! déclara Uhtred."

Ainsi, sous les yeux de sa famille, Daegan qui avait promis de ne plus se battre quittait Bebbanburg pour éviter des gicler de sangs inutile. Elle ignorait tout de son avenir, et ne voyait guère le nuage sombre qui, doucement, prenait place au dessus de son crâne. 

The next is coming...


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Salutations Danois.es et Saxons.nes ! 

J'avais bel et bien oublié mon chargeur d'ordinateur chez moi. Oui, oui, ma mémoire qui défaille ! Voici donc le chapitre qui était censé sortir dimanche dernier, j'espère qu'il vous a plût ! Que vous avez apprécié retrouver Uhtred et co !

Cependant, ayant oublié mon chargeur cette semaine, je n'ai pas pu avancer comme je le souhaitais dans mon écriture. Je suis obligée de vous annoncer qu'aucun chapitre ne sera publier dimanche prochain puisque cette fois je pars en vacances en famille ! Et là c'est déconnexion complète ! 

Mais comme je l'avais déjà dit auparavant, cela fait durer le plaisir des aventures de Daegan (oui je suis vraiment pas prête pour la fin de cette histoire !) 

Je m'excuse tout de même de ne pas pouvoir publier la semaine prochaine, et à l'avenir PROMIS, je vais vraiment tenter de me tenir à un chapitre par semaine ! C'est juste qu'en ce moment je suis plus souvent sur les routes que sur mon ordinateur.

Je vous souhaites en tout cas de bonnes semaines, et j'espère que vous profitez de vos vacances et de ce qui vous fait plaisir. 

Beaucoup d'amour !

Rendez-vous le dimanche 27 aout.

Je vous salue de la main droite ! 



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