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Chapitre 30 : Dent De Loup -PART I-

Info : Un seul chapitre était censé venir conclure la partie sur la saison 3 de "The Last Kingdom", mais j'ai été dans l'obligation de découper ce chapitre en deux parties, car il faisait près de 10 000 mots (et je n'ai toujours pas fini d'écrire). Je vous proposes donc de découvrir cette première partie, et la seconde sera posté demain, ou mardi, pour me laisser le temps d'en finir l'écriture. 

Bonne lecture! 


Saison 3-Episode 9

Le crâne douloureux de sa beuverie de la veille, Daegan s'éveillait sous un nouveau soleil. Les jours devenaient plus beau alors que la chaleur s'installait doucement sur les terres, offrant une douce odeur de printemps qui fut accueillit avec grand plaisir. Etirant ses bras, la jeune fille ouvrait les yeux avec l'agréable sensation d'être libre. Alfred avait accordé son pardon à Uhtred ainsi qu'à Daegan, et l'avait admit ouvertement dans une lettre rédigée de sa propre main, que le guerrier gardait précieusement. La liberté n'avait jamais eu un gout aussi délicieux. Daegan se sentait revivre bien que, la veille, elle avait dû faire face aux réprobations de son père quant à sa désobéissance, cependant cette dispute s'était bien vite évaporée lorsqu'Uhtred lui avait apprit que tous deux n'étaient plus proscrits en Wessex. Désormais, Daegan n'avait plus qu'une idée en tête, aller remercier Alfred avant que ce dernier ne frappe aux portes du paradis. 

S'imposant cette nouvelle quête, la jeune fille se leva d'un bond de son couchage et entreprit de pénétrer dans l'enceinte du château. Elle était toujours vêtu de cette robe improvisée et déplorable, cependant elle n'avait, pour l'instant, pas d'autres vêtements à se mettre sur le dos, bien que Beocca lui avait promit de trouver quelque chose de plus convenable. Vivement, elle passa ses doigts dans sa chevelure afin de faire tomber le reste de poudre oranger qui était resté accroché à ses boucles. Celle-ci virevolta joyeusement dans le vent avant de se laisser choir sur le sol. C'était une apparence bien irrespectueuse pour aller s'adresser au Roi du Wessex, or elle n'avait pas d'autre choix si elle désirait le voir vivant. 

"Tu n'as donc pas vomi tes tripes? lança Uhtred lorsque Daegan passa la porte pour se joindre à l'attablée où lui, Finan, Beocca ainsi que Hild se trouvaient déjà. 

- Je ne suis plus une enfant, répliqua t'elle en relevant le menton. 

- Mais Finan et Sihtric ont tout de même dû te ramener car tu ne pouvais plus tenir sur tes deux jambes. 

- J'étais simplement heureuse de fêter ma nouvelle liberté, est-ce mal?

- Aucunement, répondit Finan, mais la prochaine fois, tâches de ne pas essayer d'embrasser Osferth durant toute la soirée."

La piquant au vif, la jeune fille sentit son visage chauffer et devenir rouge de honte. Cela était un détail dont elle ne se rappelait point, aussi prendrait t-elle garde à l'avenir, car embrasser Osferth était comme embrasser son propre frère et cela ne la ravissait guère. Préférant fuir l'endroit, Daegan tourna les talons et s'extirpa bien vite dans la rue, sous le rire de l'irlandais qui résonnait dans son dos. 

Désormais seule, elle posa ses deux mains sur ses joues pour les refroidir et se reconcentrer sur son objectif. D'après les dires de son père, Alfred n'en avait plus pour longtemps, trois jours peut-être moins. Beocca avait ajouté que le Roi avait gagné le lit et ne le quittait plus à présent, car il était trop faible pour, ne serait-ce, marcher. C'était donc la chambre du Souverain du Wessex qu'elle devait atteindre et la chose risquait sans doute d'être ardu. Ce n'était que pour quelques mots, rien de plus, mais elle tenait à les lui dire. Et peut-être cherchait t-elle également à se pardonner elle-même des odieux songes qu'elle avait eut à l'encontre d'Alfred. 

Descendant la rue et bifurquant sur sa droite, Daegan prit le direction du château. Respirant à plein poumon l'odeur de l'extérieur, elle savourait cette liberté nouvelle. La dernière fois qu'elle s'était sentie en sécurité à Winchester était à la mort de sa mère. Cela lui semblait à la fois une éternité et à la fois si récent. Chaque soir elle se forçait à se remémorer le visage de Gisela, dans les moindres détails, pour ne point l'oublier. Cependant, elle n'était pas dupe et savait que, comme Leofric, les traits de la femme finiraient pas disparaître de sa mémoire. 

"Mais est-ce Daegan fille d'Uhtred qui se promène telle une putain dans les rues de Winchester?"

La jeune fille cessa soudainement le pas quant à cette altercation. Serrant les points et soupirant bruyamment, elle fit volte-face pour se retrouver, avec point de surprise, face à Aethelwold qui laissait le vent faire virevolter sa cape bleuté tandis que son œil aveugle profitait des rayons du soleil. Le sourire mauvais, l'homme s'approcha d'elle. Il fut si proche que Daegan dût lever les yeux pour le regarder. Le neveu du Roi n'était pas bien grand mais, elle, l'était encore moins. Une demi-tête les espaçait. 

"Tu as, par chance, recouvré la liberté comme ton père, mais Alfred mourra bientôt et je me ferai un plaisir de te remettre à l'endroit qui te revient, ta cellule infestée de rats. Je les laisserai te grignoter la chair et ta carcasse pourrira dans un lieu sans nom."

La jeune fille, qui avait jusqu'alors les sourcils froncés, les détendit et se mit à sourire d'une manière enfantine avant de soudainement coller son nez plus proche d'Aethelwold, avant de le renifler comme le ferait un chien.

"C'est bien ce qu'il me semblait, finit t-elle par dire en se reculant d'un pas. Vous puez Aethelwold. Pas la merde comme à l'accoutumée. Non. Vous sentez la mort. L'ombre de Hel la déesse de la mort est sur vous, elle vous suit comme une ombre et bientôt vous accueillera et vous souffrirez dans le Niflheim. Et je jure devant Dieu et les Dieux que c'est ma lame qui vous transpercera le cœur.

- Je ne crois pas à ces sornettes de sorcellerie et à ces Dieux Païens! 

- Vraiment? Pourtant vous avez vu, tout comme moi, les ravages de la sorcière Skade. Regardez bien mon visage Aethelwold, c'est le dernier qui se reflétera dans votre pupille au moment de votre mort."

Sans ajouter d'autres mots, Daegan tourna les talons pour poursuivre son chemin tandis que la voix du neveu du Roi l'insultait de sorcière et de putain. Cependant, cela ne l'atteignait guère, car elle savait qu'Aethelwold allait bientôt mourir. C'était comme si quelqu'un le lui avait murmuré au creux de l'oreille, elle en avait la certitude. 

S'approchant de l'entrée du château, la jeune fille se glissa discrètement derrière les gardes qui ne semblaient pas bien attentif à l'entrée des visiteurs. Une chance pour elle, ainsi que pour les potentiels ennemis qui seraient désireux de se glisser dans les couloirs de la demeure royale. Bien qu'il était probable que ceux-ci se trouvaient d'ores et déjà à l'intérieur du palais. Avançant à pas léger, prenant garde à ne point se faire repérer, Daegan poursuivait son ascension sans trop d'encombre. Elle avait certes dû se glisser quelques fois derrière des murs ou se tapir dans des endroits plus sombre, or aucun ne l'avait encore repéré. Se remémorant son chemin jusqu'à la chambre d'Alfred, la jeune fille cessa le pas durant un instant pour observer les lieux, or son sang ne fit soudain qu'un tour et son cœur s'accentua de frayeur lorsqu'elle tomba face à face avec une personne. Elle était parvenu à éviter tout servant passant, et tout noble se hâtant, mais sa chance la manqua car c'était bien là le fils du Roi qui se tenait à quelques pas d'elle. Se raclant la gorge et se redressant pour sembler naturelle, Daegan s'approcha, d'un pas lent, du Prince qui ne bougeait point et l'observait.

"Seigneur, salua t-elle en esquissant un sourire qui se voulait être le moins suspect.

- Daegan, c'est une surprise de vous voir ici, j'ai appris que le Roi vous avait accordé le pardon, c'est une bonne chose.

- Et j'ai appris que vous vous étiez marier, votre femme doit être fort belle.

- Comme vous l'êtes."

Décontenancé, la jeune fille perdit ses moyens alors que ses joues se réchauffèrent et rougirent. Ne s'attendant point à un tel compliment, elle ignorait comment réagir. Edward quant à lui, ne semblait pas le plus à l'aise non plus, il craignait de ne s'être aventuré sur un terrain trop inapproprié.

"Pardonnez-moi, dit-il. Je ne voulais point vous mettre mal à l'aise, je n'aurais pas dû dire cela, j'étais simplement heureux de vous revoir.

- Merci, vous êtes très beau aussi, je veux dire je suis ravit de vous revoir, pardonnez-moi les mots m'ont échappés, prononça nerveusement Daegan en rabattant une boucle ébène en arrière pour tenter de reprendre contenance.

- Je n'ai pas eut le temps de vous remerciez de m'avoir sauvé la vie sur le champ de bataille. 

- Je n'allais pas laisser l'héritier du trône se faire embrocher."

Edward laissa un sourire se dessiner sur son visage alors que le silence s'éprit d'eux. Aucun ne savait que dire pour poursuivre ou mettre un terme à cette conversation. Triturant chacun leurs doigts ou se jetant des regards furtifs comme si ils se voyaient pour la première fois, ils ignoraient que faire. 

"Je dois me retirer, seigneur, dit Daegan en brisant le calme tout en reculant d'un pas en arrière.

- Appelez-moi Edward, même si cela ne sont pas des convenances. 

- Je dois me retirer, Edward, se corrigea t-elle en souriant et en tournant les talons."

Reprenant son chemin, la jeune fille progressa plus vite dans les couloirs. Ses souvenirs de l'endroit lui revinrent vite au fur et à mesure qu'elle s'avançait. Et grand bien pour elle, elle ne tarda pas à engloutir la distance qui la séparait de la chambre d'Alfred. La porte était juste en face d'elle. Le cœur battant, Daegan hésita. Sa dernière conversation avec le Roi n'avait pas été glorieuse, car il l'avait jeté au cachot. Cependant, elle se devait d'aller lui parler, ou jamais elle ne se le pardonnerait. Prenant son courage à deux mains, elle frappa deux coups contre le bois. Il n'y eut aucune réponse. Les mains moites, l'enfant d'Uhtred tourna la poignée et passa sa tête dans l'entrebâillement. Il n'y avait personne, hormis le Roi qui gisait dans son grand lit. Prenant une inspiration, Daegan entra pleinement dans la chambre en prenant soin de refermer la porte derrière elle. Elle n'avança pas dans l'immédiat, se contentant d'idiotement regarder le Souverain dans son couchage. Elle l'avait connu jeune et combattant, elle l'avait vu devenir un grand Roi et être juste, alors le voir ainsi lui brisait le cœur. A petit pas lent, la jeune fille s'approcha du bord du lit. Alfred avait les yeux clos, mais respirait toujours. Se renfrognant soudainement, elle voulu faire demi-tour, or une faible poigne attrapa sa main. 

"Daegan, prononça le Souverain du Wessex dans un souffle court.

- Votre altesse, pardonnez-moi de vous avoir dérangé, s'excusa vivement la jeune fille.

- Pourquoi es-tu ici?"

Relâchant l'air de sa respiration retenue par l'angoisse, Daegan s'agenouilla sur le sol à coté du couchage et enferma la main d'Alfred dans ses deux paumes.

"Je voulais vous remercier, Sir, pour la bonté dont vous avez fait preuve lorsque je n'étais qu'une enfant, pour avoir été bienveillant envers moi, pour m'avoir apprit à lire et avoir partagé vos ouvrages avec moi. Je ne peux qu'être reconnaissante de tout ce que vous m'avez donné alors que je ne le méritais point. Pardonnez-moi d'avoir été si insultante lors de notre dernière conversation, et je ne peux guère accuser le chagrin. Jamais je ne vous oublierai. Sans vous, je ne serais pas la personne que je suis aujourd'hui."

Alfred tourna son regard fatigué et son visage creusé sur la jeune fille dont les yeux commençaient à s'embrumer. Un maigre sourire naquit sur le bout des lèvres du Roi tandis qu'il libéra sa main des paumes de Daegan, afin de la poser sur le crane de celle-ci.

"Une grande guerrière, souffla t-il. Promets-moi de protéger le travail de ma vie, protèges mes Chroniques, qu'elles ne périssent pas.

- Je les protégerai, je vous le jure votre Altesse, elles ne périront pas, assura t-elle en comprenant la confiance qu'Alfred venait de placer en elle.

- Que faites-vous là ? siffla une voix."

Sursautant, Daegan se releva d'un bond avant que son regard ne rencontre la silhouette de cette voix. Dame Aelswith, l'épouse d'Alfred. Elle se tenait là, avec ses lèvres pincées et son regard perçant. Ses traits ne laissaient nul place à la négociation ou aux explications. Après avoir jeté un ultime regard au Roi, la jeune fille s'éloigna d'un pas pressé en prenant garde à ne pas croiser les yeux accusateurs de la Dame. Or, cette dernière lui attrapa soudainement le bras lorsqu'elle passa à son coté.

"J'ai entendu ce qu'il vous a dit, ce ne sont pas de simple mots, souvenez-vous en."

Vivement, Daegan hocha la tête et, lorsqu'Aelswith desserra sa poigne, déguerpit hors de la chambre du Roi. C'était là, la dernière fois qu'elle voyait Alfred et qu'elle entendait le son de sa voix. Les jambes molles et tremblantes, la jeune fille regagna le chemin de la sortie, bien qu'elle n'avait de cesse de ressasser la demande du Roi. Protéger ses Chroniques, protéger des années de récits d'histoires pour que les enfants des enfants sachent tout des grandes batailles. La tâche pouvait sembler idiote au premier abord, mais elle s'avérait en réalité grandiose.

Délaissant le château derrière elle, et regagnant les rues de Winchester, Daegan était prise dans ses songes. Elle ignorait à quelle sorte de guerre le royaume allait faire face, était-ce une bataille venant des Danois ou des Saxons eux-mêmes à laquelle elle allait devoir faire face? Soupirant, elle se mit à penser que si Leofric était encore là, les choses seraient plus simple. Ce dernier avait toujours su se faire respecter d'autrui, il savait utiliser et faire rugir sa voix et le peuple lui faisait confiance. Sa présence aurait réduit les malfaiteurs désireux à s'en prendre au trône ou à Edward, des malfaiteurs tels qu'Aethelwold. Il manigançait des choses sombre, cela Daegan en était certaine. 

"Je cherche ce rat de Tidman! cria t-on."

La jeune fille cessa soudainement ses pas en reconnaissant ce timbre si familier. Il n'y avait personne d'autre que le Père Beocca pour avoir autant de hargne et de douceur dans la voix, bien que cette fois-ci, la colère semblait avoir prit le dessus. Tournant son regard sur sa gauche, elle put apercevoir le prêtre, Uhtred, Finan, Sihtric ainsi qu'Osferth qui faisaient face à un groupe d'hommes qui buvaient leurs bock d'ale à l'extérieur de la taverne. 

"C'est toi? interrogea le religieux en pointant l'un de ces bougres du doigt. Alors tu es Tidman?

- Père Beocca, bonjour, et voici Uhtred en homme libre, répondit une autre voix."

Celle-ci appartenait à Aethelwold qui sortait à son tour de la taverne. Il avait le regard fourbe et le sourire mesquin, même éloigné de plusieurs pas, Daegan pouvait le voir. 

"Ce couard de Tidman est-il des vôtres? questionna le religieux avec agacement.

- Non, dit le neveu d'Alfred en haussant les épaules.

- Je ne suis pas un couard, siffla l'un des hommes qui buvaient."

Posant son bock, le dénommé Tidman se leva et s'approcha de Beocca en le menaçant de sa hauteur. 

"Que voulez-vous? maugréa t-il.

- Ecoutes-moi bien, si tu t'approches encore de ma femme, je te battrai à mort.

- Joliment dit, s'amusa Aethelwold.

- Je le jure.

- J'ai traité votre femme de Danoise, c'est tout, grogna Tidman.

- Tu ne m'as pas compris, tu n'as pas l'air très intelligent.

- Etes-vous là en tant que prêtre?"

Sans crier gare, et en surprenant plus d'un, Beocca donna un grand coup de front dans le nez du couard qui, par la surprise et le choc, se trouva dos contre le sol poussiéreux. Daegan avait, par réflexe, porter ses deux mains à sa bouche mais cela était davantage pour ne pas laisser échapper son rire que pour retenir son cri.

"Cela répond à ta question? beugla le religieux."

Et ce dernier ne semblait guère en avoir finit de sa tâche. Se jetant sur Tidman, il lui assona de grand coups de poings, qu'Uhtred et Sihtric entreprirent à faire cesser en tirant les deux bras de Beocca afin de l'éloigner de sa victime. 

"Je ne me caches pas derrière l'habit! continuait à cracher le prêtre.

- Ca suffit, voulu apaiser le guerrier.

- Bâtard, c'est une femme douce qui a assez souffert, c'est mon seul avertissement, insulta Beocca."

Sur ces derniers mots, il cessa de lutter et commença à se montrer plus docile. Ses traits n'étaient plus tordues par la haine et ses muscles se relâchèrent tandis que Tidman gisait toujours au sol.

"Je suis calmé, voila, assura le religieux en soupirant."

Uhtred, dans un rictus, s'autorisa à lui lâcher le bras, Sihtric fit de même. Jamais ils n'avaient vu Beocca dans un tel comportement et cela resterait sans doute dans les mémoires. Quant au couard qui avait insulté Thyra, il commença doucement à se relever, mais peut-être aurait t-il dû resté au sol car, le simple fait de voir bouger son ennemi, le prêtre se lança à nouveau en avant pour lui asséner un coup. Et ce dernier partit droit dans la mâchoire du bougre qui retrouva à nouveau la terre en gémissant de douleur. Une fois encore, Uhtred et Sihtric agrippèrent le religieux pour le tirer en arrière et Finan appuya la chose en s'interposa entre les deux bagarreurs.

"Je suis calme, assura à nouveau Beocca avant de s'approcher d'Aethelwold. L'air de Winchester est mauvais à cause de gens comme vous. L'Angleterre est une terre d'accueil pour qui souhaite vivre en paix. Vous feriez honte à votre père."

Désormais soulagé du poing et des paroles qui le démangeaient, le religieux se retira. Sous les ordres d'Uhtred, Sihtric et Osferth l'accompagnèrent afin qu'il ne s'égare pas dans une nouvelle bagarre. 

"Le prêtre ne m'aime guère, ricana le neveu d'Alfred.

- Personne ne vous aimes Aethelwold, vous êtes comme la merde d'un bœuf qui reste accroché à la botte, intervint Daegan qui s'était rapprochée. 

- Et j'ajouterai que ton âme est aussi pourri que ton visage, dit Uhtred.

- Un cadeau de mon oncle miséricordieux.

- Je vous aurais crevé les deux yeux à sa place, siffla la jeune fille en croisant les bras.

- Je n'aurais pas put continué à te contempler Daegan, se moqua Aethelwold.

- Ne regardes pas ma fille, menaça le guerrier. Pourquoi es-tu ici? Rêves-tu d'être Roi?

- Je ne quitterai jamais mon pays. J'aime cette terre, peux-tu en dire autant? 

- Je suis las d'écouter ce misérable, soupira Finan avec agacement."

Uhtred approuva d'un signe de tête. Et alors que lui, l'irlandais et la jeune fille s'apprêtait à partir, la voix d'Aethelwold rappela à nouveau le frère de Ragnar.

"Je t'offres un verre? Laisses-moi te convaincre que je veux le bien du Wessex. Ecoutes-moi, je te prie."

Le guerrier se tâta un instant durant, mais se laissa happer par les idioties que le neveu d'Alfred pourrait lui raconter. Il accepta donc l'invitation, au grand malheur de Finan qui ne désirait pas laisser son ami seul en présence de potentiels ennemis. Quant à Daegan, elle signala qu'elle se retirait pour ne point entendre davantage la voix désagréable d'Aethelwold.

Le soir tombait sur le Wessex tandis que la fille d'Uhtred était attablée à la taverne en compagnie des hommes de ce dernier. L'irlandais racontait l'histoire d'une donzelle qui l'avait enfermé dans des latrines alors qu'elle lui volait sa besace d'or. Ils riaient à ces anecdotes et profitaient d'être enfin tous réuni à Winchester, et en liberté. C'était une sensation des plus agréable, d'autant que la chaleur du futur printemps s'invitait brusquement en cette soirée. Ne comptant plus le nombre de bock d'ale qu'elle avait bu, Daegan ne se préoccupait plus de ce qui l'entourait. Ses mauvais songes, les ennemis qui gangrenaient le Wessex, la guerre rôdant dangereusement, tout cela n'était plus que brume dans son esprit. Frottant alors ses yeux par la fatigue, elle lança un regard dans la rue et fronça les sourcils en apercevant le Père Beocca marcher hâtivement. Il était rare de le voir éveillé en cette heure tardive. Ainsi, la curiosité la piquant au vif, la jeune fille se leva de son siège et rattrapa le prêtre.

"Beocca, appela t-elle en posant sa main sur son bras. Que faites-vous debout à cette heure? 

- Je ne fais que me promener, dit t-il maladroitement.

- Vous mentez mal.

- Je suis dans la hâte, mais je sais que tu avais de l'affection pour lui...

- Que voulez-vous dire? questionna t-elle en fronçant les sourcils.

- Daegan, tu ne dois pas ébruiter la chose, pas avant que cela ne soit annoncé pleinement."

Se raclant la gorge, le prêtre approcha ses lèvres de l'oreille de la jeune fille et lui murmura des mots qui lui glacèrent le sang. Il lui posa une main compatissante sur l'épaule avant de se retirer pour reprendre sa marche. Daegan quant à elle resta interdite et muette. Debout, au milieu de la rue, elle ne bougeait plus. L'ale disparu de son esprit et les mauvaises pensées la reprirent plus brusquement qu'auparavant. Elle n'avait pas autant de chagrin que celui qu'elle avait éprouvé pour sa mère, mais la tristesse lui prit tout de même le cœur.

"Daegan, tout va bien? questionna la voix de Sihtric dans son dos."

Pivotant doucement sur elle-même, comme l'aurait fait une feuille prise dans une douce brise, elle se retourna et découvrit les visages soucieux du bâtard, d'Osferth et de Finan.

"Il m'avait apprit à lire, souffla t-elle avant de se répéter. Il m'avait apprit à lire. 

- C'est Alfred, n'est-ce pas? demanda Osferth en baissant le ton de sa voix."

La jeune fille ne put qu'hocher la tête lentement.

"Il est tard, je crois que je vais aller dormir."

Sur ces derniers mots, Daegan s'éloigna de ses amis pour regagner la demeure de Thyra et Beocca où elle logeait avec son père. Cette nuit, le ciel n'avait pas de lune, ni d'étoiles, tout était sombre comme l'avenir actuel du Wessex. La mort d'Alfred était le coup d'envoi de la bataille.

La journée qui suivit fut bien morose. Au petit matin, les cloches avaient retentit, portant avec elles l'annonce de la mort d'Alfred, Roi du Wessex. Le deuil s'était alors éprit de chacun, les rues étaient devenu calme, même la taverne se trouva silencieuse. Les Saxons pleuraient leur Roi, car bien que son règne et son autorité s'était montré difficile à ses débuts, il avait sût au fil du temps appuyer son pouvoir et sa bienveillance. Rare étaient les Rois regretté par leur peuple, or Alfred serait l'un d'eux. Daegan aussi s'était montré moins agité que d'habitude. D'aussi soin qu'elle se souvienne, elle avait toujours connu ce souverain. Pour elle, il avait toujours été encré avec les murs de Winchester, l'un n'allait pas sans l'autre et pourtant, Dieu en avait décidé autrement. Lorsque le soir tomba, le peuple n'avait guère reprit son agitation. Il n'y eut point de festins et de rires dans les allées, mais des prières dans les églises, les chapelles et les monastères. Sous le toit de Beocca, attablée au coté de son père, de Finan et de leurs hôtes, la jeune fille n'avait point prier, mais s'était remémorée Alfred dans les moindres détails. 

"Nous ne quitterons pas Winchester, appuya Uhtred pour la énième fois.

- Il le faut pourtant, s'agaça l'irlandais.

- Pas avant le sacre d'Edward.

- Tu l'as promis à Alfred? interrogea Beocca bien qu'il se doutait déjà de la réponse.

- Oui. 

- Votre grâce à toi et à Daegan est annulée, vous ne pouvez pas juste attendre d'être arrêté et exécuté."

A la mort d'Alfred, ses paroles n'ayant plus de pouvoir hormis si elles étaient à nouveau prononcé par son héritier, rendaient la jeune fille et son père à nouveau proscrit. Seul Edward pouvait réitérer leur liberté, or ce dernier n'était point encore Roi et les conspirateurs feraient sans doute tout pour qu'il ne le devienne pas.

" Et où iraient-ils? demanda Thyra en posant des bols de soupe chaude sur la table.

- Aussi loin qu'un bateau puisse les emmener, répondit Finan."

Ce dernier était inquiet pour ses amis et craignait fortement pour leur vie. Chaque minutes s'écoulant était une menace de soldats venant frapper à la porte de la demeure. 

"Uhtred n'est ici que pour une raison, pour le sang de Ragnar et il va achever sa mission. Le sang doit être préservé. Une bataille se prépare, tu dois choisir ton camp, Uhtred et toi aussi Daegan.

- Aucun camp ne veut d'eux, ironisa l'irlandais.

- Encore un argument pour que vous restiez tout les deux, attendez Edward. C'est pour cela qu'Alfred t'a fait promettre de rester, dit Beocca.

- Je me suis fait avoir, ricana le guerrier.

- Il connaissait la force de ton honneur, c'est tout.

- Thyra dit vrai, approuva Daegan. De toute façon, je ne repartirai pas de Winchester. J'y suis, j'y reste. Et si je dois y mourir qu'il en soit ainsi."

Au lendemain, durant les dernières lueurs du soleil s'éclipsant, les derniers sacrements furent rendu à Alfred. Beocca ainsi que Thyra y assistèrent, tout comme Uhtred qui avait insisté pour s'y rendre même si il risquait les geôles. Finan avait donc décidé de l'accompagner au cas où des ennuis ne surviennent. Daegan, bien que désirant y être également, se résigna pour ne point attirer de querelles en ces instants d'adieux. Aussi était t-elle sagement resté dans la demeure du religieux. 

Assise, seule, à la petite table du foyer, la jeune fille retira son collier où pendaient la croix offerte par le Roi lorsqu'elle n'était encore qu'une enfant, le marteau donné par Erik ainsi que l'anneau de Leofric. Les traits tirés, elle se saisit de ce dernier et le fit rouler entre ses doigts. 

"Comme j'aimerais que tu sois là, soupira t-elle. Je me souviens encore lorsque tu me réprimandais pour mes idioties, que tu m'attrapais par la cape lorsqu'Igor le marchand me courrait après parce que je lui volais ses pommes. Et dire que ce bougre est encore au marché de Winchester, il me répugne. Je me rappelle encore lorsque tu m'as sauvé de ce Danois qui allait m'étriper, après qu'Uhtred et moi ayons mit le feu aux bateaux du grand Ubba. J'étais terrifiée. Aujourd'hui je n'aurais plus peur et lui ferais sans doute la peau, mais ça, tu ne le sauras jamais. J'ai encore en mémoire ta silhouette s'éloignant sur le champ de bataille, c'était la dernière fois que je te voyais. Tu me manques tellement Leofric. Tu es et resteras mon père. Oh, même si Uhtred est un bon père, il est le meilleur sur ces terres mais toi, tu étais mon premier père. Comme j'aimerais te dire à quel point je me sens faible et perdue. Je sais manier la lame, sans aucun doute. Mais ma place dans ce monde est si incertaine. J'ignore qui je suis en réalité, ou ce que je dois faire. En tant que femme je devrais trouver un époux et avoir des enfants, mais mon cœur me dit que ce ne sont pas mes désirs. J'aimerais combattre pour la justice, repousser les mauvais Danois et défendre les bons. Saigner les Saxons qui trahissent leur Roi et apporter la paix à ceux qui le soutiennent. J'aimerais protéger les hommes pour que les enfants ne perdent pas leurs pères. Mais jamais nous n'avons vu de guerrière dans les rangs Saxons. Que devrais-je faire? Je l'ignore. Si tu étais là, tu me montrerais la voie à emprunter, mais tu n'es plus là. Et comment pourrais-je en parler à père? Il n'a de cesse de s'inquiéter pour moi, ce qui est fort aimable de sa part, mais il a une vision de moi qui ne me convient pas. J'ai l'impression que nous ne regardons pas dans la même direction."

Soupirant davantage Daegan se frotta les yeux, et replaça ses pendentifs autour de son cou. Là, était leur place, car ils tombaient sur son cœur et lui donnait le courage qu'elle réclamait tant. Etre trop têtu pour accepter le rôle d'une femme l'avait mené sur ce chemin d'indécision. Rabattant ses boucles ébène en arrière, elle sursauta soudainement alors que la porte de la demeure de Beocca s'ouvrit à la volée, l'interrompant dans ses songes. C'était là Thyra. Sous les yeux interloqués de la jeune fille, la sœur de Ragnar qui semblait avoir le souffle court, s'agitait en tout sens alors qu'elle barricadait l'entrée à son foyer d'une épaisse planche de bois.

"N'étais-tu pas aux sacrements du Roi? interrogea la fille d'Uhtred.

- Daegan, il faut que tu sortes, va! Par la fenêtre à l'arrière et cours."

Les sourcils froncés, Daegan se leva de son siège et s'approcha de sa tante, qui était aussi tremblante qu'une fragile feuille face à l'automne. 

"Que ce passe t-il? Pourquoi devrais-je fuir? 

- Fais ce que je te dis, trouves Uhtred, ou l'un de ses hommes et emmènes le ici, je t'en prie."

Voyant le ton hâtif que prenait Thyra, la jeune fille devina aisément que le temps pressait. Aussi ne posa t-elle pas davantage de question et accourut à la fenêtre à l'arrière de la demeure. L'accès n'était pas bien grand, mais il l'était assez pour elle. Jetant un dernier regard sur la femme de Beocca qui lui tournait le dos, Daegan se glissa à l'extérieur et se hâta dans les rues de Winchester. 

Saison 3 - Episode 10


Les semelles de Daegan glissèrent dans la poussière alors qu'elle ralentissait sa course devant l'entrée du palais. Bien mieux gardé que la dernière fois, la jeune fille se devait d'y entrer afin de quérir son père qui se trouvait aux derniers sacrements du Roi. Steapa, de sa grande taille, se tenait au centre des soldats qui en gardaient l'accès, décidant de jouer à la stupidité, l'enfant d'Uhtred s'élança sur eux afin de se frayer un passage malgré tout, elle n'avait guère le temps de parlementer son entrée. Cependant, son espoir s'était sans doute montré trop glorieux pour être réalisé. Car avec une belle facilité, le Grand Chêne lui attrapa le bras et lui coupa le chemin.

"Personne ne doit entrer, dit t-il simplement de sa grosse voix.

- Steapa, je vous en prie, je dois parler à mon père, le temps me manque.

- J'ai dit que personne ne devait entrer alors personne ne rentrera.

- Alors envoyez un serviteur ou un soldat pour aller le quérir, je vous supplierai à genoux si il le faut. 

- Est-ce un simple message à délivrer?

- Non, je dois l'emmener avec moi, par pitié allez le quérir. En souvenir de la promesse de notre mariage qu'il vous avait faite, et que vous aviez accepté. Steapa, vous étiez désireux de vous marier avec moi, c'est donc que vous éprouver un peu d'affection pour moi, alors allez le chercher, je vous promet d'attendre votre retour ici même.

- Le seigneur Uhtred ne peut sortir hors du palais.

- Pourquoi donc? 

- Car il se trouve au cachot, et je devrais faire de même avec vous, mais je vous laisses fuir alors déguerpissez avant que je ne change d'avis."

Le panique l'enveloppant de son sombre manteau étouffant, la jeune fille recula d'un pas alors qu'elle assimilait la nouvelle de l'emprisonnement de son père ainsi que le fait qu'il ne pourrait aider Thyra. Tournant les talons, Daegan reprit son rythme effréné et repartit dans les rues de Winchester alors que la lune commençait à se faire une place dans le ciel. Qui pourrait t-elle quérir? Sa tante avait besoin d'aide, sans doute était t-elle en danger pour l'envoyer ainsi chercher quelqu'un aussi hâtivement. Le cœur battant à tout rompre, le souffle saccadé, l'enfant d'Uhtred courrait sans même savoir où aller. Finan s'était également rendu aux sacrements, tout comme Beocca, et au vu des derniers mots de Steapa elle ne devait aucunement se risquer à retourner devant le palais, ou le cachot la retrouverait. Elle ignorait où était Osferth, tout comme Sihtric, bien qu'elle soupçonna que ce dernier soit avec sa femme. Ce fut donc bien lui qu'elle se décida à chercher. 

A chacun de ses nouveaux pas, le temps s'écoulait davantage, réduisant ses chances de sauver Thyra d'un danger dont elle ignorait tout. Des larmes d'angoisse naquirent au coin de ses yeux alors qu'elle s'engouffrait dans une énième rue de la Capitale. Daegan ne prenait pas même la peine de remarquer à quel point elle était à bout de souffle. Or, Sihtric était introuvable. Elle avait visité tous ses endroits habituels et il ne se trouvait dans aucun d'eux. Désemparée, la jeune fille cessa ses pas et laissa ses semelles se reposer tandis que, les mains sur ses genoux, elle reprenait sa respiration. 

"Diable, où se trouve t-il ? pestait t-elle."

Passant une main sur son front, les narines de Daegan furent alors happées par une odeur étrangère à Winchester. Inspirant pour tenter d'en reconnaître le parfum, elle se mit à tousser brusquement car celui-ci se mit à lui piquer atrocement la gorge. De la braise chaude, du bois disparaissant dans une épaisse fumée, telle était la senteur que son nez respirait. Quelque part dans la ville, un feu ravageur s'était allumé. Elle n'aurait sût dire où, aussi décida t-elle d'écouter son instinct qui lui criait de suivre la désagréable odeur. Reprenant sa course, elle était désormais à la recherche d'autre chose. 

Plus Daegan avançait dans les rues de la Capitale, plus ses traits se tirèrent et ses narines se retroussèrent. Ces murs, ces maisons, cette poussière sur le sol, tout cela elle les connaissait grandement. La fumée la dirigeait en direction de la maison de Beocca. Craignant le pire, la jeune fille redoubla d'effort et de vitesse pour aller s'assurer que Thyra se portait bien. Tournant dans une allée adjacente, elle découvrit qu'elle n'était plus la seule à courir en tout sens. Il y avait là tout un tas d'hommes qui se précipitaient sans relâche en portant de gros seaux d'eau remplit, mais dont la moitié partait se fondre dans le sol tant leur hâte les rendait négligeant. Il n'y avait point d'exception, tous affluaient auprès d'une maison qui se laissait morfondre dans de grandes flammes qui s'élevaient si haut, qu'elles s'en allaient caresser le ciel. Le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine, Daegan cessa ses pas et resta interdite alors que la braise virevoltait autour d'elle comme une neige macabre. Il n'y avait aucun doute désormais, la crainte se confirmait et la demeure de Beocca disparaissait en cendres. 

"Mon Dieu! s'écria une voix non loin de la jeune fille."

Elle reconnu l'accent irlandais de Finan, mais trop happée par l'horrifique spectacle, elle ne put pas même se retourner pour lui jeter regard.

"Bonté divine, soupira l'homme avec horreur. Va chercher le Père Beocca, maintenant!"

Des pas hâtifs se mirent à claquer le sol, mais leur son disparu vite pour se confondre avec ceux qui tentaient d'éteindre les flammes. Daegan ne put donc mettre aucun visage sur la personne qui s'en était allé, mais cela n'était pas sa préoccupation. 

"Sihtric! beugla Finan."

L'un des coureurs de seaux se retourna brusquement, faisant tomber une bonne moitié de son récipient. Si la jeune fille n'avait pas trouvé le bâtard, c'était parce qu'il était déjà là.

"Thyra est à l'intérieur? 

- Je la croyais au palais? répliqua Sihtric. 

- Non, elle a quitté la cérémonie, s'horrifia l'irlandais en passant ses mains dans ses cheveux."

Un instant. Il ne fallut qu'un instant, pas plus, à Daegan pour que ses pieds se mettent à frapper le sol, pour que ses jambes avancent à bon rythme, pour que son corps réagisse avant son esprit. Le destin est tout, et Daegan songeait le rencontrer ce soir là. Elle entrerait dans la maison en flamme, trouverait Thyra et la sauverait d'un funèbre avenir, quitte à y laisser sa propre vie. Sa tante avait déjà trop souffert, elle ne pouvait subir une fin telle que celle-ci. Or, un bras fort et vif, celui d'un bon guerrier, lui attrapa soudain la taille pour l'empêcher d'aller plus avant, mettant un terme à son nouveau but.

"Que fais-tu? Tu ne peux entrer dans la maison, tu y brûlerais avant d'avoir passer le pas, s'écria la voix de Sihtric.

- Lâches-moi! Laisses-moi y aller, je peux la sauver, il est encore temps!

- Je ne risquerai pas une telle chose."

Se révoltant contre la décision que le bâtard avait prit pour elle, Daegan se mit à se tortiller pour se défaire de son emprise, alors qu'elle repoussait ses bras et lui frappait les jambes. S'agitant en tout sens, elle était bien décider à ne point se laisser faire. Donnant un violent coup de tête dans le nez de Sihtric, elle déstabilisa son geôlier, qui tomba à genou sous la douleur soudaine, et put se libérer. Le feu se reflétait dans ses pupilles bleuté alors que la chaleur de ce dernier venait caresser sa peau. Elle posa un pied en avant pour s'élancer à nouveau dans sa course, or une main lui agrippa la cheville, la tirant si brusquement que la jeune fille tomba face contre terre. Jetant un regard derrière elle, Daegan rencontra à nouveau la silhouette de Sihtric qui l'empêchait de se précipiter à une mort certaine. Donnant des coups hasardeux, le bâtard eut cette fois l'avantage et se jeta sur elle pour l'emprisonner de ses bras. Elle avait beau se mouver comme il lui plaisait, la poigne de l'homme était si forte, qu'elle ne parvint à se libérer. 

"Reculez! Tout va s'écrouler! s'écria l'un des coureurs de seaux."

Il y eut des hurlements et des pas pressés qui s'éloignaient à grande vitesse de la maison. Les fondations de la demeure lâchèrent alors. Devant leurs yeux le bois tomba aussi aisément qu'un fin glaçon qui se brisait au sol. Le toit s'écroula, offrant aux spectateurs de son feu, un souffle chaud et une volée de braises. L'espoir de sauver Thyra disparu au même instant que les poutres du foyer. Daegan en eut la voix éteinte. Pas un son ne sortit de sa gorge, pas une larme ne roula sur sa joue, pas un membre de son corps ne bougea. Choquée, interdite, elle ne lutta plus pour se libérer des bras de Sihtric et se laissa, au contraire, fondre au creux de ceux-ci.

"Thyra! Je suis là ! Thyra! s'époumona une voix avec détresse."

Le Père Beocca, c'était lui. Arrivé à grand pas avec le cœur à sauver sa femme, mais retenu par les bras fort de Finan. Désemparé, le religieux criait son désespoir. Le chagrin atrophiant ses muscles, il ne batailla pas pour accourir dans le feu de son foyer, mais se laissa tomber à genoux en levant les bras au ciel et implorant le nom de Thyra. Sous la lune qui couvrait le Wessex, la sœur de Ragnar s'en était allée, au Valhalla ou au Paradis, la paix lui avait ouvert ses portes.

Part 2 is coming...

Salutation ! 

On se retrouve pour la partie 2,

Je vous salue de la main gauche

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