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07 - Edward


Edward

Vendredi 4 juillet

Palais de Holyrood, Édimbourg, Écosse

— Tu as fait... quoi ?

Je clignai plusieurs fois des yeux, abasourdi d'apprendre ce que grand-mère avait jugé bon de faire pour apaiser les possibles tensions entre Cécilia, Imogen et leur mère.

— Eh bien, quoi, mon chéri ? Ne m'avais-tu pas demandé de m'occuper de ce problème ?

— Si, mais...

— Mais c'est la parfaite solution. D'une part, en acceptant l'invitation au mariage de leur deuxième fille, je leur montre mon soutien en tant que membre de la famille royale. D'autre part, en invitant ses deux filles cadettes, j'apaise les possibles tensions entre elles. N'est-ce pas ce que tu voulais ?

— Oui, mais...

— Mais rien du tout. Tu devrais me remercier au lieu d'avoir une mine aussi effarée.

— Grand-mère, je te remercie d'avoir voulu m'aider. Mais ne penses-tu pas qu'il y aurait pu avoir d'autres possibilités ? Essaies-tu de pimenter ma fête d'anniversaire avec une nouvelle prise de tête entre Lady Cécilia et moi ? N'as-tu pas pensé que deux fortes têtes comme nous retomberaient indéniablement dans la même situation ? Et as-tu pensé à moi en faisant ça ? Crois-tu que ça me fait plaisir d'avoir Lady Cécilia à ma soirée ?

— Edward, par pitié, reprend ta respiration et arrête d'être mélodramatique. Il y aura une bonne centaine d'invitées à ton anniversaire. Je suis certaine que cela ne sera pas trop difficile pour toi de l'ignorer.

— Et me faire passer pour un homme irrespectueux ? Tu aurais pu simplement te contenter d'aller au mariage plutôt que de m'inclure dans ton stratagème.

— N'est-ce pas toi qui es responsable de cette situation ? me tacla-t-elle sans vergogne.

— Si, mais...

— Il n'y a pas de mais. Tu souhaites arranger la situation, non ? Alors, conduis-toi comme un homme au lieu de penser que c'est ta grand-mère qui doit passer derrière toi pour ramasser derrière toi. Tu es responsable de la situation, tu dois donc prendre part à sa résolution.

J'étais à deux doigts de la contredire, de lui sortir le moindre argument en ma faveur, mais je dus m'abstenir et me résoudre à l'évidence : grand-mère avait raison. Tout ça, c'était ma faute, et cela aurait été trop facile de lui demander de réparer les dégâts. Mais, tout de même, n'aurait-elle pas pu trouver une autre idée ? Ou une autre occasion ? Était-elle obligée de m'imposer cette situation lors de ma fête d'anniversaire ?

Je n'étais pas très réjoui à cette idée, et une petite voix dans ma tête me disait que Lady Cécilia devait être du même avec que moi. Cette idée était confortée par notre première rencontre, que je pensais être unique. Elle n'avait pas eu l'air d'apprécier notre conversation, il y avait donc peu de chance pour qu'elle fût d'une autre humeur la prochaine fois que nous nous croiserions. Il était évident que j'allais m'excuser, pour mon comportement de la dernière fois, et aussi pour l'avoir forcée — sans le vouloir — à se rendre à mon anniversaire. Le seul espoir que j'avais dans toute cette histoire, c'était que Lady Imogen, elle, ne me détesta pas trop. Je n'avais plus qu'une semaine avant de découvrir leur état d'esprit, et autant de temps pour me préparer mentalement.

Car oui, pour une raison que j'ignorais, j'étais subitement anxieux à l'idée de les revoir. Ou plutôt de la revoir, elle. Lady Cécilia. Je craignis une nouvelle prise de bec. Nous semblions être deux fortes têtes. J'allais devoir prendre sur moi et croisai les doigts pour que nos échanges fussent les plus courts possible. Elle le souhaitait sûrement autant que moi, cela ne devrait pas être trop compliqué de nous éviter durant la soirée.

— Y a-t-il autre chose dont tu souhaitais m'entretenir ?

La voix de grand-mère me rappela à l'ordre et me fit sortir de mes pensées. Je hochai négativement la tête, mais grand-mère avait le nez plongé dans son journal. Je lui répondis donc par un petit « non » avant de prendre congé et de quitter la pièce. Mes jambes me conduisirent ensuite à l'extérieur du palais. Le temps était radieux, et j'avais besoin de m'aérer l'esprit, je pris donc la direction des jardins où plusieurs jardiniers s'affairaient à prendre soin des nombreuses plantes et fleurs qui garnissaient le domaine. Je saluai ceux d'entre eux qui me remarquaient tout en continuant mon chemin. Lorsque je fus assez loin de la maison, je choisis le premier banc que je trouvai et m'y laissai tomber.

Allongé là, mon regard se perdit sur la vue du ciel, parsemé de temps à autre par des nuages presque immobiles. Il y avait peu de vent, presque pas d'air, juste une chaleur agréable, apaisante. La journée d'été parfaite, en l'occurrence.

Je fermai les yeux et profitai de ces quelques instants de répit, loin des commérages de la noblesse ou de mes engagements royaux. Ces moments étaient assez rares, alors j'en profitai en ayant pleinement conscience de leur valeur.

Bien évidemment, ce genre de moments ne durait jamais longtemps. Il y avait toujours quelqu'un, ou quelque chose, qui venait m'interrompre dans ma paix. Aujourd'hui, ce fut une personne.

— Tu risques un coup de soleil, à rester là sans te mettre de la crème. Souhaites-tu que j'aille t'en chercher ?

J'ouvris légèrement les yeux et il me fallut quelques secondes pour m'habituer à la lumière. Puis, le visage d'Alex apparut, bien que je l'avais reconnu à sa voix.

— Non, ça ira. Je ne suis pas là depuis assez longtemps, de toute façon. À peine quelques minutes.

Je me redressai et fis glisser mes jambes en dehors du banc, invitant ensuite Alex à prendre place à mes côtés.

— Sophie m'a dit pour Lady Cécilia et ta fête d'anniversaire, m'apprit-il d'une voix ennuyée.

— Quoi ? Mais, comment ? J'ai quitté grand-mère il y a une dizaine de minutes tout au plus ! Oh non, en fait, je ne veux même pas savoir.

Sophie était extrêmement douée pour tout savoir avant tout le monde. Elle tenait ça de grand-mère, sans l'ombre d'un doute. Il devait certainement y avoir une collusion entre elles, j'en étais certain ! Peut-être même avait-elle des rendez-vous hebdomadaires pour s'échanger toutes les informations qu'elles auraient entendues autant de la part du personnel, que de la noblesse. Sophie était particulièrement appréciée par les employés, qu'importait la demeure où nous nous trouvions. Si Sophie était introuvable, il était certain qu'elle se trouvait dans les cuisines, à déranger le personnel en se délectant d'un plat préparé à son intention, tout en bavardant.

— Au moins, ta fête risque d'être plus intéressante que celle de l'année dernière.

— Es-tu en train de dire que tu t'es ennuyé l'an passé ?

— Plutôt, oui. J'ai été pris en otage par un des Lords conviés par grand-mère pendant toute la soirée.

— J'ai eu un peu plus de pouvoir cette année sur la liste des invités. J'y ai inclus un peu plus de personnes de notre âge, au grand dam de grand-mère d'ailleurs. J'espère que tu ne t'ennuieras plus.

— Oh j'en suis sûr, et j'attendrai avec impatience que tu salues Lady Cécilia. Je t'accompagnerai d'ailleurs, si tu le souhaites, histoire de jouer les arbitres dans votre nouvel échange. Je me demande sur quoi se portera votre nouveau débat.

— Il n'y aura pas de nouveaux débats, Alex. Je vais la saluer poliment, échanger quelques mots cordiaux, puis je le souhaiterai une bonne soirée avant de prendre congé d'elle, et de sa sœur, et de ne plus jamais leur adresser la parole.

— J'ai tout de même hâte de voir votre échange. Apparemment, c'était assez électrique la dernière fois.

— Explosif serait plus approprié.

— Je ne me souviens pourtant pas que maman et papa aient prévu un feu d'artifice pour ton anniversaire, tenta-t-il de plaisanter.

— Un feu d'artifice ? Ce n'est clairement pas comme ça que je qualifierai ma rencontre avec Lady Cécilia. Non... Bombe nucléaire conviendrait mieux.

— Toujours dans l'excès, frangin. Allez viens, Sophie nous a préparé un nouveau jeu de rôle, ça te changera les idées.

Alex se leva et je fis de même sans attendre, au risque de prendre racine sur ce banc et d'être incapable de bouger, tant la météo arrivait à apaiser mes craintes quant à ma future fête d'anniversaire. Nous prîmes ensuite la direction du palais.

— Qu'a-t-elle préparé cette fois-ci ? interrogeai-je Alex sans réelle curiosité.

— Je crois qu'elle a opté pour de la fantasy cette fois-ci. Elfes et nains doivent être au programme, bien que troll te conviendrait mieux.

Je passai outre ces derniers mots. D'ordinaire, je lui aurais renvoyé un pique bien placé et nous nous serions chamaillés en toute camaraderie, mais je n'avais pas le cœur à le faire aujourd'hui, sans trop savoir pourquoi. Ce n'était pas à cause de la fête, cela commençait à me passer au-dessus de la tête. Ou peut-être ça l'était, lorsque je remarquai à quel point je n'étais pas si impatient que ça de fêter mon anniversaire cette année. C'était d'ailleurs une première. Moi, le prince si sociable et si fêtard, je commençai depuis quelques semaines à ressentir l'envie de m'isoler et de m'éloigner un peu de toutes ces mondanités. Je ne savais pas exactement ce qui m'arrivait, et je ne comprenais pas d'où venait ce changement. Il ne s'était rien passé de particulier dans ma vie pour causer un tel changement. Cela était juste arrivé, du jour au lendemain. Une lassitude s'était installée et je peinai à m'en débarrasser.

Le jeu de rôle que nous avait prévu Sophie me permit de me changer radicalement les idées. D'oublier le présent, la réalité et mes sentiments. Je me plongeai entièrement dans mon personnage, un humain de la classe des voleurs dont le caractère faisait penser à Robin des Bois. Nous passâmes des heures à jouer, sans même nous rendre compte de l'heure qu'il était jusqu'à ce que maman fît irruption dans la pièce pour nous rappeler que l'heure du repas du soir n'allait pas tarder à arriver.

Nous nous étions ensuite séparés, non loin de la dernière quête que nous remîmes à demain.

Je passai le plus clair des journées suivantes à jouer avec Sophie et Alexandre, à des jeux de rôle, des jeux de société ou encore des jeux vidéo. Alex était un redoutable adversaire à Mario Kart, dont nous ne fîmes que quelques parties tant nous n'avions aucune chance face à lui.

Ces jours en leur compagnie, à ne penser qu'aux jeux et à rien d'autre, me firent le plus grand bien. Cela nous permit de nous retrouver, d'être juste une fratrie comme les autres, d'être des humains comme les autres. Cela nous fit tout oublier. La couronne pour moi, l'entrée à l'université pour Alex, l'adolescence pour Sophie.

Évidemment, toute bonne chose avait toujours une fin. La mienne fut la vérification des derniers préparatifs pour ma fête d'anniversaire, dans deux jours. Un rendez-vous avec grand-mère et maman qui prenait une allure de réunion digne du 10 Downing Street. Les deux Reines prenaient très à cœur les festivités et tout autre engagement auxquels participait ne serait-ce qu'un membre de la famille royale. Tout devait être parfait. La famille royale devait être parfaite.

Je devais être parfait.

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