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3 : Descente en enfer (Ashley) {3}

- Elle est réveillé ?

- Non je ne crois pas.

Ils se trompaient. J'étais bien réveillée, et leur conversation parvenait à mes oreilles indistinctement, par bribes irrégulières, comme un écho lointain. Mes paupières s'entrouvrirent, et la salle de l'hôpital apparut devant mes yeux fatigués. Tout était flou, avec une atmosphère bleutée qui sentait la transpiration et les antibiotiques. Une infirmière me tournait le dos et discutait avec quelqu'un qu'elle cachait avec son corps.

- Pauvre petite, déjà plus d'une semaine qu'elle est dans le coma.

Non, je n'avais jamais été dans le coma, il se trompait. Je m'étais juste réveillée à l'hôpital lorsqu'on m'avait trouvée sur le bord d'une route.

- Mais elle va s'en sortir, ce n'est plus qu'une question de temps.

- Et ses parents comment vont-ils ?

Pourquoi se souciait-il maintenant de mes parents ? Ils m'avaient laissée comme un vulgaire déchet, je ne voulais plus avoir affaire à eux. L'infirmière se tourna alors dans ma direction, et je pus apercevoir rapidement le visage de son interlocuteur. Mon premier père adoptif, qui travaillait dans un hôpital. Mais il ne m'avait pas encore adoptée à ce moment là.

- Elle s'est réveillée !

Elle se précipita à mon chevet tandis que je levai mon bras devant mes yeux, incapable de tourner la tête. J'étais prisonnière dans un corps d'une fillette de six ans, l'année où mes parents m'avaient abandonnée. Mon bras pâle et maigre était transpercé de tous côtés par des aiguilles repoussantes et des tuyaux le reliait à des machines qui me faisaient horreur.

- Comment te sens tu ma chérie ?

Elle me caressait les cheveux. Je ne pouvais plus bouger, je me sentais oppressée par temps de produits et de médicaments. Je gigotais pour essayer de me sentir plus à mon aise.

- Est ce que tu sais pourquoi tu es là ?

Je le savais oui, parce que mes parents ne voulaient plus de moi. Mais la petite fille que j'étais à ce moment là ne le savait pas encore. J'étais juste perdue à cette époque. Incapable d'ouvrir la bouche, je secouai la tête tout en essayant de le redresser, mais mes muscles semblaient m'avoir abandonnés eux aussi. Comme si je ne les avais pas utilisés depuis un moment... L'infirmière s'écarta de moi, tandis que mes paupières lourdes voulaient me forcer à fermer les yeux.

- Je pense qu'elle souffre d'une importante amnésie.

- Qu'est ce que vous allez lui dire alors ? La vérité ?

- Non surtout pas, elle est déjà mal en point, je ne veux pas la choquer d'avantage.

- Alors sa vie sera basée sur un mensonge ?

- Peut être qu'un jour elle sera prête pour apprendre la vérité.

Je ne me souvenais pas avoir entendu cette conversation lorsque j'avais six ans. Pourquoi refaisait-elle alors brusquement surface dans mon esprit ? Alors on m'avait menti, depuis le début. Apparemment, la vérité était encore bien pire que celle avec laquelle j'avais toujours vécu. Mes parents m'avaient abandonné pour d'autres raisons ? Parce qu'ils ne m'aimaient pas ? Et non par faute d'argent ? Cette vérité là aurait été trop dure pour moi ?

J'avais envie de savoir à présent, j'étais avide de réponses. J'ouvris la bouche pour poser la question à cette infirmière du passé qui me regardait comme si j'étais l'enfant la plus malheureuse du monde. Le paysage tourna sur lui même, la pièce se déforma, et tout se mélangea en un tourbillon blanc et flou. Mes paupières remportèrent la partie et le tourbillon disparut.

***

Un soubresaut me fit lever la tête. Allongée sur un lit de fortune qui m'écrasait les côtes, j'analysais les éléments qui m'entouraient. A en juger les étroits murs de métal qui m'emprisonnaient, les parachutes d'urgence fixés à mes pieds et les deux sièges occupés à quelques mètres de moi qui faisaient face à une mer de nuages, j'étais dans un avion.

Un avion ?

Je voulu crier, mais aucun son n'avait la force de sortir de ma bouche, à part peut être un faible couinement. Dans ma précipitation, je tombai du haut de ma planche et m'écrasai un mètre plus bas. Ma tête recommença à tourner et ma vision fut obstruée par des points blancs qui dansaient depuis déjà de longues minutes sur ma rétine. Je clignais des yeux à répétition, presque incapable de me mettre debout. Le copilote se détacha de son siège et s'avança vers moi. Ce n'était pas ce sale type du bar, mais il avait la même carrure effrayante.

L'avion pencha sur le côté, et je dus me retenir avec mes mains moites pour ne pas glisser à plat ventre sur le sol lisse. Le copilote ne fut pas déstabilisé une seconde. Il se pencha vers moi tandis que je lui lançais mon regard le plus haineux, même si les muscles de mon visage commençaient également à faiblir.

- Numéro quarante quatre est réveillé.

C'est de moi qu'il parlait avec sa voix grave et sa bouche tordue ? Moi le vulgaire chiffre ? Sa face immonde se profila devant mes yeux plissés et il sourit. Je me rendis compte à la dernière minute qu'il venait de planter une seringue dans mon épaule et je me dégageais aussi rapidement que mon corps le pouvait. Trop tard. Le même sentiment d'impuissance et de faiblesse s'empara de moi tandis que le liquide qu'il venait de m'injecter affectait mon système nerveux. C'était reparti pour une bonne journée de sommeil.

*

Mon œil à peine ouvert eu droit à une nouvelle agression à la lampe torche cette fois ci. C'était un homme en blouse blanche, lunettes blanche, gants blancs et mêmes cheveux blancs qui, penché au dessus de mon visage, inspectait mes deux orbites avec minutie. Je ne pourrais jamais décrire son visage tant il était couvert avec sa charlotte, son masque chirurgical, de larges lunettes rectangulaires en plastique transparent... Ses petits yeux qui me fixaient au travers me donnaient la chair de poule.

Voilà seulement quelques secondes que j'étais réveillée. L'avion avait disparu, remplacé par une petite salle carrée au personnel et aux murs blancs. Allongée sur une chaise de la même couleur, la même sur laquelle j'avais été torturée par le dentiste dans mon enfance, je jetais un coup d'œil aux machines qui m'entouraient. Des outils médicaux à faire pâlir menaçaient de me transpercer les yeux tant leurs bouts pointus étaient prêts de mon visage, des tuyaux s'enroulaient autour de mon corps impuissant et des lanières en cuir minimisaient mes mouvements au niveau de mes poignets et chevilles. Je n'avais même pas la force de me débattre, les somnifères agissant toujours légèrement sur mon corps.

J'étais presque nue. Ils avaient quand même eu la décence de me laisser mes sous-vêtements. Mon short et mon tee-shirt fleurit pendaient sur des cintres quelques mètres plus loin. Il y avait trois scientifiques en blouse blanche qui gravitaient inlassablement autour de moi, ravivant mes vertiges et mes nausées.

- Qu'est ce que... ?

C'étaient les premiers mots que je prononçais depuis des heures, voire des jours à mon humble avis. Un scientifique masqué se pencha au dessus de moi. Il m'accorda un bref regard et repartit vaquer à ses occupations comme si je n'existais pas.

- Je veux rentrer chez moi.

Une blouse blanche me tapota l'épaule. Je devinai un sourire sous ses yeux plissés. Étrangement, il ne me rassura pas du tout. C'est à ce moment là que je commençais à paniquer.

- Il doit y avoir une erreur.

Je me surpris à sourire nerveusement. Je n'étais pas malade, je ne participais pas à un programme de don de sang, je ne m'étais pas engagée à être le cobaye d'une quelconque expérience. Je n'avais rien à faire ici.

- Je n'ai jamais demandé à être ici.

C'est à ce moment là que je pris conscience que j'étais attachée. Je n'étais pas dans un asile de fou tout de même ?

- Laissez moi partir c'est une erreur je vous dis !

Je commençais à me débattre, l'effet des sédatifs se dissipaient. Ils me prenaient pour une folle sûrement. Mais en apparence je pouvais leur accorder le bénéfice du doute, étant donné que je m'étais mise à crier tout en tirant sur mes lanières aux bras et aux jambes.

Le scientifique, visiblement aussi muet que tous ses autres collègues, fit signe à un homme qui se trouvait à l'extérieur de la salle et qui nous observait depuis le début à travers une grande fenêtre qui semblait donner sur un long couloir sombre. Il entra dans le laboratoire et salua le scientifique. Il n'était pas masqué, ni habillé tout en blanc. Il avait juste des tatouages sur ses gros bras et un regard menaçant qui me glaça le sang.

J'avais cessé de bouger. Blouse blanche lui fit un signe du doigt me désignant, et l'autre comprit instantanément.

La masse de muscle décrocha mes liens à la seule force de ses doigts et me saisit le bras pour m'aider à me relever. Dans un éclair de lucidité, je songeais à résister.

J'avais un sérieux doute quant au fait qu'il était venu me chercher pour me relâcher de cet endroit.

Il ne flancha pas une seconde. J'hurlai et je le frappai avec ma main libre en essayant d'aller dans le sens contraire au sien. Il m'entraîna sans aucune difficulté jusqu'à la porte assonorisée, tandis qu'à moitié nue, je regardais les scientifiques reprendre leurs occupations sans même se soucier une seconde de mes appels à l'aide. Qui étaient-ils ?

- Je... Je ne suis pas censée être ici vous comprenez ? haletai-je tout en essayant de suivre sa cadence.

Je tentai la voie de la diplomatie.

Il ricana.

- Ne cherche pas un sens à ce qui t'arrive.

La vérité me frappa avec dureté alors que je me faisais entraîner sans relâche à travers les couloirs sans fins de ce bâtiment de béton. J'étais prisonnière. J'allais devenir un cobaye, et j'allais mourir ici, sûrement suite à une expérience ratée. La panique s'immisça en moi comme une vipère venimeuse et je mordis avec force la main qui enserrait mon poignet au point de me couper la circulation. Le colosse au crâne dégarni poussa un grognement et lâcha mon bras. Avec une vitesse qui m'étonnait moi même, je partis en courant dans ce long couloir froid et humide, les pieds nus et meurtris, espérant trouver la sortie de ce dédale.

Je ne l'entendais pas me suivre. Peut être était-ce à cause de ma respiration bruyante qui résonnait dans mes oreilles comme un train à vapeur qui tournait à plein régime ? Rassemblant les dernières forces que les calmants ne m'avaient pas ôtées, je courus sans me retourner jusqu'au bout du couloir étroit et complètement désert.

- Les novices... soupira mon garde du corps.

Je poussai cri. Sa voix était si proche, pourtant je n'avais pas eu l'impression qu'il me talonnait.

- Arrête toi de courir, tu me fatigues.

Son ordre se répercuta dans mes oreilles, s'infiltra dans mon cerveau comme un poison puissant et atteignit en quelques secondes tous mes muscles. Sans en comprendre la raison, je me retrouvai paralysée, en plein dans mon élan. Les coudes pliés, le buste penché légèrement en avant, la jambe gauche relevée pour mélancer. Je restai dans cette position sans pouvoir m'en défaire, et sans comprendre comment je tenais encore debout.

Ma respiration se fit également défectueuse. Ma poitrine avait dû mal à se soulever. J'avais la bouche entrouverte, et n'étant plus en capacité de déglutir, un filet de salive sortit de mes lèvres. J'hoquetais avec angoisse tandis que le colosse prenait place en face de moi, amusé de voir mon corps complètement soumis à sa volonté.

- Tu vois, tu ne peux pas t'échapper.

Il me toisa encore quelques secondes tandis que l'oxygène se faisait rare dans mes poumons, puis se décida enfin à me libérer. Je retombai comme une masse sur le sol, toussant, crachant et cherchant de l'air. Cet homme n'était pas non plus un humain. Il avait le pouvoir de paralyser les autres, d'une seule parole. J'étais tétanisée.

- Vous êtes un monstre, articulais-je en essuyant la salive aux coins de ma bouche, les genoux toujours collés contre le froid mordant du sol.

Il rit de nouveau en portant un regard insistant vers mes bras.

Un frisson me parcourut l'échine alors que je dirigeais avec appréhension mon regard vers la partie de mon corps qu'il m'indiquait. Sur mes avants bras, se trouvaient deux immondes traces noires au beau milieu de ma peau blanche et fine. Semblables à des tuyaux placés sous ma peau recousue avec soin, les lignes noires se poursuivaient jusqu'à mes poignets et une tâche similaire apparaissait au milieu de ma paume de main. Les traces noires disparaissaient ensuite dans mon organisme au niveau du pli de mon coude. J'eus un moment d'hésitation avant de réaliser ce que l'on venait de me faire.

Je me mis à crier, à me frotter les bras et les mains avec force, espérant faire disparaître ces tuyaux noirs. Mon escorte semblait s'amuser devant ma réaction, tandis que je gigotais, criais et grattais ma peau avec mes dents.

- Ça suffit maintenant.

Il attrapa mes cheveux bruns collés à mon visage à cause de la sueur et me força à me relever tandis que je me débattais.

- Lâchez moi ! Je veux rentrer chez moi !

J'étais hystérique. Il soupira :

- Toujours les mêmes caprices...

Je trébuchai. Mon corps s'étala contre le métal froid, et j'eus envie de rester dans cette position pendant le restant de mes jours. Le froid dévorait mon corps nu et je me recroquvillai sur moi même, étouffant un sanglot dans un gémissement plaintif.

J'étais si faible et impuissante, que le colosse tatoué finit par me lancer sur son épaule comme un vulgaire sac pour m'emmener à destination. Les yeux-mis clos, et ballotée de droite à gauche, je ne mémorisai pas le chemin qu'il nous fit emprunter. Je le sentis bifurquer à droite à un moment donné, mais je ne voyais rien, à part des tâches floues de lumière qui se reflétaient sur le sol métallique.

J'entendis alors des voix résonner tout autour de moi, et qui s'intensifiaient à mesure que nous avancions. Je n'écoutais pas, j'entendais un faible bourdonnement dans mes oreilles. Au moins il y avait du monde dans cet enfer. Je n'étais pas toute seule. Pas complètement.

Il ouvrit une porte à la volée et me lança à l'intérieur de la pièce. Je me redressai en position assise et me refugiai dans un coin, les genoux ramenés contre ma poitrine protégée d'une bande de tissu jaune pâle.

- Tes habits sont sur ton lit. Demain après midi je reviendrai te chercher. En attendant, tu dors.

Il referma la porte dans un bruit sourd et je me retrouvai dans une partielle obscurité. Un néon éclairait faiblement la pièce où je me trouvais et qui ressemblait plus à une cellule de prison qu'à une chambre. Deux lits superposés me faisaient face, avec de vieux draps gris, autrefois sûrement blancs. Rien d'autre. Ces deux lits constituaient l'unique mobilier de la pièce. Il n'y avait aucune fenêtre. J'avais l'impression de me trouver dans un bunker sous terrain. Le plafond et les murs gris s'effritaient et recouvraient le sol d'une poussière fine. Cet endroit m'angoissait, un sentiment d'enfermement s'empara de moi tandis que j'essayais de comprendre ce que je faisais ici.

Dans un élan de naïveté je me jetais contre la porte désormais close. Il n'y avait même pas de poignée. Je n'entendais plus rien de l'extérieur, mais je tambourinai tout de même sur l'épaisse porte de métal avec mes poings.

- Au secours ! Sortez moi de là ! Sortez moi de là...

J'avais déjà bien compris que personne ne m'entendrait.

Recroquevillée dans un coin, j'attendis que l'angoisse se calme. Les battements de mon cœur étaient si virulents qu'ils m'empêchaient d'entendre le son de ma respiration. Mes jambes flanchaient dès que j'essayais de les faire maintenir mon corps, et ma tête tournait inlassablement sans me laisser aucun repit. J'avais envie de vomir. Et le froid ambiant n'arrangeait rien.

Le lit du bas était vide et les couvertures défaites, tandis que sur le lit du haut, une combinaison blanche y avait été jetée. A côté, une autre tenue noire constituée d'un débardeur et d'un short de sport. Au vu de la température, j'optais à contre cœur pour la combinaison qui me faisait de plus en plus penser à un hôpital psychiatrique. Elle sentait la mort et la poussière. Je ne pus m'empêcher d'éternuer, et le son rebondit sur les murs comme pour me rappeler à quel point j'étais seule. Avec moi même.

Une voix féminine annonça alors d'une voix forte :

- Ouverture des portes.

Le son était pré-enregistré de toute évidence et diffusé dans le couloir, mais même légèrement étouffé, ses paroles étaient très distinctes. Comme les voix dans les trains. Sauf que celle ci m'apparaissait bien moins rassurante.

À ce moment là, la porte en métal claqua et s'ouvrit toute seule de quelques centimètres.

Quelqu'un allait rentrer.

Je ne voulais pas qu'on me voie. Je voulais me cacher pour que les scientifiques ne me retrouvent jamais. Mais je n'avais nulle part où aller. Instinctivement, je montais précipitamment l'échelle du lit et me collai dans le lit du haut, les membres bien raides, la tête orientée vers le plafond, la bouche fermée pour n'émettre aucun son.

Quelqu'un entra. Ce n'était sûrement pas un scientifique. J'entendis un soupir, la personne se coucha dans le lit d'en dessous. Je fermai les yeux. Elle ne m'avait pas vue.

Je songeais à sauter brusquement du lit et m'enfuir par la porte encore ouverte. Malheureusement pour moi, j'entendis encore la même voix annoncer :

- Fermeture des portes pour la nuit.

La nuit ? Nous étions en pleine nuit ? Il n'y avait aucune fenêtre. La notion du temps n'avait jamais été aussi floue pour moi. Quelques minutes plus tard, j'entendis :

- Extinction des lumières.

Et tout s'éteignit dans un claquement sec. Je n'avais jamais connu un noir aussi complet, et aussi silencieux. La respiration même de mon colocataire était inaudible. J'espérais toujours être passée inaperçu.

Demain à l'ouverture, je prendrai la fuite.

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