Kagami uke(suite)
Taille du Texte: (+) : (-)
Kagami s'était levé à neuf heures, sentant encore le contrecoup de l'entraînement de la veille, et, dès lors, il n'avait plus put penser qu'à une seule chose.
Kuroko l'avait embrassé. Kuroko l'avait embrassé. Kuroko l'avait embrassé. Tetsuya Kuroko, son ombre, lui avait rouillé une pelle, à lui, un autre homme ; et ce, sans sa permission. Et le pire, c'était qu'il avait été loin de détester ce baiser.
Ils avaient un match dans l'après-midi, l'étudiant savait qu'il devait encore s'entraîner - et c'était ce qu'il faisait - néanmoins, peu importait à quel point il faisait de son mieux pour se concentrer sur le basket, la sensation des lèvres de Kuroko sur les siennes lui revenait toujours à l'esprit. C'était une véritable torture.
Et surtout, ça n'était pas bon.
Son but, le but le l'équipe, c'était de devenir les meilleurs du pays, c'était l'objectif qu'ils s'étaient fixés, ensembles, celui pourquoi Seirin se battait si ardemment.
Il ne pouvait pas se permettre de penser à autre chose.
Il ne le devait pas.
Mais bon sang, qu'est-ce qui lui avait prit de l'embrasser, à la fin ?!
Seirin gagna les deux matchs suivants sans encombre, ou presque. Au début, l'ataraxie de leur victoire contre Touhou leur avait un peu monté la tête, mais ils avaient su se ressaissir à temps ( avec l'aide d'une bonne gifle chacun de la part de leur coach, gifle dont la marque rouge écarlate était restée durant tout l'affrontement. ) Mais ce fut bien plus impressionnant chez Yosen, qui gagna sans que les équipes adverses n'emportent le moindre point, deux fois d'affilée. C'était du jamais vu.
Autant Taiga que Kuroko, cette situation avait le don de les stresser.
De plus, ils n'avaient plus eu de discussion sérieuse depuis le « baiser accidentel », et cet événement n'en restait pas moins gravé dans leur mémoire.
Tous deux savaient qu'il faudrait en parler tôt ou tard, mais ça ne les empêchait pas de faire leur possible pour que ce moment arrive le plus tard possible. Après tout, discuter de ça en plein milieu d'un tournoi aussi important que la Winter cup ne pourrait probablement leur apporter que des ennuis, les deux joueurs le savaient.
Ils le savaient, mais, franc comme il était, Kuroko n'était pas du genre à tourner autour du pot.
Alexandra Garcia était inquiète.
Elle n'était pourtant pas du genre à se créer des angoisses, mais depuis son arrivée au Japon, elle les avait beaucoup observés.
Yosen.
Des monstres du basket, des prodiges du ballon orange, des Dieux de la défense, l'équipe de Yosen au complet formait une véritable tour infranchissable.
Ça la rendait fière, que son élève soit dans une équipe aussi forte. Néanmoins, elle n'aurait su comment le décrire, mais quelque chose clochait.
Chez Himuro, dans son jeu, dans son comportement. Elle ne le sentait pas vrai, se demandait s'il prenait encore plaisir à joueur comme auparavant.
Tout cela l'inquiétait.
Rien qu'en les voyant avancer dans le couloir, elle pouvait sentir leur aura écrasante, effrayante. Ça lui donnait la chair de poule.
Ces types...
Son disciple croisa son regard, parut à peine surprit. Comme toujours, il gardait ses émotions enfouies à l'intérieur de lui.
- Alex !
Elle, en revanche, se mit à courir en sa direction, clairement aux anges, avant de passer un bras réjoui sur ses épaules.
- Tatsuya ! Tu m'as manqué !!!
- Quelle surprise ! Quand es-tu arrivée ?
Toute l'équipe se retourna à la vue de cette jolie blonde à l'accent étranger qui parlait à leur camarade, rougissants en remarquant qu'elle s'apprêtait à l'embrasser. Fort heureusement, le jeune homme la raisonna avant que ça n'arrive. Il posa doucement un doigt sur ses lèvres entrouvertes, ayant prévu l'action. Himuro semblait être plus à l'aise avec le comportement de son mentor que l'était son condisciple. C'était probablement dû au fait que son succès notoire auprès de la gent féminine lui avait déjà permis d'avoir plusieurs petites amies là où son frère de cœur était réservé niveau sentiments, pour ne pas dire pudique.
- Ne fais pas ça, Alex. Les gens ne s'embrassent pas souvent, par ici.
- Quoi ? T'es pas marrant .
- Bon, et si on allait discuter quelque part ? Dites, vous pouvez m'excuser un moment ? Je reviens tout de suite.
Ses camarades, bien que dégoûtés que ce soit toujours le même qui ait du succès auprès de filles, acquiescèrent.
- Ouais...
La jeune femme s'accrocha au bras de son élève ( maintenant plus grand que lui ). Vu de l'extérieur, ils avaient l'air d'un couple, et ça l'amusait beaucoup. Ça lui rappelait sa propre jeunesse en Amérique, et surtout son grand amour : le basket.
Elle attendit qu'ils soient dans un lieu désert, à l'abri des regards et oreilles indiscrètes.
- Vous jouez contre Taiga demain, pas vrai ?
- Oui, en effet. Tu as déjà vu Taiga.
La blonde accompagna ses dires d'un mouvement de tête positif, souriante.
- Oui, bien sur. Au fait, je lui apprends un truc que je ne lui avais pas montré pendant son séjour en Amérique.
Les yeux argentés de son élève redevinrent froids, insondables. Il fronça les sourcils. Pour elle qui avait réussi à faire naître une expression heureuse sur son visage, c'était difficile de le soutenir.
- Vraiment ? Je vois.
- Mais je ne dis pas qu'il est mon préféré. Je vous encouragerai tous les deux, demain. Après tout, ce sera un match entre mes deux élèves. Quel que soit le gagnant, je m'attends à un grand match.
Alexandra, réjouie rien que d'y penser, tenait à mettre les choses au clair...
- Alex... Tu pourrais arrêter de me traiter comme un enfant ? Je n'aime pas ça. C'est pas une querelle de cour de récréation ; Taiga n'est plus que mon ennemi, désormais. Tu n'es pas ma mère. Je te suis reconnaissant de m'avoir appris le basket, mais... je suis plus fort que tu ne l'imagines.
... Himuro aussi. Son regard d'argent brillait d'une détermination sans faille, presque colérique.
Et Alexanda comprit ce qu'elle avait toujours craint. Tatsuya avait changé.
Kuroko s'était encore entraîné, accompagné de son ancienne lumière, atteignant à présent un score de sept paniers sur dix, ce qui était bien meilleur qu'avant. Même Momoi leur avait rendu visite, cette-fois-ci, le câlinantè comme à son habitude. Le jeune homme songea qu'il faudrait tout de même qu'il lui dise que les filles ne l'intéressent pas, un jour ou l'autre.
Mais pour l'instant, ils parlaient basket. Pas question de se déconcentrer en pensant à nouveau à ce qu'il c'était passé avec son tigre préféré il y avait à peine deux jours.
- Aomine-kun...
- Quoi ?
- Merci...
Le basané détourna le regard, mal à l'aise avec le comportement de son ancien camarade. Cette réaction somme toute puérile amusa sa meilleure amie qui étouffa un léger rire, heureuse de cette réconciliation. Si seulement elle avait su ce qui s'était passé entre ces deux là au collège...
- Pourquoi tu me remercies, idiot ? Je supportais simplement pas de voir ta médiocrité. Murasakibara est fort. Même pour moi, c'est difficile de marquer contre lui. En plus...
C'est moi qui devrais te remercier.
- Quoi ?
- Non, rien. Je dois y aller, à plus. La prochaine fois qu'on se verra, on sera adversaires. T'as pas intérêt à perdre, Tetsu. On y va, Satsuki !
- Hé ! Attends, Dai-chan ! Dai-chan !
Le concerné fit quelques pas en avant, s'arrêta, puis, se retourna, un sourire carnassier, presque vicieux, étirant ses lippes, et il ajouta :
- Je te souhaite bien du courage pour obtenir ton ricain.
Ça tombait bien, car du courage, Kuroko allait en avoir grandement besoin.
Ils étaient dans les vestiaires, à quelques minutes seulement du début du macth contre Yosen, et le roux semblait être plus stressé que d'habitude. Une sorte de nostalgie douloureuse semblait même l'entourer, et l'équipe décida à l'unanimité que ça serait à Tetsuya de le réconforter avant le début du match ( coïncidence, coïncidence... ).
Seirin les avait donc laissés seuls, prétextant devoir régler quelques petites choses de dernières minutes, mais l'américain était tellement plongé dans ses pensées qu'il n'avait même pas remarquer la pièce se vider. Ce fut seulement lorsque son ombre du son nom, d'une voix neutre, qu'il sursauta.
- Kagami-kun...
- AH ! Qu-qu'est-ce qu'il y a ?
Le joueur fantôme s'assit à côté de lui, et leur soudaine proximité le rendit mal à l'aise.
- Kagami-kun, tu penses à Himuro-kun, c'est ça ?
Le lycéen secoua la tête pour confirmer ses dires.
- Ça ne me concerne pas, mais je crois qu'en tant qu'adversaire, si tu ne te donnes pas à fond, il ne te le pardonnera pas. C'est comme ça que je le vois.
Kagami fixa le collier entre ses mains, celui qui le liait au joueur de Yosen comme étant son frère de cœur.
Au bout d'un certain temps,il releva les yeux, et le jeune homme eut la surprise de voir un micro-sourire sur ses lèvres, ainsi qu'une flamme de détermination briller dans ses yeux.
- Ouais, tu as raison...
- Donc, maintenant que le problème est réglé, il serait peut-être temps qu'on parle de ce qui s'est passé l'autre soir, tu ne crois pas ?
Kuroko n'avait pas attendu une seconde pour enchaîner sur le sujet, si bien qu'il prit son camarade de court. Celui-ci bégaya quelques onomatopées incompréhensibles avant de pouvoir former une phrase complète.
- Euh... T'es sur que c'est le bon moment, là ?
- Pas vraiment, mais si on en parle pas maintenant, on va toujours repousser le moment. Si on ne peut plus communiquer comme avant, ça risque de se répercuter sur notre jeu, et ça, c'est mauvais.
L'adolescent aux cheveux bleus n'avait pas tord, mais Kagami aurait préféré simplement oublier cette histoire. Elle l'avait déjà assez suivie durant ces derniers jours d'une telle façon à ce qu'il en ait rêvé, si ils devaient en parler ensembles, il avait peur de ce qui pourrait arriver.
Maintenant qu'il était arrivé une telle chose entre eux, maintenant que la barrière de leur relation était devenue si vague, tout était possible. Et c'était bien ça qui l'effrayait le plus.
- D-donc... Q-qu'est-ce que tu veux me dire ? Demanda-t-il, bégayant.
- Tu as dû le deviner, mais je vais tout de même te le dire, au cas où. Je suis gay, j'aime les hommes. Et si je t'ai embrassé ce soir là, c'est parce que je suis amoureux de toi, Kagami-kun.
Cette capacité à dire quelque chose de si important tout en restant aussi inflexible, le rouquin la détestait. Pour lui, ces mots eurent l'effet d'un coup de poing dans l'estomac lui coupant de souffle.
Décidément, il devait être en pleine hallucination. Un homme qui se déclarait à lui, ça arrivait uniquement dans les mangas, ce genre de choses. C'était purement fictif. Ça ne pouvait pas lui arriver, à lui.
Et pourtant, les faits étaient là. Kuroko Tetsuya lui avait bel et bien avoué de but en blanc qu'il lui plaisait, et maintenant il attendait une réponse, imperturbable.
C'était trop pour lui, son cerveau - qui avait si peu l'habitude de travailler - était en état de surchauffe.
- Je... Je ne sais pas trop quoi te dire.... Les mecs, c'est pas vraiment mon truc. Et puis... tout ça est si soudain.
Il avait passé la main derrière sa tête et se grattait activement l'arrière du crâne, gêné. Ses joues légèrement rougies le rendaient encore plus craquant que d'habitude. C'était un tel supplice pour l'ombre de devoir se retenir de l'embrasser.
- Je comprends parfaitement. Et je ne te demande pas de sortir avec moi ou quoi que ce soit d'autre. Tout ce que je veux, c'est que ça reste comme avant entre nous.
Comment voulait-il rester comme avant après ce qu'il venait de lui dire? C'était impossible ! Il ne pourrait pas faire semblant. Lui demander de se comporter comme avant, c'était comme lui demander d'oublier toute leur conversation ; et ça, étrangement, ça mettait l'américain en colère.
Cependant, cette demande était la porte de sortie parfaite pour le jeune homme. Pour lui qui avait peur du changement. Alors qu'il avait trouvé le parfait équilibre dans leur relation, il ne voulait pas se lancer dans quelque chose d'aussi incertain qu'une histoire d'avoir. Pas maintenant, en tous cas. Pas en plein milieu de la Winter cup. C'était bien trop risqué. Pour eux, pour leur équipe.
- Kuroko je...
L'adolescent se tut. S'il ne connaissait pas son camarade aussi bien, il aurait juré voir un éclair de douleur passer dans ses yeux de glaces. Mais était-ce seulement possible ? Ses sentiments pour lui pouvaient-ils être forts à ce point ?
Taiga n'en savait rien. Tout ça, c'était nouveau pour lui. Il ne s'était jamais vraiment intéressé à l'amour, et le basket lui prenait de toute façon trop de temps pour qu'il ait pu envisager avoir une petite amie. Il n'avait jamais eu la moindre expérience dans ce domaine.
- Je suis désolé, mais je ne suis pas en position de répondre à tes sentiments. En fait... je ne sais pas trop ce que je ressens moi-même alors...
Tetsuya s'y était attendu, à cette réponse, il s'y était même préparé, mais ça ne l'empêchait pas d'avoir mal.
- Je comprends, Kagami-kun. Maintenant que c'est dit, sortons, le match va bientôt commencer.
Le jeune homme commença à marcher en direction de la sortie, et à ce moment là, quelque chose se brisa chez l'américain. Comme une barrière, quelque chose qu'il avait trop longtemps retenu, lui semblait-il, et il eut mal au cœur. Pour Kuroko, pour lui, pour ce qu'ils étaient devenus. Il savait que s'il le laissait partir maintenant, ils allaient tous deux perdre quelque chose de précieux.
C'est pour cela qu'il enroula ses grands bras autour de la taille de son camarade, les yeux clos, gêné, avant qu'il ne franchisse le pas de la porte.
Le souffle de Kuroko se coupa à son contact.
Ça n'était qu'une étreinte gênée et maladroite, mais, venant de Kagami, c'était un très bon début.
Ils étaient sur le banc du terrain de, face à face avec l'équipe appelée le bouclier d'Égide, Yosen. Le tigre de Seirin tremblait légèrement, mais avait l'air des plus déterminé alors qu'il serrait dans sa main le collier qui confirmait ses liens de fraternité avec l'un de leurs adversaires du jour.
- Vous le savez sûrement déjà, mais notre adversaire du jour est au moins aussi fort que Touhou. Les demi-mesures ne fonctionneront pas. On commence l'entrée avec notre meilleur formation. Donnez tout ce que vous avez dès le début !
- Ouais !
Sur le terrain, face à cette équipe de géants. La tension était palpable. Chacun semblait trépigner d'impatience de commencer le match. Cette idée d'affronter un nouvel adversaire, cette envie de le vaincre, le désir de surmonter ses limites pour faire avancer l'équipe, c'était avant tout ça, le basket.
- Le second match de quart de finale de la Winter Cup entre le lycée Seirin et le lycée Yosen va commencer !
- Saluez !
Les participants s'exécutèrent.
- Bon match !
Hyuga serra la main du capitaine adverse, visiblement un peu effrayé.
- Bonne chance.
- Ouais.
La vérité, c'était que leur immensité lui faisait peur. Trois joueurs dépassants les deux mètres dans une seule équipe, ça avait de quoi angoisser.
Murasakibara et Teppei, face a face. Surement le plus mauvais mélange de la Terre entière.
- Je t'ai pas vu depuis notre match de rue de cet été. Je t'ai pas oublié. Peut-être que je vais commencer par t'écraser, Kiyoshi Teppei.
Atsuchi dégageait une sorte de volonté malsaine, dangereuse, mais ça ne suffit pas à effrayer son adversaire qui avait déjà affronté pire que ça.
- Ravi que tu te souviennes de moi, mais je te mets au défi d'essayer.
Et Kagami, bien sur, Kagmi qui allait devoir se battre contre son frère de cœur.
- Tatsuya. Franchement, j'avais pas envie de jouer contre toi. J'aurais préféré que les choses restent telles qu'elles. Mais cette fois, j'arrête de me soucier des détails. Si tu te mets en travers de notre chemin, je n'hésiterai pas ! Je t'écraserai de toutes mes forces !
- Je suis soulagé. Je peux donc jouer sans réserve, Taiga.
Kuroko repensa aux mots de son ancienne lumière. « T'as pas intérêt à perdre, Tetsu. »
Le sifflet sonna, le match contre Yosen venait de débuter.
Chapitre 4
Taille du Texte: (+) : (-)
Ils n'étaient qu'à la fin du première mi-temps, et pourtant, la fatigue se faisait déjà ressentir.
Yosen était à la hauteur de sa réputation, un bouclier d'Egide pour ainsi dire impossible à franchir, et Murasakibara en était le pilier principal. L'existence d'un tel monstre faisait partie de ces anomalies de la nature, une parfaite arme de basket. Et, pour ne rien arranger, il haïssait les hommes comme Kyoshi et entendait bien l'écraser. Ce dernier suait d'ailleurs à grosses gouttes, et Kagami songea qu'il avait tendance à en faire trop pour le bien de leur équipe. L'Américain n'était pourtant pas le mieux placé, lui qui était l'adversaire de son frère de cœur, il lui fallait prendre une décision, et ce bien qu'il aurait tout fait pour éviter ce moment, le fuir jusqu'à-ce que Himuro oublie cette idée.
Non, ça n'était clairement pas digne de celui qui voulait écraser la génération des miracles et devenir le meilleur joueur du Japon.
Il lui fallait agir. Maintenant, c'était Kuroko qui était à ses côtés, il était entrain d'écrire une toute autre histoire que celle qu'il avait vécu avec Tatsuya, et malgré le tournant dangereux qu'elle était entrain de prendre, il ne pouvait définitivement pas laisser tomber leur promesse. Après tout, Kuroko sera celui qui le fera devenir le meilleur joueur.
- Kuroko, rends-moi un service.
Ce dernier réagit à peine. Il était sur le banc depuis le début de la deuxième mi-temps, et depuis cet instant, il n'avait cessé de l'observer. Il sentait encore l'hésitation qui le bloquait lorsqu'il jouait contre son frère de cœur, mais ça ne le concernait pas.
Kagami fouilla dans son sac.
- Tu veux bien jeter ce truc ?
Le joueur fantôme laissa apparaître une expression choquée lorsqu'il sentit entre ses doigts la chaîne sur laquelle était accrochée la bague de fraternité. Il laissa couler un regard empli d'incompréhension sur son ombre, conscient de la symbolique de l'objet qu'il portait tous les jours, cet objet qu'il lui demandait de jeter comme si c'était facile, comme s'il n'avait aucune signification à ses yeux.
- Tu en es sûr ? Je croyais que c'était un important souvenir.
- C'est bon. Le garder ne fait que rendre les choses plus difficiles. En plus, entre mon passé avec Tatsuya et mon avenir avec toi, ce qui compte le plus est évident.
Le rouquin lui offrit un grand sourire, quoique quelque peu crispé, et le lycéen ne put s'empêcher de se sentir heureux à ses paroles. Ce qu'il venait de lui dire, ça n'était pas une déclaration, et ça n'avait probablement pas la même signification aux yeux de Kagami, mais le jeune homme ne pouvait pas s'empêcher de réagir à ces mots. Entendre ça de la personne qu'il aimait, ça lui redonnait un semblant d'espoir.
Cependant, il n'avait aucun droit de se mettre en travers de ces deux amis d'enfance.
Sa main se referma sur le bijou.
Il allait le conserver.
Murasakibara avait écrasé Kyoshi.
Il l'avait battu, détruit de l'intérieur, et tout Seirin avait vu la peur dans son regard lorsque le géant l'avait soulevé du sol, et ce d'une seule main.
Oui, Murasakibara avait écrasé Kyoshi, l'avait forcé à se rendre à l'infirmerie, et, comme réponse, Kagami était entré dans la zone.
Il était si beau, avec cette aura féline qui l'entourait, si concentré dans sa volonté de vaincre que Kuroko en avait perdu le souffle ; mais il n'était pas le seul. Les adversaires aussi n'en revenaient pas, et, alors que la pause du dernier quart-temps se terminait, alors qu'une violante dispute avait éclaté entre Himuro et Murasakibara qui avait lâchement voulu abandonner, alors que le jeune Tatsuya avait avoué son infériorité face à Kagami, Kuroko sentit dans le regard déterminé de son ancien camarade que ce n'était que le début.
Il ne restait plus qu'une minute de jeu, et ce fut à ce moment précis que Kyoshi entra à nouveau sur le terrain. Le cœur d'acier était à nouveau opérationnel.
Plus que vingt secondes, plus qu'un seul point à rattraper. Et Murasakibara qui venait d'entrer dans la zone.
Ils avaient vaincus, enfin. Ils avaient gagnés contre les géants de Yosen. Kagami-kun pouvait enfin être libre ! Kuroko était heureux, sincèrement, mais il ne put s'empêcher de sentir une pointe d'appréhension lorsqu'il vit sa lumière faire face à son ami d'enfance. Les deux restaient silencieux, se contentant de se fixer, impassibles.
- J'ai perdu, Taiga. Comme on se l'était promis, je ne me considérerai plus comme ton frère.
C'était stupide de dire ça. En faisant cela, ils se punissaient tous les deux !
Le roux baissa les yeux.
- Ouais, je sais.
Et Teppei, avec son honnêteté légendaire, qui n'hésita pas à aller voir l'ancien membre de la génération des miracles.
- Murasakibara, rejouons, un jour.
- Quoi ? Pas question. J'arrête le basket.
Le fan de sucreries détacha ses cheveux, ses cheveux qu'il n'osait attacher qu'en cas d'intense investissement.
- J'ai joué jusqu'à la fin parce que Murochin à insisté, mais c'était pas marrant. C'est déjà assez chiant, comme sport. Pas question que je continue à jouer après avoir perdu.
Sur ces mots, il se dirigea vers le banc de son équipe.
- Je vois. J'imagine qu'il n'y a rien à faire, dans ce cas. Si c'est ce que tu ressens vraiment. Sourit le brun.
Atsushi continua à marcher.
- Est-ce qu'il va vraiment arrêter ? Ne put s'empêcher de demander Taiga.
- Certainement pas. Après tout, il ne déteste pas réellement le basket. Lui répondit son ombre comme si c'était une évidence.
... Car il faut avant tout aimer le basket pour être capable d'entrer dans la zone...
Ils avançaient en groupe, l'équipe qui visait les demi-finales, et tout aurait pu être parfait, s'il n'y avait pas une chose qui préoccupait le passer du groupe.
- Kagami-kun, je peux te parler ?
Celui-ci s'arrêta, laissant les autres les dépasser.
- Quoi ?
- Je suis...vraiment furieux.
Et il disait vrai. Même en ayant un visage tout à fait neutre, une aura noire de suie s'échappait de lui, si intense qu'elle en effraya même son camarade.
- Pourquoi ?! Qu'est-ce qui te prend ? On a gagné le match .
Ne me parles pas des vestiaires, s'il te plaît, ça n'est pas le moment...
- Le problème, c'est ce qui c'est passé après... Et avant, aussi. Eut-il envie de rajouter, mais le jeune homme se retint, peu désireux de revivre un rejet aussi désagréable que le précédant. Peu désireux de revivre un rejet tout court.
Il cligna des yeux. Une fois.
- T'es content de ce qui s'est passé avec Himuro-san ?
Kagami fit la moue. Il ne s'y était pas vraiment attendu, mais en même temps, au fond de lui, il avait toujours su qu'il allait avoir cette discussion avec son ombre.
- J'y peux rien. Que je gagne ou que je perde, nous ne sommes plus frères. C'est ce qu'on s'était promis.
- Vous êtes deux idiots ou quoi ?
Pour Kuroko, il était évident que cette situation les faisait souffrir autant l'un que l'autre. Après tout, il avait vécu quelque chose de semblable avec l'as de Touhou. Le jeune homme savait mieux que quiconque à quel point il était précieux de conserver des liens d'amitié aussi profonds.
Le roux s'énerva pour de bon.
- Quoi ?!
La main du plus petit s'ouvrir sur la chaîne métallique, Kagami laissa échapper une expression surprise.
- Je t'avais dit de le jeter !
Il y avait comme une sorte de supplication dans sa voix, quelque chose de brisé qu'il serait difficile de réparer.
- Je ne pouvais pas. En plus, j'avais plutôt l'impression que tu me demandais de ne pas le faire.
Peu importait pour l'ombre de ne pas être l'unique futur du lycéen tant qu'il en faisait parti.
Le roux fixa longuement le pendentif avant d'enfin se décider. Sa grande main se referma sur le bijou qui lui était si précieux. Kuroko sentit son corps trembler à ce contact, sensation qui s'amplifia lorsqu'une paire de lèvres se déposa sur les siennes. Un tremblement remonta le long de sa colonne vertébrale alors qu'il écarquillait les yeux. Il ne rêvait pas ? Kagami était réellement entrain de l'embrasser ? De son propre chef ? Tant de questions qui restèrent en suspend alors que la chaleur de son coéquipier le quittait brusquement, d'un seul coup.
- Merci, Kuroko !
Et son volcanique camarade s'en fut rejoindre son frère de cœur. En le regardant s'éloigner à toute vitesse, le jeune homme ne put s'empêcher d'esquisser un sourire.
C'était un bon progrès qu'il lui avait offert à travers ce baiser.
Le match Kise contre Haizaiki avait été sublime, d'autant plus avec la technique secrète du mannequin. Personne n'aurait pu s'attendre qu'il puisse un jour parvenir à copier la génération des miracles. Le joueur fantôme en était encore troublé. Il imagina avec frayeur le monstre que le jeune homme serait capable de devenir s'il parvenait à copier le style de sa lumière. Ça ferait sûrement un carnage.
Le lycéen laissa ses lèvres s'étirer dans un sourire satisfait, il avait hâte de l'affronter...
- Tu es trop distrait, baka. Fit Kagami, alors qu'ils rentraient chez eux, côte à côte.
- Excuses-moi, Kagami-kun, je pensais au basket.
- La finale approche, tu en es conscient ? Tu ne peux pas te permettre de rêvasser aussi facilement. Dorénavant, il va falloir nous donner à deux cent pour-cent !
L'américain était chaud comme la braise, excité à l'idée des matchs à venir. Une flamme intense se consumait à l'intérieur de ses yeux de feu, si bien que le sixième joueur de la génération des miracles ne put s'empêcher de penser qu'il était magnifique.
- Tu es beau, comme ça, Kagami-kun.
Les mots s'évadèrent d'eux-même, et, avant que le jeune homme n'ait pu se rendre compte qu'il avait pensé à voix haute, son camarade avait déjà prit la couleur de ses cheveux.
- N-n-n-n-ne dis pas ce genre de choses, abruti !
Il était toujours amusant de constater que malgré sa stature, son ami se comportait comme une vierge effarouchée.
- Dixit celui qui m'a embrassé.
- Je te rappelles que c'est toi qui m'a embrassé en premier ! L'accusa le roux, en le pointant du doigt. Ses paroles résonnèrent dans le calme de la nuit.
Kuroko garda son stoïcisme légendaire.
- Cries plus fort, je crois qu'en Chine, ils ne t'ont pas entendu.
- Tais-toi ! S'écria l'autre étudiant, encore plus rouge.
Parce qu'il croyait que maintenant qu'il avait trouvé une autre façon de le taquiner, il allait s'arrêter aussi facilement ? C'était mal le connaître.
- Je m'arrêterais que si tu me dis que tu m'aimes.
- Quoi ?! Sûrement pas ! S'offusqua le concerné, qui avait à présent viré écrevisse.
- Tant pis, alors je ne vais pas arrêter de le répéter. Kagami-kun m'a embrassé. Kagami-kun m'a embrassé. Kagami-kun m'a embrassé. Kagami-kun m'a emb-
Une bouche posée sur la sienne le coupa dans son élan. Kuroko fut surprit de la tendresse avec laquelle son camarade les laissait se frôler, gêné. Il avait toujours imaginé un Kagami sauvage et volcanique, et ce petit baiser fragile était aux antipodes de cette image.
L'américain se détacha avec une extrême douceur, comme s'il avait peur de briser ce moment. Kuroko s'aperçut qu'il tremblait légèrement, et alors qu'il détournait le regard, un léger murmure franchit ses lèvres tremblotantes.
- Peut-être que tu as raison... Peut-être que ce que je ressens est de l'amour...
Alors que, à peine quelques heures plus tôt, celui-ci hésitait encore sur ses sentiments, alors que le changement lui faisait si peur, alors que leur relation était aussi instable, il avait enfin osé lui dire ces quelques mots. Des mots qui eurent un impact certain sur leurs deux êtres, les foudroyant l'un comme l'autre de toutes parts, et l'ombre ne put se retenir plus longtemps.
D'un bon, il sauta dans les bras de son camarade, capturant sa bouche dans un baiser passionnel. Kagami en eut littéralement le souffle coupé. La langue de son partenaire cherchait la sienne d'une manière sensuelle, presque impatiente, totalement différente de leur premier échange. Il ne résista pas longtemps à cet élan de passion trop longtemps enfoui, laissant son ami se décharger de toute la frustration qu'il avait pu retenir. Leurs langues se caressaient dans un ballet désordonné, décousu, à l'image de leur relation. Ils manquaient clairement d'expérience, mais ça n'était pas important, parce qu'à l'intérieur, le roux sentait son cœur battre la chamade, galoper comme jamais auparavant.
Kuroko enroula ses jambes autour de la taille de son partenaire tandis que celui-ci soutenait ses fesses. Ils étaient encore dans la rue et il commençait à faire froid. Cependant, le hasard faisait bien les choses, puisque son appartement ne se trouvait pas loin. Ils continuèrent à s'embrasser en marchant et dans l'immeuble, comme deux aimants incapables de se quitter. Kagami portait encore son ombre dans ses bras lorsqu'ils entèrent à bout de souffle dans l'appartement. Ils avaient de la chance qu'Alexandra, cette squatteuse ne soit pas encore rentrée. D'un coup de pied pressé, Kagami ouvrit la porte de sa chambre et déposa son copain sur le lit jonché de mangas et de magazines de basket. Sur l'une des pages, on pouvait même y voir une photographie en gros plan du mannequin du moment : Kise Ryouta.
Ils continuèrent de s'embrasser, avec cette fois-ci plus de douceur, de patience. Chacun prenait le temps de découvrir chaque parcelle de la bouche de l'autre, visitant avec tranquillité cette endroit si intime qu'ils n'auraient jamais pensé découvrir un jour. Tout ça était nouveau pour Kagami, et il prenait bien le temps d'imprimer chacune des sensations qu'il ressentait à l'intérieur de lui, profitant de cet instant fou qu'il avait encore du mal à croire vrai. Kuroko, lui, était tout simplement aux anges. Il était dans les bras de son Kagami, celui qu'il aimait depuis si longtemps, et il l'embrassait avec la tendresse d'un tigre affamé. Ce côté carnassier, sauvage, qui ressortait chez le lycéen, c'était ça qui l'avait séduit, en premier.
Peu à peu, les mains qui jusque là n'avaient fait qu'être spectatrices s'aventurèrent sous les vêtements. Le roux glissa ses grands doigts chauds dessous le haut de son partenaire, caressant ce ventre si pâle et imberbe, si plat et soyeux. La peau était rugueuse et froide, c'était vraiment un homme qu'il était entrain de toucher d'une manière aussi intime. Mais à ce moment là, il n'en avait plus rien à faire. Les conventions et préjugés pouvaient bien aller se faire voir, lui, c'était dans les bras de Kuroko qu'il se sentait bien, et il n'aurait changé ça pour rien au monde.
Sans qu'il ne s'en rende compte, il laissa ses mains se faufiler à un endroit beaucoup plus intime. Ce ne fut qu'au moment où il sentit le sexe durci de son ami sous ses doigts, au moment où une bouffée de chaleur envahissait son être, que le jeune homme se rendit de ce qu'il était entrain de faire.
Kagami retira sa main comme si il s'était brûlé. Dans le feu de l'action, il ne s'était pas rendu compte de l'état d'excitation dans lequel ils étaient tous les deux. Une belle bosse déformait chacun de leur jogging. Son ami le regardait, impassible alors que son souffle était saccadé par les longs baisers qu'ils venaient d'échanger.
- Tu es tout dur, Kagami-kun.
- Ne dis pas ça comme ça ! Rugit le lycéen, lui lançant un oreiller à la figure.
C'était la faute à qui, d'abord, s'il s'était retrouvé comme ça ?! Il n'était pas une statue inflexible comme lui ! Si on le chauffait comme ce petit diable de Kuroko l'avait fait, il était normal qu'il réagisse !
Le jeune homme aux cheveux bleus passa ses bras autour du cou de son petit ami, venant embrasser son front.
- Tu sais, ça ne me dérange pas de le faire...
Le faire ? Il parlait de coucher ensemble, là ? Ça n'était pas un peu précipité ? Bon d'accord, ils en avaient tous les deux envie, mais étais-ce une raison pour sauter le pas aussi vite ? Mais d'un côté... il en avait vraiment envie. Comment ne pas être tenté par le diable s'il prenait une forme aussi sexy ?
Un peu confus, le roux se contenta de hocher la tête.
Kuroko se pencha sur son oreille, comme s'il voulait lui dire un secret.
- ... Par contre, c'est moi qui mène la barque.
...
- ... Quoi ?!
Chapitre 6
Le réveil sonna.
Kagami Taiga ouvrit les yeux, encore un peu sonné.
Pendant les premiers instants, il crut avoir rêvé tout ce qui s'était passé la veille, cependant, la sensation des baisers de son camarade sur sa peau ainsi que son odeur enivrante ne le quittaient pas, et le jeune homme repensa inexorablement à la nuit dernière, encore choqué par ce qui s'était passé entre eux.
Le désir avait atteint son apogée. Ils étaient tous les deux excités au plus haut point, partageant l'envie commune de découvrir le corps de l'autre, prêts à franchir le pas, et voici ce que son diable de petit copain lui avait dit :
- Tu sais, ça ne me dérange pas de le faire... Par contre, c'est moi qui mènes la barque.
Sur le coup, il n'avait pas vraiment comprit, mais lorsque le sens de ses paroles lui était parvenu, il s'était retrouvé bien incapable de cacher sa surprise.
- ... Quoi ?!
- Tu as très bien compris, Kagami-kun.
Non, il ne comprenait pas. Cette notion lui était totalement inconnue. Pourquoi Kuroko souhaitait-il le... ? N'étais-ce pas lui, le plus sauvage et robuste des deux, qui devait tenir ce rôle ? N'était-il pas légitime que cette responsabilité lui appartienne ? Si c'était lui qui sa prenait la... de Kuroko, ne risquait-il pas de perdre une partie de sa virilité ? Une partie de lui-même ?
- Mais... Mais... Mais...
- Mais quoi, Kagami-kun ?
- C'est que... Je... Comment ? Pourquoi tu... ? Je pensais que... Tu... ? RAH ! En fait, je pensais plutôt que... que la fille, ça serait... ben toi, en fait...Bégaya le roux, se grattant l'arrière du crâne. Ses yeux voyageaient de partout sauf sur son partenaire, dont il évitait à tout prix de croiser le regard.
- Je suis gay mais pas soumis.
Ça n'était pas tout à fait vrai. Durant sa relation avec Aomine, rare avaient été les fois où le fantôme de Teiko avait été au dessus - bien qu'ils n'étaient jamais été plus loin que la simple fellation. Mais sa relation avec son ancienne ombre avait été quelque peu différente. Au final, Daiki restait un hétéro, un adolescent banal attiré par les visages fins et les grosses poitrines. Kagami, lui, n'avait pas vraiment l'air de se soucier de son partenaire. Le lycéen se fiait d'avantage à son instinct qu'aux conventions instaurées par une société dont il se fichait bien, d'ailleurs. Kagami le considérait comme son égale, un partenaire, un allié, et maintenant, un amant. C'est sans doute pour ces raisons que le jeune homme aux yeux de glace avait espéré pouvoir, pour une fois, prendre les rênes d'une relation, ne pas jouer le rôle du petit être fragile qu'il était normal de dominer.
- Kuroko, tu te rends compte de ce que tu me dis, là ?
- Parfaitement.
- Et tu crois peut-être que je vais me laisser faire comme ça ? Tu crois que je vais te laisser me... sans réagir ? Tu crois que je suis capable d'agir en tant que passif avec toi ?
- Si tu m'aimes vraiment, tu le feras pour moi.
- Kuroko ! Tu n'es pas juste !
- C'est toi qui n'es pas juste, Kagami-kun.
- Mais je suis un homme, moi, au départ, je peux pas te laisser faire ce que tu veux sans rien dire !
- Moi aussi, je suis un homme.
Un homme parfaitement masculin, qui s'habillait comme un homme, parlait comme un homme, avait des activités d'hommes et aimait comme un homme. Son obstination était la même que celle de son ami. Il n'avait pas le droit de lui dire ce qu'il devait faire de son propre corps.
Ils restèrent un certain temps dans le silence. Aucun des deux ne voulait lâcher. Tous les deux s'aimaient, mais ils ne pouvaient pas briser leur fierté avec une telle facilité.
Finalement, ce fut le plus petit qui brisa le silence.
- Dans tous les cas, on ne peut pas se permettre de faire ça la veille d'un match. On en reparlera après la Winter Cup. En attendant, je rentre chez moi. Au revoir, Kagami-kun.
- Quoi ?! T'es pas sérieux, là ?!
- Bien sur que si.
- Tu comptes me laisser comme ça ?! S'écria le rouquin en désignant son jogging déformé.
- Je suis certain que tu peux t'en occuper tout seul, Kagami-kun. Sur ce, je m'en vais. A demain.
Le jeune homme resta bouche bée tandis que la porte se refermait devant ses yeux ébahis.
Son petit ami était un véritable démon !!!
Taiga avait encore du mal à croire que tout ça s'était réellement passé. Il fallait dire que tout était arrivé tellement vite. Un jour, ils étaient simplement amis, et le lendemain, ils se retrouvaient dans le même lit, à deux doigts de franchir une limite à laquelle Kagami n'avait jamais songé jusqu'à présent. Le jeune homme avait comme le sentiment qu'avec Tetsuya, rien ne serait facile.
Mais bon, pour le moment, il avait autre autre à régler.
On était tout de même le jour de la demi-finale de la Winter Cup, celui où Seirin allait affronter Kaijo et leur as, Kise.
Après avoir expulsé une Alexandra totalement nue de son lit - elle avait du s'incruster en rentrant - le lycéen prépara un bon petit déjeuner pour lui et sa coach. Cependant, il n'osait pas demander ce qui le tiraillait.
- Alex, ça allait hier soir ? Et aussi, comment allait Tatsuya ... ?
Alors qu'il les avait rejoint, alors qu'il s'était apprêté à parler avec son frère de cœur, la blonde et Himuro avaient été agressés par Haizaiki, ancien membre du club de basket à Teiko. Cet homme ultra violent qui avait effronté Kise avec toute sa haine, il avait quelques similitudes avec Hanamiya Makoto, quoique ce dernier était bien plus calculateur et intelligent. Une boule de colère à l'état brute, voilà à quoi cet homme lui avait fait penser.
- Oui, bien sur. Je suis allée dormir. Tetsuya n'avait que quelques égratignures. Il est directement reparti à son hôtel. Répondit l'ancienne basketteuse.
- Je vois...
- J'ai une petite idée de ce pourquoi tu es venu le voir. Ne t'inquiète pas. Je suis certaine que Tetsuya ressent la même chose. Pour le moment, concentre-toi seulement sur ton prochain match. Il a dit qu'il resterait à Tokyo pendant la Winter Cup, donc tu pourras aller le voir à nouveau une fois que tout sera rentré dans l'ordre. Lui sourit-elle, rassurante.
Si elle savait tout ce qu'il avait dans la tête en ce moment, elle le tuerait sans doute. Il fallait dire que malgré le fait que le basket était et resterait probablement toujours son principal centre d'intérêt, en ce moment, il découvrait un tas de nouvelles choses qui le faisaient tourner la tête. Normal qu'il soit un peu étourdi par moments.
- En fait, est-ce que t'es prêt ?
- Ouais, bien sûr... huh ?
Kagami écarquilla les yeux en voyant l'était de ses chaussures. Déchiquetées.
- C'EST PAS VRAI !!!
Riko l'engueula au téléphone.
- Quoi ?! T'es chaussures sont déchirées ?! Abruti !!! Pourquoi tu n'as qu'une paire ?!
Le roux en avait froid dans le dos. Plusieurs gouttes de sueur coulaient abondamment de son corps effrayé.
- Bah... Tu vois... J'ai oublié d'en acheter une autre et... Celle que j'avais était plutôt neuve, alors j'ai pensé que ça irait...
- Rah, sérieusement, vous deux ! Vous êtes synchros même pour ce genre de trucs !
- Désolé, « vous deux » ?
De qui voulait-elle parler ?
- C'est pas bon du tout, mais bon timing. Je suis sûre qu'il vient de sortir ! Retrouvez-vous vite et, une fois que vous avez acheté une nouvelle paire, rejoignez-nous direct au stade ! Compris ?!
Kagami voulut demander des explications mais la coach avait déjà raccroché.
Il ne savait pas pourquoi, mais il ne la sentait pas, cette bourde là !
Comme il l'avait pressenti, l'américain se retrouva avec Kuroko. En plus, il ne trouvait sa taille nulle part ! La situation était tendue, et pourtant, son camarade gardait son calme. Ils n'avaient pas évoqués la veille, et ils ne le feraient probablement pas. Ou en tous cas pas maintenant. Ils avaient tous les deux le sens des priorités, et la priorité, c'était de lui trouver une paire avant le prochain match !
Son ombre, un peu désespéré, appela Momoi. Elle, elle saurait forcément comment trouver une paire pour son abrutie de lumière...
Mais pourquoi diable il se retrouvait à discuter un un contre un contre Aomine pour obtenir ses baskets ?!
Bien sur, il se fit clairement démanteler, mais finalement, il obtint tout de même le trophée tant attendu.
- Prends-les, j'en ai pas besoin de toute façon.
- Comme si j'allais les prendre après avoir perdu !
- Prends-les simplement, crétin !
Le regard d'Aomine passa de Kuroko à Kagami, de Kagami à Kuroko. Quelque chose avait changé entre eux deux, il le sentait. Tetsuya avait été son meilleur ami, Kagami était son plus puissant rival, ils ne pouvaient simplement pas leur cacher ça.
- Tu joues contre Kise, non ? Je vais te tuer si tu joues comme une merde parce que t'as pas de bonnes chaussures.
Kagami et Kuroko continuaient la Winter Cup à deux, lui attendrait l'année prochaine en compagnie de son amie d'enfance. Il était temps pour tout le monde de passer au stade supérieur.
Kuroko avait mit le dernier panier. C'était lui qui avait marqué le dernier point, celui qui les menaient à la fois à la victoire contre Kaijo et à la finale de la Winter Cup. Ils allaient jouer contre Rakuzan, l'empereur du basket. Ils avaient cette chance parce qu'ils avaient tout fait pour dépasser Kise sans jamais parvenir à l'arrêter, ils arrivaient au sommet en sachant que le jeune homme était devenu aussi fort que Kagami et Kuroko réunis. Kuroko n'était jamais arrivé à faire un buzzer beater, maintenant, il se sentait comme s'il pouvait mourir heureux.
- Oi, Kagami, c'est pas encore prêt ?
Une délicieuse odeur de nourriture s'échappait de la cuisine du lycéen, qui galérait à faire à manger pour l'équipe au grand complet.
- Ah ouais ! Ça y est presque ! Fermez-la et patientez un peu !
- J'ai faiiiim !
- Je suis désolée de te demander de l'aide, Kagami-kun. S'excusa Riko, qui cuisinait à ses côtés.
- Pas de problème, c'est plus sûr comme ça, de toute façon.
- Pardon ?!
- Attends, c'est pas bon ! N'ajoute pas du sel ! Il faut mettre du poivre !
- Ah ! Oups, je me suis trompée !
- Et d'ailleurs... Comment ça a fini comme ça ?!
Oui, comment toutes ces personnes s'étaient retrouvées dans son salon ? Comment avait-il fini par leur préparer à manger ?
- Apparemment, Kuroko avait quelque chose à nous dire, mais pourquoi vous vous prélassez chez moi ?!
Kagami le savait, ce qu'allait leur expliquer son petit ami était important, puisque ça concernait des deux Akashi Seijurou dont lui avait parlé Midorima. Le capitaine de la génération des miracles aurait-il un jumeau maléfique ? Ou pire, était-il schizophrène ?
- Serais-tu en train de nous dire de rester dehors en plein hiver à écouter une longue histoire pendant que nos estomacs crient famine ?
- Je commence aussi à avoir faim. S'il te plaît Kagami-kun, dépêches-toi.
Comment résister à son ombre affamée aux grands yeux bleus ?
- Est-ce que tu comptes au moins nous dire quelque chose ?!
Après un bon repas, Kuroko leur expliqua tout en détail. Kagami était encore brassé par tout ce qu'il venait d'apprendre. Tant de révélations d'un coup, c'était... difficile à digérer. Il n'était qu'un être humain, après tout. Akashi Seijurou était encore plus monstrueux qu'il ne l'avait pensé. Et il ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine jalousie en pensant que c'était lui et lui seul qui avait découvert les capacités le son petit ami, lui qui avait crée son style de basket. C'était difficile à accepter que quelqu'un puisse être aussi important aux yeux du passeur. Et dire que Kuroko gardait toujours sur son poignet le bracelet de cet ami... là, cet Ogiwara. Alors il n'avait pas su comment réagir et avait joué les indifférents.
Et maintenant qu'il était seul avec son copain, il était étrangement tendu. Akashi n'avait pas qu'un seul pouvoir, mais bel et bien deux, et en plus de cela, il s'était passé énormément de choses durant toutes ces années de collège. Des choses dont il s'était plus ou moins douté mais qui avaient le don de le refroidir.
Même maintenant, alors qu'ils étaient tranquillement installés dans le canapé, il avait du mal. Leur relation avait débuté depuis la veille, et, déjà, elle était tendue. C'était sa première relation sérieuse, et le roux n'avait franchement pas envie qu'elle débute de cette manière. Il ne se voyait pas, dans dix ans - s'ils étaient encore ensemble... - se disputer avec son camarade pour des choses aussi futiles.
- Kuroko, il se fait tard, tu ne crois pas que tu devrais rentrer ?
Ce dernier était confortablement niché sur ses genoux, aussi léger qu'une plume. Il leva son regard à demi endormi sur son amant, un sourire fatigué sur le visage, le jeune homme ressemblait vraiment à une fille, quelquefois.
Il resserra sa prise autour des épaules de son petit ami.
- Laisse moi rester comme ça encore un petit peu.
Kagami ne se sentit pas capable de lui refuser cette demande, Tetsuya était vraiment adorable, comme ça. Une petite chose fragile qu'il se devait de protéger.
Fragile et machiavélique . Pensa l'américain en sentant la bouche de son coéquipier s'aventurer dans le bas de son cou, suçotant la peau tendre jusqu'à la faire devenir violacée.
- Je ne me suis pas lavé...
- Je m'en fiche, Kagami-kun. J'ai envie de toi maintenant.
Déglutissant, le susnommé fit de son mieux pour résister aux mains inquisitrices qui se glissaient sous son pull. Quelle mouche avait bien pu le piquer pour qu'il se comporte ainsi ?
- Tu sais bien qu'on a un match demain... Et puis...
- Et puis quoi ?
Les yeux de glace le fixèrent, imperturbables. Le jeune homme détourna le regard, rougissant. Il ne pouvait pas résister à ces orbes glacées sur lui, c'était bien impossible. Rien que le fait de les savoir posées sur lui, il en avait des frissons.
- Je... C'est... On... Rah ! Juste... juste une branlette, alors, ça devrait aller...
Kagami cacha son visage rouge de honte à l'aide de sa main, mais ne manqua pas pour autant la lueur de victoire qui traversa le visage de son hôte. Son petit ami était vraiment un démon ! Et pervers en plus de ça, à lui faire dire des trucs comme ça !
- D'accord, juste une branlette, alors, Kagmi-kun.
Oh ce petit diable ! C'était qu'il se moquait de lui, en plus !
Mais le désir de se venger traversa à peine le lycéen qu'il disparut aussitôt, aspiré par des mains blanches à l'intérieur même de son pantalon. Taiga retint un cri de frustration lorsque les doigts fins du passeur atteignirent son membre encore endormi. C'était la première fois qu'il laissait quelqu'un d'autre que lui le toucher ainsi, et il était finalement bien content que ce soit Kuroko. Kuroko qui prit soin de caresser sa virilité de haut en bas avant de la sortir, érigée, du sous-vêtement qui la retenait prisonnière. De son autre main, il captura l'une des siennes pour venir la mettre implicitement sur son propre bas-ventre, le regard allumeur.
- Tu peux me toucher toi aussi, Kagami-kun.
Ce fut le feu aux joues que ce dernier s'exécuta. Il fit exactement les mêmes gestes que son camarade, englobant son anatomie plus imposante qu'il ne l'aurait pensé, la caressant comme il l'avait fait tant de fois avec son propre sexe. C'était chaud et humide. Agréable. Kuroko était plus doué de ses mains qu'il n'y paressait, lui prodiguant de pures sensations de plaisir qui lui traversaient l'échine de haut en bas, le corps entier jusqu'à atteindre ses orteils. Peu à peu, leur respiration devint de plus en plus saccadée, augmentant au même rythme que la cadence de leurs coups de poignet. Kagami n'arrivait pas à croire qu'il était réellement entrain de faire ça avec Kuroko, son ombre ; et pourtant, il était bien en face de lui, les yeux fermés pour profiter plus amplement du plaisir qui le submergeait, gémissant dans un échos de sa voix habituellement calme et posée, et qui était, à ce moment précis, la plus sensuelle qu'il lui ait été donné d'entendre.
Soudain , le rythme augmenta encore, si bien que le rouquin cambra la tête en arrière, se laissant submerger par le plaisir à l'état brut alors qu'il entendait le cri féminin de son amant.
Kagami laissa sa tête se reposer quelques instants sur l'épaule de Kuroko, encore submergé par l'orgasme qu'il venait d'avoir. Le premier de sa vie. C'était également le premier pour son camarade, qui avait du mal à retrouver une respiration correcte. Durant ces quelques minutes, ils s'étaient sentis vraiment bien, en symbiose l'un avec l'autre, et ce plus encore qu'au basket. Le roux, rêveur, laissa son petit ami l'enlacer, s'approchant de son oreille, déposer un baiser au creux de son cou, et ce ne fut qu'au moment où il entendit ces mots raisonner, qu'il comprit que tout ne faisait que commencer.
- La prochaine fois, c'est ton cul que je prend.
Chapitre 7
Ils étaient les grands vainqueurs, les rois, l'équipe numéro un, les gagnants de la Winter Cup.
Kagami ne pouvait pas y croire. Ils avaient gagné. Ils se tenaient du côté des vainqueurs. Ils étaient parvenus à vaincre l'empereur, Rakuzan. Malgré toutes les épreuves lors de ce dernier match. Le trac de Kuroko. Les rois découronnés. L'écart entre leurs deux équipes. Les coups de gueule. Les éclats. Akashi Seijurou. Ils étaient venus à bout de ceux qui n'avaient jamais perdu, de l'équipe la plus élitiste du pays.
Parce-qu'ils s'étaient dépassés, encore et encore. Parce-qu'ils étaient parvenus au-delà de leur propre limite, aussi bien corporelle que mentale, ils pouvaient à présent brandir fièrement le trophée de la victoire et crier haut et fort, pour que le pays entier puisse les entendre : « C'est nous ! Nous sommes ceux qui avons battu la génération des miracles au grand complet. »
Cette sensation de plénitude, d'extase, fut de courte durée.
Déjà, ils devaient reprendre l'entraînement, et la victoire leur semblait à des années lumière. Cette coach était vraiment sadique.
Et, Kuroko absent, devinez qui devait partir à sa recherche ?
Kagami se gratta l'arrière du crâne, un peu agacé que ça tombe toujours sur lui. Comment était-il censé retrouver quelqu'un d'aussi discret que Kuroko dans un aussi grand gymnase ? Ça relevait de l'impossible ! En sachant à quel point ce dernier était doué pour se cacher, il allait en avoir pour des heures...
- Hey ! Kuroko ! T'es où... ? Grouilles-toi de venir...
Il n'est pas dans les vestiaires ? Où est-ce qu'il est passé ?
Kogenai lui avait pourtant précisé qu'il était à l'intérieur du gymnase. Etais-ce une mauvaise blague de sa part ?
- Tu m'as appelé ?
Cette voix qui retentit dans son dos donna la chair de poule à Taiga, qui sursauta.
- AHHHHHH !
Il se retourna, sincèrement en colère que son camarade puisse encore l'effrayer de cette manière.
- Tu... Bon sang !
- Je m'excuse. Momoi-san m'a demandé de prendre une photo, donc j'étais un peu en retard...
Et puis, en étant face à face à son amant, Kagami se souvint d'un détail, qui n'en était pas vraiment un.
- Oh, c'est vrai, qu'est-ce que tu comptes faire pour ton anniver... Attend ! Ce n'est pas le moment, on a entraînement ! Tout le monde nous attend ! Allons-y !
- Ah, oui !
Et tandis qu'ils couraient tous deux en direction de la salle d'entraînement, La vision de la photographie de la génération des miracles s'imposa à Kuroko, qui sourit.
C'était ça, son plus beau cadeau d'anniversaire.
Finalement, il avait obtenu ce qu'il avait désiré depuis le collège.
Leurs deux corps collés l'un contre l'autre, seuls témoins de l'amour mutuel qu'ils étaient entrain de s'offrir. Le chaleur de ce délicieux échange qu'il était entrain d'avoir lieu entre les deux, l'envie de s'offrir l'un à l'autre dans un ébat plus poussé, meilleur. Kagami Taiga avait envie de plus que de simples caresses. Il avait envie de ressentir que Kuroko lui appartenait totalement, il avait envie qu'il soit tout à lui, entièrement, jusqu'à la moindre parcelle de peau. Il voulait explorer son intimité de fond en comble, faire sien cet être qu'il aimait tant, et ce sans infraction, sans détournement. Ce moment arrivait, il le sentait, tous deux commençaient à en avoir vraiment envie. Leurs deux corps n'étaient plus que des puits de désir, des concentré de luxure et de testostérone à l'état brut.
- Kagami-kun.
Cette voix pleine de plaisir résonna dans ses oreilles. Cette voix qui lui supplier qu'on s'occupe d'avantage de son possesseur. Il n'y résista pas, il voulait qu'ils ne fasse qu'un seul et même être. Depuis longtemps.
- Kagami-kun. Je prendre tes fesses.
Soudain, tout devint sombre, la voix chargée de plaisir prit une intonation démoniaque, le regard de luxure de son camarade aussi, et le jeune homme ne put faire qu'une seule chose alors qu'il sentait son anatomie s'approcher au plus proche de son postérieur.
-NOOOOOOOOOOOON !
Kagami se réveilla en sursaut, transpirant.
Il venait de faire le cauchemar de sa vie, lui semblait-il, un cauchemar aux allures de rêve qui avait si bien commencé que, même sans en garder de traces visibles, le jeune homme pouvait aisément deviner qu'il avait été en érection durant son sommeil. Mais c'était cette deuxième partie qui avait tout gâché, réduisant ses beaux espoirs en miettes.
L'adolescent ne voulait vraiment pas être en-dessous, aussi, il ne comprenait pas l'obstination de son diable de petit ami qui refusait totalement de céder ce rôle, qui, pourtant, aurait du lui revenir dès le début. Pour Kagami, c'était une évidence qu'il ne pouvait qu'être le seme, mais ça l'était moins pour son camarade qui n'avait visiblement pas l'intention de se laisser faire.
Kagami soupira en songeant que battre la génération des miracles n'était peut-être pas grand-chose comparé à la maîtrise complète de son ombre.
- Enfin le Weekend ! Bailla l'as de Touhou en s'étirant de tout son soul, et ce alors qu'il avait séché la moitié des cours ce jours là. On ne pouvait pas changer un fainéant, même Momoi, qui faisait des efforts colossales tous les jours depuis leur plus tendre enfance, doutait d'y parvenir...
- Dai-chan ! Dimanche, c'est l'anniversaire de Kuroko-kun, tu comptes l'appeler ?
- Hum... peut-être.
Le jeune homme fixa le ciel, aussi bleu que son ancien coéquipier. La génaration des miracles s'était en quelque sorte « réconciliée » après la Winter Cup, et puis il lui avait quand même appris à marquer malgré sa défaite, alors il l'appellerait sûrement. Un anniversaire, ça n'arrivait qu'une fois par an.
Les mains dans les poches, le basané continua sa route les yeux fixés sur le ciel, ce fut sans doute pour ça qu'il ne remarqua pas l'obstacle roux qui se dressa devant lui.
- Oi ! Aho-mine ( 1 ), t'es devenu aveugle ?!
Ces quelques mots l'agacèrent d'office, si bien qu'une veine palpitante se forma à la hauteur de sa tempe.
- Tiens, bakagami ( 2 ), t'es venu perdre contre moi ?
Les deux adolescents se toisèrent, leur aura sauvage s'échappant de leur peau. Ce fut Kagami que lâcha prise en premier, laissant échapper un « Tsk » d'agaçement.
- Pas aujourd'hui. En fait, c'est a propos de Kuroko.
Le métisse fronça un sourcil, soudain plus détendu.
- Oui et... ?
La réponse mit un certain temps à venir.
- En fait... Je... Je pensais organiser une fête d'anniversaire en son honneur... Et.. Je me demandais si... Enfin... comme tu le connais depuis plus longtemps que moi... Je pensais que tu aurais pu... m'aider... ?
Aomine se promit de garder cette image gravée à jamais, celle d'un Taiga gêné aux joues rouges. Ah qu'il était beau, l'homme qui n'agissait que par instinct, quand il s'agissait de demander de l'aide à quelqu'un ! De ce fait, l'as n'essaya même pas de dissimuler son sourire arrogant, presque sadique.
- Alors comme ça, on a besoin de moi, hein ?
Kagami secoua la tête, trop fier pour l'admettre à vive voix.
- Et... Qu'est-ce que j'aurais, en échange ?
La surprise se peint sur le visage du rouquin, qui parut réellement offusqué.
- Ne me dis pas que... tu veux quelque chose...
- Tu n'as tout de même pas cru que j'allais faire ça gratuitement ? Se moqua Daiki.
Son vis à vis gonfla les joues, sérieusement atteint dans sa fierté.
- Ben si...
Aomine laissa échapper un rire mesquin.
- Tu rêves, là. On n'est pas chez les bisounours, mon gars.
- Et donc, qu'est-ce que tu veux ?
Ce fut au jeune prodige d'être surpris, surpris par la lueur de convictions qui brillait dans les yeux de son rival. Tout ça pour un simple anniversaire, quoi... Ce Kagami était donc prêt à mettre sa fierté de côté pour lui demander de l'aide ? Il ne pensait pas qu'il continuerait à insister après le chantage qu'il essayait de faire.
Mais ce qui était dit, était dit, il ne pouvait plus reculer. Seulement se résigner.
- Je demande aux autres miracles de m'aider, et toi, tu ne t'occupes de rien, c'est clair ?
Kagami acquiesça, pas certain que ce qu'il venait d'accepter soit malin.
Mais bon, il savait bien que ses anciens équipiers étaient très importants pour son ombre...
Kagami-kun agissait bizarrement.
L'ombre de Seirin le sentait bien, quelque chose clochait avec son camarade.
D'abord, celui-ci avait trouvé un pretexte absurde pour ne pas rentrer avec lui, et maintenant, il profitait simplement du fait que ses parents soient en voyage ce week-end pour s'installer chez lui - sans sa permission.
« Je ne vais tout de même pas te laisser seul le week-end de son anniversaire. » Avait-il dit, rougissant, alors que ses propres parents n'étaient pas restés pour fêter l'événement. Après tout, Kuroko allait avoir dix sept ans, il était bien assez grand pour s'amuser seul. Le jeune homme supposait même que ses parents aient sciemment laissé la maison libre pour qu'il puisse inviter des copains ( ou des copines ) , mais, connaissait son caractère à la limite de la misanthropie, les probabilités qu'il saisisse cette occasion étaient minces, voir inexistantes.
Donc, son petit ami s'était approprié la cuisine et était entrain de préparer le repas, ce qui, Kuroko devait bien l'avouer, était toujours meilleur que des nouilles instantanées. Le petit problème, c'était la distance que le roux s'évertuait à mettre entre eux deux, celui-ci évitant un maximum que leurs regards se croisent, et, quand il avait essayé de l'enlacer, il s'était tout simplement défilé. Même si l'adolescent ne le montrait pas, ce comportement l'attristait.
- Kagami-kun.
Le roux se retourner, une spatule en main. Le plus petit devait avouer qu'il était plutôt sexy, en tablier.
- Qu'est-ce qu'il y a ? C'est bientôt prêt, alors patientes encore un peu.
Ses sourcils froncés dans une expression qu'il voulait sérieuse, presque agacée, le jeune homme les connaissait par cœur. Il adorait cette expression, elle était tellement mignonne sur ce visage sauvage.
Kuroko s'accrocha au T-shirt de son copain, ses yeux pétillants de convoitise et de luxure fixés dans les rubis de Taiga.
- Kagami-kun, j'ai envie de toi.
Le concerné ravala sa salive, balayant la pièce du regard à la recherche d'une issue, n'importe quoi qui pourrait lui sauver la mise. Mais c'était déjà trop tard, il le savait bien. Ce Kuroko là qui l'implorait presque, avec son expression de chien battu trop mignonne, il était incapable de lui résister. Tetsuya avait une emprise Impénétrable sur sa personne, et le tigre aurait beau essayer de fuir le plus loin possible, son ombre le rattraperait toujours.
Il se laissa donc faire quand son petit ami se mit sur la pointe des pieds pour l'embrasser chaudement, et plus encore lorsque ses mains pâles se posèrent dans son dos. Ce ne fut qu'au moment où il sentit ses doigts s'insérer sous son t-shirt qu'il se recula, gêné au possible.
- Kuroko, je...
- Laisses-toi faire.
Sa voix de glace sonna comme un ordre, et le lycéen ne se sentit pas capable de répliquer. Kagami ferma les yeux alors que son ami s'amusait avec ses tétons sous son vêtement, commençant à le faire durcir sous la ceinture sans qu'il ne puisse se retenir. L'ombre le remarqua bien vite et descendit petit à petit, laissant des baisers papillons sur son ventre imberbe et musclé, allant même parfois jusqu'à créer des suçons sur la peau plus foncée que sa sienne. Puis, il s'attaqua à la boucle de sa ceinture. Kagami ouvrit les yeux lorsque ses doigts s'emparèrent de son membre déjà bien éveillé.
- Je peux te toucher aussi, tu sais...
- Pas la peine.
Et, sur ces mots tranchants, il sentit une langue taquine sur sa verge, qui lui coupa définitivement toute parole. Celle-ci remonta lentement jusqu'à son gland, que le jeune homme aux cheveux bleus lécha avec avidité, recueillant le pré-sperme qui s'échappait déjà de sa virilité. Kagami déglutit en voyant ce spectacle. Il était entrain d'observer Kuroko entrain de lui faire une pipe, ça n'était pas rien ! D'où il était, la vue était tellement obscène qu'il se serait cru dans un film x, mais force était d'avouer qu'il aimait ça. Il aimait la vision de son camarade entrain de se démener pour lui faire plaisir, il aimait gémir sous les coups de langue experts de Kuroko, et surtout, il aimait être le seul à voir cet aspect de sa personne.
Puis, il se pencha un peu plus et prit toute sa longueur en bouche, celle-ci vint buter jusqu'à sa gorge alors que Kagami laissait échapper un gémissement rauque. Kuroko allait et venait au rythme de sa respiration, le rendant totalement fou de lui, le faisant durcir plus que cela ne pouvait être possible. Plus il s'appliquait, plus les bruits de succion l'excitaient, plus sa tête bourdonnait. Cependant, ce qui lui fit perdre la tête au point de ne pas pouvoir se retenir furent les gémissements de son ombre alors qu'il s'activait avec toujours plus d'ardeur, rendant son sexe palpitant douloureux.
C'est délicieux, tellement bon. Kuroko, tu es magnifique.
Ce fut sur cette pensée qu'il se libéra dans la bouche de son camarade, mi-honteux d'avoir été le seul à prendre du plaisir, mi-assomé par l'orgasme cuisant qu'il venait de vivre.
Kuroko Testuya, quoi qu'on puisse en dire, l'avait rendu totalement accro. Il sentait qu'il ne pourrait plus se passer de lui.
Aomine fixait son portable qui n'arrêtait pas de recevoir des messages depuis la fin de l'après-midi. Finalement, il n'aurait pas dû accepter le défi aussi vite.
~ Kise Ryouta ~
T'es génial Aominecchi ! ^^ Vivement dimanche !!! ^^ :)
- Trop de joie tue la joie.
~ Momoi Satsuki ~
Dai-chan ! N'oublies pas qu'il faut un thème ! Une soirée sans thème n'est pas intéressante !
- On n'est plus à l'école primaire.
~ Midorima Shintaro ~
Je viens, mais uniquement parce que tu insistes.
- Toujours aussi tsundere, celui-là.
~ Murasakibara Atsushi ~
J'espère pour Minechin qu'il y aura des sucreries.
- Des sucreries, et beaucoup, beaucoup, beaucoup d'alcool.
~ Akashii Seijurou ~
J'ai réservé une salle pour dimanche. Envoies l'adresse à tout le monde.
- Pas de problème, votre majesté.
Aomine soupira longuement, il pouvait dire adieu à son weekend à glander sur son canapé devant des jeux vidéos...
( 1 ) Aho veut dire imbécile ou idiot en japonais.
( 2 ) Idem pour baka.
Chapitre 8
Taille du Texte: (+) : (-)
Momoi avait finalement gagné.
A force de harceler jour et nuit son « Dai-chan », elle avait obtenu ce qu'elle voulait. La fête d'anniversaire de son Kuroko chéri serait une soirée déguisée ! Il fallait dire qu'Aomine n'avait pas trop insisté, sachant à quel point son amie d'enfance pouvait être chiante quand elle s'y mettait, il avait vite fait d'accepter, bien conscient que la seule personne contre laquelle il ne pourrait jamais gagner était bien la jeune femme aux cheveux roses bonbons.
Alors que la manager et Kise s'étaient occupés des décorations, Akashi avait prit en main tous les détails administratifs en louant la salle - un gymnase que les deux amis s'étaient empressés de décorer à leur goût. Midorima avait été en charge des invitations, prétextant que si quelqu'un s'en était occupé à sa place, la travail aurait été bâclé ( il n'avait pas tord ). Enfin, Murasakibara s'occupait de la nourriture, tandis qu'Aomine apportait les boissons. Finalement, chacun s'était investi pour leur ancien joueur fantôme, et Kagami trouvait magnifique que, malgré ce que s'était passé entre eux, ils soient toujours présents pour l'adolescent.
...
Mais là, il n'y avait pas à dire, même si ils étaient solidaires entre anciens camarades, l'invité principal était en retard !
C'était Kagami qui était chargé de les amener au point de rendez-vous ( sans que Kuroko ne soit au courant, bien sur ) et il était en retard de presque une demi-heure, là ! Sérieusement, tout le monde était déjà dans la pièce, il ne manquait plus que le roi de la fête, alors pourquoi celui-ci se faisait-il autant désirer ? Cet abruti de Kagami s'était-il perdu ? Avait-il seulement lu correctement l'adresse ?
Les invités commençaient à perdre patiente, les voix s'élevaient de plus en plus fort, formant un brouhaha insupportable. Quand on savait que la plupart des invités faisaient partis des équipes que Seirin avait affronté à la Winter Cup, et donc principalement des jeunes hommes, il était facile d'imaginer à quel point c'était bruyant. Les questions commençaient à filer de toutes part, donnant du fil à retordre à la génération des miracles qui ne pouvait pas gérer une foule insatisfaite seule, donnant un mal de crâne impossible à Akashi qui craqua finalement, à bout de nerfs.
- MAIS VOUS ALLEZ LA FEMER OUI !
Tous se figèrent, terrifiés par cette voix d'outre tombe annonciatrice de malheur, le silence revenant plus fort que jamais, sans le moindre bruit dans la salle. Même les mouches n'osaient plus voler par peur de faire éclater d'avantage le jeune homme.
Ce fut à ce moment précis que le duo de Seirin entra dans la pièce, interloqué. Tous se tournèrent vers les deux camardes, silencieux, et mirent quelques secondes à réagir avant de crier, en cœur :
- Joyeux anniversaire !!!
Le concerné resta figé devant toutes ces personnes qui étaient venues spécialement pour lui, lui qui croyait fêter son anniversaire tranquillement au Magi Burger avec son amoureux, il s'était lourdement trompé, on dirait. Mais il eut à peine le temps de se tourner vers son camarade qu'une main attrapa son bras, l'entraînant il ne savait où.
- Aujourd'hui, c'est toi le roi, Kuroko-kun !
- C'est vraiment nécessaire ? Demanda Kagami en fixant son reflet dans le miroir.
- Ça te va très bien, Kagamicchi ! L'assura Kise, déguise en lycéenne, sa mini-jupe laissant voir ses longues jambes de mannequin alors que le haut, rembourré un maximum, était bien extravaguant, avec des ailes d'anges dans le dos. Kagami admirait Momoi pour avoir osé lui prêter sa tenue.
Lui, on lui avait prêté des oreilles de tigre ainsi qu'une queue et un collier de fourrure qui lui donnaient l'impression d'être une sorte d'esclave sexuel.
Le roux sentait que ça et la libido de Kuroko n'allaient pas faire bon mélange pour ses fesses...
Kagami et Kuroko se retrouvèrent dans l'entrée. Le jeune homme de la fête était accompagné d'une Momoi resplendissante déguisée en robe de princesse jaune qui lui allait à merveille, accompagnée d'un diadème délicat, tandis que son ombre était un roi. Le roux sentit ses joues se gonfler de jalousie, sachant parfaitement que la lycéenne n'avait pas acheté leurs tenues en rapport pour rien. Mais il devait avouer que voir son ami habituellement si discret vêtu de cette façon créait un contraste agréable.
- Cette tenue vous sied à ravir, votre majesté. Plaisanta Kagami avec une courbette.
- Toi, tu es très sexy en tigre, Kagami-kun.
L'américain devint rouge tomate devant ce compliment allumeur, si bien qu'il ne remarqua pas que Kise s'était jeté dans les bras de son « Kurkocchi adoré », le couvrant d'éloges.
- Ce soir, c'est toi le plus beau, Kurokocchi !
Le concerné fixa le mannequin, dont la courte jupe laissait vraiment peu de place à l'imagination.
- C'est... assez osé...
- Bouh ! Tu es si méchant avec moi, Kurokocchi !!!
Alors que le blond versait des larmes de crocodile, Midorima et Takao se joignirent au groupe.
- Salut la compagnie ! S'écria le brun, toujours aussi extraverti.
- Momoi. Kagami. Kuroko. Se contenta de dire le shooter, relevant ses lunettes.
- Hey ! Et moi ! T'es pas juste, Midorimacchi !
Takao était déguisé en faucon, ça n'était pas bien difficile à deviner, mais son camarade...
- Tu es...
- Une carotte. Révéla le lycéen, semblant navré pour lui-même.
- Ça te va comme un gant, Shin-chan !
- Tu l'as dit, Takaocchi !
- Takaocchi ?
- Il en faut du courage pour supporter Midorimacchi ! Je le respecte pour ça !
- Déjà, c'est lui qui me colle partout, et après, tu peux parler, toi ! Rugit le jeune homme, mal à l'aise.
Pour une fois, Kise n'avait pas tord. Takao était le seul être capable de rester autant avec l'adolescent sans se sentir vexé. Il était d'ailleurs le seul à avoir osé le traiter de tsundere - alors que c'était bien vrai. Kuroko l'aimait bien, Takao. II était du genre social, totalement à l'inverse de lui. Puis, le jeune homme devait avouer que Midorima avait fait un effort, tous deux savaient qu'ils ne s'entendaient pas spécialement.
- Merci d'être venu.
- Ce n'est rien. Répondit le vert en détournant le regard, gêné.
Momoi ne les lâchait pas d'une semelle.
Même Kise, qui pourtant adorait Kuroko, les avait laissé au bout d'un certain temps, rejoignant son équipe. Mais la jeune femme, elle, était aussi collante qu'une arapède, ne les laissant pas seuls une minute, si bien que ce comportement agaça le roux.
- Je vais chercher des boissons.
Et il les planta là, boudeur. Aomine profita du fait que sa cible soit enfin seule pour attaquer.
- Alors, Bakagami, pourquoi t'étais si en retard.
Le basané était déguisé en pirate, ce qui lui allait plutôt bien, il fallait l'avouer.
- Désolé, c'est de ma faute, j'ai pas vu le temps passer. S'excusa le rouquin, sincèrement désolé.
L'as leva un sourcil, suspicieux.
- Ouais, j'espère pour toi que vous étiez pas entrain de faire des trucs cochons.
Kagami écarquilla les yeux alors que son rival s'emparait des boissons qu'il venait de servir, les emportant en direction du roi de la fête, le laissant planté devant le mini-buffet comme un con.
Lorsque le lycéen fut à nouveau capable de parler, le brun était déjà aux côtés de son ancien coéquipier.
- Hey ! Aho-mine, co-comment tu sais ça ?!
- Yo, Testu, comment ça va ?
Le manque de réponse sonna comme une claque de solitude pour le jeune qui se tut finalement, se contentant de rejoindre le petit groupe. Au même instant, Murasakibara et Himuro arrivèrent.
Alors que Taiga s'apprêtait à tendre son gobelet à son petit ami, le géant de Yosen le devança.
-Kurochin, tu veux un milk-shake à la vanille ?
- Avec plaisir, Murasakibara-kun.
- Tu peux me dire merci, parce que Minechin, il voulait que prendre de l'alcool, mais moi je lui ai dit « Tu sais bien que Kurochin il adore les milk-shake du maji burger. ».
- Ta gueule ! Grogna l'adolescent déguisé en pirate.
- Tu veux un morceau de gâteau, avec ça ? J'ai prit cinq parfums : Chocolat, fraise, vanille, café et rhubarbe !
- Non merci. Par contre, toi, tu es déguisé en... carambar ?
- T'as vu ça ? C'est trop classe, tu ne trouves pas ?
- Pour toi, sûrement, se moqua doucement Kagami. Et toi Tatsuya tu es déguisé en quoi au juste ?
En effet, le jeune homme était tout simplement vêtu d'un jean taille basse et d'une chemise colorée.
- Ça ne se voit pas ?
- Pas vraiment, non...
- En adolescent.
- C'est pas un déguisement, ça !
Après quelques bavardages futiles, principalement autour du basket, Aomine saisit son amie d'enfance par le bras, essayant de l'éloigner de ce pauvre Tetsu qu'elle étranglait presque tant elle était collée à lui.
- Bon, c'est pas tout, mais on a d'autres personnes à aller saluer.
- Nooooon ! Je veux rester avec Kuroko-kuuuun !
- Pas question viens par là, espèce de chieuse...
- Mais, Dai-chan ! Dai-chan !
Maintenant que l'obstacle numéro un - Momoi - était hors service, Kagami devait faire face à sa propre équipe, ces petits vicieux, qui les entouraient, déjà presque tous ivres morts alors que la soirée ne faisait que commencer.
La coach déguisée en diablesse ( ce qui, il fallait bien aller, lui allait à merveille ) n'avançait déjà plus sur ses deux jambes, soutenue par le capitaine tout aussi éméché qui était vêtu d'un costume à queue de pie comme les hommes de bonne famille, et d'Izuki, cosplayé en son animé préféré. Kogenai et Mitobe, habillés comme des samurai, se roulaient presque par terre. Furihata, à cause d'un pari un peu stupide, était venu seulement avec un caleçon en forme de pêche ( 1 ).
Seul Kiyoshi, par on ne savait quel miracle, tenait encore la route. Il était dressé droit comme un I, à regarder le petit groupe avec le grand sourire qui le caractérisait tant et qui semblait faire de lui un père de famille - ou un gardien de garderie - exemplaire.
- Déguisé en chien. Étrangement, ça lui va plutôt bien...
- Effectivement, ça doit être son côté fidèle et protecteur...
Le grand, le vertueux Akashi leur avait enfin fait l'honneur de se montrer devant eux !
Il était bien le dernier à venir vers son ancien camarade, déguisé en capitaine de bord, ce qui allait à merveille avec sa personnalité.
- Tetsuya. Je te souhaite un bon anniversaire.
- Merci, Akashi-kun.
- La fête est à son goût, au moins ?
- Bien sur, merci beaucoup.
Kuroko n'était pas sans savoir que c'était le jeune homme qui avait loué le gymnase, et il lui en était très reconnaissant .Tout comme il savait que c'était Kise et Momoi qui avaient décorés cette fastidieuse salle dans le thème du basket. Même après avoir perdu, Akashi était et resterait toujours celui qui lui avait enseigné son style de basket.
- Dans ce cas...
Kuroko n'eut même pas le temps d'être interloqué que son ancien capitaine frappait dans ses mains, attirant l'attention de toute la salle.
- ... C'est le moment d'ouvrir les cadeaux !
Kuroko se serait presque senti mal à l'aise.
Tout ce monde qui le regardait, en attente, c'était assez intimidant. Lui qui était un garçon discret, lui qui n'était qu'une ombre, lui qui n'avait pas l'habitude d'être ainsi mit en avant, c'était presque trop pour lui, toute cette attention tournée uniquement vers sa personne.
- Ouvres mon cadeau d'abord, Kurokocchi !
Le jeune homme n'avait pas vraiment le choix, il ne pouvait tout de même pas refuser le paquet que celui qu'il avait toujours considéré comme son rival lui tendait, excité comme une puce.
Mais il n'aurait jamais pensé ouvrir un cadeau aussi sérieux venant de lui.
- Des cosmétiques et du parfum...Merci, Kise-kun.
Bien sur, en tant que mannequin, Kise devait apporter beaucoup d'importance à l'apparence...
Ensuite, vint le tour de Momoi, qui le serrait tellement fort dans ses bras qu'il avait du mal à ouvrir le paquet... qui se révéla être un chibi de lui-même et d'elle entrain de s'embrasser.
- Trop chou, tu ne trouves pas ? C'est mon nouveau passe-temps, j'en ai plein d'autre à la maison !
Personne n'osa dire que c'était effrayant d'imaginer la chambre de la jeune femme emplie de poupées à l'effigie du jeune adolescent, même pas Kagami, qui, pourtant, était loin d'être ravi.
- Momoi-san a du se donner du mal...
- Bien sur bien sur ! Alors pour me récompenser, tu pourrais faire comme ton chibi !
- Ça, jamais de la vie ! Cinglèrent en cœur le tigre et la panthère, l'un pour protéger son amie d'enfance, et l'autre par pure jalousie.
Le regard du lycéen fut attiré par un paquet immense, qui devait bien faire deux fois son volume.
- C'est de la part de l'équipe, on s'est dit que ça te conviendrait mieux qu'un tas de petits cadeaux éparpillés. Lui expliqua Kiyoshi, un peu embarrassé d'être le seul encore capable de parler convenablement.
Le jeune homme ouvrit le paquet, et à l'intérieur se trouvait un autre paquet identique. Il refit de même et tomba sur un autre paquet cadeau plus petit... et ainsi de suite. Après une quinzaine de fois où il dut réinitialiser son geste, maudissant Izuki et ses blagues de mauvais goût qui était très probablement l'instigateur de cette plaisanterie ( puisque celui-ci se marrait comme une baleine ), il se retrouva avec un tout petit cadeau, très fin.
- Invitation pour deux personnes à participer au prochain tournoi de basket... en Amérique. Vous êtes des fous. Je ne mérite pas tant.
- Mais ça te fait plaisir, regardes le grand sourire que tu fais. Et en plus, tu ne seras pas seul, puisque tu es libre de choisir qui va t'accompagner.
En effet, le jeune homme ne parvenait pas à contenir son expression ravie, incapable de rester de marbre devant une telle offrande.
- Merci infiniment, et puis, j'ai déjà une petite idée de qui va m'accompagner...
Tout le monde aurait pu deviner qu'il parlait de Kagami, surtout que celui-ci était devenu aussi rouge qu'une tomate. C'était bien étrange, comme réaction...
- Kurochin, tu peux ouvrir mon cadeau, je m'ennuie...
A force de rester statique trop longtemps, le géant de Yosen commençait à s'endormir, il valait mieux accéder à sa requête.
- Un paquet de bonbons...
- Pas n'importe quels bonbons, c'est une série limitée super rare ! S'illumina Murasakibara.
A côté du paquet se trouvait un petit billet, et l'ombre devina qu'il venait d'Himuro.
- Comme je ne connais pas trop tes goûts, j'ai préféré jouer la carte de la sûreté... Expliqua l'américain.
- Je comprend. Merci, Murasakibara-kun, Himuro-kun.
- Ne te sens pas obligé d'ouvrir le mien, nanodayo. Intervint le shooter prodige.
- En langage tsundere, ça veut dire exactement le contraire. Se moqua Takao, faisant rire l'assemblée, sauf le principal concerné, évidemment.
- Alors voyons, des baskets, j'imagine que ça vient de Takao-kun et... un livre... ?
- C'est ton porte-bonheur du jour, nanodayo.
Kuroko s'estima alors heureux que son porte bonheur du jour n'ait pas été une mini-jupe, du plus, c'était un livre sur le basket qui semblait très intéressant.
- Merci beaucoup pour ces cadeaux, ils vont m'être utiles.
- Pas la peine de me remercier, nanodayo. Fit Midorima en remontant ses lunettes, alors qu'en réalité, ça lui faisait très plaisir que son cadeau plaise autant.
Akashi lui tendit en mains propre un bon cadeau dans une boutique de sport de grande marque, tenant à offrir son propre paquet d'égale à égale.
- Il n'en fallait pas tant, Akashi-kun.
- Considères ceci comme un gage de reconnaissance de ma part, Tetsuya.
Aomine, qui, jusque là, avait insisté pour ne pas qu'on ouvre son cadeau, lui tendit de lui-même, un large sourire carnassier étirant ses lèvres, si bien que même Kuroko leva un sourcil. Il se demandait bien ce que son ancienne lumière avait bien pu inventer.
En ouvrant la petite boite, le jeune homme devint rouge, rouge, rouge, et une expression de colère se peint sur son visage alors que son ami riait à gorge déployée, plié en deux devant cette expression inoubliable.
- AOMINE-KUN !
L'as de touhou manqua de peu un objet que son ancien camarade lui lança, toujours mort de rire.
Malgré une grande insistance de la foule, Kuroko ne voulut jamais dire ce qui se trouvait dans le paquet.
Kagami, lui, hésitait à reprendre son cadeau, qu'il trouvait tellement minable comparé à ceux des autres ( un voyage en Amérique, quoi ! ). Alors qu'il avait eu l'impression d'être d'une générosité extrême, il se sentait très égoïste à présent, et lorsque son camarade ouvrit le petit paquet, il se cacha les yeux de honte.
Une simple petite feuille, sur laquelle il y avait écrit :
« Moi ( mais si tu préfères, je te paie un maji burger ) »
Kuroko s'illumina.
- C'est gentil, Kagami-kun, mais je préfères la première solution.
Le roux se sentit partir, les choses sérieuses allaient commencer bientôt...
Chapitre 9
Taille du Texte: (+) : (-)
La soirée était déjà bien avancée, et rares étaient les personnes qui tenaient encore la route. En fait - à part Akashi et Midorima, bien trop fiers pour s'afficher publiquement, Teppei, qui, malgré les apparences, avait beaucoup bu, mais son cœur de fer devait probablement lui sauver la mise, Kagami, qui avait freiné la consommation d'alcool dès le départ, et Kuroko, qui n'avait fait que boire des milk-shake à la vanille de toute la soirée - tous étaient plus ou moins éméchés.
Kise et Aomine, titubants, se faisaient des un contre un tandis que Momoi profitait du relâchement dans la surveillance de son ami d'enfance pour coller à nouveau Kuroko. Takao se moquait de son Shin-chan adoré. Les équipes de basket vivaient se lançaient des défis idiots, et Himuro essayait à tout prix de refréner Murasakibara, qui s'était jeté dans une mer de sucreries.
Kuroko ne s'était que rarement autant amusé. Il était entouré de ses amis et camarades, ils buvaient, riaient, s'amusaient. C'était agréable de se sentir ainsi entouré de toutes ces personnes qui ne voulaient que son bien, qu'ils soient amis ou rivaux. Même si l'ivresse générale commençait petit à petit à lui monter à la tête, même si il se sentait perdre pied de la réalité, même si l'agitation dans la salle commençait à devenir lourde, il se souviendrait toujours de cet agréable moment.
Si bien qu'il ne sentait pas la menace planer sur sa tête...
- Je crois que c'est le moment.
- T'es sur qu'il ne se doute de rien ?
- Il est trop détendu pour ça !
- Alors on le fait ?
- Qu'est-ce que serait un anniversaire sans un petit bizutage ?
Le jeune homme n'était pas suffisamment sur ses gardes pour comprendre que les regards que lui lançaient la plupart des invités n'annonçaient rien de bon, ni que, progressivement, la salle se resserrait sur lui. Et au moment où il se rendit compte qu'il était cerné de toutes part par des lycéens machiavéliques, il était déjà trop tard. Même Kagami-kun ne pouvait rien faire contre une telle foule.
Alors, résigné, Kuroko se laissa transporter par cette bande d'adolescents ivre, alors que le roux, lui, résistait de toutes ses forces. Finalement, ça ne changea rien, car ils se retrouvèrent tout de même enfermés tous les deux dans une des pièces du gymnase, celle où tous les cadeaux avaient été déposés un peu plus tôt.
Kagami déglutit, tous les deux enfermés dans les vestiaires, seuls, et ce pour une durée in-délimitée, ça ne pouvait que mal se finir pour ses fesses.
- Laisses-tomber, Kagami-kun, ils ne nous laisseront pas sortir avant au minimum une heure.
- Et c'est tout ce que ça t'inspire ?
- Une fois, on a enfermé Kise et Aomine toute une journée, et je ne te parle pas de Midorma. Estimes-toi heureux que le gymnase ne soit loué que pour quelques heures.
L'américain soupira, résigné, ces japonais avaient vraiment un drôle d'humour.
D'accord... Alors résumons un peu la situation : Je me retrouve enfermé avec Kuroko, mon diablotin de petit copain, pendant je ne sais combien de temps, et ce juste après lui avoir offert un cadeau où il est écrit explicitement que je lui offre ma virginité. Je dois rire ou pleurer ?
- C'est pas possible, ça...Pourquoi ils m'ont embarqué dans ton histoire, cette bande de bouffons !
- Je te signale que c'est toi qui as insisté pour me défendre, Kagami-kun.
Le rouquin gonfla les joues.
- Mais moi j'ai cru qu'ils voulaient te déshabiller et te prendre en photo ou un truc dans le genre...
- Les américains ont vraiment de drôles de coutumes.
- Tu peux parler, toi !
Pour calmer son stress apparent, le jeune homme promena son regard dans la salle, plus spacieuse qu'il ne l'aurait cru. Les vestiaires possédaient même des douches, et les bancs, confortables étaient rembourés. La mairie devait avoir de l'argent en trop au moment où le gymnase a été aménagé.
Le tigre de Seirin posa ses yeux sur la pile de cadeaux que son ombre avait reçue, un tas d'offrandes plus ou moins extravagantes qui lui avaient toutes fait plaisir quoi qu'on en dise, car ce n'était pas vraiment ce qu'il y avait à l'intérieur du paquet, mais vraiment le geste en lui-même qui comptait pour Kuroko.
- Alors, finalement, c'était quoi le cadeau d'Aho-mine qui t'a tant fait enrager ?
Le lycéen prit une légère tinte rosée à l'évocation du « cadeau », et hésita à l'avouer à son partenaire.
- ... Des préservatifs et du lubrifiant...
Kagami ne perdit pas de temps pour devenir tout rouge. Il avait déjà comprit que le jeune homme était au courant pour leur relation, cependant, il ne le pensait pas aussi culotté.
- Quand est-ce que tu lui as dit ?
- Je n'ai pas eu besoin de lui dire, Aomine-kun a longtemps été mon meilleur ami, il a deviné bien avant qu notre relation ne se concrétise.
Kagami se sentait terriblement bête d'être passé à côté de ça, alors que même cet imbécile avait comprit depuis bien longtemps. Il se sentait tellement coupable de ne pas s'en être rendu compte plus tôt
- Je suis désolé Kuroko, tellement désolé. Je t'ai fait souffrir tout ce temps, à ignorer tes sentiments...
Ce dernier s'assit sur ses genoux, enfouissant sa tête dans les pectoraux de son copain. Kagami l'aurait presque entendu ronronner de plaisir.
- Ce n'est pas grave. C'était un mal nécessaire.
Ils restèrent ainsi quelques minutes, simplement heureux de savourer ce moment de tendresse ensemble. Kuroko était le plus heureux des hommes. Il y avait quelques semaines à peine, il n'aurait jamais pensé pouvoir vivre ça. Son amour était réciproque et il avait retrouvé ses anciens camarades tels qu'ils étaient auparavant. Et tout ça grâce à ce rouquin un peu grossier et gauche sur les bords, qui avait su conquérir son cœur et vaincre la génération des miracles. En moins d'un an, tous ses problèmes s'étaient volatilisés grâce au jeune homme.
Alors, il ressentit le besoin de lui faire part de tout ça, le besoin de le remercier pour la place important qu'il prenait dans sa vie, le comblant jour après jour.
Sérieux, il planta ses saphirs glacés dans les rubis volcaniques de son amant.
- Merci, Kagami-kun. Merci pour tout. Merci pour cette fête, merci de vivre à mes côtés, merci d'être là pour moi. Sans toi, je ne sais pas ce que je ferais.
Le lycéen esquissa un sourire attendri, un peu gêné.
- C'est moi qui devrais te remercier. Tu m'as été d'un tel soutien et... Si tu n'avais pas été là, je n'aurais jamais accompli mon objectif, aujourd'hui.
N'en pouvant plus, Tetsuya l'embrassa chaleureusement. Le roux se laissa simplement faire, plongeant ses mains dans les cheveux de son petit ami. Pour des hommes, ils étaient étrangement tactiles. Kagami adorait sentir le corps de son ombre contre son torse, tout comme il lui était impossible d'imaginer une seule journée sans que leurs lèvres se joignent. Ces courts échanges étaient un met délicieux qu'il adorait tout particulièrement.
Mettant un terme à leur baiser, Kuroko leva un peu plus la tête et embrassa son oreille avant de murmurer :
- J'ai envie de le faire, Kagami-kun.
L'américain se crispa dans les bras de son partenaire. Kuroko ressentit cette réaction comme un choc électrique, et s'éloigna de son ami comme si il s'était prit une charge de dix mille volts.
- Tu n'es pas vraiment prêt, n'est-ce pas ?
L'adolescent n'osa pas répliquer, se contentant de baisser la tête.
Jamais il ne pourrait être réellement prêt, vraiment accepter de donner ce qui faisait de lui un homme, pas même à Kuroko.
- Pourtant, tu m'as donné ce cadeau, et moi j'ai pensé que tu en avais envie comme moi... Mais si tu ne t'en sens pas capable, je ne vais pas te forcer. Je ne suis pas ce genre de personne, Kagami-kun. Alors pourquoi te précipiter ? Qu'est-ce que tu as voulu prouver en faisant ça ?
- Je voulais te faire plaisir...
Kuroko resta ahuri devant cette réponse inattendue.
- Pardon ?!
- JE VOULAIS TE FAIRE PLAISIR, ABRUTI ! On est le jour de ton anniversaire, alors je me suis dis que je pouvais bien faire ce cadeau à mon petit ami. Après tout, c'est normal, dans un couple, non ? Et puis, comme c'est tout le temps toi qui prend l'initiative, c'est bien normal que ce soit toi qui face ça entre nous deux... Alors rien que pour ce soir, je me suis dis que je pouvais bien faire cet effort pour toi...
Le jeune homme prit cette réponse comme une gifle en pleine figure, tellement dévastatrice qu'elle lui en coupa le souffle. Ce n'était pas possible. Tout ça, c'était pour lui...
- Tu...
- Je t'aime, Kuroko. Oui, je t'aime comme un dingue, et c'est pour ça que j'ai voulu essayer de faire cet effort pour toi.
Kuroko se sentit tellement, tellement immonde qu'il partit en avant, prenant son amoureux dans les bras, le serrant si fort qu'il aurait pu l'étouffer.
- Bakagami, tu n'as pas besoin de te forcer pour moi.
Kagami sourit tendrement
- Au lieu de m'insulter, tu pourrais me dire que tu m'aimes.
- Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime tellement. Kagami-kun, tu ne peux pas savoir à quel point je t'aime.
L'adolescent était vaincu, brisé. Il avait fait du mal à l'homme qu'il aimait. Il se sentait tellement responsable. Les larmes dévalèrent d'elles-mêmes de ses joues, allant mouiller le déguisement de roi. Quel roi minable il faisait !
Le roux le serra contre son torse chaud et rassurant. Ce n'était pas le première fois qu'il le voyait pleurer, mais ces larmes étaient bien plus tranchantes que toute arme sur la planète.
- Ne pleures pas, Kuroko. Surtout ne pleures pas sinon moi aussi je vais me mettre à pleurer, et on aura l'air bien con, là tous les deux, à chialer comme des gamins, si quelqu'un ouvre la porte.
Kuroko acquiesça doucement à ses mots, se laissant bercer par ses bras forts et protecteurs qui l'entouraient, faisant bien attention à ne pas le briser.
Et là, dans les bras de celui qu'il aimait plus que tout, l'ombre se rendit compte qu'il avait faux depuis le début.
Il voulait prendre Kagami, certes, mais il voulait avant tout son coeur.
Et ça, il lui avait déjà donné depuis longtemps.
Aomine se laissa choir dans son lit. Ça y était, il en avait enfin fini avec toute cette histoire. La Winter Cup et l'anniversaire étaient passés, plus personne ne viendrait l'ennuyer avant un bon moment. Il pouvait enfin reprendre son mode de vie habituel : jouer au basket, manger, et dormir.
Du moins, c'est ce qu'il pensait...
... Jusqu'à-ce que la sonnerie de son téléphone retentisse
Soupirant, il chercha l'appareil dans la poche d'un de ses nombreux pantalons empilés sur la chaise de son bureau.
Il avait plusieurs messages de son amie au cheveux roses, qu'il ne prit même pas la peine de consulter, quelques uns de Kise qu'il parcourut à grande vitesse sans pour autant y répondre, un message de remerciement de la part de son ancienne ombre, à laquelle il envoya une réponse furtive ; et, enfin, le message qu'il venait de recevoir, venant d'un numéro qu'il ne connaissait pas.
~ ? ~
Merci pour ton aide. J'ai une dette envers toi, baka.
Aomine envoya un rapide « T'es qui ? » , bien qu'il se doutait déjà de la réponse.
~ ? ~
Kagami Taiga, évidemment !
Même par ondes, le jeune homme lui transmettait son tempérament volcanique. Il n'était vraiment pas banal. Avec un large sourire carnassier, l'as de Touhou ajouta son rival à ses contacts avant de lui répondre un détendu « Et ? Qu'est-ce que tu me veux ? »
~ Kagami Taiga ~
Te remercier...
Ces trois petits points ne lui disaient rien qui vaille. Le lycéen soupira, bien conscient qu'il creusait sa propre tombe en lui envoyant « Quoi d'autre ? Je n'ai pas que ça à faire ! »
Plusieurs minutes s'écoulèrent avant que son portable ne sonne à nouveau.
~ Kagami Taiga ~
C'est à propos de Kuroko...
Sauves-toi, mon vieux ! Lui cria sa conscience
Aomine sentit les ennuis lui arriver en pleine face, comme une bombe qui l'aurait prit pour cible, et il sut dès à présent qu'il était impossible pour lui de faire marche arrière, il était dores et déjà piégé, prit au piège.
Pianotant sur son appareil, il forma une rapide réponse, tout en sachant parfaitement que son rival ne s'en contenterait pas. « Ah non ! N'essaies pas de me mêler de vos affaires de couples ! »
Et il ferma son portable, bien décidé à ignorer tous les messages que le Tigre de Seirin pourrait lui envoyer.
Il n'était pas suicidaire, non plus.
Au bout de deux bonnes heures, l'américain abandonna enfin, refermant son appareil dans sa paume, ses deux grands yeux rouges rubis fixant le soleil avec une lueur de mélancolie.
Aomine ne voulait pas l'aider, n'avait même pas daigné écouter son problème alors qu'il était de taille, et surtout, toujours d'actualité.
Son petit ami n'accepterait jamais d'être en-dessous, ça, il l'avait bien comprit, mais étais-ce une raison pour se laisser faire, étais-ce vraiment la solution, de devenir passif ?
Kagami avait bien réfléchi, et il avait au moins compris une chose : il aimait Kuroko, vraiment. Et le sexe ne serait pas vraiment un problème dans leur couple, après tout, ils avaient une multitudes d'autres moyens pour éprouver du plaisir. Cependant, si tous deux rechignaient seulement à prendre la place du dominé avec autant d'ardeur, alors qu'en serait-il de leur vie future ? Comment leur couple pourrait-il survivre à toutes les épreuves de la vie avec deux personnes aussi obstinées qu'eux ?
Kagami avait longtemps réfléchi, et il n'avait trouvé qu'une réponse convenable.
- Je crois qu'il ne reste qu'une solution...
Pour une fois, c'était à lui de faire le premier pas.
Chapitre 10
- C'était vraiment épique ! S'exclama l'as de Seirin, un sourire immense étiré jusqu'aux oreilles.
Kuroko acquiesça, également enthousiaste, mais moins que son ami, cependant.
Ils étaient arrivés la veille pour assister au tourner de basket que l'équipe au complète avait offert à l'adolescent aux cheveux bleus, qui n'arrivait d'ailleurs toujours pas à croire qu'ils étaient vraiment en Amérique.
Pourtant c'était bien vrai, ils avaient pu voir Alexandra et étaient passés rendre une petite visite à Teppei, hospitalisé sur le continent. Ensuite, ils avaient pu admirer de leurs propres yeux les meilleurs joueurs de basket du monde s'affronter dans un match merveilleux sans aucun doute le meilleur qui leur ait été donné de voir.
Cette journée était l'une des meilleurs de la vie de Kuroko, qui n'en revenait pas de se dire qu'ils avait pu voir plusieurs de ses idoles en chair et en os !
Et même si, à présent, la journée était terminée, même si ils devaient rentrer à l'hôtel et repartir le lendemain, le souvenir de ce jour resterait à jamais gravée dans leur mémoire.
Assez euphoriques, les deux camarades pénétrèrent dans la petite chambre d'hôtel. Il était déjà tard et la fatigue aurait du se faire ressentir, et pourtant, les deux se sentaient parfaitement en forme, incapables d'aller se coucher après l'expérience unique qu'ils venaient de vivre.
Ils auraient bien aimé se faire un un contre un, mais il était vraiment trop tard pour aller perturber l'ordre public à l'extérieur, surtout en cette période encore froide où il n'y avait pas un chat dans les rues et où tout le monde se couchait tôt. Ils ne pouvaient tout de même pas débarquer et réveiller tout le quartier juste par envie, mais si ils devaient avouer que c'était tout de même assez tentant...
D'un commun accord, ils décidèrent d'allumer la télévision, seulement, la plupart des chaînes proposaient une rediffusion du match auquel ils avaient assistés quelques heures plus tôt, et, bien que de le voir en vrai avait été fascinant, ils savaient que c'était une mauvaise idée de le revisionner une nouvelle fois. Ainsi, ils allaient se lasser de ce qui avait été pour eux une journée extraordinaire.
Assez contraints, ils téléphonèrent donc à leur proche avant de se mettre au lit, discutant encore et encore de tout ce qu'ils avaient pu voir durant le match, de la vision de ces véritables prodiges du ballon orange, des professionnels auxquels la génération des miracles n'arrivait pas à la cheville. Quand il les voyait jouer comme il avait eu la chance de les voir, Kagami se disait qu'être le numéro un du Japon ne signifiait pas grand-chose face à eux, qui étaient, en comparaison, de véritables monstres.
Vers deux heures du matin, le plus raisonnable des deux dut malheureusement mettre fin à leur passionnante discussion.
- Je te rappelle que notre avion est à sept heures demain matin, alors si tu ne veux pas être crevé, il va falloir se coucher, Kagami-kun.
L'adolescent afficha une expression clairement déçue, presque boudeuse, mais malgré le fait que celle-ci était en tout point irrésistible, Kuroko ne craqua pas. Il fallait vraiment qu'ils se reposent. Déjà, la veuille, ils étaient arrivés très tard, si bien qu'en arrivant, ils s'étaient directement étalés dans les draps sans prendre la peine de se déshabiller. Il leur manquait clairement du sommeil.
Alors, la lumière et son ombre se couchèrent, leurs pensées encore emplies des images du match. Le jeune homme aux cheveux bleus ne put s'empêcher de se dire que c'était la première fois qu'ils dormaient vraiment ensemble, tous les deux. Hormis la veuille où ils n'avaient fait que partager un matelas commun, c'était bien la première fois qu'ils passaient la nuit ensemble. Il fallait dire que leur mise en couple ne datait pas vraiment. Néanmoins, Kuroko sentait encore comme une barrière entre eux, une distance frustrante qui refusait de se briser. Peut-être que si ils avaient été jusqu'au bout, la nuit de son anniversaire, ça en aurait été autrement, mais le lycéen refusait de brusquer son partenaire. Il voulait que leur véritable première fois se fasse dans la douceur et l'amour, et non pas dans l'angoisse et la peur.
Le passeur sentit les bras puissant de son petit ami entourer sa taille sous le drap, ainsi que son corps se coller au sien, des baisers papillons se propageant dans son cou. L'étreinte était certes maladroite, mais le tigre de Seirin l'embrassait avec passion et émotion. Dire qu'il était surpris aurait été un euphémisme. Kuroko pouvait compter sur les doigts d'une main les rares fois où Taiga avait prit l'initiative. Et là, seuls dans cet hôtel, dans cette chambre de couple, dans ce lit double, le contexte était trop intime. Beaucoup trop.
- Kagami-kun...
- Taiga.
- Pardon ?
- Quand nous sommes tous les deux, appelles-moi Taiga.
Des rougeurs apparurent sur les joues du joueur fantôme, qui, de sa grande politesse, n'avait jamais appelé qui que se soit - en dehors de sa famille - par son prénom. C'était une grande première pour lui et il devait avouer que ça le mettait mal à l'aise.
De plus, Kagami devenait de plus en plus entreprenant et avait glissé les mains sous son T-shirt, caressant ses abdominaux qu'il avait forgé à force d'un entraînement acharné.
- Dans ce cas, tu peux m'appeler Tetsuya, Taiga.
La tête de son ombre à cet instant fut tellement craquante que le roux aurait aimé la capturer à jamais et la garder uniquement pour lui. Au lieu de ça, il se mit à califourchon sur lui, admirant de son regard fauves les pommettes rosies de son amoureux. S'il l'avait pu, il l'aurait mangé tout cru.
Il se pencha pour l'embrasser, et Kuroko crut être dévoré. Le baiser était d'une intensité telle qu'il en oublia de respirer, devant se concentrer uniquement sur leur échange pour ne pas sombrer. Le jeune homme faisait enfin face au Kagami qu'il attendait depuis le début de leur relation, celui qui agissait par instinct avec une bestialité qui lui était propre. L'homme dont il était tombé amoureux.
Lorsque Kagami mit fin au baiser, son petit ami le sera fort dans ses bras, craignant que la chaleur de ce moment ne s'estompe s'il s'éloignait trop loin.
- Je t'aime, Taiga. Je t'aime tellement, tellement, tellement, tellement...
Le rouquin mordilla amoureusement son oreille.
- Moi aussi. De tout mon cœur, Tetsuya.
Ils restèrent un moment comme ça, dans cette étreinte douce et chaleureuse qui symbolisait tant pour eux. Le tic tac de l'horloge n'était plus rien à leurs yeux. Ils pouvaient bien rester toute la nuit comme ça, s'ils le désiraient.
Mais Kagami en décida autrement. Se relevant sur ses coudes, il fixa son camarade avec un air sérieux, les sourcils froncés, n'arrivant cependant pas à dissimuler le désir qui voilait son regard rouge rubis.
- Je veux le faire ce soir, Tetsuya.
Kuroko fut tellement abasourdi qu'il mit un moment à comprendre les propos de sa lumière.
- Tu... Tu en as vraiment envie ?
Le rouquin embrassa tendrement son petit ami, mais Kuroko put sentir comme une hésitation dans ses gestes.
- Je... Peut-être que... Enfin, je ne suis pas tout à fait certain d'être vraiment prêt à le faire jusqu'au bout, mais... Je sais que je veux former un couple avec toi... de manière vraiment intime. Et... si je on doit passer par là... alors autant le faire maintenant.
Kuroko acquiesça doucement à ses mots, ressentant d'un coup une énorme pression. Et s'il lui faisait mal ? Et si l'expérience ne s'avérerait pas aussi plaisante qu'il se l'était imaginé ? Rien ne pouvait jamais être parfait du premier coup, le jeune homme ne le savait que trop bien. Mais il ne voulait surtout pas lui faire du mal, il voulait que son partenaire se souvienne de ce moment comme d'un agréable moment de partage qu'ils avaient eu ensemble, et non pas comme quelque chose de douloureux. Il avait parfaitement conscience que Kagami lui offrait quelque chose de précieux, en plus d'être sa première fois, et il ne voulait pas qu'il en ait un mauvais souvenir. Avoir une personne aussi têtue offerte, entièrement à lui, était déjà un miracle inimaginable.
- Sache qu'il ne sera jamais trop tard pour arrêter, Taiga. Si tu as trop mal ou si tu n'en as pas envie...
Une main chaleureuse se posa sur sa joue, caressant la peau blanche avec une infinie tendresse.
- Je sais qu'avec toi, ça ne pourra qu'être merveilleux, Tetsuya.
Le jeune homme se sentit pousser des ailes à ce compliment. Et il se rendit compte que ses doutes étaient ridicules, que ce n'était surtout pas le moment de se pourrir l'esprit avec ces pensées néfastes. Si Kagami lui faisait suffisamment confiance pour lui offrir son corps, s'il était assez amoureux pour lui octroyer ce magnifique cadeau, alors il n'avait aucune raison de se faire du soucis. Là, c'était le moment de faire du bien à son amoureux. De lui faire l'amour tendrement et lentement. Tout se ferait dans la douceur. Et si jamais il stoppait tout, alors ils réessaieraient le lendemain, ou la semaine prochaine, ou le mois prochain, ou dans un an, s'il le fallait. Ils s'aimaient suffisamment pour patienter. Ils avaient toute leur vie pour s'aimer de cette manière.
Alors il échangea leurs positions. Tendrement, il s'installa audessus du corps légèrement tremblant et embrassa le jeune homme dans toute la douceur qui lui
était conféré. Il glissa sa langue sur les lèvres offertes et se concentra uniquement sur sa bouche, laissant ses mains dériver à leur guise sur le corps de son amant. Il
sentit les bras de Kagami s'enrouler autour de sa nuque dans une maladresse qui lui était propre. Malgré sa carrure imposante, l'adolescent ne connaissait encore rien de l'amour et ne demandait qu'à ce que son petit ami lui apprenne. Il avait toujours été maladroit avec les sentiments, que ce soient les siens ou ceux des autres, d'ailleurs.
Alors Kuroko guida les grandes mains de son as préféré sur son corps, le laissant visiter chaque parcelle de peau qu'il pouvait caresser, ne le la lâchant pas des yeux avec ses deux perles rouges où semblait brûler un feu de joie. C'était si bon de se sentir aimé de cette manière, un doux privilège dont le jeune homme profita un maximum. Il ne pouvait pas rêver mieux.
Dans un mouvement, Kuroko sentit sur sa cuisse que son camarade était déjà en érection. Lui aussi commençait à la sentir venir, et, d'une certaine manière, ça le rassura de ne pas être le seul à ressentir du désir.
- Taiga est un pervers. Fit-il en caressant l'objet de ses désirs à travers le boxer qui lui servait de pyjama.
Kagami ne put s'empêcher de rougir face à cet affront, son petit ami était vraiment un être diabolique, il pouvait presque voir les cornes sur sa tête.
- Testuya... petit démon...
Déjà, il avait du mal à parler. La main qui s'actionnait sur son sexe faisait devenir son souffle de plus en plus saccadé, et l'adolescent trouva injuste qu'il soit presque nu, offert à son camarade, alors que celui-ci portait encore un vieux T-shirt délavé et un short lui arrivant à mi-cuisse.
Dans une série de gestes maladroits, il retira le haut du jeune homme, qui comprit le message.
- Monsieur veut rester équitable, n'est-ce pas ?
Entre deux rougissements, Kagami se laissa embrasser.
- Tu es sûr que tu veux le faire ?
Le tigre grogna, lui faisant part de son agacement. Kuroko était beaucoup trop attentionné envers lui. Ils restaient des mecs, quoi ! Ça n'était pas normal de se faire couver comme ça par un autre homme !
Dans sa contrariété, le roux déplaça ses mais sous le short de son amant, caressant ainsi son membre fièrement érigé, cette partie de son anatomie qui le stressait autant qu'elle l'excitait. Il n'arrivait pas à se dire que, dans quelques instants, son ombre serait en lui, partageant ce moment unique, la perte de sa virginité, avec la personne dont il était amoureux.
- Je sais que tu as très envie de me la mettre, Tetsuya. Fit-il en englobant sa virilité, caressant son gland de ses doigts experts alors qu'il rougissait de ses propres paroles tant elles étaient crues.
- Ah... Taiga...
La température était de plus en plus insoutenable, tous deux savaient qu'ils n'allaient pas tarder à passer à l'étape supérieure. Kuroko fit glisser le boxer son son amoureux le long de ses jambes, dévoilant l'ampleur de son excitation.
Il avait tellement envie de le faire, tellement envie que ce corps lui appartienne entièrement, sans la moindre barrière entre eux. Il voulait fusionner avec lui, ne faire qu'un avec cet être qu'il aimait tant, qu'il avait aimé depuis le début.
Mais par dessus-tout, il voulait lui faire du bien
Alors, il se pencha encore plus bas, bien plus bas, au-dessous du lit, dans ses bagages, là où était finement empaqueté le cadeau de son ancienne lumière. Aomine Daiki. Il fallait qu'il pense à le remercier, un de ces quatre.
Du lubrifiant et des préservatifs, deux choses indispensables à leur confort et leur sécurité.
Lorsque Kagami le vit déposer le liquide froid sur ses doigts, il déglutit. Il n'était pas idiot au point de ne pas savoir ce que c'était, après tout, il s'était bien renseigné ces dernières semaines, et il avait parfaitement conscience que c'était pour son propre bien que son petit ami faisait ça, bien qu'il ne pouvait s'empêcher d'appréhender l'action.
- Détends-toi un peu, Taiga.
- O-Ok...
Et Kagami sentit deux doigts lubrifiés rentrer à l'intérieur de son intimité.
L'intrusion, bien que dérangeante, eut au moins le mérite de ne comporter aucune douleur. Le lubrifiant aidait beaucoup, il en était conscient, mais il savait également que l'infinie douceur avec laquelle son partenaire s'y prenait y était pour quelque chose. Kuroko prenait bien soin de le préparer comme il se le devait, exerçant des mouvements de ciseaux à l'intérieur de son corps, retirant ou ajoutant des doigts à sa guise. Ce n'était peut être pas agréable, mais au moins, il n'avait pas mal. Se rassura le roux en pensée, répétant cette phrase comme son sésame.
- Taiga, ça va, tu es prêt ?
L'américain se contenta de secouer la tête, se sentant un peu dans la brume, comme si on lui avait injecté une dose de kétamine. Mais il reprit rapidement ses esprits lorsque son amant se plaça devant lui, son membre érigé prêt à entrer en lui.
Son souffle se coupa lorsqu'il sentit son sexe entrer contre ses parois, à l'intérieur de lieu. Ça faisait mal, mais pas autant qu'il l'avait pensé. Il fallait dire que son amoureux avait été très attentionné à son égard, et qu'il l'était encore, d'ailleurs. Le souffle court, il entrait doucement en lui en faisant attention à chacune de ses expressions.
C'était pourtant si doux et chaud qu'il se sentait fondre sur place, lui qui n'avait pas l'habitude d'une telle chaleur.
- Taiga.
- Tetsuya.
Le tigre de Seirin prit la main de son ombre.
- Je t'aime.
- Je t'aime aussi.
Et il entra entièrement.
Tous deux eurent un long soupir, ne pouvant s'empêcher de sourire. Le plus dur était passé. Il pouvaient enfin profiter de ce moment, ensemble. Ce moment où ils n'étaient physiquement et moralement plus qu'une seule personne, un seul cœur battant à l'unisson.
- Je vais bouger.
- Vas-y...
Et doucement, précautionneusement, Kuroko commença leur ascension vers le paradis. Sa lumière eut un léger gémissement, si bien qu'il s'arrêta en cours de route, craintif.
- Ça va ?
- Oui, continues.
Ça allait même très bien. Kagami n'avait jamais éprouvé autant de plaisir. Il ne savait pas vraiment ce qui venait de se passer, mais c'était comme si un déclic s'était produit en lui. Le bien-être l'irradiait de toute part, créant en lui des volcans de volupté. Il voulait que Kuroko continue, que, surtout, il ne s'arrête pas. Pas comme ça. Pas maintenant.
Et le jeune homme réalisa son souhait. A chaque coup de rein, il lui semblait qu'il atteignait un peu plus l'extase. Il était là, dominant un homme qui faisait vingt kilos de plus que lui, et il lui semblait que rien d'autre n'était important. Que tout ce qu'ils avaient réalisés ensemble jusqu'à présent était bien futile comparé à ce moment miraculeux, cet instant où leurs corps étaient unis, où leur souffle n'était plus qu'un et où leur cœurs battaient à l'unisson.
Kagami n'avait pas mal, mieux, il se sentait bien, ils prenaient du plaisir ensemble.
Parce-qu'il était parvenu à partager ce moment avec la personne qu'il aimait, et que ça faisait de se jour le plus beau de sa vie.
Et au moment où la jouissance les emporta, Kuroko se dit, que, finalement, ces semaines de bataille acharnée avaient largement valus le coup.
FIN
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro