Kagami uke
1. Obsession naissante 2. Aide extérieure ? 3. Règler ses comptes, mais à quel prix ? 4. Ne jamais être trop sincère 5. Le conflit commence 6. Dominé, moi ? 7. Rejet mental 8. Happy birthday Kuroko ! 9. Enfermés ?! 10. Le premier pas ( Suiv ) >> Commenter ce chapitre Obsession naissante[1334 mots]Publié le: 2015-02-07
Mis à Jour: 2015-02-14 Taille du Texte: (+) : (-)Commentaire de l'auteurPar le biais de ce premier chapitre - qui fait plus office de prologue - je poste donc ma 100 eme histoire! Je suis très heureuse que ce soit sur ce manga si extraordinaire à mes yeux!
Tetsuya Kuroko s'écroula littéralement dans son lit, seul.
On pouvait même dire plus seul que jamais.
Voilà maintenant deux semaines que sa lumière était repartie en Amérique dans le but de s'entraîner, deux semaines qu'il suait à l’entraînement et pensait à lui chez lui, jusqu'à rêver de sa personne, autant dire que celui-ci lui manquait atrocement.
Quand il pensait qu'il lui restait encore deux semaines à tirer avant de le revoir, ça lui minait considérablement le moral.
Deux semaines, c'est extrêmement long, surtout dans son cas.
Surtout lorsqu'il crevait de le revoir.
C'était tout son être qui l'appelait, bien plus que n'importe quel aimant. Il voulait revoir son visage, ses doubles sourcils toujours plissés dans une expression immature, ses yeux rouge rubis l'hypnotisant, ses cheveux de feu qui l'attiraient irrémédiablement vers un profond gouffre volcanique. Il voulait revoir son corps, ses jambes toniques, ses bras musclés et ses abdominaux plus que suffisants, ce corps dénudé transpirant sous le soleil alors qu'il jouait au basket en sa compagnie. Il voulait le revoir lui, Kagami Taiga, la lumière dont il avait besoin pour briller.
-J'y crois pas...
En effet, il y avait de quoi ne pas y croire. Car le simple fait d'avoir imaginé Kagami avait éveillé sa virilité.
Kuroko soupira, résigné, et mit la main dans son pantalon tout en pensant à son camarade.
En premier lieu, il imagina Taiga nu, chaque parcelle de son corps découverte à son regard avide de chair. La transpiration due à l’entraînement intensif faisant briller son corps d’athlète. Doucement, une goûte de sueur prit vie sur son front, qui descendit lentement sur son visage, passant sur ses fines lèvres pécheresses qu'il rêvait de sceller aux siennes avant de venir sur son menton, duquel elle sauta pour arriver sur son torse. Là, elle emprunta un tout autre chemin, commençant à descendre alors qu'elle eut la chance de s'attarder sur l'un de ses tétons légèrement durci – ah ce qu'il serait merveilleux de le suçoter – continuant ensuite son parcours en redessinant ses abdominaux d'Appolon avant de venir mourir près de son intimité...
Kuroko commença de lents gestes langoureux sur son objet, l'image de ce corps plus que désirable s'imposant devant ses paupières fermées. C'était bon. Mais ça n'était pas assez .
Puis il les imagina tous les deux, esclaves du même appétit sexuel, se caressant mutuellement. Chaque fois qu'ils se touchaient, le contact semblait les brûler, volcanique, les caresses en demandaient plus, allant toujours plus loin dans la découverte charnelle, découvrant des endroits qu'il n'auraient jamais pu soupçonner, des points sensibles incontrôlable faisant gagner encore plus de degrés à leurs corps déjà bouillonnants.
Le bleuté passa doucement l'une de ses mains aux endroits où il imaginait son bakagami entrain de le toucher, son autre main toujours active sur son entrejambe dont le sang affluait toujours plus, augmentant considérablement sa grosseur. Sa peau était chaude, très chaude. C'était encore mieux que tout ce qu'il aurait pu imaginer.
Il imagina Kagami sur lui, lui dévorant voracement les lèvres alors qu'il le prenait sans vergogne. Il imagina ses propres larmes de douleur et de plaisir mêlés alors qu'il sentait la langue de sa lumière pénétrer sa cavité buccale et son membre endolori entrer dans son anus avec sauvagerie, une première pénétration qui s'annonçait laborieuse pour chacun d'entre eux.
Kuroko leva un sourcil en sentant son membre redescendre alors qu'il ne s'était toujours pas libéré, et il dut se rendre à l'évidence. Non, cette vision d'un lui soumis ne l'excitait pas du tout, mais avait plutôt le don de le refroidir.
Soit.
Il s'imagina alors en prédateur, dirigeant son ami qui quémandait toujours plus d'attention. Le sourire aux lèvres, ce qui était plus que rare dans son cas, il taquinait le roux avec toujours plus de sadisme, allant jusqu'à faire cesser les mouvements de pompage qu'il exerçait sur son intimité, le faisant grogner comme un gros chat auquel ont aurait prit sa pâtée. Obligé de le supplier pour qu'il continue sa douce torture, lui murmurant son nom dans des soupirs d'aise.
C'était mieux, tellement mieux. Toute l'excitation qu'il avait perdue était brusquement revenue, en ajoutant à sa portée, il continua donc sur ce chemin de luxure en pente rapide.
Il imagina son compagnon sous lui, soumis à sa propre envie. Une envie qui se répandait dans leur être tout entier, jusqu'à les consumer de désir. Les doigts qu'il lubrifiait dans le bouche de Taiga se mouvaient du façon sensuelle à sa langue taquine qui faisait parfaitement son travail – ou étais-ce l'inverse ? – dans un baiser ravageur avant qu'il ne dirige ces deux là vers l'intimité encore inviolée de sa lumière, le pénétrant d'abord d'un doigt qui lui arracha un gémissement. Sa préparation toujours plus torride continua dans des mouvements de ciseaux lorsqu'il put en ajouter un second, l'entendant quémander plus.
Ne tenant plus, Kuroko empoigna férocement sa virilité déjà sortie de son short de sport, exerçant a mouvements rapides des mouvements de cercle sur son gland avec ses doigts alors que sa main faisait des vas-et-viens envieux. Excellent.
Il s'imagina entrain de prendre son ami, de le voir haleter de plaisir alors qu'il le possédait sans vergogne. Son membre glissant à l'intérieur de son camarade des rendant tous les deux fous alors qu'il s'enfonçait jusqu'à la garde avec une lenteur calculée, ne voulant pas faire trop mal au roux qui semblait franchement en baver. Tetstuya ne s'arrêta néanmoins uniquement lorsque les poils de son pubis – étrangement bleus pales – frôlèrent la chaire musclée du postérieur du jeune homme qu'il était entrain de posséder.
Plus. Forcé de s'asseoir, il accéléra encore le rythme sur sa verge délicieusement tendue, c'était bien la première fois que se masturber lui faisait autant perdre la tête. Étais-ce à cause de Kagami ? Il y avait de grandes chances.
Il l'imagina totalement soumis à sa personne, incapable de se passer de ses coups de reins. Les vas-et-viens incessants à l'intérieur d'un homme beaucoup plus imposants que lui devinrent rapidement sa prière, le bruit des claquements que ses coups de butoirs provoquaient devinrent une litanie incessante qui le hanteraient probablement pendant des nuits et des nuits. C'était meilleur que tout de qu'il avait connu jusque là – le basket et les milkshakes à la vanille exceptés.
Se mettant ainsi à genoux, écartant ses jambes au maximum, Kuroko fut prit de violents soubresauts, c'était décidément trop bon. Encore un peu et son plaisir allait atteindre son paradoxe.
Il imagina son visage baigné de larmes tandis qu'il s'enfonçait en lui. Ses doigts recueillant les goûtes d'eaux salées des yeux de Taiga avant de venir les happer sensuellement sous le regard brumeux de son partenaire.
Le joueur fantôme sentit son membre pulser dangereusement alors qu'il accélérait le rythme. Il y était presque.
Et pour finir, il imagina le cri de jouissance de sa lumière alors qu'il se libérait sur son torse. Ce timbre habituellement si grave et fort hurlant son nom comme s'il s'agissait de la plus grande symphonie de tous les temps alors que lui-même prononçait son prénom d'une vaux rauque de plaisir tandis que du liquide blanc poisseux commençait à couler de leurs intimités.
Délicieux.
Kuroko éjacula dans sa main, exténué par le nouveau fantasme qui venait de germer en lui . Et tandis qu'il tendait le bras pour attraper un paquet de mouchoirs, il se rendit compte d'une nouvelle volonté.
Il voulait prendre Kagami-kun.
Le seul petit problème à son tout nouveau désir était l'obstination de ce dernier.
Commentaire de l'auteurÇa commence fort, j'avoue mais ce n'est pas si mauvais que ça, non ?
n va dire que c'était plus fort que moi. Je voulais écrire de ce couple, mais je voulais faire quelque chose d'original, comme il existe déjà beaucoup d'écrits sur ces deux là ( après tout c'est le couple le plus logique ) alors voilà où mon imagination m'a menée !
PS : Pour ma 100 eme histoire, j'aimerai avoir 100 fois plus d'avis que d'habitude.
PPS : Un chapitre sera posté toutes les deux semaines
Chapitre 2
arrive un jour - démoralisée.
Ils avaient gagné.
Kuroko n'arrivait toujours pas à y croire entièrement, mais c'était bien eux qui avaient remporté la victoire contre Too et sa panthère, ils étaient bel et bien les vainqueurs face à son ancienne lumière.
Alors que, lors du match, il avait été au bord du désespoir, alors qu'Aomine l'avait brisé moralement, alors que sa détresse lui avait fait marquer des larmes, il avait été là pour le guider, lui montrer la lumière, comme toujours.
Lorsque Kagami était entré dans la zone, il l'avait tout simplement ébahi, envoûté. Toute cette rage de vaincre concentrée en un seul individu, il avait trouvé ça tout simplement magnifique.
Mais étonnement, ça n'était pas l'image de lui qui l'avait le plus marqué dans la journée.
Ce Kagami en retard qui était arrivé à l'improviste et défié son ancien capitaine, à peine était-il arrivé que sa présence avait écrasé la sienne déjà si faible, et Kuroko n'avait plus vu que lui et son ambition féline, sauvage, celle d'un tigre affamé. Lorsqu'il l'avait quitté quelques semaines plus tôt, sa puissance avait quelque chose de volcanique, mais lorsqu'il l'avait revu, il avait provoqué une éruption dans son corps. Jamais dans sa vie le fantôme de la génération des miracles n'avait vu une personne aussi sublime.
Accoudé au balcon de sa lumière, Tetsuya songeait à tout cela, et plus encore à ce qui allait leur arriver par la suite. Ils avaient vaincus la panthère de Touhou, soit, mais il leur restait encore bon nombre d'adversaires puissants à affronter, dont ses anciens camarades…
Ses divagations cessèrent lorsque l'étudiant entendit la porte-baie-vitrée s'ouvrir. Il n'eut même pas besoin de tourner la tête pour deviner qui venait prendre l'air. Kagami Taiga soupira en s'accoudant à la rambarde du balcon de son appartement. Appartement bien trop luxueux pour un simple lycéen, avait jugé son ombre en voyant l'espace qu'occupait son camarade. Jamais il n'aurait cru possible qu'il puisse un jour entrer chez son fantasme sur pattes, et encore moins y passer la soirée, dommage que tous leurs équipiers soient également de la partie…
- Salut. Laissa-t-il échapper en voyant que sa lumière ne l'avait pas remarqué.
Kagami tourna la tête en sa direction, ses yeux crépitants d'une flamme infinie croisèrent son regard de glace. Quelques secondes s'écoulèrent avant que la réaction attendue se réalise.
Le tigre de Seirin eut un mouvement de recul et sursauta.
- Depuis combien de temps t'es là ?!
- Ça fait un moment. Répondit Kuroko d'un ton neutre.
Le plus costaud laissa divaguer son regard au loin, cherchant à dissiper la peur qu'il venait d'avoir.
- Merde. Je n'avais pas ressenti ça depuis longtemps.
C'était vrai. Le joueur s'était progressivement habitué à la faible présence de son coéquipier et arrivait à la sentir de plus en plus souvent, au grand dam du jeune homme qui s'était toujours amusé de la situation. Voir une personne aussi imposante que Kagami sursauter de surprise était presque aussi divertissant que de lancer Nigo ( 1 ) à sa poursuite.
Mais le passeur ressenti soudain un élan d'émotions le submerger en voyant la nostalgie naissante dans le regard flamboyant de son camarade. Il était vrai qu'ils avaient traversé beaucoup de choses, ensembles. Depuis le premier jour d'entraînement où l'américain l'avait durement insulté à aujourd'hui, il lui semblait que ces deux instants ne faisaient pas partie de la même époque tant ils étaient éloignés. Si il était arrivé si loin, c'était grâce à ses camarades de l'équipe, mais surtout grâce à Kagami. Sans lui, la vie lui semblait éperdue de sens, à présent.
Cette sensation lui donna comme une boule au ventre, une délicieuse chaleur à l'idée que l'homme était sa lumière à lui seul. Ils étaient complémentaires comme fusionnels au basket, ils avaient tous les deux confiance en l'autre comme si il était une partie d'eux-même , alors il n'y avait aucune raison que ça ne soit pas le cas dans la vraie vie.
- Kagami-kun…
- Quoi ?
Le tigre reporta son attention sur lui, attendant une réponse qui ne tarda pas à arriver.
- Merci pour aujourd'hui.
Le silence dura un certain temps. Kuroko pouvait lire une réelle surprise dans le regard de sa lumière.
- Quoi ? Qu'est-ce qui te prend ?
Le plus petit détourna son regard pour le poser au loin, au-delà des grands buildings qui peuplaient la ville, et essaya de voir plus loin encore, semblait réfléchir sérieusement à sa question…
- J'en sais rien. Après la fin du match et avoir partagé ce repas avec vous tous, cette pensée m'a traversé l'esprit.
Il marqua une pause, se tourna en direction de son ami, presque souriant.
- Je suis vraiment heureux de t'avoir rencontré, Kagami-kun.
Kuroko fut témoin en première loge du rougissement qui colora les pommettes de son fantasme. Le voir rougir ainsi à ses simples paroles lui donna encore plus chaud, une bref bouffée de chaleur le gagna et se dirigea tout droit vers la partie inférieur de son corps. L'étudiant fit de son mieux pour cacher toutes les sensations qui le submergeaient et l'érection qui était entrain de se former à l'intérieur de son pantalon, simple jogging de basket facilement déformable. Heureusement que son caleçon était suffisamment serré pour éviter le drame, c'est-à-dire que sa lumière s'aperçoive de son « embarras ».
- Putain, tu dis toujours des trucs tellement gênants.
Kagami avait détourné le regard de telle façon à ce que son coéquipier ne puisse le voir que de profil, ce comportement enfantin ne fit qu’amplifier son état d'excitation.
- Tu trouves ?
Le mal aise de son camarade ne disparut pas, mais son visage reprit un sérieux grave, déterminé.
- En plus, tu ne pourras pas rester aussi décontracté. La Winter cup ne fait que commencer, mais nous avons déjà montré pratiquement toutes nos cartes. Nos prochains affrontement n'en seront que plus durs.
Le joueur fantôme admira la façon que son ami avait de changer de sujet, cependant, il avait tout à fait raison. Leur match contre Touhou avait été tout sauf facile, ils s'étaient tellement donnés à fond qu'ils s'étaient endormis dans le vestiaire à-peine fut-il terminé. L'équipe avait dû utiliser la plupart de ses techniques dès le premier match, ce qui n’annonçait rien de bon pour leurs affrontements à venir.
L'image de ses anciens équipiers. Murasakibara. Kise. Midorima. Akashi. Lui vint à l'esprit. A quel point s'étaient-ils entraînés ?
- Alors, il faut qu'on devienne encore plus forts.
Il avait retrouvé toute l'attention de sa lumière alors qu'il levait les yeux vers le ciel infiniment vaste, fixant l'immensité stellaire en essayant de rester le plus sérieux possible, pas facile d'avoir l'air déterminé avec une érection qui commençait à devenir gênante.
Mais Kagami ne sembla pas le remarquer et reporta son regard sur les étoiles.
- Ouais, tu as raison.
Ces simples paroles traversèrent son échine dans un doux frémissement. Il avait de plus en plus chaud, peut-être un peu trop, même. Songea-t-il en sentant sa tête tourner. Tout devenait trouble autour de lui, il avait de plus en plus de mal à tenir debout. Ses jambes se dérobèrent sous lui alors qu'il avait l'impression de se vider de son énergie vitale. Et Kuroko ferma les yeux.
Le premier réflexe de sa lumière fut de le rattraper alors qu'il s'apprêtait à se cogner la tête contre le sol.
- Kuroko ?! Qu'est-ce que t'as ?! Oy !
Son ombre resta inconsciente, et ce fut à ce moment là que son regard fut attiré à l'intérieur de son appartement. Plusieurs corps, immobiles, gisaient au sol.
Une peur bleue s'insinua en lui.
- Les gars, non… Qu'est-ce qui s'est passé ?
Ses yeux apeurés allaient d'un étudiant à l'autre, tous étendus à terre, tous inconscients.
C'est pas vrai...Est-ce seulement possible ?C'est comme s'ils étaient victimes d'un poison lent. Est-ce que le pot-au-feu a un effet à retardement ?
Il savait qu'il n'aurait jamais du laisser la coach préparer le repas, cette fille diabolique devrait se tenir à plus de cinq mètres d'une cuisine.
Soudain, il lui sembla avoir une attaque à l'estomac, une terrible douleur s'emparant de son ventre. Il se sentit basculer doucement.
Comment a-t-elle pu faire cela uniquement avec des fruits et légumes ?
Son regard s'accrocha à des boites posées sur l'évier de la cuisine, des boites de protéines.
Sérieux ? Pourquoi a-t-elle ajouté des suppléments ?
Et le tigre de Seirin tomba au sol, inerte.
Ce ne fut que quelques heures plus tard, à une heure avancée de la nuit, que tous les étudiants se remirent plus ou moins aisément du carnage dans leur estomac, tous s’apprêtant à rentrer chez eux. Mais le hasard en décida autrement.
- Aaaaaaaah !
Kogenai, partit au toilettes, alerta tout l'appartement d'un danger imminent.
Ce dernier rampa jusqu' ses amis, les joues rouges, et essaya tant bien que mal de leur expliquer ce qu'il venait de voir, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Lui qui était d'habitude tellement bavard.
- Hey, waht's the matter ? Taiga, you came back ? ( Hé, c'est quoi le problème ? Taiga, tu es rentré ? ).
Une blonde d'une trentaine d'années, vêtue le plus simplement du monde d'un t-shirt blanc et d'une culotte, entra dans la pièce, semblant se réveiller l'instant.
Le dit Taiga écarquilla les yeux en reconnaissant la personne.
- Tu…
Mais il n'eut le temps de dire que ce simple mot avant que la furie blonde ne s'écrie « I missed you ! ( Tu m'as manqué ) » avant de se jeter dans ses bras et de lui rouler la pelle du siècle, et ce sous les regards gênés de ses camarades.
Kuroko eut l'impression de se faire déchirer de l'intérieur. Aux vues du comportement de sa lumière à son égard, il avait toujours pensé qu'il aurait une chance de l’obtenir, mais il ignorait jusqu'à présent qu'il avait une petite amie en Amérique, une petite amie qui dormait chez lui et l'appelait par son prénom. Tous ses espoirs anéantis en un seul baiser.
Mais sa lumière la repoussa, plus refroidi qu'autre chose, et l'espoir reprit vie en un instant. La jeune femme ne sembla se rendre compte de la présence d'une vingtaine de présences masculines qu'à ce moment là. Elle posa ses yeux émeraudes sur le groupe.
- Hey, who are you, guys ? ( Hé, qui êtes-vous, les gars? )
La réponse fut unanime.
- On peut savoir qui t'es, toi ?!
Ce fut ainsi qu'ils firent la connaissance d'Alexandra Garcia, championne de son état avec faculté, ancienne joueuse de la WNBA, mentor de Kagami et Himuro, ayant un diplôme universitaire en japonais et maîtrisant la langue avec presque autant de perfection que Kagami, totalement dévergondée sans nécessairement s'en rendre compte. Son orientation sexuelle fut définitivement fixée lorsqu'elle embrassa Riko, assurant qu'elle « N'embrasse que les femmes et les enfants. »
Mais une question restait en suspend, et Kuroko entendait bien en obtenir la réponse. Un peu machiavélique sur les bords, il attendit que la coach soit entrain de boire son café pour demander, posément :
- Alors, pourquoi es-tu venue au Japon ?
Il n'obtint pas le résultat attendu, à savoir que la femme recrache le contenu de sa tasse, mais fut satisfait lorsqu'elle se retourna dans un léger sursaut.
- Hein ? AH ! Depuis combien de temps tu es assis là ?
Kagami ferma les yeux, semblant honteux du comportement de son mentor, mais une pointe d'appréhension sembla également s'ajouter à la pression de sa gorge, pas vraiment détendu à l'idée qu'Alex ait une conversation avec son ombre.
- Je suis là depuis le début. Répondit calmement le joueur fantôme, faisant mine de n'avoir rien remarqué.
- Vraiment ?! Oh, tu dois être ce garçon dont Taiga m'a parlé. Je vois...
Une bouffée de chaleur le gagna à l'idée que Kagami ait parlé de lui à son ancienne entraîneuse. Ses yeux de glace captèrent même un léger rougissement sur les joues de sa lumière.
Elle expliqua qu'elle était venue voir jouer ses deux élèves, et surtout s'affronter. Elle leur expliqua que ces deux là l'avaient presque sauvée à une époque de sa vie où elle n'avait plus d'objectif et ne pouvait plus jouer au basket en tant que professionnelle ; ils lui avaient redonnés le sourire et elle avait retrouvé du plaisir à jouer. Alexandra fut bien déçue en apprenant qu'il n'était pas encore certain que leur équipes terminent face à face, mais retrouva son humeur en apprenant qu'ils iraient voir un match le lendemain, et il fut convenu qu'elle les accompagnerait.
Tout le monde partait un à un de l’appartement de Kagami, et Kuroko s'apprêtait à faire de même, mais il n'eut pas le temps de faire un pas à l'extérieur qu'on lui empoigna durement le bras et le ramena à l'intérieur, dans la salle de bains.
- Qu'est-ce qu…
- Chuuuut !
L'étudiant sentit quelque chose d'humide sur ses lèvres qui l'empêcha de parler. L'obscurité était intense, mais il parvint à reconnaître la blondeur des cheveux de la femme.
Celle-ci se retira et lui fit signe de se taire, Kuroko n'osa pas lui désobéir.
- Toi… Tu es ce fameux Kuroko, n'est-ce pas ? Chuchota-t-elle.
Il confirma ses paroles avec un mouvement de tête.
- Taiga m'a beaucoup, beaucoup parlé de toi, tu sais ?
L'étudiant essaya de cacher sa surprise mais n'y parvint qu'à moitié.
- Que… Quel est votre lien ? Quelle relation entretenez-vous, tous les deux ?
Cette question le prit tellement au dépourvu que ses joues se colorèrent, heureusement qu'ils se trouvaient dans le noir le plus complet.
- Kagami-kun est ma lumière et je suis son ombre, je le soutiens dans son jeu de basket dans le but de faire de lui le meilleur joueur du pays.
C'était quoi, cette déception dans sa voix ?
- Mais ce n'est pas ce que tu aimerais, j'ai raison ?
Sa voix était si douce, si maternelle qu'il ne se sentit pas la force de la démentir.
Le silence. Pendant un instant.
- Tu sais, je ne crois pas qu'il te voit comme un ami, lui aussi. Je veux dire, il m'a tellement parlé de toi… il n'avait que ton nom à la bouche durant tout l’entraînement, et celui d'un certain Aomine, aussi. Même pour Tatsuya, il n'a jamais eu cette flamme dans les yeux alors qu'il était avec lui, alors qu'avec toi, elle ne le quitte jamais. Taiga est mon élève, je le connais depuis toujours… et je crois sincèrement que tu as une chance, avec lui.
Kuroko n'en revenait pas, il fallait lui laisser le temps de digérer tout ça.
- Kagami-kun n'agit toujours que par instinct, ce genre de relation ne ferait que le contraindre.
- C'est ce que tu crois ?
Le lycéen confirma d'un mouvement de tête. A première vue, il était impassible, mais il avait une irrépressible envie de pleurer.
- Il est vrai que Taiga est maladroit lorsqu'il s'agit de sentiments, mais il est humain comme toi et moi, ne t'y détrompes pas. Plus que n'importe qui, il a besoin d'affection. Et j'ai confiance en toi pour la lui donner.
Kuroko était touché par tant de confiance, mais il ne se sentait pas assez confiant pour se confesser. Lui qui était si timide et capricieux, lui dont la présence était quasiment inexistante, lui qui comptait exclusivement sur les autres dans son jeu de basket, lui qui ne voulait en aucun cas terminer en dessous, comment un homme comme Kagami pourrait accepter d'avoir une relation avec une crevette comme lui ?
C'était impensable.
Alexandra sembla deviner ses inquiétudes et dit :
- J'ai conscience qu'ici, au Japon, l'homosexualité n'est pas aussi tolérée qu'en Amérique, mais tu ne devrais pas t’inquiéter pour ça. Taig jamais eu cette flamme dans les yeux alors qu'il était avec lui, alors qu'avec toi, elle ne le quitte jamais. Taiga est mon élève, je le connais depuis toujours… et je crois sincèrement que tu as une chance, avec lui.
Kuroko n'en revenait pas, il fallait lui laisser le temps de digérer tout ça.
- Kagami-kun n'agit toujours que par instinct, ce genre de relation ne ferait que le contraindre.
- C'est ce que tu crois ?
Le lycéen confirma d'un mouvement de tête. A première vue, il était impassible, mais il avait une irrépressible envie de pleurer.
- Il est vrai que Taiga est maladroit lorsqu'il s'agit de sentiments, mais il est humain comme toi et moi, ne t'y détrompes pas. Plus que n'importe qui, il a besoin d'affection. Et j'ai confiance en toi pour la lui donner.
Kuroko était touché par tant de confiance, mais il ne se sentait pas assez confiant pour se confesser. Lui qui était si timide et capricieux, lui dont la présence était quasiment inexistante, lui qui comptait exclusivement sur les autres dans son jeu de basket, lui qui ne voulait en aucun cas terminer en dessous, comment un homme comme Kagami pourrait accepter d'avoir une relation avec une crevette comme lui ?
C'était impensable.
Alexandra sembla deviner ses inquiétudes et dit :
- J'ai conscience qu'ici, au Japon, l'homosexualité n'est pas aussi tolérée qu'en Amérique, mais tu ne devrais pas t’inquiéter pour ça. Taiga à été élevé selon l'éducation américaine, il n'a rien contre ça. Et puis, je ne l'ai jamais vu avoir une petite amie, alors ça se trouve...
Impossible. Kagami serait… ?
Le joueur fantôme resta bouche bée.
- On ne dirait pas comme ça, hein ? C'est amusant de se dire qu'un grand gaillard comme lui puisse aimer les hommes !
Elle avait visiblement dit ça pour détendre l'atmosphère, mais ça n'avait pas marché.
- Admettons que Kagami-kun soit bel et bien comme vous le dites, je n'ai aucune raison de penser qu'il puisse s'intéresser à moi.
- Houla mon grand ! Tu peux me tutoyer, tu sais ! Et il me semble t'avoir déjà dit qu'il n'a fait que me parler de toi.
- Ça ne prouve rien.
Kuroko avait regagné son attitude habituelle. Froide et distante, comme si il n'était pas concerné par cette affaire.
- Oh que si, ça prouve tout, et je compte bien te le montrer !
Le passeur leva un sourcil.
- Comment ?
- Je vais t'aider à l'avoir ! Tu vas séduire Taiga, et je serai en première loge pour te filer un coup de main.
L'adolescent n'essaya même pas de cacher sa surprise tandis que la femme ajoutait, triomphante :
- Tiens-toi prêt, Kuroko Tetsuya, car je vais faire de toi la petite amie de Taiga.
Il venait de gagner une alliée, pour le meilleur et pour le pire. Surtout pour le pire.
( 1 ) Nigo est le nom japonais du chien de Kuroko. N'oublions pas que notre cher Kagami est cynéphobe ( peur des chiens ).
Chapitre 3
Comme promis, ils avaient passés la journée à regarder les matchs des autres équipes, impressionnant l'ancienne joueuse professionnelle, qui, conformément aux stéréotypes divulgués aux Etas-Unis, avait toujours cru que les japonais, de par leur petite taille et manque d'endurance, étaient mauvais en basket.
Ils avaient terminés la journée par un magnifique match entre Onita et Shutoku, bluffant d'autant plus l'américaine par la puissance du meilleur tireur de la génération des miracles et également le plus superstitieux de celle-ci : Midorima Shintaro. Il fallait dire que cette aura de confiance qu'il dégageait aurait déstabilisé n'importe qui, et le score n'avait pas été surprenant, Shutoku avait gagné avec un superbe score de 109 à 71, si bien que ça avait fini par faire déprimer l'équipe de Seirin qui marchait actuellement au dehors.
- Je ne m’habitue pas à regarder jouer la génération des miracles. Franchement, c'est trop déprimant. Chaque lycée a été choisi dans sa préfecture pour sa force, aucun d'eux n'est faible. Cependant, les équipes possédant des joueurs de la génération des miracles sont exceptionnels ; avec eux, on ne diférencie plus les vétérands des joueurs ordinaires. Avait dit le capitaine, fatigué rien qu'en ayant regardé.
Riko s'était retournée, de mauvais poil.
- On le sait déjà. En plus, ce qui compte, c'est notre prochain match, rentrons et étudions les données qu'on a sur Nakamiya Sud.
- Ouais ! Répondit l'équipe, comme un seul homme.
- A ce propros…
C'était Alexandra qui s'était exprimée, dans un japonais parfait. Sérieuse, elle empoigna la veste de Kagami et l'amena à elle sans qu'il ne puisse opposer la moindre résistance.
- Vous me permettez que je vous l'emprunte un moment ?
- Hein ? S'étonna Hyuga.
- Je m'assurerai qu'il soit de retour pour votre prochain match. S'il vous plaît. Fit-elle, son regard émeraude brillant d'une détermination adulte.
Personne ne trouva d'excuse pour refuser, et le pauvre Taiga fut tiré derrière elle. L'espace d'un instant, Alex se retourna, sourire retroussé, et fit un clin d'oeil, Kuroko comprit à cet instant, et, au moment qu'il jugea le meilleur, il faussa compagnie à ses camarades. Comme quoi son manque de présence pouvait avoir du bon, parfois…
Ils étaient dans un parc bétonné, sur ce qui était appelé un « terrain de basket » alors que la seule chose indiquant la fonction du lieu était le panier suspendu au-dessus du pavé. Il commençait à se faire tard et Kuroko frissonna de n'avoir que sa légère veste de jogging au nom de l'équipe pour le couvrir.
Kagami suivait son mentor, son sérieux ayant déteint sur lui.
- Qu'est-ce qui t'a pris, Alex ?
Elle ne prit même pas la peine de se retourner pour lui donner une réponse.
- La génération des miracles dont tu parlais… Je ne m'attendais pas à ce qu'ils soient aussi forts. Ce sont des monstres. Mais vu que tu en as battu un, du moment que tu ne sous-estimes pas tes adversaires, tu devrais facilement gagner les deuxièmes et troisième matchs. Malheureusement, tu vas sûrement devoir affronter Yosen après cela. Non seulement ils ont l'un de ces monstres, mais en plus, après son retour au Japon, Tatsuya a perfectionné son basket traditionnel sous ma supervision. On peut dire qu'il est au niveau de ces monstres, désormais.
Le tigre de Seirin laissa échapper une onomatopée choquée.
- Après l’entraînement qu'il a suivi, tu n'es vraiment plus au même niveau que Tatsuya. Je ne comptais pas m'en mêler, mais ça n'est pas juste. Je ne sais pas ce dont tu es capable en deux jours, mais il y a quelque chose que je ne t'ai pas encore appris.
Le jeune homme acquiesça.
- Entendu.
- Sinon, comment ça se passe avec Kuroko ?
Revirement de comportement complet chez l'américaine qui était redevenue aussi légère qu'à l'accoutumée.
La question prit tellement de court son ancien élève qu'il fit un pas en arrière.
- Euh… Normalement. On essaie tous les deux de faire de notre mieux pour l'équipe.
- Je ne parles pas de ça, idiot, mais de votre relation… intime. Comment ça avance ?
Kagami devint d'une couleur écrevisse jusqu'aux oreilles.
- M-m-m-m-m-mais, nous ne sommes pas… Je ne suis pas… Kuroko n'est pas…
- Gay ? N'essaie pas de m'embobiner, Taiga, tu ne m'as pas parlé autant de lui pendant ton séjour juste à cause de sa couleur de cheveux. Qu'est-ce que tu lui trouve de séduisant ?
- Nous n'entretenons pas… ce genre de relation, Alex. Et si j'ai beaucoup parlé de lui, c'est uniquement…
- Parce-que c'est mon camarade et que son jeu est incroyable, et patati et patata, je connais la chanson par cœur, tu ne pourrais pas changer de disque, de temps en temps ? Tu pourrais… je ne sais pas, moi ; lui proposer un rendez-vous, par exemple.
Elle avait réussi à mettre le lycéen en colère, elle le devina à la flamme dans ses yeux.
- ALEX ! JE TE PRIERAIS D'ARRETER TES SOTISES IMMEDIATEMENT , SANS QUOI JE TE RENVOIE DANS LE PREMIER AVION EN DIRECTION DE ETATS-UNIS DES CE SOIR !
Il avait dit ça en criant pour cacher son embarras, mais la couleur de ses joues n'avait toujours pas changé, témoin de sa gêne apparente.
Kuroko l'avait toujours dit : Kagami Taiga était obstiné, il en faudrait plus pour le faire craquer.
Il avait envoyé un message à Aomine, et contre toute attente, il était venu au point de rendez-vous. Ça relevait d'un miracle que le joueur fantôme aurait même qualifié de « dangereux » s'il n'avait pas eu peur de froisser plus encore la fierté de son ancienne lumière. Après ce qu'il s'était passé la veille, il ne fallait pas lui en demander trop non plus. Le fait qu'il se trouve devant lui, l'air grognon, vêtu de son éternelle veste bleue qu'il avait laissé ouverte, était déjà assez impressionnant comme ça, aussi, le lycéen devait veiller à ne pas trop le mettre de mauvaise humeur ( après, c'était la gentille Momoi-san qui payait ).
- Salut.
- Y'a pas de « salut » qui tienne. Pourquoi tu m'as fait venir ici, Testu ?
Comme toujours, ses sourcils étaient froncés dans une expression grave.
- Je vais être direct. Aomine-kun, apprends-moi à lancer.
Il avait décidé de la jouer franche avec lui, et ça en vallait largement la chandelle, voir l'as de Touhou un sourcil froncé et l'autre relevé dans une expression des plus perplexe aurait suffit à n'importe qui pour éclater de rire, mais pas à lui qui garda son expression habituelle, impassible.
Aomine se demandait sérieusement comment il s'était retrouvé ici, sur ce terrain de basket plutôt miteux, en compagnie de son ancien camarade. Camarade qui rata magnifiquement son lancer alors que même un enfant de dix ans aurait été capable de marquer à cette distance du panier…
Mais le jeune homme resta froid comme la glace à l'intérieur de ses yeux et rattrapa le ballon qui roulait jusqu'à lui comme si de rien n'était, comme s'il n'était l'être le plus médiocre de la galaxie en matière de lancers.
- Qu'en dis-tu ?
Cette simple question suffit à l'irriter comme il ne l'avait pas été depuis longtemps. Une journée, en fait, une journée depuis sa défaite contre le duo que formaient son ancienne ombre et cet abruti à sourcils en fourche !
- T'es pas sérieux ! Qu'est-ce que je suis censé penser de tes lancers merdiques ?! J'ai jamais dit que je t'apprendrai à lancer !
- Pourquoi ? Demanda platement Kuroko, comme il savait si bien le faire.
L'étudiant fulminait. Il fallait tout lui expliquer, à ce mec ?!
- C'est pas normal de battre un type et de lui demander ça le lendemain !
Le joueur de Seirin ne répondit pas. Aomine soupira, longuement, et s'assit sur le sol froid, le contact le ramena à la réalité.
- J'ai pas dormi depuis.
- Quoi ? Demanda le jeune homme, pas tout à fait certain de ne pas avoir rêvé cette phrase.
- Je suis rentré, j'ai mangé, j'ai pris un bain, et je suis allé m'allonger. Mais j'ai pas pu dormir. Mon corps était épuisé, mais dès que je fermais les yeux, je revoyais le match. J'avais oublié cette sensation. Je me sens oppressé, nauséeux comme si j'allais vomir, et j'ai mal à la tête. Comme je l'avais oublié, ça me manquait presque, mais maintenant que je revis ça, ça ne me manque plus du tout. C'est juste détestable. La nuit a été atroce.
Kuroko ne dit rien, préférant le laisser continuer. Cette sensation qu'il décrivait, il ne l'avait que trop ressentie, lui aussi, c'était le goût de la défaite, ce goût horrible mais qui lui avait pourtant permit d'avancer, avec l'aide de ses camarades.
- Mais… C'est pour ça que je veux rejouer au basket très bientôt.
L'ombre se revit quelques années plus tôt, alors qu'il prenait encore plaisir à jouer avec les membres de Teiko. C'était cette sensation qu'il aimait, dans une équipe. L'amusement en le plaisir, l'impression d’appartenir à une famille, il les chérissait plus que tout.
- Aomine-kun…
- Ah… En parler, ça m'a donné envie de jouer.
En disant cela, il avait retiré sa veste et s'était levé.
- Je peux pas m'en empêcher, alors je vais jouer avec toi.
Une onomatopée qui semblait impressionnée franchit les lèvres de Kuroko, un peu étonné. Il cligna même une fois des yeux tant sa surprise était grande.
- Je te dis que je vais t'apprendre à lancer.
Il passa près de lui, et l'ombre les revit une fois de plus, ces images de leur début d'adolescence, cette équipe d'élites qu'il avait tant aimé, avant de la détester. Un sourire nostalgique étira ses lippes.
- Qu'est-ce qui te fait sourire ?
- On s’entraînait souvent comme ça, au collège…
- Humph ! Dépêches-toi de lancer ! T'as peu de temps ! En plus, tu joues bien mieux avec cet abruti de ricain. Ajouta-t-il, dans la barbe. Mais pas suffisamment bas pour que son ex-camarade ne l'entende pas.
- Kagami-kun et Aomine-kun se ressemblent beaucoup, c'est pour ça qu'ils ne s'entendent pas.
- Ne me compare pas à ce faiblard !
- C'est toi qui as commencé.
- Tu n'étais pas censé entendre. Bougonna-t-il.
Mais tout à coup, un sourire carnassier déforma ses lèvres.
- Alors, tu te l'es fait, finalement, le ricain ?
Testuya ne fut même pas choqué par le langage grossier de son camarade. Il se retourna, l'expression impassible.
- Pas encore.
Le sourire du brun s'élargit encore plus.
- Donc, tu comptes bien coucher avec.
- J'aime Kagami-kun, ces choses là vont avec.
- Arrêtes Testu, je te connais par cœur. T'as jamais voulu passer le cap avec moi au collège, alors pourquoi tu lui laisses ce traitement de faveur ? Pourquoi lui, tu le laisserais te baiser, et pas moi ?
Il y avait comme un ton de reproches dans sa voix. Visiblement, l'adolescent n'avait toujours pas digéré d'avoir été plaqué du jour au lendemain sans la moindre explication, et ce même si ça faisait des mois que leur relation battait de l'aile.
Kuroko laissa planer le doute quelques secondes avant de répondre, énigmatique :
- Tout simplement parce que je compte mener la danse.
Évidemment, Aomine s'esclaffa, hilare, et ne parvint plus à cesser son rire. Sa paume d’Adam tressautait au même rythme que les sons sortaient de sa gorge, si fort qu'il faillait s'en briser la voix.
Ce fut seulement plusieurs minutes plus tard, des larmes de rire au coin des yeux, que le basané parfint à articuler.
- Laisses-moi rire, Tetsu ! Toi, dominer ce… monstre ! C'est totalement impossible !
- Je te signales que ce « monstre », comme tu dis, est du même gabarit que toi. Renchérit l'ombre, imperturbable.
L'étudiant prit la mouche, trop facilement, mais se ressaisit avec aisance.
- Ça n'a rien à voir ! Et puis même, ça ne change rien ! Si t’arrive à être au-dessus – en supposant déjà que tu arrives à sortir avec – je veux bien danser la polka à poil devant toute l'équipe de Seirin !
Un micro-sourire apparut sur le visage du jeune homme aux cheveux bleus de glace, néanmoins trop petit pour que son ancienne lumière puisse se rendre compte du changement.
- Ah, vraiment ?
- Bien sur, ça serait surnaturel !
- Je tiens le pari, alors.
- Moi aussi !
Les deux lycéens se serrèrent la main, l'un persuadé de sa victoire et l'autre plus déterminé que jamais. Il imaginait déjà Aomine entrain de se dandiner nu devant ses camarades, ça promettait de l'amusement.
L’entraînement avait été long et éprouvant. Plusieurs heures s'étaient écoulées et la nuit était déjà bien avancée lorsque Kuroko Testuya remercia son ancien camarade, exténué.
Il était à présent sur le chemin de sa maison, qui était encore loin, et réfléchissait à toutes sortes de futilités lycéennes, comme par exemple son programme pour la soirée. Il allait rentrer par la fenêtre pour ne pas réveiller ses parents, prendre une douche bien fraîche, se coucher, et penser basket jusqu'à l'aube, probablement. Tout ça lui avait l'air tout à fait acceptable.
Du moins jusqu'à-ce qu'une silhouette, un peu plus loin devant lui, cachée par la pénombre, n'attire son regard.
Il aurait reconnu ce corps même en étant aveugle.
Kagami marchait, un ballon de basket dans les mains, semblant tout aussi épuisé que lui. Le fantôme de Seirin sourit, heureux que son fantasme ait pensé à la même chose que lui, et doucement, silencieusement, s'approcha.
- Kagami-kun.
Le sursaut du jeune homme fut digne d'une scène de film d'horreur.
- Kuroko, enfoiré… Fit-il tout en se remettant difficilement de ses émotions.
- Moi aussi je suis content de te croiser, Kagami-kun. Répondit l'ancien joueur de la génération des miracles sur un ton qui se voulait égal, mais qui dissimulait en réalité une certaine moquerie.
- Et puis, qu'est-ce que tu fous dehors à cette heure-ci?
- La même chose que toi.
Kagami posa son regard sur le ballon orange que fixait son camarade.
- Tu t’entraînais ?
Le passeur acquiesça.
- A lancer. Aomine-kun à accepté de m'enseigner.
Sans s'en rendre compte, ils avaient repris leur marche et avançaient actuellement en direction de leurs domiciles qui se trouvaient sur la même route – bien que celui de Kuroko soit encore à un certain temps de marche.
Le roux parut aussi offensé que choqué.
- Sérieux ? Tu as demandé à ce… mec de d'apprendre ça ?
L'air frais claquait sur leurs corps engourdis par les heures d’entraînements, la fatigue commençait sérieusement à se faire ressentir chez les deux joueurs.
- Aomine-kun est le meilleur joueur que je connaisse pour les paniers rapprochés.
Ils approchaient à grands pas de chez le plus grand.
L'américain parut attristé de savoir que son ombre ait demandé ça à cet homme. Bien sur, il comprenait ses raisons, mais… c'était lui son camarade, à présent. Et, sans savoir exactement pourquoi, il se sentait en quelque sorte trahi. Il aurait aimé être la première personne que Kuroko sollicite pour l’entraîner. Le lycéen transparent parut deviner ses inquiétudes, car il ajouta :
- Mais Kagami-kun est mon joueur préféré.
Là, juste devant l'immeuble qui menait à son appartement, l'as de Seirin s'arrêta net, planta ses rubis de feu dans les saphirs glacés de son partenaire, et rougit comme ça n'était pas permis.
- Idiot ! Je t'ai déjà dit d'arrêter de dire des choses gênantes !
Taiga était si beau avec ces rougeurs sur ses joues, il paraissait si naïf, si innocent, ainsi. Ça donnait envie à Kuroko de lui faire pleins de jolies choses.
- C'est pourtant la vérité.
Les rougeurs gagnèrent en territoire, atteignant ses oreilles. Cette fois, une chaleur bien connue gagna le bas-ventre de l'ombre, une bouffée de bien-être intense que seul Kagami pouvait lui produire.
C'était fou, à quel point il lui faisait de l'effet.
S'il n'écoutait que son cœur qui tambourinait violemment dans sa poitrine, le jeune homme l'aurait embrassé sur le champ, mais il ne savait que trop que de brusquer quelqu'un comme le roux était beaucoup trop risqué. Pour lui qui agissait à l'instinct, il se braquerai forcément.
Et pourtant.
Et pourtant, cette envie sourde prenait de plus en plus place sur la raison, et il lui était de plus en plus difficile de résister.
- Bon, je te laisse là, il faut que je rentre.
Et puis, au diable sa raison !
L'adolescent se cramponna à son coéquipier, et celui-ci n'eut pas le temps de réagir qu'il avait posé ses lèvres sur les siennes, maladroitement, pressé. Kuroko ressenti comme un incendie à l'intérieur de lui, chaque parcelle de son corps semblait s'embraser au contact de son volcanique camarade, qui était véritablement inerte ; ne le repoussait pas, n'osait seulement pas bouger devant son geste plus que surprenant.
L'étudiant se retira après une bonne dizaine de secondes, témoin de la pastelle de couleurs inhabituelles sur le visage de son partenaire, qui ne bougeait toujours pas. Ce ne fut qu'à ce moment là qu'il prit entièrement conscience de son acte.
Un peu déboussolé par son propre comportement, Kuroko s'inclina, légèrement.
- Je suis désolé pour ça, Kagami-kun.
Et il partit tout en faisant tous les efforts du monde pour ne pas se retourner, se retourner et voir son ami totalement statufié, stupéfait, se demandant s'il ne venait pas de rêver.
Kuroko venait-il vraiment de l'embrasser ?
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