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Histoire 76

Midorima savourait sa boisson, fermant les yeux.

Lorsqu'il les rouvrit, il réussit à masquer sa surprise face au regard bleu de son voisin récent.

-Tu es en retard, lui annonça-t-il. Oha-asa a prédit que les Verseaux auront des soucis de timing.

-Tu n'as pas attendu trop longtemps ?

-Une dizaine de minutes, au moins. Le temps d'obtenir un café.

Il héla la serveuse afin que Tetsuya puisse passer commande. Avec sa tendance à s'effacer, ce n'était pas toujours facile et, étrangement, il n'avait pas vraiment envie de subir le manège pour obtenir de l'attention de la part du personnel.

-Tu étais à l'entraînement, j'imagine.

-Oui, c'est pour ça que je suis en retard. On a doublé les efforts, donc nous finissons à des heures aléatoires, pire qu'avant.

Il remercia la serveuse qui lui apportait son chocolat viennois. Il aurait bien voulu un milk-shake, mais ce n'était dans les services du café. Il se consola avec une boule vanille à laquelle Shintarô lançait des petits coups d'œil envieux qu'il cachait tant bien que mal.

Il décida alors de se replonger dans son café, bien trop amer à son goût. Il reposa la tasse et ouvrit la bouche, s'apprêtant à dire quelque chose, mais fut coupé dans son action, une cuillère glacée s'engouffrant entre ses lèvres. Par réflexe, il les ferma, emprisonnant le couvert avec.

Le goût de la vanille envahit ses papilles. Oh.

Sans rien ajouter, Tetsuya récupéra son ustensile et reprit sa dégustation. Il garda son attention résolument fixé sur la glace, sachant ô combien son petit-ami était gêné bien qu'il appréciait l'attention. Juste qu'il ne souhaitait pas s'étendre dessus.

Un discret coup d'œil le conforta dans son idée. Les pommettes rosies, Shintarô remontait fébrilement ses lunettes, à en casser la monture, se perdant dans la contemplation de son breuvage.

Un petit sourire flotta sur le visage du fantôme, attendri. Ah, les tsundere, eux alors...

Ils restèrent ainsi, dans leur petite bulle de bonheur, coupé du monde et se moquant bien du regard des autres clients. Du moins, tant que nul ne pénètre dans le périmètre invisible qu'ils établissaient dans leurs esprits. Dès qu'il était franchi, ils se redressaient et établissaient une espèce de distance froide.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, les deux joueurs avaient une relation paisible, se comprenant sans interagir, faisant penser à des télépathes. Ou à un vieux couple.

D'un même mouvement, ils se levèrent et attrapèrent leurs affaires, laissant la monnaie sur la table. Ils n'échangèrent pas le moindre regard, le moindre mot, traversant la porte automatique et tournant à droite sans même se frôler. Ils regardaient droit devant, aucune émotion apparente sur leurs visages.

Difficile de les croire en couple et fou amoureux en les voyant ainsi. On aurait plutôt dit deux amis. Voir, de simples connaissances.

Ils n'allèrent pas bien loin, validant leurs badges à l'entrée du métro et entrant dans la rame. Accroché chacun à une barre différente, ils ne se regardèrent pas, leurs yeux à l'opposé l'un de l'autre.

Ils descendirent au même arrêt et se baladèrent à travers le quartier qu'ils avaient ralliés jusqu'à un parc calme, délaissé par les enfants avides de jeux modernes, se plaçant sous un platane fatigué par les ans et par la population tokyoïte.

-Tu as l'air fatigué, commenta Tetsuya.

Shin ôta ses lunettes, se massant l'aile du nez et les paupières, soupirant faiblement.

Une paire de mains se déposèrent sur ses épaules, tentant de les détendre avec de petits gestes souples, causant quelques discrets. Mais ce fut encore pire lorsque ce fut deux lèvres taquines qui s'y glissèrent.

-Arrête, claqua la voix de Shintarô.

En temps normal, il aurait été dur, cinglant, mais pas là. Pas maintenant. Pas avec Tetsuya qui continuait de le délasse de ses mains expertes et l'embrassait dans la nuque.

Son corps se collait progressivement contre lui, encadrant ses jambes des siennes. Il y avait un tout petit espace entre eux pour permettre la continuité du massage, mais vraiment pas grand-chose.

Le souffle chaud de Tetsuya aiguisait ses sens, l'électrisant. Les mains sur ses épaules glissaient parfois sous son maillot, par le col ou par les manches, lui laissant des traînées de feu.

Mais ce n'était pas le bon endroit pour se laisser aller, il y avait parfois du passage, n'importe qui pourrait les reconnaître. Le reconnaître.

Les deux mains si chaudes vinrent se caler sur son ventre, sous le maillot, et Tetsuya vint coller son visage à cette nuque douce, soufflant sur quelques mèches gênantes. Il était bien, là, tout contre Shintarô, même si ses cuisses lui tiraient un peu, appréciant peu d'entourer le bassin du vert. Mais même cette sensation de brûlure lui plaisait, d'un certain côté. Non, il n'était pas masochiste, merci bien, mais c'était une preuve supplémentaire qu'il ne rêvait pas, que cette étreinte était bien réelle.

Ils ne se voyaient que trop peu et trop longtemps. Chaque entrevue était savourée, seconde par seconde, la fin n'arrivant que trop vite, à leur grand regret.

Sous ses airs froids et distants, Shintarô était avide des câlins et autres tendresses que lui prodiguait Tetsuya sans s'en lasser, ayant toujours adoré prendre soin de ceux qu'il aime. Numéro 2 compris.

Et l'heure passait alors qu'ils s'octroyaient un peu de temps pour eux, oublieux du monde, comme le monde les avait oublié à leur grande joie.

Jusqu'à ce que leurs téléphones ne sonnent de concert, éclatant leur bulle de tranquillité et les secouant.

-C'est Takao, soupira Midorima.

-Kagami, pour ma part.

Ils échangèrent un regard avant de décrocher et de se détourner l'un de l'autre. Des intrus s'étaient immiscés dans leur petit moment de paix rien qu'à eux. Ils le payeraient plus tard. Et chèrement, qui plus est.

-Il va falloir que j'y aille, soupira-t-il de nouveau. Takao m'attend.

Camouflant sa peine du mieux qu'il pouvait, Tetsuya hocha la tête. Il rentrera seul, ce n'était pas si grave, juste désagréable.

Se relevant, le superstitieux rassembla ses affaires quelque peu éparpillées, n'osant pas croiser le regard trop bleu de son petit-ami qui fixait obstinément le sol, remettant son masque distant et blasé.

-Fais attention à toi sur la route, lui souhaita-t-il, finalement.

-Toi, fais attention, renchérit Shin'. J'ai déjà vu les portiques de la gare t'ignorer.

Ce souvenir leur arracha un faible sourire. C'était à la fois honteux et hilarant, juste ce qu'il leur fallait.

Se redressant à son tour, Tetsuya s'épousseta et passa une main dans ses cheveux cyan.

-Tu vas à la gare, non ?

-Si si, Takao m'attend à deux arrêts de là.

-Je t'accompagne.

Malgré que ça ne soit pas une proposition, Shintarô savait très bien qu'il pouvait refuser. Mais il n'en fit rien, secrètement ravie de pouvoir ainsi passer plus de temps avec son petit-ami. Bon, une simple route de trottoirs gris en goudron, il y avait plus romantique, certainement, mais à défaut d'autre chose...

Une fois encore ils ne parlèrent pas pendant le (trop) court trajet, se contentant d'avancer côte à côte, regardant droit devant eux.

Mais il y avait quelque chose de différent, la main de Tetsuya frôlait légèrement les doigts de Shintarô qui luttait alors pour ne pas rougir.

-À la prochaine, promit le plus petit alors que les portes se refermaient.

Chapitre 2
-Aka-chin est méchant ! Se plaignit un jour Murasakibara.

Étonné, Himuro se tourna vers lui. Pour quelle raison disait-il ça ? Avait-il aperçu le rouge en question ?

Il scruta les alentours mais non, aucune trace de l'adolescent en question. Une hallucination liée à de la nourriture périmée ?

Il ne vit pas son ami ranger son portable dans sa poche, mais repéra la moue boudeuse, par contre.

-Que se passe-t-il ? Un souci ?

-Mon week-end s'est libéré, maugréa Atsushi.

Il continua à marmonner tout en broyant énergiquement les chips qu'il amenait à sa bouche. Prudemment, Himuro s'écarta de quelques pas. On ne savait jamais. Des fois qu'il finisse à la place de ladite chips.

-Tu vas pouvoir faire tes devoirs ! Tenta son ami.

Un regard blasé se tourna vers lui, lui provoquant un frisson incontrôlé.

Ne me mange pas, supplia-t-il intérieurement.

-Bof...

Soupirant avec discrétion, Himuro laissa tomber et le trajet se fit plus calme, presque ennuyeux. Mais c'était toujours mieux que de finir en repas pour pivot grognon.

Oui, parce que pour la petite blague, une fois où toute l'équipe de Yosen avait décidé de passer la nuit ensemble après avoir un peu trop fêté une victoire, Tatsuya s'était une fois réveillé avec la sensation désagréable d'une main engourdie. Mais lorsqu'il ouvrit les yeux, il put découvrir un Atsushi en train de lui boulotter ladite main.

Selon leurs coéquipiers, il aurait crié comme une gamine de maternelle. Impossible, voyons.

Bref, Atsushi avait des pulsions cannibales, parfois. Lorsqu'il était à court de nourritures.

-Muro-chin veut bien venir me voir ? Tenta-t-il.

-Désolé, Atsushi, mais je suis pris tout le week-end. Une autre fois ? Proposa-t-il gentiment.

Mais il ne reçut aucune réponse, le géant poursuivait son chemin, l'air maussade.

Il rentra rapidement chez lui, un peu abattu. Il se coucha rapidement, jouant avec les bonbons en forme de figurine, l'appétit soudainement coupé.

Dans ses grandes mains, son portable restait désespérément muet, refusant de lui délivrer le message qui lui plairait tant.

-T'es qu'un méchant, bouda Atsushi.

Le téléphone apprit à voler, sur une courte distance, et rebondit sur un coussin.

Fixant le plafond, il soupira de nombreuses fois, remuant des orteils par intermittence.

-Vraiment trop méchant...

Normalement, ce week-end, Atsushi aurait dû rejoindre Akashi chez lui, pour deux petits jours tranquilles loin de la civilisation avec les placards pleins. Rien que tous les deux. Et une petite dizaine de serviteurs, mais on ne les compte pas, eux.

Un peu plus tôt, Seijûrô avait subitement annulé leurs retrouvailles sans donner de réels motifs ni d'explication. Bon, il s'était excusé, mais par SMS, c'était si... froid... si impersonnel...

Il ferma les yeux, plissant son visage en une moue enfantine, affreusement craquante.

-Vraiment trop nul...

Il ne remarqua pas la discrète vibration, alertant d'un nouveau message.

Ce week-end avait été planifié plusieurs semaines à l'avance, autant à cause de leurs emplois du temps personnel que les affaires de Seijûrô, et n'oublions pas les privations de confiserie afin d'économiser suffisamment pour payer les frais de transport.

Repenser à tout ces gâteaux et ces bonbons dont il avait dû se passer... Il étouffa un geignement dans son oreiller et resta ainsi, sur le ventre, avant de s'endormir sans s'en rendre compte.

Le téléphone, oublié, vibra de nouveau. Une fois. Deux fois... Cinq fois. Si c'était du même correspondant, ça devait être important. Capital, même. Mais Atsushi dormait, déçu.

Et les messages s'accumulaient, étouffés par le coussinage. Jusqu'à ce que tout cesse et que seule la respiration profonde du pivot s'élève.

Il se passa quelques heures jusqu'à ce qu'un bruit sourd ne secoue Atsushi qui ouvrit, mécontent de se réveiller. Bien que ce soit plutôt le style de Mine-chin, les longues siestes intempestives, il n'aimait pas être sortis de son sommeil pour rien. Surtout qu'à cause des économies citées, il était toujours au régime strict pour les sucreries et il allait donc devoir attendre le dîner pour se remplir le ventre. Autant se rendormir.

Ronchonnant, Atsushi se rendit soudainement compte de la diode clignotante de son portable. Des messages ? Bah, sûrement des spams ou Muro-chin qui tentait de lui remonter le moral...

Il se pencha, histoire de récupérer son téléphone, mais la porte de sa chambre s'ouvrit, le figeant sur place en une action inachevée.

-A... Aka-chin ? Que...

L'air passablement glacé (et royal), celui-ci ferma la porte derrière lui, continuant de le fixer de ce regard bicolore si effrayant. Particulièrement avec ces étincelles de colère et ce profond agacement visible.

-Que fais-tu là ? Je croyais que...

-Seize messages, dix tentatives d'appels, énuméra-t-il glacialement. Je viens de passer un quart d'heure à m'escrimer sur cette sonnette trop haute pour moi, jusqu'à ce que ta mère ne revienne des courses.

Sous ce regard colérique semblable à un cornet deux boules, framboise et mandarine, Atsushi se sentait rétrécir, son portable dans sa main comme si sa vie en dépendait. La DEL continuait de tenter d'attirer son attention, mais c'était peine perdue.)

-Je croyais que tu n'étais pas disponible...

Se rasseyant sur son lit, Atsushi fixait le sol en soupirant, les épaules basses. Pourquoi il était venu ? Il devait être dans le coin et avait dû faire un détour de rien du tout, juste parce qu'il n'avait pas répondu à trois/quatre pauvres messages.

-Je ne le suis pas. Ce week-end. Si tu avais lu ou simplement répondu...

Détournant la tête, il soupira bruyamment. Qu'est-ce qu'il pouvait avoir la tête dure, lui alors...

-Bref, si tu l'avais fait, tu aurais su que, effectivement, c'était impossible pour ce week-end mais que pouvions passer ce qui nous reste de vendredi jusqu'à demain dix heures ensemble.

Les pommettes légèrement rosies, il avait fini sa phrase en détournant le regard, préférant fixer un ballon de basket égaré par là. Il ne vit pas Atsushi relever la tête et le fixer avec un petit sourire plein d'espoir. Il ne bougea pas non plus lorsqu'il se retrouva contre le grand torse, enlacé avec douceur.

-Aka-chin m'aime bien, alors ? Murmura le géant avec une voix d'enfant.

Sans lui répondre, le surnommé l'enlaça à son tour et ferma les yeux, souriant intérieurement à cette odeur sucrée, si caractéristique de son « petit »-ami. Quoique, cette fois-ci, l'odeur n'était pas aussi puissante qu d'habitude.

-Ta coach t'a mis au régime ? Voulut-il savoir.

La menace était sous-jacente, telle une lame de rasoir planquée dans une pâtisserie recouverte de chantilly et de fraises juteuses.

-Non, non, je devais juste économiser, marmonna-t-il.

Il y avait de drôles de couleurs devant ses yeux, de légères bulles, des vagues de chaleur, aussi...

Le grand corps se fit plus lourd à la surprise de Seijûrô qui se rendit alors compte du malaise qui l'avait pris.

Euh...

-Une crise d'hypoglycémie, sérieusement... soupira-t-il.

L'air penaud, Atsushi le regardait de sous la compresse froide sur son front. S'évanouir en plein câlin, ça manquait de romantisme, c'est sûr. Timidement, il tendit sa grande main en sa direction, essayant d'attraper la sienne qu'il finit enfin par avoir et qu'il serra tout doucement.

-Tu sais très bien qu'avec ta grande taille tu dois constamment avoir de quoi grignoter, tu as besoin de ta dose de sucre, voyons...

Leurs mains s'enlacèrent, se caressant du bout des doigts, leurs yeux ne se lâchant plus.

-Tu m'as manqué, souffla Atsushi.

Chapitre 3
-Kurokocchi !

D'un pas sur le côté, le surnommé évita un missile blond qui paraissait en vouloir à sa vie, sous le regard dépassé de l'équipe de Seirin. Ils allaient finir par s'y habituer, à force. Déjà, on pouvait capter un peu d'ennui dans certains regards.

-Ne me saute pas dessus, Kise-kun, demanda Kuroko.

Il remit en place la bandoulière de son sac, évitant ainsi le regard faussement blessé du blond qui s'en rendit compte, le faisant soupirer.

-On rentre ensemble, dis ? Lui proposa-t-il alors.

Ryôta vivait du côté opposé, mais les lycéens n'avaient pas à le savoir. Alors Kuroko accepta avec un tout petit sourire enjoué qui ne fut capté que par les prunelles dorées, habituées à scruter ce visage blasé pour repérer la moindre trace d'émotion.

Sans un mot en l'encontre de Kagami, Tetsuya emboîta le pas à son petit-ami qui poussa le vice jusqu'à passer bras autour de ses épaules, cachant son sourire narquois.

Kagami était peut-être la lumière de Tetsuyacchi (et encore, aux yeux de la Génération, seul Aomine méritait une telle dénomination), mais Ryôta ne le laissera jamais être plus. Jamais.

-On rentre directement ou tu souhaites t'arrêter ailleurs ?

Une étincelle dans l'œil fit sourire le mannequin. L'idée de traîner un peu ne semblait pas trop déranger Tetsuya, bien au contraire. Passer un peu plus de temps avec son copain n'était pas pour les déplaire. Ils n'en passaient jamais assez, entre les cours, les entraînements, les matchs, leurs propres vies...

-On n'a pas assez de 24h dans une journée, avait un jour chuchoté Ryôta à son oreille.

Ils n'allèrent pas sur un terrain de basket, une pâtisserie, une bibliothèque, au cinéma ou dans un parc quelconque. Ryôta était, lui aussi, un enfant trop vite grandi, au même titre que Murasakibara.

-Un parc d'attraction ?

Un nouveau sourire étira ses lèvres. Il avait bien envie de rire en apercevant leur destination, mais c'était tellement... tellement Ryôta, que ce n'était pas si étonnant, au fond !

-J'ai obtenu des pass à l'agence, expliqua-t-il. Je me suis dit que ce serait dommage de ne pas en profiter, non ? Y'a même des milk-shakes à vanille !

Ah, évidemment, si on prononçait la formule magique, Tetsuya ne pouvait être qu'intéressé ! C'est qu'à force, Ryôta savait l'intéresser !

Ils passèrent ainsi la suite de l'après-midi à essayer divers manèges et à grignoter en tout sens, oublieux du reste du monde, juste satisfait de cette petite pause juste entre eux deux.

-Mmh ! Goûte ça, Tetsuyacchi ! C'est super bon !

Amusé par l'attitude gamine du joueur, il se prêta au jeu, penchant son visage afin de prendre une bouchée de la friandise qui lui était tendue. Mais ce fut finalement une bouche à la saveur sucrée qui rencontra la sienne, bien que la saveur s'y retrouvait.

-Tricheur, susurra le plus petit.

-Je n'ai pas précisé quel serait le support, répondit-il sur le même ton.

Ils avaient à peine reculé la tête, yeux dans les yeux, leurs bouches se caressant presque à chaque mot. Autour d'eux, des gens passaient sans leur prêter attention. En pleine semaine et au milieu de l'après-midi, il n'y avait pas grand-monde pour les huer. Malgré ça, Tetsuya le repoussa gentiment, le visage empourpré, autant par la gène que par l'excitation.

-Ryôta, pas ici, couina-t-il. On peut nous voir...

Il s'en voudrait à jamais si la carrière de mannequin du blond cessait à cause d'un simple baiser dans un endroit public. Particulièrement venant de son fait.

-Oh, cette attraction, juste là ! S'exclama le copieur. J'en ai entendu parler, on doit la faire ! Dis oui...

Il n'eut pas à faire longtemps sa bouille de chaton, Tetsuya hochant la tête pour donner son accord, il n'y avait plus qu'à le tirer jusqu'au manège en question, le faire s'asseoir et s'accrocher.

Oui, contrairement à ce qu'on pourrait penser, c'était plutôt les montagnes russes, le train fantôme et le labyrinthe de miroir que les carrousels à chevaux et les tunnels love love que le couple faisait.

Les jambes flasques et le cœur battant à tout rompre, les deux basketteurs s'accrochaient l'un à l'autre pour ne pas s'écrouler, encore un peu secoués par tout ces virages et pointes de vitesse.

-Faudra recommencer, gloussa Ryôta.

La voix encore coupée d'avoir tant hurlé, Tetsuya se contenta de resserrer sa main sur la sienne pour traduire son acquiescement, content de sa journée. Trébuchant, il se rattrapa maladroitement à son bras, murmurant des excuses qui furent vite balayées d'un charmant sourire.

-Si c'est à moi que tu te rattrapes, y'a pas de souci Tetsuyacchi ! S'exclama-t-il en l'embrassant sur la joue.

-Ryôta, râla-t-il faiblement.

Les petites attentions du mannequin le charmaient, malgré lui, et il ne se lassait jamais de ses manières en son encontre. Certes, c'était parfois étouffant, il était bien assez grand pour tirer lui-même sa chaise ou tenir la porte, mais bon, difficile de s'en plaindre lorsqu'il croisait ce regard doré plein de tendresse qui le couvait presque, attentif au moindre froncement de sourcil, au moindre plissement des lèvres.

-Oh, ça te dit de partager une barbe à papa ? Proposa Ryôta en en apercevant un stand.

À peine le temps d'accepter que la sucrerie se trouvait déjà devant lui et que la bouche gourmande l'attaquait, lui lançant un clin d'œil.

-T'es sûr que tu veux la partager ? S'amusa Tetsuya. Tu as l'air bien parti pour la terminer à toi tout seul.

-Oui mais c'est pas drôle si je fais ça, bouda-t-il. Tu trouves pas que ça a meilleur goût quand on partage ?

Pour le faire taire, le passeur attrapa une pincée de la brume sucrée et la lui fourra dans la bouche, en une vaine tentative pour le faire taire. À la place, il engloutit les doigts, refusant de les lâcher, faisant glousser Kuroko qui tentait de les récupérer, arguant que c'était les siens.

Peine perdue, Ryôta avait envie de jouer et ne comptait pas arrêter de sitôt.

-Tu es pire qu'un enfant quand tu t'y mets, rouspéta-t-il faussement.

Vexé, il tenta de s'en défendre mais difficile d'argumenter intelligemment lorsqu'on a la bouche pleine. Ç'eut au moins le mérite de faire glousser de nouveau Tetsuya qui ne l'aida nullement, voulant voir comment il allait se débrouiller.

Oui, il était un peu sadique, pourquoi ?

Il finit par récupérer ses doigts, les essuyant sur une serviette en papier, tandis que son petit-ami lui piquait un peu de milk-shake pour avaler son morceau de barbe à papa. Pas qu'il allait s'étouffer, évidemment, mais il savait que ça allait agacer Tetsuya. Et que ça allait se traduire par une bouille adorable devant laquelle il n'aura plus qu'à gagatiser intérieurement.

Parce que Tetsuyacchi n'était pas toujours à l'aise lorsqu'il réagissait -même positivement- au moindre changement d'émotion visible. Ne pas gâtouiller devant sa bouille adorable, ni ses mimiques si mignonnes et encore sur son attitude renfrognée qui le rendait tellement craquant...

-Ryôta-kun est en train de me fixer. Ça me dérange.

-Oh, désolé Tetsuyacchi, j'étais perdu dans mes pensées, s'excusa-t-il maladroitement.

Pour se faire pardonner (et parce qu'il en avait envie, évidemment), il se pencha et l'embrassa sur la tempe après l'avoir dégagée de mèches intempestives. Là, c'était bien mieux ! Parce que, bon, embrasser des cheveux... C'était plutôt moyen.

-Oh, parce que tu sais penser ? Minauda Kuroko, faussement surpris.

Sur le coup, Kise se figea, interloqué, ne sachant ni quoi dire, ni quoi faire. Que...?

Mais, lorsque son petit-ami lui tira la langue avant de faire volte-face, il comprit rapidement qu'on venait de se moquer de lui et que ça méritait une punition de ce nom ! Pourquoi pas des chatouilles ?

Chapitre 4

Complètement dans le cirage et se guidant au radar, Daiki sortit de la chambre.

Il prit la direction de la cuisine, espérant y trouver de quoi le réveiller suffisamment pour pouvoir se doucher sans se noyer. Une fois, il s'était lavé avec une bouteille de shampooing. Littéralement.

Fouillant les placards à l'aveuglette, il grommelait contre le soleil qui lui arrachait la rétine. On n'a pas idée d'être aussi brillant à... à... Il est quelle heure, déjà ?

Ah, dix heures cinquante-deux.

Il lança la cafetière puis se laissa tomber sur une chaise, la tête dans les bras. Pourquoi s'était levé ?

Son estomac grogna, lui donnant une réponse claire.

-Mine-chin devrait manger. Le petit-déjeuner est important.

Un grommellement de fin du monde s'échappa de sous ses bras et il ne bougea qu'une fois le café prêt. Au vu de la nuit passée, il était hors de question de commencer la journée (à onze heures passé, pas grave) sans une bonne dose de caféine dans l'organisme.

Il finissait sa deuxième tasse lorsqu'un assortiment de pâtisseries fut poussé vers lui. Il se servit, tentant de cacher le petit sourire qui prenait place sur ses lèvres. Ce genre de petites attentions le gênaient autant qu'il en raffolait. Un combat perpétuel entre sa fierté et son besoin d'affection. C'était éreintant.

Le seul qui pouvait le faire chier, c'était lui-même.

-C'est toi qui les as fait ? Marmonna-t-il.

-Mine-chin a le sommeil lourd et il dort trop longtemps, bouda Atsushi. Fallait bien que je m'occupe.

La moue qu'il esquissa était adorable.

-Tu dois y être habitué depuis le temps.

Ça faisait quand même presque deux années qu'ils avaient emménagé. Et cinq ans qu'ils étaient ensemble. Depuis tout ce temps, ils avaient pris leurs habitudes l'un envers l'autre. Et les grasses matinées de Daiki les jours de congé faisaient partit de ces habitudes.

-Mais je m'ennuie quand même.

-Que je sache, je n'ai fait aucun commentaire sur ta manie de manger au lit. Et pourtant, ça gratte. Quand je ne trouve pas directement l'emballage.

-Mais quand je t'ai demandé si ça te gênait tu m'as dit que non !

Grognon, il mâcha énergiquement une pâtisserie. S'imaginant un instant subir le même sort, Daiki le fixa quelques secondes, les yeux agrandis et une sueur froide coulant entre ses omoplates.

-De toutes façons, que je refuse ou non, tu grignoterais quand même, marmonna-t-il, le nez dans la tasse.

Atsushi gonfla encore plus ses joues et continua d'écraser les gâteaux sous les meuleuses qui lui servaient de dents. Le bruit que cette action prodiguait était réellement effrayant.

Daiki tendit la main, agrippant un survivant du plateau et rétracta son bras à la vitesse de la lumière, effrayé que son géant de petit-ami ne le confonde avec la nourriture. En plus, il était sûr qu'il n'était pas comestible.

Avait-il seulement ses vaccins à jour ? Il faudrait qu'il vérifie, tiens...

Sur cette pensée un peu étrange, il quitta précipitamment la cuisine pour la salle de bain. La journée était suffisamment entamée pour qu'il continue de paresser en bas de pyjama.

Connaissant son « petit »-ami, une fois qu'il aura engloutit la dernière miette des pâtisseries, il viendra sûrement se plaindre qu'il s'ennuyait. À lui, après, de se creuser la binette pour trouver l'activité qui leur plaira à tous deux. Dans ces moments-là, il avait l'impression de rejouer aux dating-game de son adolescence. La moue boudeuse de Atsushi avait tendance à lui rappeler cette phrase désagréable : « Oh non ! Tu as raté ton rendez-vous ! » avec la même voix pleurnicharde qu'à l'époque.

Repenser à ça le fit ricaner. Non, mais, franchement, c'était quoi, ça ?

Suivit par un nuage de vapeur, Daiki sortit de la salle d'eau, s'essuyant les cheveux.

-Tu veux faire quoi, aujourd'hui ? Lui lança-t-il à travers le couloir.

Une réponse juste incompréhensible lui parvint.

Bon, il avait pas encore fini.

-Avale, tu te fais du mal pour rien, râla-t-il.

Des grommellements toujours aussi inaudibles s'élevaient, il devait sans doute se plaindre de lui à voix haute. Et mettre des miettes partout en même temps.

-Je te préviens, c'est toi qui nettoies !

Marre de passer l'éponge sur des miettes et des postillons.

Retournant dans la salle de bain, il grommela contre la vapeur toujours présente. Hey ! Il voudrait se raser sans repeindre le lavabo, merci ! Grr...

Il se retrouva à se tortiller pour passer outre, concentré sur son reflet brouillé. Allez, on y croit...

-ATSUSHI ! Glapit-il.

Le grand gourmand s'était laissé tomber sur lui, passant ses bras autour de lui et calant son menton sur son épaule. La surprise avait juste manqué à Daiki de se balafrer de manière presque comique. Mais pas de façon permanente, heureusement.

Le regard violet le fixait à travers le miroir, d'un air blasé mais qu'il arrivait pourtant à rendre mignon.

-J'ai l'impression de vivre avec un chat, rouspéta-t-il.

Il lui tira la langue pour seule réponse. Il était pas un matou !

-Tu me lâches, oui ? J'aimerais finir de me raser.

-Mais... Mine-chin est méchant avec moi...

Mine-chin ne voudrait pas finir en tartare. Merci.

Soupirant, il abandonna et reposa son rasoir. Vu comment c'était partit, il était bon pour rester toute la journée avec juste une demi-joue rasée. Ah bah, il était beau, là !

-Voilà, je suis tout à toi, content ?

Passant ses mains sur les joues de son petit-ami, Atsushi fit la moue.

-Mine-chin est bizarre.

-Mine-chin n'a pas put terminer de se raser parce qu'un gros minet violet a décidé de l'en empêcher. On se demande bien pourquoi...

La moue se fit encore plus adorable. Il... fallait... résister...

Atsushi l'embrassa, le précédant dans ses actes, ce qui n'était pas forcément pour lui déplaire.

Bon, il avait résisté que dalle. Mais y'avait triche, là. Y'avait corruption par beau mec trop bien foutu. Ça méritait un procès.

En tout cas, partit comme ils étaient, ça aller déraper. Enfin, aucun des deux n'allait râler à ce sujet, non plus, partit comme ils l'étaient. Bien que le lavabo qui lui sciait les reins, c'était pas glamour. Du tout.

-Et si on continuait tout ça ailleurs ? Un endroit plus confortable ?

Avant qu'on ait à appeler le plombier ou l'hôpital...

Lorsqu'il se sépara de lui, il pensa avoir été écouté et le suivit, son habituel sourire pervers bien en place ? Sourire qui disparut lorsqu'il se rendit compte qu'au lieu de la chambre -voire le canapé du salon- Atsushi avait opté pour la cuisine. Et les placards.

Mais... et leur partie de jambes en l'air ? Comment pouvait-il préférer grignoter à ça ?

Croisant le regard habituellement blasé, il fut agréablement surpris d'y lire de la frustration. Ah, quand même ! Il l'attrapa par le bras avant qu'il ne s'attaque à leurs provisions.

-J'ai dit « ailleurs », pas « plus tard », idiot, soupira-t-il en souriant.

Il n'en fallut pas plus pour qu'il se prenne le mur de plein fouet avec un ancien basketteur assez pressant contre ses jambes.

-Mine-chin est quand même bizarre.

-Ta gueule.

Chapitre 5
Shintarô plaça ses mains de part et d'autre de la tasse fumante. Du thé. Évidemment.

Mais ce qui différenciait ce thé de tout ceux qu'il avait pu boire jusqu'à maintenant, c'était la richesse du goût, l'odeur profonde et vraie qui s'en dégageait, la teinte obscure du liquide. Il n'y avait vraiment que chez Seijuro qu'il pouvait découvrir un tel trésor !

Il remonta ses lunettes tout en jetant un œil en direction de son petit-ami, absorbé par leur partie de shôgi. Ça faisait au moins deux bonnes heures qu'ils étaient dessus, mais ils avaient bien fait pire.

Malgré leur talent respectif, se confronter l'un à l'autre tenait plus du bras de fer mental. Le combat se tenait dans leur crâne, pas sur le tablier.

Il avait avancé sa propre pièce un peu plus tôt. Et maintenant, il se perdait dans la contemplation de son… Son quoi, au fond ? Par facilité, il usait du terme de « petit-ami », mais il n'y avait pas de tendresse entre eux, aucune cajolerie ni de caresses. Tout juste si ils se tenaient la main lorsqu'ils se retrouvaient seuls, loin de tous. Dans les vestiaires déserts du club de basket, dans le local où ils jouaient au shôgi, chez l'un ou chez l'autre…

-Tu te déconcentres, déclara Seijuro sans relever la tête.

Il avança son cavalier et porta sa tasse à ses lèvres, sirotant le thé sans rien ajouter de plus.

Se reconcentrant sur le jeu, il dut se résoudre à la défaite. Évidemment, un Akashi ne perdait jamais.

-Je te l'ai déjà dit, si tu ne te focalises pas sur ce que tu fais, tu as perdu avant même de commencer, sentença son capitaine avec son habituel air sérieux.

Ravalant un commentaire acide qui ne collait pas avec son caractère, Shintarô reprit une gorgée de thé, fermant les yeux. Il entendait les pièces s'entrechoquer. Soit ils allaient refaire une partie, soit ils passaient à autre chose.

-Tu parais fatigué, souffla-t-on à sa gauche.

Étonné, il rouvrit les yeux et tourna la tête. Seijuro s'était assis à côté de lui, laissant la boîte sur la table, préférant s'occuper de lui.

-Les examens, marmonna-t-il.

La réponse était pathétique et le regard cramoisi de son voisin était dubitatif. Comme si de simples tests pouvaient le tourmenter, lui, le petit génie. Enfin, c'était Seijuro le génie, lui était juste plus intelligent que la moyenne.

-Tu sais à quel point j'abhorre toutes formes de mensonge, rappela-t-il d'une voix de glace. Je t'ordonne de me répondre.

L'ordre avait claqué dans le silence, sonnant étrangement aux oreilles du plus grand. Le son d'un lien brisé. Le son d'une rupture nette. Brutale.

-Tu n'as aucun ordre à me donner, Akashi. Nous ne sommes pas sur un terrain de basket.

Il se releva violemment, récupérant les quelques affaires qu'il avait apporté, sous le regard passif du propriétaire de la chambre.

Quelle erreur avait-il bien pu commettre ? L'avait-il froissé ?

-Mes ordres sont absolus, répliqua-t-il. Et je t'interdis de t'en aller.

Il se figea, se tournant vers lui lentement.

-Tu… tu m'interdis ? Mais tu n'as aucun droit sur moi, Akashi.

Enfilant sa veste d'un geste sec, il se dirigea vers la sortie d'un pas saccadé.

Comment osait-il ?!

-Shintarô.

La voix n'était plus glaciale, elle était gelée. Elle charriait des icebergs et des ours polaires.

-Si tu franchis cette porte, il n'y aura plus rien entre nous. Es-tu sûr de ce que tu fais.

Son air suffisant lui fit grincer des dents. Lui aussi se rappelait duquel des deux avait dû rabaisser sa fierté pour mettre ses sentiments à nu. Un Akashi ne s'abaissait pas à ça, après tout.

-Je n'ai jamais été aussi sûr, déclara-t-il à son tour.

Il passa le chambranle, ralentissant imperceptiblement, comme si il regrettait. Comme si il voulait s'arrêter, réduire le réduire le reste de sa fierté en miettes et faire demi-tour. S'excuser. Lui expliquer ses sentiments, son trouble intérieur. Tout.

La porte d'entrée claqua derrière lui, résonnant entre les murs.

Chacun de leur côté, ils ne bougèrent plus, le cœur serré. Dans leurs oreilles, le bruit se répercutait, paraissant vouloir le hanter.

Était-ce tout ? Était-ce ainsi que ça se finirait ?

Midorima dut se résoudre à l'évidence et se détourna de la propriété familiale, chaque pas l'en éloignant lui semblait plus lourd. Impossible à faire. À croire que ses pieds étaient collés au sol. À croire que… qu'il n'avait pas envie de partir ? Évidemment qu'il n'en avait pas envie. Évidemment qu'il voulait rester, qu'il aurait préféré faire demi-tour ou effacer ces dernières minutes !

Mais malgré sa façade de glace, Shintarô était humain, vous savez. Il n'aurait pas pu supporter plus longtemps cette incertitude, ce lien si ténu et si fragile entre eux deux… Il ne courrait pas après de la tendresse guimauve comme le ferait Kise, non plus. Mais même les animaux avaient besoin d'affection !

Valait-il moins qu'un animal à ses yeux ?! N'était-il donc là que pour l'amuser ? Pour l'expérience ? N'était-il donc qu'un jouet, bon à jeter quand il faisait mine de se révolter ?

Il serra le poing, ses bandages grinçant un peu de mécontentement pour le coup et la petite douleur le fit sortir de ses pensées.

-Nous étions deux à prendre nos décisions… murmura-t-il, la voix étranglée.

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