L'air frais de ce début de soirée n'était pas du tout agréable. Il venait lui mordre la peau et lui donnait envie de s'emmitoufler dans un plaid, ou une couverture, et de ne plus jamais en sortir. C'était d'ailleurs ce que Minho marmonnait tout en essayant d'enfoncer sa tête dans sa veste pour garder un peu de chaleur.

Il était presque vingt et une heure, il venait à peine de sortir de son travail et il se sentait exténué. Il travaillait comme professeur de danse pour enfants et adolescents, et accessoirement, comme chorégraphe pour des groupes de musique. Il adorait son boulot, il vivait de sa passion. Mais il devait avouer que c'était vraiment éreintant.

Surtout quand il finissait aussi tard et qu'il faisait froid. Bon, en soit les températures étaient loin d'être catastrophiques... mais c'était un grand insatisfait de la vie. Cette pensée le fit rire alors qu'il continuait tranquillement son chemin, prêt à mettre ses écouteurs dans ses oreilles.

Enfin, jusqu'à ce qu'il entende le son distinctif d'un miaulement plaintif. Ceci paralysa l'entièreté de son corps, l'obligeant à se rattraper au mur pour ne pas tomber au sol. Il cessa de respirer, pensant avoir rêvé. À peine quelques secondes plus tard, un autre miaulement retentit. Non, il était clairement dans la réalité.

Il inspira longuement, sachant pertinemment qu'il était incapable de passer son chemin alors qu'un chaton, au vu des bruits aigus qu'il faisait, était tout seul dans le froid. Et s'il était blessé ? Ni une ni deux, le danseur se tourna vers la petite ruelle d'où s'échappait le bruit, cherchant où se cachait ce petit animal sans défense.

Il l'appela gentiment, suivant les plaintes qui se faisaient de plus en plus fortes. Ce fut là qu'il tomba sur un vieux morceau de carton d'où dépassait, non pas une, mais deux petites têtes. Son cœur se mit immédiatement à fondre tandis qu'il laissa échapper une petite exclamation de tristesse.

Les pauvres petits étaient dans un piteux état. Leur fourrure était pleine de saletés, ce qui l'empêchait de distinguer leurs couleurs. Et en plus de cela, ils étaient identiques en taille et en corpulence. L'un deux étaient complètement recroquevillé contre le mur, tremblant de peur en le voyant s'approcher.

L'autre semblait prêt à lui sauter dessus, le regardant avec attention. Minho avait l'habitude, il s'accroupit dans un geste lent, tendant sa main pour qu'ils puissent venir la sentir. Le plus téméraire des deux sembla hésiter quelques secondes avant de céder, se mettant à le renifler.

- Salut vous deux... lâcha-t-il enfin, d'une voix toute douce et calme dans le but de ne pas les effrayer. Pauvres petits, ça ne doit pas être facile, hein ?

En guise de réponse, il reçut un autre miaulement plaintif. Cela le fit sourire, il avait l'impression que le chaton lui répondait. Il osa un coup d'œil vers le premier qui s'était décollé du mur afin de se blottir contre son frère, ou sœur, semblant un peu plus rassuré. Il se mit même à le sentir quelques secondes avant de soudainement venir frotter sa tête contre sa main.

Cela n'aidait en rien Minho à ne pas fondre encore plus. Bien au contraire, il était en train de se liquéfier. Il ne se gêna pas pour venir caresser doucement la petite tête du chaton qui venait se rapprocher de lui, cherchant visiblement du réconfort et de la chaleur. Le deuxième le suivait à la trace, tout en gardant l'œil sur l'humain.

- Promis, je ne vais pas vous faire de mal, se sentait-il obligé de dire. Pas la peine de me regarder comme ça...

Le plus téméraire des deux miaula de nouveau, suivant le plus craintif qui s'était installé sur les genoux du danseur. Finalement, ce dernier n'était peut-être pas aussi timide qu'il en avait l'air. Il semblait qu'une fois rassuré, il était bien plus à l'aise que son homologue.

Minho se retrouvait donc avec deux chatons sur lui, sales, et il devait rentrer chez lui. Il était dans un dilemme, ne sachant pas trop quoi faire. Il repensait à ses trois chats qui étaient restés chez ses parents et qu'il n'avait pas pu emmener chez lui à cause du manque de place et de temps à leur accorder.

C'était délicat, son appartement n'était pas très grand et il n'avait rien pour accueillir les chatons. Mais il ne pouvait décemment pas les laisser dans cet état dehors ? Il pouvait se débrouiller le temps d'un soir, jusqu'à ce qu'il les emmène dans un refuge le lendemain... c'était vendredi en plus, il allait être en week-end pendant deux jours.

Un dernier coup d'œil aux boules de poils suffit à le faire craquer. Les deux chatons le regardaient avec leurs grands yeux innocents. Il remarqua d'ailleurs que le plus protecteur des deux avait des orbes chocolat tandis que l'autre possédaient un beau regard noisette. Ils étaient tout bonnement adorables mais ils avaient besoin d'une bonne douche.

- Bon les enfants... soupira Minho, les sentant se tendre comme s'ils s'attendaient à se faire rabrouer. Je vais vous emmener dans mon appartement, je ne peux pas vous laisser là, comme ça.

Les deux félins se regardèrent, comme s'ils étaient en train de réfléchir. Sauf que ce n'était pas possible, ils ne pouvaient pas le comprendre. Mais ils étaient drôles, alors ça le faisait sourire. Il se redressa, les deux chats en profitant pour se caler dans ses bras, et il reprit son petit bout de chemin jusque chez lui.

🐱

Le chemin jusqu'à son appartement s'était effectué dans le calme, à son plus grand étonnement. Les chatons étaient restés sages, le plus à l'aise s'étant mis à ronronner tandis que l'autre restait toujours sur ses gardes. Ceci l'amusa, et il se demandait si ce dernier devait être l'aîné.

Il avait dû se retenir de rire face à la curiosité de ces deux petites boules de poils. Ils n'avaient cessé d'observer chaque recoin de sa modeste demeure, aux aguets. Ils semblaient beaucoup moins effrayés, bien que l'un deux soit toujours aussi méfiant. Celui aux orbes noisette se laissait complètement faire, à présent en confiance.

- Bon, la partie la moins amusante pour vous... chantonna-t-il tout en les emmenant vers la salle de bain. Je vais vous nettoyer, un bon bain vous fera du bien...

Le plus téméraire se mit à miauler, comme s'il exprimait son mécontentement. Le deuxième se contenta de ronronner encore plus fort, ce qui fit exploser de rire le danseur. Ces deux-là semblaient être un sacré duo et il était persuadé qu'il allait bien s'amuser avec eux à ses côtés pendant la soirée.

Il entra donc dans la salle d'eau, déposant aussi délicatement que possible les chatons sur l'évier. Il se dépêcha de sortir des serviettes et de quoi nettoyer les petits comme il fallait. Celui aux orbes noisette n'hésitait plus à explorer son nouvel environnement, gambadant sur la surface qui s'offrait à lui.

Enfin, jusqu'à ce qu'il tombe avec grâce dans le lavabo, ce qui fit bondir le deuxième chat. Celui-ci se précipita, presque avec inquiétude, afin d'aider son frère. Visiblement le petit chaton, à présent sur le dos à cause de sa chute, était un mâle.

- Eh bah, c'est que tu es maladroit toi, hein ? gazouilla Minho, tout en venant gratouiller le ventre de celui qui était tombé.

Le feulement de son homologue interpela le roux qui se contenta d'arquer un sourcil. Celui aux yeux chocolat était extrêmement protecteur. Il allait devoir gagner sa confiance et lui montrer qu'il ne comptait pas leur faire du mal. Il entreprit donc de récupérer le chaton perdu et de faire couler un peu d'eau dans l'évier.

Laver ces deux boules de poils s'avéra être plus compliqué que prévu. Si le plus à l'aise semblait adorer se faire toiletter, ce n'était pas le cas du plus téméraire qui bondissait et miaulait toutes les secondes. Minho faisait preuve de patience et de délicatesse, comprenant bien que se cachait quelques blessures sous cette fourrure.

Il fut cependant rassuré de constater qu'il ne s'agissait que de coupures et quelques puces, qu'il se dépêcha d'enlever à l'aide d'un savon spécial. Il avait bien fait de garder quelques produits pour chats chez lui, au cas où. Une fois propres et rincés, il déposa les chatons, qui étaient tous deux des mâles, dans une serviette afin de les sécher.

- Eh bah, c'est que vous êtes tous beaux maintenant ! s'exclama-t-il dans un grand sourire, heureux de les voir enfin dans un état convenable.

Il fut surpris de constater qu'ils ne se ressemblaient pas tant que ça. Le plus méfiant des deux avait un pelage noir parsemé de quelques tâches blanches, tirant presque sur du gris. Il était tout chétif malgré le fait qu'il cherchait à s'imposer pour protéger son frère, dont il faisait soigneusement la toilette.

Ce dernier, qui était le plus à l'aise à présent, avait un pelage couleur sable ou fawn. Son poil semblait un peu plus épais mais il était tout aussi menu que son homologue. Il semblait beaucoup plus fragile, presque naïf avec ses grands yeux noisette curieux et innocents. Et il adorait les attentions, au vu des ronronnements qu'il laissait échapper.

Minho poussa un petit soupir attendri en observant les deux frères se câliner et frotter leurs têtes l'une contre l'autre. Ils semblaient beaucoup s'aimer et tenir l'un à l'autre, ce qui le touchait profondément. Il se rendait compte que les donner à un refuge allait être compliqué, que faire si on les séparait ?

Il chassa ses pensées de sa tête, revenant à la réalité. Il commençait à se faire tard et les petits devaient avoir faim. Au vu de leur taille, ils n'étaient plus allaités. Ils étaient petits mais ils devaient avoir presque un an. N'ayant pas de croquettes, il supposait que de la nourriture ménagère allait leur convenir. Enfin, il espérait surtout.

- Je crois qu'il doit me rester du poulet... marmonna-t-il, écarquillant les yeux lorsque les deux chatons se mirent à l'observer avec attention. Est-ce que ça vous tente ?

Il reçut des miaulements enthousiastes en guise de réponse. Il cligna lentement des yeux, assez surpris des comportements de ces animaux. Il ne devrait pas être étonné, il était lui-même une bizarrerie de la nature. C'était évident qu'il allait en attirer d'autres comme lui. Il se contenta donc d'hausser les épaules, sans se poser plus de questions.

Les chatons à présent dans ses bras, enfin, à l'exception du sablé qui s'était aventuré sur sa tête, il se dirigea tout droit vers la cuisine. Dès qu'il fut proche du comptoir, le noiraud se jeta dessus. Il n'aimait visiblement pas être trop proche des humains. Le danseur ne s'en formalisa pas, ouvrant son frigo avec le chaton fawn toujours posé sur ses cheveux.

- Je te préviens, p'tit sablé, commença-t-il, essayant de lever les yeux afin d'apercevoir la boule de poils. Si tu perds l'équilibre, tu n'as pas intérêt à me planter tes griffes dans le crâne.

Il lui sembla que le chaton poussa un miaulement qui ressemblait plus à un soupir qu'autre chose. Mais au moins, le petit chenapan eut l'intelligence de descendre de sa tête pour s'installer maladroitement sur son épaule, lui donnant un petit coup de museau affectueux sur la joue.

Minho posa sa main sur son cœur tout en fermant les yeux. Il était en train de s'attacher à ces petites bestioles et ce n'était pas une bonne chose. Il ne pouvait pas les garder avec lui, c'était bien trop compliqué. Mais là, tout de suite, il souhaitait les noyer de câlins et de bisous.

Il se résolut à faire à manger, un chaton couleur sable toujours accroché à son épaule tandis que l'autre s'était amusé à foutre le bordel dans ses épices et de faire quasiment tout tomber. Le pauvre petit noiraud avait fini par éternuer à force de faire l'imbécile, et à s'éloigner donc de son désordre pour venir s'accrocher à la manche de Minho.

Et donc bousiller son pull au passage.

Heureusement qu'il aimait les chats plus que tout sinon il n'aurait pas donné cher de la peau de ce petit trésor. La faim finit par avoir raison d'eux et dès qu'il eut fini et posé les morceaux de poulet dans une assiette, les chatons avaient foncés dessus pour tout dévorer.

Ceci l'avait fait sourire et il en avait profité pour déposer des bols d'eau près d'eux, histoire qu'ils se rafraîchissent. Il avait mangé des ramens, tout en observant les deux petits explorer leur nouvel environnement une fois repus. Il tombait de fatigue, donc il ne perdit pas de temps pour aller prendre une douche.

Les deux chatons ne le lâchaient plus d'une semelle et l'avaient donc suivi jusque dans la salle de bain, s'amusant avec tout ce qu'ils trouvaient. Autant dire que ses chaussettes étaient foutues. Il les avait gentiment grondés, plus pour la forme qu'autre chose, en sortant de la douche.

- Bon... avait-il soupiré, propre et en pyjama, prêt à dormir. C'est l'heure de pioncer les enfants, comme c'est votre première nuit, je vais vous laisser dormir avec moi.

Et ce fut ainsi que Minho se retrouva avec deux chatons dans son lit qui firent la bringue une bonne partie de la nuit. Il n'avait pas eu le cœur à les engueuler, et il avait fini par succomber à la fatigue, les petits chats blottis tout contre lui, pour son plus grand bonheur.

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Habituellement, Minho se réveillait lorsque son réveil sonnait. Même les rayons du soleil ne pouvaient rien faire pour le tirer de ses rêves. Pourtant, il avait ouvert les yeux bien avant qu'il soit temps pour lui de se lever. Quelle en était la raison ? Il avait très chaud. En plein hiver.

Il grimaça, essayant de chasser les dernières bribes de sommeil de son esprit. Son cerveau était lentement en train de se reconnecter à la réalité et ce fut à ce moment qu'il comprit que quelque chose clochait. Plus particulièrement lorsqu'il se rendit compte de la présence d'un bras enroulé autour de son torse.

Il se figea avant de tourner très lentement son visage vers la source non désirée de chaleur, tombant nez à nez avec un jeune garçon endormi à la bouille angélique. Un petit nez rond, des joues pleines de taches de rousseur et des cheveux blonds duveteux. Il cligna des yeux, ne comprenant toujours pas ce qu'il se passait.

Son incompréhension ne fut que plus grande lorsqu'il aperçut une autre personne derrière le blondinet. C'était un jeune homme à la chevelure noire parsemée de mèches blanches. Il avait une bouille toute ronde et semblait profondément endormi. La vue était certes adorable, mais qu'est-ce qu'ils foutaient dans son putain de lit ? Et nus en plus ?

Minho sursauta lorsque le noiraud bougea, observant avec panique ses yeux s'ouvrirent. Lorsque ce dernier fronça des sourcils, le roux sentit les derniers restants de calme s'envoler et il se mit à hurler, réveillant ainsi le deuxième garçon. Ils étaient maintenant trois à crier comme des abrutis en plein milieu du lit.

Du lit où les chatons n'étaient plus présents... enfin, ça c'est ce qu'il croyait.

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Bonjour mes cupcakes !

Quel plaisir de commencer cette histoire héhé, elle est assez différence de celles que j'ai pu écrire jusqu'à présent (enfin, de mon point de vue). Ici, on ne va pas vraiment parler de couples. Je vous préviens de suite, ni Yongbok ou Jisung finira avec Minho ! 

En tout cas, j'espère que cette introduction vous donne envie de lire la suite et de découvrir les aventures de nos trois protagonistes... ! 

En attendant, je vous souhaite de prendre bien soin de vous et on se retrouve samedi pour le premier chapitre !

Love on you 💖