Chapitre huit
La première chose qui me vient à l'esprit est de trouver un abris. Je ne serais pas en sécurité tant que je ne trouverais un bon abris pour me protéger lorsque j'établirai des stratégies. La seconde chose à laquelle je pense sont les sacs se trouvant à la Corne d'abondance. Chaque sac contient quelque chose de différent qui peux t'aider à survivre. Tu peux en prendre autant que tu veux mais en prendre plus d'un ferait juste porter l'attention sur toi car tout le monde sera à ta recherche pour pouvoir te voler le sac. À moins que, bien-sûr, ce ne soit ta stratégie. Attirer tes victimes vers toi et puis, les tuer avant qu'ils ne puissent faire quoique ce soit.
Je vois que je ne suis pas la dernière à courir vers les sacs. En fait, je suis dans les premiers avec le garçon du Disctrict 7. Cela me fait presque m'arrêter sur place. Suis-je plus rapide que je ne le croyais? Katniss ne m'a jamais rien dit sur le fait que j'avais du potentiel en course. Et nous en avons fait des courses dans la Veine! Peu importe maintenant, si je suis rapide, je vais utiliser ça à mon avantage.
J'agrippe fermement mon sac lorsque les autres arrivent aux leurs et je sprinte immédiatement vers les bois. Je tourne la tête et vois Glimmer poignarder un autre tribut dans le dos. Elle jète un coup d'œil vers moi et m'adresse un sourire méchant. Je sprinte encore plus vite lorsque j'entends le son d'une flèche être tirée avec son arc. Je plonge dans un buisson et la flèche me rate de trois centimètres. Je fixe la flèche et réalise que je n'ai pris aucune arme. Je regarde encore une fois vers la Corne d'abondance.
Au moins treize tributs sont éparpillés sur le sol, morts. J'analyse les corps, essayant de chercher Peeta. C'est trop loin et j'abandonne. Je le saurais ce soir... Enfin, si j'arrive à ce soir. Je décide d'enlever la flèche de l'arbre, de la prendre, et de continuer à courir. Peut-être que j'arriverais à faire un arc avec de l'écorce ou quelque chose d'autre. Tout pourrait convenir dans cette situation.
Mon sprint se transforme en une course lente et régulière tandis que je m'enfonce dans les bois, cherchant n'importe quel type d'abris. Rien. Finalement, je commence à marcher et je sais qu'il doit faire environ trente-deux degrés Celsius dans l'arène car des perles de transpiration ruissellent déjà sur mon visage. Je trouve un ruisseau avec de l'eau froide lorsque j'entends un bruit provenant des buissons. Je commence à paniquer et je cherche quelque chose qui pourrait m'aider à me défendre.
Je resserre ma prise sur la flèche qui se trouvait dans ma main, la tenant comme si c'était n'importe quel autre couteau mais je suis soulagée lorsque je vois un écureuil sortir du buisson, la bouche pleine de glands. Je soupire de soulagement et commence à chercher comment cette flèche pourrait m'être utile. Et si la prochaine fois c'était un tribut et non un animal? Comment me défendrais-je? Je décide que je suis assez à l'abris pour l'instant et que c'est le moment idéal pour examiner le contenu de mon sac.
Il contient une couverture, un lot de fruits, une petite bouteille d'eau - il faudra que je la fasse durer - des tas de crakers et des sortes de manches. Je regarde méticuleusement les manches, inspectant chaque chose sur trouvant sur le dessus. Qu'est-ce que cela peu bien être? Comment cette chose allait pouvoir m'aider? Je remets tout dans mon sac et je recommence à trottiner. J'ai surement dû marcher pendant au moins trois kilomètres maintenant.
Deux heures sont passées, et les canons se sont declanchés. Douze. J'entends douze coups de canon. Douze sont morts et douze autre sont encore là. Je m'arrête en face d'un arbre assez large. Katniss m'a montré comment trouver d'excellents arbres pour camper. Il faut qu'il ait des branches larges et solides, qu'il soit creux et caché par d'autres arbres. Je grimpe à l'arbre, branche par branche, et je dépose mon sac sur la branche sur laquelle j'allais me reposer.
Je m'assieds sur la branche, me demandant comment je vais bien pouvoir utiliser ma couverture. Il fait très chaud en ce moment, brûlant même, mais l'arène devient glaciale pendant la nuit. Serait-ce mieux de dormir sur la couverture, sans protection sur ma peau ou dormir sur la branche et me couvrir avec la couverture? Je pense que c'est juste mieux de dormir sur les branches. Quelques échardes ne me tueront pas. Heureusement, aussi petite et maigre que je suis, j'arrive à me coincer entre deux branches, de sorte à ne pas tomber.
J'utilise mon sac comme coussin et je pose la couverture sur moi, tandis que le ciel violet vire au noir. Je regarde le ciel et l'hymne commence à jouer. Ils annoncent quels sont les tributs qui sont morts à la Corne d'abondance. Les deux du trois. Pas de surprise. La fille du quatre. Ah bon? Qu'est ce qu'il se passe cette année? Les deux du cinq. Hum, je pensais que les Hunger Games de cette année ne seraient pas aussi intense que ceux des années précédentes. Les filles des Disctricts six et sept. Le garçon du huit. Le garçon du neuf. Les deux du dix et le garçon du onze. Thresh? Aussi costaud qu'il l'était il ne s'en est pas sorti? Donc ça veut dire que la pauvre petite Rue est là toute seule, se défendant seule. Bon, je le suis aussi, mais pourquoi j'ai l'impression que Rue est impuissante alors que je ne le suis pas?
L'hymne est joué encore une fois et le ciel redevient noir. Peeta est toujours vivant! Avec un peu de chance il est quelque part en sécurité. J'espère que lui aussi est content que je sois toujours en vie vu qu'il m'a avoué son amour pour ma soeur et qu'il m'a promis de me protéger - ce qu'il n'est pas en train de faire. Je chasse toutes ces pensées de la tête, ferme les yeux et m'endors.
Je suis réveillée par des grognements. Des grognements comme si... quelqu'un était en train de se battre. Je tourne doucement la tête vers les bruits et fixe l'obscurité, essayant de discerner quelque chose. Finalement, quelques secondes plus tard, j'entends la voix de quelqu'un demander grâce. "S'il te plait, ne fait pas ça. S'il te plait." Dit la voix. J'entends quelqu'un d'autre éclater de rire et s'arrêter immédiatement de peur que quelqu'un ne l'entende. Le silence qui suit est brisé par un coup de canon.
J'entends le bruit des pas de l'assassin venir dans ma direction et j'utilise tous mes muscles pour rester silencieuse. A travers les branches, j'arrive à distinguer le visage du garçon du Disctrict 2, Cato - je pense que c'est son nom - arriver à pas de loup. Je retiens ma respiration lorsqu'il passe. Il s'arrête en face de mon arbre et décide que ce sera là l'endroit où il se reposera. Je roule des yeux et me force à essayer de dormir dans la position dans laquelle je suis. Cato installe son sac et se met à l'aise. Je me tortille silencieusement dans une position plus confortable lorsque Cato lève soudainement les yeux sur moi.
Un léger rictus se forme sur son visage et je recommence à respirer. Heureusement Cato n'est pas très bon en escalade et ça lui prend bien vingt minutes pour arriver à la première branche. Je m'assois et le regarder essayer de grimper à l'arbre. C'est triste, en fait. Il abandonne et atterrissant sur le sol, il me regarde d'un air renfrogné. Il me tire avec colère un couteau que j'esquive sans efforts. C'était vraiment un mauvais lancé. Je penche ma tête sur le côté.
"Comment ça se passe pour toi?" Je demande. Il grogne dans sa barbe.
"Ne pense pas que parce que tu as douze ans les gens te laisseront partir si facilement. Ce n'est pas comme ça que se jouent les jeux. Tu n'es pas rusée." Ronchonne-t-il. Je lève les épaules.
"Tu n'arrives toujours pas à me faire bouger d'ici, hein?" Dis-je avec immaturité. Il attrape son sac et commence à marcher dans la direction opposée à mon arbre. Je me recouche, une expression de satisfaction sur mon visage et je referme les yeux.
Le matin arrive trop tôt. J'ai l'impression de n'avoir dormi qu'une heure. Je range tout dans mon sac, sachant que je ne dormirais plus ici. Je dois trouver de la nourriture. La nourriture que me fournit ce sac ne durera pas longtemps. Je tire sur le couteau coincé dans l'arbre jusqu'à ce que je ne le libère. Merci Cato. Dit la voix dans ma tête. J'ai enfin une arme. Je souris et descend de mon arbre. Je me retourne et commence à marcher lorsque je me cogne presque contre Rue. Sur la défensive, je brandis mon couteau, prête à attaquer. Elle recule prudemment et met ses mains en l'air.
"Arrête!" Crie-t-elle. "Je ne veux pas te faire du mal." Je baisse doucement mon couteau et le place dans ma pochette arrière. Rue sourit et me fixe. Je regarde dans ses yeux noisettes, attendant qu'elle dise quelque chose.
"J'ai vu ce qu'il sait passé entre Cato et toi la nuit dernière." Dit-elle pour briser la glace. Je la regarde encore une fois. Elle m'observait la nuit dernière? Au lieu d'établir des stratégies et de dormir, elle me regardait parler avec Cato? Je fais un pas en arrière.
"Tu m'observais?" Je demande. Rue acquiesce. "Je sais, ça peut te paraître bizarre. Mais je t'aime bien." Et aussi vite qu'elle est arrivée, elle est repartie. Je cligne des yeux, choquée. Où est-elle allée? Peu importe. Je m'en fiche si elle l'aime bien. Cela se rajoute juste à ma haine pour ces jeux. Heureusement, quelqu'un d'autre la tuera ce qui ne me fera pas me sentir coupable. Je prends mon sac et commence à marcher vers le sud.
Je marche pendant un kilomètre avant de réaliser à quel point j'ai faim. Je jète un coup d'œil aux alentours. Je ne suis pas sure de pouvoir manger une seule de ces feuilles. Elles pourraient être vénéneuse. La seule autre option que me vient à l'esprit est de manger de la viande. Cette pensée me donne des frissons dans tout le dos. Cela signifie que je vais devoir tuer quelque chose.
Je ne peux pas faire ça. Je ne peux pas tuer une innocente créature. Mon estomac grogne. Mais j'ai besoin de quelque chose. Je prends une profonde inspiration et commence à chercher.
Je finis par m'approcher doucement de deux lapins assis silencieusement côte à côte. Mon coeur est sur le point de fondre. Ils sont si mignons! Juste en dessous de leur petit museau rose-
Primrose. Nourriture.
J'essaye de chasser l'image des mignons petits lapins de mon esprit et de me focaliser sur ma faim. Tu as besoin de manger. Les lapins se reproduisent comme des fous. Il y en a encore plein dans la forêt, non? Je m'accroupis, prenant maintenant de petites inspirations. Comment suis-je supposée faire ça? Devrais-je courir et les prendre en embuscade? Lancer un couteau et espérer de les toucher tous les deux? Peu probable. Je leur adresse mon meilleur sourire et je tends doucement mon bras vers eux.
"Hey les petits gars," dis-je doucement. "Venez ici. Venez vers moi. Vous pouvez y arriver." Je fais le petit bruit que je fais quand je veux que Buttercup, mon chat, vienne se coucher avec moi, ça sonne un peu comme un 'tsk'. J'essaye ça avec les lapins.
Un se retourne vers moi. Mon sourire s'agrandit.
"Oui, petit gars. C'est ça. Viens ici." Je continue à faire le bruit et il s'approche de moi. Le deuxième lapin se retourne également et suit son ami. Je tapote doucement le sol en face de moi, leur montrant l'endroit où je voudrais qu'ils s'arrêtent.
"Encore un peu." Je continue. "Tu y es presque. Continue à avancer." Le lapin s'arrête, son compagnon faisant de même. Je réalise que j'ai arrêté de faire le bruit. Ils étaient si adorable en marchant à quatre pattes. Je recommence à faire le bruit et ils s'avancent vers moi. Ils aiment le bruit, plus que Buttercup. Le premier atteint enfin mon bras et frotte sa tête contre ma main. Il est tellement touffu. Et si doux. Son ami le rejoint et je le caresse. Il est tout aussi touffu!
Je ne peux pas les tuer. Pas quand ils ont été si gentil avec moi. Mon estomac gargouille encore une fois et je soupire. Je prends en bras les deux lapins et les blottis contre moi.
"Je suis desolé vous deux. Si cela ne tenait qu'à moi, il n'y aurait pas d'animaux ici." Je regarde le lapin, celui qui s'est avancé en premier vers moi.
"Maximo." Dis-je, donnant un nom au lapin. Je regarde son ami.
"Marilyn." On dirait qu'ils apprécient leurs noms. Je soupire encore une fois. Je déplace Marilyn à côté de Maximo, de sorte à les tenir tous les deux d'un bras.
Je prends le couteau qui se trouve sur le sol à contre-coeur et me prépare. Pauvres Maximo et Marilyn. Je viens juste de les nommer et voilà qu'ils ne pourraient même pas utiliser leurs prénoms. Je ferme les yeux pendant une seconde.
"Au revoir Maximo. Au revoir Marilyn."
J'égorge rapidement Marilyn, la faisant tomber. Maximo bouge violemment dans tout les sens, se débattant dans mon bras et je fais de mon mieux pour ne pas le laisser s'échapper. Je viens juste de tuer son partenaire. Comment pourrait-il me pardonner? Je fais semblant de le câliner. J'ai menti.
Maximo essaye de se défaire de l'emprise de mes bras encore une fois et je finis par trancher sa gorge aussi, mettant fin à sa souffrance.
"Tu peux être avec Marilyn maintenant." Je gémis. J'essuie une larme qui avait coulé sur ma joue du revers de la main. Je me gronde intérieurement. Prin, arrête de pleurer. Tu devais manger. C'était ça ou tu mourais. Regardant les deux lapins morts, je pense à combien j'aurais préféré mourir si j'avais su que tuer des animaux allait être si triste.
Je soulève Maximo et Marilyn du sol, les tenant chacun dans une main, cherchant quelque part où m'asseoir et où pouvoir les cuisiner. Je trouve presque un bon endroit où m'installer lorsque j'aperçois une forme passer en un flash en face de mes yeux. Je m'arrête et regarde autour de moi. Je commence à penser que ce n'était rien, que mon esprit me jouait des tours vu que je n'avais pas dormi lorsque je le revois. Je sais maintenant que ce n'était pas rien.
Je passe Maximo dans mon autre bras et avec le libre, j'attrape le couteau qui se trouve dans ma poche arrière. La chose apparait devant moi encore une fois et j'entrevois une mèche de cheveux blond cendrés. Ces cheveux sont presque trop familier. J'ai déjà vu ces cheveux avant. Un 'AH' s'échappe de ma bouche lorsque quelqu'un la couvre avec sa main.
"Chuuut." Chuchote la voix. "Ne fais pas de bruit. Je veux que personne ne vienne pour assister à ça." Mes yeux s'ouvrent grands. Et là, je sais qui c'est.
Hey hey! N'hésitez pas à commenter vos réactions et à laisser un petit vote d'encouragement! Qui ça peut bien être pour vous? Que fait Peeta? Pourquoi n'est-il pas en train de la protéger? Pourquoi Rue lui a dit qu'elle l'aimait bien? Serait-ce un piège? Vous saurez tout dans les prochains chapitres :)
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