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J'ouvris les paupières difficilement mais les refermai aussi tôt. Mes yeux me brûlaient et j'avais l'impression que mes oreilles étaient complètement bouchées. Les voix qui s'agitaient autour de moi me paraissaient presque lointaine.
D'un seul coup, je sentis deux bras puissants s'agripper à mes épaules et m'extirper de l'endroit où j'étais. Mes fesses touchèrent le carrelage glacé. J'avais incroyablement froid et un mal de chien à respirer.
- Concentres-toi sur ta respiration
J'ouvrai les yeux pour voir deux petites pupilles bleus me fixer derrière une paire de lunette noire.
- Tu as réussi à te réveiller. Quelle chance...
Un homme autour de la trentaine aux grandes boucles blondes se tenait face à moi. Il me fallut quelques minutes pour me rendre compte que j'étais complètement nue et mouillée. Très vite, une serviette vint me couvrir tout le corps et je m'y agrippât fermement, les joues cramoisis.
Pendant que l'homme en face de moi était occupé à parler à une femme qui portait la même blouse blanche que lui, mes yeux défilèrent pour parcourir la salle dans laquelle je me trouvais.De grandes cuves remplis d'un liquide bleu turquoise et translucide étaient disposées de façon ordonnée à gauche et à droite de moi. Je pouvais apercevoir comme des corps qui flottaient à l'intérieur mais je n'en étais pas sûre à cent pour cent.
Je compris vite que je venais justement de sortir de celle contre laquelle j'étais adossée ce qui expliquait mes frissons et ma peau mouillée.
Les murs de la pièce étaient d'un blanc éclatant et quelques chariots recouverts de divers objets trônaient un peu partout. Il y avait aussi quelques étagères pleines de bric-à-brac.
L'homme se retourna enfin vers moi et me sourit de toutes ses dents.
- Je vois que ta respiration est redevenue normale mais on va quand même vérifier que tout est ok d'accord?
- Vous êtes qui? Et où est-ce que je suis? M'empressais-je de demander
Il trifouilla sur un chariot à sa droite et se replaça en face de moi avec un étrange instrument dans les mains.
- Je suis le docteur Weiss et je suis chargé de vérifier que ton réveil se déroule sans problème.
Le docteur plaça son étrange instrument tout près de mon visage et un petit clique retentit. Une lumière vive vint m'aveugler et je clignais plusieurs fois les yeux afin de retrouver une vision normale.
- Ta tension est bonne et je ne détecte aucune anomalie. Tu es en parfaite santé. Je vais pouvoir t'insérer ta puce.
Je secouai la tête ne comprenant pas ce que voulait dire le docteur. Il voulait m'insérer une puce?
- Vous ne m'avez toujours pas répondu qu'est ce que je fais ici ? Dis-je un peu agacée par son manque de coopération.
Il pivota sur sa chaise avec un objet brillant dans sa main droite et un gant en latex bleu dans l'autre. J'eus un léger mouvement de recul face à la grande seringue qu'il brandissait.
- Écoute-je finir ça et promis après je répondrai à toutes tes questions ça te va . Je hochai la tête en signe d'acceptation mais restai tout de même méfiante.
- Donne moi ton bras. Me dit-il
Je lui tendis mon bras gauche sur lequel il passa un coton imbibé d'un produit à l'odeur vraiment désagréable. Je fronçais le nez lorsqu'il planta l'aiguille dans mon avant-bras.
- Et voilà c'est fini on va maintenant vérifier qu'elle fonctionne
- Qu'elle fonctionne? Dis-je l'air interrogateur
- Oui. La puce que je t'ai mis dans le bras. Je dois vérifier qu'elle fonctionne
- Et c'est pourquoi faire?
Il se tourna pour récupérer le même instrument qui m'avait aveuglé tout à l'heure pour répéter la même opération.
- Tu vas vite le savoir.
La lumière m'éblouis une seconde fois et je clignais instinctivement pour la deuxième fois les yeux. Il se racla la gorge avant de parler.
- Shelley Perston, sexe féminin, 17 ans, cheveux et yeux de couleurs noirs, 1m68.
Je ne comprenais pas qui était cette Shelley de 1m68. Le docteur Weiss devina mes pensées en voyant mon air surpris et s'empressa d'ajouter:
- Ah oui c'est vrai... Le temps passé dans les cuves a dut, on va dire, causer certains problèmes sur ta mémoire. Tu ne te rappelle plus de rien?
En réfléchissant, les quelques souvenirs qui me revenaient à l'esprit étaient ceux de lorsque je me trouvais à l'intérieur de cette cuve. Rien de ce qui aurait pu se passer avant ça ne me revenait en mémoire.
- Non je ne me souviens que lorsque j'étais là dedans. Je lui pointais la direction de la cuve au liquide bleu.
- Je vois. Dit-il tout en se grattant le front. Ne t'inquiète pas. Ta mémoire te reviendra dans 2 ou 3 jours - 2 ou 3 jours ! M'exclamais-je
- Oui en général
Je me recroquevillai sur moi-même. Je ne savais pas où j'étais. Je n'avais plus de mémoire et surtout je ne me rappelais plus du tout de mon identité. Sois que j'avais des parents?
Le docteur reposa délicatement son matériel sur le chariot puis dit:
- Voilà c'est fini tu peux te lever.
Je me redressai tout en empoignant la serviette pour éviter qu'elle ne tombe. Je m'assieds sur le rebord de la cuve et m'éclaircissais la voix.
- Avant toute chose, qu'est-ce que je fais ici?
Le docteur rangea ses lunettes pour me scruter de ses yeux bleus d'une façon étrange qui me mît un peu mal à l'aise.
- Écoute, je ne peux pas t'en dire davantage de ce que je vais te révéler maintenant.
J'acquiesce sans parler pour ne pas le couper et le laissai continuer son récit.
- Tu t'es réveillée dans ce qui reste de l'humanité
Le docteur souffla un bon coup. Je déglutis face à cette révélation. Que voulait-il dire par ce qui reste de l'humanité?
- Ce qui veut dire que seules les personnes qui ont été placé dans ces espèces de cuves ont pu survivre ? Dis-je en claquant des dents
- Hélas ce n'est pas aussi simple. On ne se réveille pas toujours.
Le docteur se leva et partit en direction d'une étagère. Il revint avec une pile de vêtements noirs et des bottes.
- Tiens enfile ça. Dit-il. Quand tu auras fini, tu pourras t'en aller. La femme que tu vois là-bas va te guider jusqu'à ton secteur.
Un secteur? Je le remerciais d'un hochement de tête et il partit en direction d'une autre cuve où un garçon venait de se réveiller en criant.
Je m'habillais en essayant de cacher le plus possible mon corps. Le haut gris était assez large bien qu'un peu troué et le pantalon noir me serrait affreusement.La vieille dame qui portait une longue robe grise elle aussi trouée avec les mêmes bottes noires que moi s'impatientait devant la porte. Elle avait de longs cheveux blonds en batailles avec quelques mèches noires. Ils avaient l'air vraiment sales comme son visage.
Je décidai de presser le pas et m'engouffrai vers la sortie.
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Merci à @SandraDelille pour la correction <3
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