XXXII. FOU RIRE AUX FUNÉRAILLES

John Marvolo Marrow.

Le son du nom de son père bien-aimé quitta les lèvres d'Harry alors qu'il lisait la liste des soldats morts durant la bataille fut un son que Lena su qui la hanterait jusqu'à la fin de ses jours. Ces trois mots la tortureraient à jamais, tout comme lorsque le docteur de Brad était sorti de sa chambre pour annoncer à sa famille qu'il n'y avait plus rien qu'il puisse faire pour sauver son frère, et lorsque Harry avait annoncé qu'il la choisissait lors de la Récolte.

Cela ne cessait de se rejouer dans son esprit, et elle su que cela serait inscrit dans son cerveau pour toujours. Une pensée perturbante traversa ses idées et, bien qu'elle essayait de ne pas y penser, cela faisait écho dans sa tête. Deux des phrases qu'elle avait entendue qui lui avaient le plus brisé le cœur au court de sa vie avaient été causées et dites par Harry.

Des larmes chaudes brûlèrent ses joues. Elle était désormais assise sur le sol de sa salle de bain, crachant son estomac ainsi que son cœur. Ses cheveux fraîchement coupés tombaient de chaque côté de son visage et elle sentit une main douce les rassembler tandis qu'une autre frottait son dos pour la conforter. Elle regarda Lou dans les yeux et vit qu'elle lui offrait un petit sourire triste. La jeune femme qui était ancienne une princesse l'aida à nettoyer son visage et se réinstalla par terre. Il y eut un toquement sur la porte de la salle de bain et Louise se leva rapidement pour aller voir qui c'était.

Des chuchotements en français furent entendu de l'autre côté de la porte, et si ça n'était pas cette voix grave et la mauvaise prononciation du français comparées aux à la façon que Louise avait de parler, Lena n'aurait jamais reconnu Harry. Elle leva la tête et le vit debout sur le pas de la porte alors que Louise le tenait par les bras pour l'empêcher d'entrer.

"Lou." fit Lena avec sa voix cassée, ce qui stoppa net la dispute des deux amis. "Laisse-le rentrer."

Harry entra et vint s'asseoir à côté d'elle sur le sol, ne se préoccupant pas d'avoir laissé en plan sa centaine d'invités. Lena racla sa gorge et essuya son nez avec le dos de sa main avant de regarder Harry avec ses yeux rougis et remplis de larmes. "Comment est-il mort ?" demanda-t-elle presque dans une chuchotement, sa voix se brisant à nouveau.

Harry déglutit. "Je n'en sais rien, je peux me renseigner si tu le veux." Après n'avoir reçu aucune réponse de la part de la jeune femme, il ajouta ; "Rentre chez toi, tu devrais être avec ta famille pendant un moment pariel."

Lena secoua sa tête lentement. "S'il te plait, ne me fait pas rentrer à la maison. Laisse-moi tranquille."

"Je comprends que tu veuilles être seule, mais s'il te plait, réfléchis à mon offre. Penses à ta mère, ça serait mieux pour elle si elle pouvait te voir."

Elle le regarda droit dans les yeux, ses joues gonflées par les larmes. "Je pense à elle. C'est exactement ce que je fais, penser à ma mère. Cela serait encore pire pour elle si je viens lui rendre visite après qu'elle ait appris la nouvelle. Je ne veux pas qu'elle se fasse de faux espoirs. Et elle risque d'être d'être encore plus dévastée lorsque je la quitterai à nouveau. Soyons honnêtes, je ne retournerais jamais chez moi pour de bon, Harry. Je le sais, et je l'ai déjà accepté. Je ne souhaite pas la faire souffrir davantage en allant la voir et en étant à nouveau emmenée. Dis à n'importe quel soldat de lui dire que je suis en vie, que je me porte bien et que je les aime. Fais ça pour moi, d'accord ?"

La jeune femme se leva pour partir. Le Prince soupira une fois qu'il ne pu plus la voir, passant ses mains dans ses cheveux, frustré, avant de tirer légèrement dessus. Des larmes brûlaient ses yeux, mais il ne pouvait pas se permettre de les laisser couler.

La vie fonctionnait de façon mystérieuse. La fille qui venait juste de sortir de la pièce venait de perdre tout ce qui était important à ses yeux, n'obtenant rien en retour. Harry leva le regard pour trouver sa meilleure amie qui avait les bras croisés et une sterne expression sur son visage alors qu'elle secouait la tête. Cette autre fille avait aussi perdu ce qui lui importait, mais elle était en train de s'y faire et avait réalisé qu'une fenêtre se fermait pour qu'une porte puisse s'ouvrir.

Harry resta sur le sol, réfléchissant à tout ce qu'il avait perdu dans sa vie. Ses deux parents n'étaient plus et sa femme s'était ôté la vie par sa faute. Pourquoi n'était-il pas malheureux comme une personne normale le serait dans une telle situation ? Bien sûr, certaines personnes avaient vécu pire encore, mais n'importe qui qui se serait retrouvé face à une telle situation serait bien plus misérable que lui. Pourquoi était-il une exception ?

Il avait toujours eu du mal à comprendre ce qu'il ressentait, et ça en était même venu à un point où il niait tous ses sentiments jusqu'à ne plus rien ressentir du tout. Pourquoi était-il soudainement brisé pour cette jeune femme qui avait fait son entrée dans sa vie de la façon la plus misérable possible ? Qu'est-ce qui avait changé en lui ?

*** 

Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis que Lena avait laisse Harry seul sur le sol. Personne ne l'avait revue, mais Harry n'était pas inquiet. Il savait qu'elle avait besoin d'espace, et Louise faisait en sorte que Lena aille bien. Harry s'assurait qu'elle mange et boive, il allait même jusqu'à aller demander aux servantes qui s'occupaient de laver le linge si elles avaient eut des affaires appartenant à Lena, et elles lui déclarèrent qu'elle prenait des bains, ce qui était un très bon signe.

Il y eut ce soir particulier, tard dans la nuit, durant lequel Harry faisait sa ronde dans les couloirs du château. Il se surprenait souvent à marcher seul dans les couloirs, à l'exception de quelques gardes qui protégeaient les entrées principales et les quartiers des nobles.

Cette nuit-là, son commandant en chef était occupé à regarder la nuit roide d'Octobre par la fenêtre. Harry s'approcha de Fitz et se teint debout à côté de lui. Il remarqua directement sur quoi les yeux de Fitz étaient posés.

"Elle a demandé la permission à ses gardes d'aller prendre l'air. Je les ai libérés pour la nuit et maintenant je la surveille moi-même."

Harry hocha la tête lentement et leva sa main pour renvoyer son ami. "Merci, Fitz. Je vais m'occuper d'elle, tu peux y aller."

Il descendit les escaliers et sortit dans les jardins du palais. Il la vit, assise là, seulement couverte de ses vêtements de nuit, alors qu'elle observait le ciel étoilé qui s'étendait au dessus de sa tête. Harry marcha jusqu'à elle et s'assit doucement, leurs genoux s'effleurant.

"J'ai dormi pendant la soirée." expliqua Lena. "Je n'arrivais ps à dormir."

"Je sais. Tiens." Harry avait emporté une couverture et l'enroula autour d'eux. Lena lui offrit un léger sourire pour le remercier, mais il disparu rapidement. "Je ne vais pas te demander comment tu te sens, ou si tu vas bien, parce que je sais que c'est la pire chose qu'on puisse te demander en ce moment. Et je ne vais pas non plus te dire que je comprends ce que tu ressens parce que, pour être honnête, ça n'est pas le cas. Tout le monde fait son deuil d'une manière différente, et je sais que tu as perdu ton frère il y a environ un an. Il était malade, c'est ça ? Ça, je sais ce que ça fait,  même si tu as de hautes espérances que ça aille mieux, tu te prépares lentement pour l'impact mais ça-"

"Ça te percute sans que tu puisses t'y préparer et ça frappe fort." termina Lena.

"Exactement. Ça m'a vraiment choqué quand Alyssa est morte. J'aurais dû le voir venir, deux semaines avant qu'elle... ne saute, elle n'agissait plus comme d'habitude. Mais ça m'affecte toujours. Chaque décès t'affecte." soupira Harry.

"Et c'est aussi ce qui nous transforme. Ça fait tomber ton cœur en pièces, mais une fois qu'il se reforme il est plus fort. Je ne me serais jamais imaginé être ici il y a trois ans. J'avais papa et Garrick. Brad n'était pas malade, maman était heureuse. Et enceinte. Tout était parfait."

"À propos de Garrick, je suis désolé pour la façon dont j'ai régit." dit Harry, la regardant dans les yeux pour la première fois de la nuit. Il s'attendant à ce que ses yeux soient mornes et froids, mais il y avait quelque chose de chaleureux en dessous du gris sans émotion.

"Je pense qu'on est à égalité maintenant. Toi et Faith, moi et Garrick." Harry sentit ses joues chauffer et Lena s'amusa de sa réaction, posant sa tête sur son épaule pour se rapprocher de lui. Sa chaleur lui avait manquée pendant tout le temps où elle s'était refermée sur elle-même. Elle se sentait bien à côté de lui à nouveau, et cela la soulagea de savoir qu'ils n'étaient désormais plus en froid à cause de ce qui était arrivé avec Faith et Garrick.

Lena sentit soudainement Harry bouger à côté de lui et elle le regarda. "On n'a toujours pas parlé de ce qui est arrivé la dernière fois."

"À propos de quoi veux-tu parler ? Tu as ouvert les portes du paradis à mon corps, c'est ce qui s'est passé." fit-elle d'une voix basse, fixant du regard les lèvres pulpeuses du jeune homme.

"Mais qu'est-ce que c'était ? Un coup d'un soir ? Est-ce que tu veux que ça se reproduise ?"

"Tu le veux ?"

"Je sais que j'en ai envie." C'était désormais au tour du jeune homme aux cheveux bouclés de regarder les lèvres de la jeune fille.

"Je pense." continua la blonde, lâchant sa bouche pour le regarder dans les yeux. "On devrait voir ce qui arrive. Si ça se reproduit, on le fait, et si ça n'arrive plus, tant pis."

"D'accord." Le Prince sourit, ses yeux ne pouvant s'empêcher de tracer le contour de son corps sous sa robe de nuit fine. Ses pensées l'emmenèrent jusque dans ses quartiers et la seule chose à laquelle il pouvait penser était d'ouvrir les jambes de la jeune fille sur son lit. Toute cette discussion avait allumé au fond de lui une flamme indomptable.

Il secoua sa tête pour faire disparaître les pensées honteuses. Cela n'était pas le moment. Pour le distraire, il changea de sujet. "J'ai lu dans son dossier que ton anniversaire est dans une semaine."

"Oh..." répliqua Lena dans un souffle, son esprit restant concentré sur le dossier qu'Harry venait de mentionner. "Oui, j'avais complètement oublié. Mes pensées étaient préoccupées par d'autres choses."

"Le 31 Octobre. C'est une bonne date. Le jour des Sorcières." remarqua Harry.

Lena se mit à rire doucement. "Si j'étais née il y a plus longtemps, on m'aurait brûlée pour être née un jour pareil."

Harry laissa échapper un rire grave adorable. "Vingt-deux ans. Tu te sens comment ?"

"Je me sens vieille. Je pensais que je serais déjà mariée à cet âge. Et maintenant regardes-moi."

"Ne te dévalorise pas comme ça. J'ai trois ans de plus que toi et je ne suis pas marié non plus."

"Mais tu es un Prince, je suis une simple mortel. Ta vie entière a été planifiée pour toi et tu étais déjà marié à dix-huit ans."

"Mais ça n'a pas duré, n'est-ce pas ?" plaisanta Harry, donnant un petit coup dans le bras de Lena. La fille haussa les épaules avec un petit sourire sur ses lèvres avant de lever son visage pour plonger ses yeux dans le ciel étoilé. "J'avais l'idée d'organiser un bal masqué en l'honneur du jour de ta naissance. Cela devait être une surprise, mais je n'étais pas sûr que tu sois d'humeur aux vues des circonstances. Je me suis dit que ça serait aussi le moment adéquat pour que Niall nous présente sa nouvelle fiancée."

Lena baissa le regard vers les yeux verts radiants du jeune homme et sourit.

"J'adorerais ça."

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voilà, voilà, après une longue absence (j'en suis d'ailleurs vraiment désolée, je sais que beaucoup attendaient la suite) j'ai enfin repris la traduction de ce livre! j'ai traduit les trois chapitres qu'il me restait, et celui-ci est d'ailleurs le dernier que l'auteure ait posté pour le moment. il va donc malheureusement falloir attendre qu'elle en mette d'autres en ligne.

en tout cas, merci à vous de livre ce livre, j'espère qu'il vous plait toujours autant, n'hésitez pas à partager vos théories sur ce qui va arriver ensuite :)