Chapitre 18
XVIII. LES ROIS DE MONACO
Le trajet jusqu'au Royaume de Camden, le royaume où avait lieu le dîner, était plutôt calme. Les seuls sons que l'on pouvait entendre étaient les heurtements des roues du carrosse contre les quelques cailloux qui se trouvaient sur la route, le bruit des chevaux tandis qu'ils galopaient ainsi que le son apaisant de la respiration d'Harry - du moins, jusqu'à ce qu'il ne décide de briser le silence. Lena et lui n'avaient pas établi de réelle conversation depuis qu'ils s'étaient embrassés, et Harry ne souhaitait pas que ce silence plane davantage entre eux.
Il regarda vers Lena, qui était assise à côté de lui et qui observait le paysage à l'extérieur de la calèche.
"Tu l'as aimé ?" demanda-t-il.
"Quoi ?" fit Lena, avant de faire pivoter sa tête vers lui pour le regarder dans les yeux, même si elle savait exactement sur quoi portait sa question. Elle avait juste besoin de l'entendre le dire.
"La tiare que je t'ai trouvée." répondit Harry. "Elle a été faite spécialement pour toi. Elle s'accorde à tes yeux."
Lena baissa ses yeux, souriant timidement. "Elle est magnifique, Harry. Merci beaucoup."
"Ce n'est rien, vraiment."
Harry baissa son regard sur ses mains, remarquant à quel point leurs mains étaient proches, seulement quelques millimètres les séparaient. Lentement, il commença à étendre sa main pour que ses doigts puissent rentrer en contact avec ceux de Lena.
Un simplement frôlement de ses doigts, c'est tout ce qu'il souhaitait. Rencontrer sa peau.
Dommage que Lena retira sa main de la banquette afin d'essuyer le brouillard sur la fenêtre, juste au moment où ses doigts n'étaient qu'à quelques millimètres de sa main.
"Est-ce le château ?" demanda Lena.
"Non, c'est en fait la maison de vacances de Lou."
"Excuses-moi, sa quoi ?"
"C'est là qu'elle passe ses vacances d'été avec ses parents. Elle y est resté pendant toutes les vacances. Tu ne pensais pas qu'elle habitait dans notre château, si ?"
Lena se mit à rougir. "Mais... Niall-"
"C'est complètement différent. Niall est mon meilleur ami. Mes parents ont bâti une chambre rien que pour lui quand on était jeune, comme ça il pouvait rester chez nous quand il voulait. Peu de gens savent ça, mais il a reçu des menaces chez lui, alors je l'ai accueilli comme un réfugié. Lou vient juste pour nous rendre visite, et aussi parce qu'elle n'a rien de mieux à faire. Niall est venu pour un abri où il sera en sécurité, et c'est ce que je lui ai donné."
"Est-ce que vous savez de qui ça vient ?"
"Non, on n'en a aucune idée. Sa famille n'a pas d'ennemis dans leur pays, pourtant les menaces viennent de l'intérieur, donc ils n'en savent rien. Et, s'il te plait, ne lui dit pas que je t'en ai parlé, c'est supposé être un secret."
"Ne t'en fais pas, Harry. Je ne lui dirai rien."
Harry sourit à Lena et regarda dehors. L'atmosphère était soudainement devenue lourde, et la pluie brumeuse tombant du ciel gris au-dessus d'eux rendait cette journée lugubre, mais cela n'empêcha pas le Prince de se sentir heureux à propos de cette journée. Il ne savait pas pourquoi, mais il se sentait heureux et excité.
***
"Le Prince Harold, escorté de la Princesse Lena, du Royaume d'Adwick." Le son fit écho à travers la salle de réception depuis le haut des escaliers où Lena et Harry se trouvaient. Ils commencèrent à descendre, main dans la main, se dirigeant vers la foule de gens qui les attendaient.
Princesse Lena. Elle aimait comment ça sonnait, mais elle s'était aussi sentie un peu mal à l'aise lorsque cet homme l'avait dit, puisqu'elle n'était pas une vraie princesse. Elle ne s'était pas sentie à sa place. Entendre ceci avait rappelé à Lena d'où elle venait, qui elle était vraiment. Cela l'avait fait réaliser qu'elle n'était pas, et ne serait jamais, la même que la centaine de personnes qui l'entouraient.
Leurs pieds touchèrent le sol, et ils se perdirent immédiatement dans la foule. Cette accumulation de personnes autour de Lena lui fit perdre Harry de vue pendant une seconde, jusqu'à ce qu'elle n'aperçoive une main tendue vers elle entre les corps qui se dressaient à proximité. Elle attrapa la main et fut tirée hors du groupe de membres de la Noblesse, cependant, elle découvrit que ce n'était pas la main de la personne qu'elle imaginait.
"Je pensais que quelqu'un t'avais appris à rester loin des groupes de gens affamés, Lena." remarqua Lena. Il lui sourit et prit sa main pour y presser un léger baiser.
"Tu es beau ce soir, Votre Majesté. C'est pour faire tomber le cœur de quelques poulettes ?" plaisanta Lena.
"Nan, je crois qu'elles sont restées au poulailler ce soir. Je crois qu'on s'est trompé de soirée ; est-ce que tu as remarqué qu'il y avait toute une maison de retraite ici ? Maintenant je sais où toutes les momies égyptiennes volées ont été cachées. Mince alors." s'étouffa Niall.
Lena couvrit sa bouche avec sa main pour essayer de calmer le rire qui éclata au fond de sa gorge. "Dieu, Niall. Ais un peu de respect." rit-elle discrètement. "Est-ce que tu viens vraiment d'appeler les hommes et les femmes les plus respectés du monde des momies ?"
"Du moins, presque en vie."
"D'ailleurs, est-ce que tu as vu Harry ?" demanda Lena, observant les alentours dans l'espoir de trouver la personne qui l'accompagnait
"Oui, je crois que je viens de le voir. Il vient vers nous. Retournes-toi, ne le laisse pas nous voir."
"Trop tard, Niall. Ça me fait plaisir de te voir, moi aussi." Harry tapota l'épaule de son ami.
"C'est un plaisir, comme toujours."
"Ça vous dérangerait de me rejoindre ? Lou veut nous présenter à ses parents." annonça Harry, désignant de la main le couple qui se tenait près de leur fille.
"Non, merci." sourit Niall avant de se retourner pour s'éloigner, mais Harry attrapa son bras avant qu'il ne puisse s'échapper.
"Crois-moi, je ne veux pas ça non plus. Mais il n'y a rien que je puisse faire. Maintenant, viens."
Harry guida Niall et Lena à travers la pièce et s'arrêta juste en face du Roi et de la Reine de Monaco.
"Harry, mon petit !" s'exclama la Reine, prenant le jeune Prince dans ses bras.
"Bonsoir, Madame. C'est un plaisir de vous voir." sourit Harry avant de se tourner vers son mari. "Bonsoir, Monsieur. C'est un plaisir."
"Le plaisir est mien, mon cher." Le Roi sourit à Harry en secouant sa main.
"Tu as l'air magnifique ! Regardes-toi, comme tu as grandi. Tes parents auraient été tellement fiers de toi." fit la Reine, Margarethe, prenant la main d'Harry dans la sienne.
"Merci infiniment, Votre Majesté. Puis-je vous présenter mon ami Niall ?
"Le garçon qui parlait à ma fille il y a peu ? Et si je ne me trompe pas, le Fils d'Irlande." grimaça-t-elle. "La prochaine fois, restez un peu plus loin d'elle, et pas de contact physique. Vous faites fuir ses potentiels prétendants." cracha la Reine Margarethe en regardant Niall de haut.
"Toutes mes excuses, Votre Majesté." s'excusa Niall. "Loin de là mon intention, je-"
"Et elle ?" l'interrompit la Reine, regardant en direction de Lena.
"Lena Marrow, Votre Majesté." dit Lena en en faisant une révérence, ce qui lui valut un regard de jalousie et de ressentiments de cette dernière.
"Porte-t-elle une tiare ? Tu lui as donné une tiare, Harry ?" demanda-t-elle, n'attendant même pas de réponse. "Tournez-vous, jeune fille." commanda-t-elle, et Lena fit ce qu'on lui demandait. "Elle n'est pas comme les autres femmes, Harry." remarqua Margarethe.
"Non, elle ne-"
Margarethe l'interrompit une nouvelle fois. "Pourquoi as-tu choisi celle-là ? Est-ce parce qu'elle avait un beau postérieur ? Ou n'y avait-il pas d'autre fille dont les parents, désespérant de se faire un nom en société, l'ont habillée de la plus belle robe qu'ils possédaient, simplement afin d'avoir un impact sur les autres villageois et le Prince afin d'exposer leurs richesses ?"
"Mère !" s'écria Lou. "Que faites-vous, bon sang ?! Laissez-là tranquille. Vous ne les connaissez pas. Vous n'avez pas le droit de les juger. Ce sont mes amis. Je comprends que vos projets avec les parents d'Harry n'aient pas fonctionnés, et j'en suis navrée. Mais vous devez me laisser vivre ma vie. Vous ne pouvez plus me contrôler désormais. Vous ne pouvez pas écarter de ma vie chacun de mes amis. Vous avez dépassé les limites ici. Je n'en peux plus. Viens, Lena. Niall." Lou prit la main de Niall ainsi que le bras de Lena et les emmena plus loin, faisant signe à Harry de les suivre.
"Louise, reviens ici sur le champ !" s'exclama la Reine, courant après sa fille, mais s'arrêtant à mi-chemin une fois qu'elle eut exactement compris ce que sa fille voulait dire cette fois ; elle n'en pouvait plus.
"Est-ce que je peux te parler en privé, Lena ?" demanda Lou, sa voix pleine de colère et de larmes.
Les deux filles choisirent de se balader dans le château afin de trouver un endroit où elle pourrait être plus tranquilles, ne voulant pas risquer que leur conversation soit entendue.
"Je m'excuse pour ma mère. Je ne te mentirai pas, je ne vais pas te dire que je ne comprends pas ce qui lui est arrivé, qu'elle n'est jamais comme ça, parce que si, elle est toujours comme ça et j'en suis désolée." s'excusa Lou, se mettant à pleurer en baissant le regard vers le sol, honteuse.
"Puis-je te demander ce qui s'est passé ?"
"Mes parents ont toujours voulu m'organiser un mariage arrangé avec Harry. Avant même que nous soyons nés, c'était leur but. Les parents d'Harry n'étaient pas d'accords, ils voulaient que leur fils soit heureux." Harry avait fait croire à ses parents qu'il était heureux et amoureux d'Alyssa, ce fut pour cette seule raison qu'ils ont accepté de marier leur enfant à Alyssa, mais à la seconde où Harry aurait montré le moindre signe de regret, ils auraient tout annulé sur le champ. "Mes parents voulaient ce mariage parce qu'ils ne s'inquiètent pas de mon bonheur." continua Lou. "Ils veulent encore me marier à Harry, donc ils ne seront jamais d'accord pour que je sortes avec quelqu'un d'autre. Ils se fichent que je sois heureuse. C'est pour cela qu'ils détestent quiconque s'approche de moi ou même d'Harry, et j'essayais juste de te protéger, toi et Niall, mais malheureusement, ils m'ont vu discuter avec lui. Je n'avais aucunement l'intention de te blesser, je suis désolée. S'il te plait, ne laisse pas ceci t'affecter."
"N'oses même pas penser à moi. Je m'inquiète pour toi. Tu mérites d'être heureuse, surtout après ce qui vient de se passer. Pourquoi ne dis-tu rien ?"
"Je ne peux pas, Lena. Tu ne sais pas comment c'est. Tes parents sont parfaits. Tu n'as jamais eu de problèmes avec eux." Lou se mit à pleurer de plus belle, et les larmes dévalèrent sur ses joues. "Je peux partir. Je veux me faire émanciper. Mais je ne peux pas."
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