Larme Métropolitaine
Après l'incident du dojo, Satoru, ou plutôt Kenji, n'arrêta pas de s'excuser auprès de moi de m'avoir menacé avec un katana. Il implora mon pardon au moins une centaine de fois; pendant le trajet, durant le dîner, avant d'aller dormir. Une part, je ne comprenais pas pourquoi il était si désolé alors qu'il ne m'avait même pas touché et de l'autre... je trouvais ça si mignon!
Le jour suivant, je fus réveillé par un rayon de soleil, ayant décidé de déranger mon sommeil en se positionnant directement sur mon nez. En me redressant, je vis Kenji au volant, le regard concentré sur la route. En regardant à mes pieds, je remarquai que j'étais blotti dans deux couvertures au lieu d'une. M'avait-il bordé avec la sienne? Je rougis fortement à cette idée et murmurai:
– Bonjour...
– Ah! Salut, Haru.
Je sursautai quand j'entendis mon prénom. Pourquoi n'avait-il que ça à la bouche depuis que je l'avais autorisé à m'appeler comme ça ?
– Regarde, Haru! dit-il en pointant l'horizon. Ce sont les grattes-ciels de Tokyo là-bas. On devrait arriver dans deux heures!
– On a fait vite, dis donc, rétorquai-je. Je pensais qu'on allait y être à la fin de l'après-midi!
– Moi aussi, mais on est partis vers 7h de la station à essence. Je ne t'ai pas réveillé car tu dormais si paisiblement! (il ria de bon cœur) De plus, on a croisé très peu de carcasses de voitures ce matin et j'espère que ça durera!
– Oui moi aussi, dis-je en m'asseyant sur le siège à côté de lui.
Malheureusement, le voyage dura une heure de plus que ce que l'avait prédit Kenji. La cause était les nombreuses voitures abandonnées traînant sur la route. En 1 heures nous en avions croisé 13, dont 8 nous avait complètement barré le chemin!
Durant ces 2 jours et demi, mon ami m'avait un peu appris à conduire et me laissa parfois le volant quand il était fatigué. C'était assez compliqué mais j'y arrivais de mieux en mieux au fil du temps. Kenji était vraiment un bon maître!
À un moment, alors que le garçon avait repris le volant, nous passâmes près d'un panneau "Tokyo". Mais une fois traverser, tout semblait si...étrange! En levant la tête, je vis que le ciel arborait une couleur gris-bleu anormale, comme s'il y avait un filtre dessus. En regardant derrière nous, je remarquai que le chemin avant le panneau avait cette même couleur grisâtre. Alors, je comprit: c'était une espèce de barrière de protection, d'où tout le monde pouvait entrer mais probablement pas sortir!
– Tu as vu? lui demandai-je.
– Oui! Surement une œuvre de Satan...
Alors, je réalisai que nous avions réussi la première partie du jeu; si on pouvait l'appeler comme ça. Ce fut d'abord un grand soulagement, puis un profond dégoût. À partir de maintenant, nous devrions tout faire pour ne pas se faire assassiner par des adolescents de notre âge, y compris tuer... Pourquoi c'était nous qui avions été choisi?
***
Très vite, nous arrivâmes au premières maisons, qui se transformèrent en immeubles et puis en gratte-ciels. La ville était encore plus dévastée que Nagasaki. On aurait dit qu'elle était abandonnée depuis un an, alors que ça ne faisait que 4 jours... Des cadavres de voitures étaient enfoncés dans les murs des bâtiments, des flyers volaient de tous les côtés et les rats semblaient avoir pris la place des gens sur le trottoir.
Kenji et moi optâmes pour une ruelle sombre près de barrière, croisant les doigts pour qu'elle ne rétrécisse pas comme dans certains jeux vidéo de combat. Nous allâmes dans chaque immeuble, espérant trouver au moins un ouvert.
Après une heure à faire le tour des appartement, nous en trouvâmes trois et eûmes une préférence pour le dernier, dont nous avions trouvé les clefs sur les escaliers de l'immeuble. Celui-ci était au sixième étage et avait un accès direct au toit, plat, parfait pour les cours de katana que je devais donner à Kenji. L'intérieur était assez petit avec une chambre sombre, comportant un canapé et un lit deux places, une cuisine plutôt moderne et une petite salle de bain. Heureusement, l'eau potable marchait encore ou du moins, pour l'instant. L'électricité et le gaz marchaient aussi mais nous décidâmes de l'économisé le plus possible en priorisant les bougies pour s'éclairer. Le plus important, c'était que nous avions des rideaux pour pouvoir nous cacher d'éventuelles menaces.
Une fois que nous avions emmené tout ce que nous avions sur la camionnette dans notre nouveau logis, nous décidâmes enfin de nous reposer. Nous nous installâmes donc sur le canapé et discutâmes une heure sur quoi faire dans telle ou telle situation. Kenji était vraiment quelqu'un de bien et je réalisais de plus en plus à quel point mes camarades de classe se trompaient sur lui!
Après une longue mais agréable conversation, mon ami se leva et dit:
– Viens, on va faire les courses! On manque cruellement de choses ici. Le propriétaire devait sûrement être un étudiant qui ne passait ici que pour dormir!
– Oui, tu dois surement avoir raison! confirmai-je d'un ton léger. Mais où allons nous aller? Tu es déjà venue à Tokyo?
– Non, mais j'ai vu une petite place du coin de l'œil pendant que nous nous sommes garés. Je crois qu'il y aussi un magasin de sport là-bas. Avec un peu de chance, on y trouvera du matériel pour nos katanas!
– Oui, dis-je en me levant à mon tour. Allons-y!
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