La route sur laquelle je marche depuis maintenant un temps que je n'arrive plus à déterminer me donne l'impression de s'étirer sans fin. Comme si à chaque fois que j'arrivais au bout elle décidait de se rallonger pour que je me retrouve toujours plus confronté à mes questionnements intérieurs.
Tout s'est passé à une vitesse hallucinante pour ma vie que je pensais dans une routine implacable.
Une simple opération au niveau de la boîte crânienne à réussit à ruiner tout espoir d'une vie calme et rangé pour le restant de mes jours.
Mais pourquoi ces médecins discutait-ils de cela a côté d'un patient, certes j'étais censé être endormi mais tout de même on n'est pas à l'abri d'un réveil plus tôt qui plus est dans une salle à cet usage. J'avais tenté de faire croire à mon sommeil impénétrable mais les battements désordonnés de mon cur à l'entente d'une vérité des plus effrayante concernant la population m'avait immédiatement trahi.
Les médecins sortirent précipitamment de la salle sûrement pour aller chercher des gens plus compétents pour gérer une telle crise mais ils m'ont laissé seul et j'ai fait la première chose me passant par la tête. Soit prendre mes habits, sauter du premier étage en priant n'importe quel Dieu du moment qu'il me permettait de ne pas me casser la cheville pour la chose la plus périlleuse que j'avais entreprise en vingt ans que j'avais passés sur cette terre.
Je me retrouvais désormais à répéter sans cesse dans ma tête ces phrases qui ont fait de moi un fugitif perdu en plein milieu d'une route qu'on croirait spécialement faite pour rendre fou à force de répéter les mêmes phrases et de ne rien trouver d'autre à faire.
J'avais envie de faire demi-tour retourner à l'endroit où quelques heures plus tôt, enfin il me semble, je m'étais caché afin de peut-être trouver une autre route ou bien pourquoi pas me rendre et leur expliquer que tout ceci n'est qu'un malheureux malentendu et que je me moquais de ce qu'ils pouvaient bien faire. Chose totalement fausse mais pas totalement indispensable à préciser.

Alors qu'une soudaine envie d'abandon me gagne je vois la lumière d'une sorte d'habitation et dans laquelle je ne me rendrai sûrement pas car il est bien connu qu'on ne fait pas confiance à une maison isolée et se trouvant à l'orée d'un bois sans fin.
Décidément toutes ces histoires n'auront pas servi qu'à alimenter mes cauchemars mais servait aussi de mode d'emploi lorsqu'on est poursuivi par des médecins qui veulent à tout prix garder un secret d'Etat dans l'ignorance de la population...