J'entends un bruit. Ce bruit. Encore une fois je l'entends. Je l'entends de plus en plus fort. J'entends le moteur vrombir. J'ai l'impression de sentir la force qu'engendrent les pales sur le toit. Comme s'il pouvait se retrouver soufflé tout d'un coup et me laisser à découvert.

Je me lève difficilement, je tombe à genoux mais me relève. Je cours, je cours à travers ce couloir, à travers un interminable cauchemar qui me paraît s'étirer à l'infini. J'aperçois enfin une lueur semblant m'indiquer que la fin approche, je me trouve devant la porte soudainement et l'ouvre si fort que le bruit qu'elle fait en percutant le mur résonne dans mes tympans puis, le soleil du désert est comme en train de me brûler la rétine, comme si j'étais resté trop longtemps dans l'obscurité.

Je tombe une nouvelle fois. Cette fois c'est au bas de mon lit que je me retrouve. Essoufflé, je peine à retrouver une respiration stable, des gouttes coulent le long de mon dos et me provoque des frissons  incontrôlables. Je n'ose pas bouger. Comme si cela pouvait me ramener devant cette porte et ouvrir à nouveau celle de mes enfers.
Comme si mes démons pouvaient pénétrer à l'intérieur.

Tout ceci avait l'air si réel. Plus que d'habitude. Je secoue la tête pour moi-même, pour me raisonner. Ce n'est pas possible, comment cela pourrait-il l'être. Je redresse mon visage et contemple les orbes bruns dans le miroir qui me renvoie mon reflet. Mon regard envers celui-ci est tellement profond que je me surprends à me sonder et je vois au fond de mes pupilles des doutes et des peurs inachevées.

Comme si tout ce qu'il venait de se passer était bel et bien arrivé et n'était pas près de se terminer...