Chapitre 5 : Cigare et Héritage...
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Levi, devant le manoir des Ackerman.
Relation avec (T/p) : Confiance en installation.
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Elle ne me fait toujours pas confiance. Je le sens à sa main, dorénavant hésitante, sur moi. Elle s'est agrippée à mon bras, comme une noble femme ferait à son noble mari. C'est pas que ça me dérange mais...elle n'a pas envie de confronter sa famille et discuter du fait que sa virginité, qu'elle préservait comme jamais vu sa réaction, gêne.
Je lui prends les joues. Elle me regarde dans les yeux. Je lui embrasse le front.
— On est deux dans cette histoire. Certes, je risque moins que toi. Mais je suis là pour toi. Ne l'oublie pas, rassuré-je.
Elle sourit et hoche la tête. Elle attrape mon bras et avance avec moi dans le manoir. On va retrouver nos familles dans la salle de réception. Je vois enfin la mère de ma fausse petite-amie, qu'elle admire tellement. Elle sourit à sa fille et lui fait signe d'approcher. Elles se prennent dans les bras. (T/p) salue son père d'un simple « bonjour » tandis que je ne fais qu'un mouvement de tête envers le mien. On s'assoit l'un en face de l'autre, une personne en face de son homonyme dans la famille. Sauf que je vois très bien la différence entre la mère (T/n), qui est littéralement le pilier de sa famille et ma belle-mère, qui ne sert que de décoration.
Comme prévu, on m'offre un cigare. Je le prends et l'allume avec le briquet, marqué des armoiries familiales. Je regarde (T/p).
Elle a l'air bien plus à l'aise maintenant que sa mère est là.
Les Smith arrivent. Je vois Erwin, ce grand blond aux yeux bleus qui va être mon allié quand j'hériterai de l'empire Ackerman. Je me lève pour le saluer, comme le veut la bienséance. On se fait une bonne grosse poignée de main.
Y'a pas de bises chez nous.
On s'assoit tous autour d'une table. On nous sert à boire mais je ne touche pas à mon verre. (T/p) vient à côté de moi. Je prends sa main sous la table. Elle serre ma main en silence pendant que nos familles discutent. Je pose mon cigare dans le cendrier et attends qu'on m'interpelle pour parler, comme je n'ai rien d'intéressant à dire. Et ce moment arrive avec le père de Erwin, qui me pose une question :
— Alors Levi ? Avez-vous des idées pour révolutionner le monde ?
— Faire légaliser la prostitution et les drogues douces. Ainsi, nous pourrons créer nos entreprises spécialisées et contrôler encore plus de marchés et de gens.
— C'est osé... Mais ça pourrait être efficace.
— Avec notre alliance, ce sera un succès.
Le père de (T/p) sourit. Il me regarde, l'air satisfait.
Eh oui. Ta fille ne fait pas semblant de sortir avec n'importe quel boug.
Je sens ma copine se détendre un peu. Les chefs de famille vont discuter dans une autre pièce. Je suis seul avec (T/p) et sa mère, celle d'Erwin étant absente.
— Comment vont mes frères et sœurs ? Demande (T/p).
— Tes grands frères sont impatients de rencontrer Levi. Mais bon, j'ai préféré qu'ils gardent la maison.
— Hm... Okay, répond (T/p), complètement blasée.
— Ma puce...? Appelle doucement la mère (T/n).
L'héritière la regarde, complètement neutre.
— Ça gêne autant que je veuille seulement avoir des relations avec un homme que j'aime...? Murmure-t-elle.
Je ne dis rien. Je ferme les yeux simplement. J'ai un léger pincement au cœur. J'aime énormément être avec elle, qu'on se dispute ou non. Sa simple présence me fait me sentir bien plus fort, puissant et à l'aise. Alors savoir qu'elle ne m'aime pas me pique un peu.
— (T/s) écoute. Je sais que c'est dur.
Sa mère prend la main de sa fille et continue de parler :
— Mais il ne va pas venir vérifier que tu as bien fait l'acte avec Levi. Il ne va pas t'emmener chez le gynécologue, une fausse ordonnance se fait facilement et en plus, t'es bien assez grande pour savoir ce que tu veux. Alors tu n'as pas à avoir peur. On te demande peut-être de passer ta nuit avec lui, mais jamais ils ne viendront tester si tu dis la vérité ou non. Jamais. Je ne les laisserai pas toucher à ma seule fille ainsi. Et si je dois en crever, ils tomberont avec moi.
(T/p) sourit légèrement. Sa mère aussi.
— Et puis..., rajoute la mère de famille, Levi m'a tout l'air d'être un bon garçon. Il a ma confiance alors laisse lui la tienne. Okay ?
Je remercie la mère (T/n), honoré par le compliment.
Y'a vraiment que le père qui est pas ouf dans cette famille en fait.
(T/p) me regarde. Je croise son regard, neutre. Elle sourit et m'embrasse la joue. Je lui rends sans même une seconde d'hésitation.
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(T/p), seule avec son père, dans la soirée.
Relation avec Levi : Presque.
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Je soupire et vais voir mon père, seule. Je m'assois en face de lui et le regarde droit dans les yeux.
C'est l'heure de montrer au daron que c'est pas un clochard d'Ackerman qui va me dévorer et que c'est pas mon clochard de père qui va me faire écarter les jambes pour n'importe quel mec qu'il juge bien pour moi. Si je veux que Levi me saute, c'est moi qui décidera de où, quand et comment il le fera.
Il lève le menton et commence à parler :
— Dis-moi. As-tu déjà eu des relations avec un homme ?
— En quoi ça t'intéresse ?
— Je dois savoir si tu es digne d'une mafieuse ou si tu appartiens aux rues. Je ne donne pas mon empire à n'importe qui, famille ou non.
Ah donc en plus de devoir jouer au faux couple, je joue aussi mon avenir ? Bah purée, j'ai hâte de récupérer le flambeau et changer les choses. Parce que c'est mignon des olympiades pour choisir ton héritier mais si c'est pour le forcer à coucher avec tout le monde, bah non.
Je souffle du nez :
— À ton avis ? J'ai l'air d'écarter les jambes pour n'importe qui ? Je les réserve pour l'homme avec qui je vais partager mon lit et personne d'autre. Ni Levi, ni personne.
— As-tu déjà vu une mafieuse prude jeune fille ? As-tu déjà vu une mafieuse qui avait peur de l'idée de devoir partager son lit avec un homme par intérêt pendant une nuit ?
— Et toi as-tu déjà vu une femme refuser les avances, plus ou moins crues, d'hommes qui se croient tout permis car ils possèdent une jambe en plus ? Moi oui, je me vois tous les jours refuser les avances des plus riches étudiants de ma région tout en gagnant du terrain sur ce qu'ils peuvent m'offrir. Et tu sais pourquoi ?
Je lui vole un cigare et l'allume. Je prends une bouffe sans même rechigner.
Se laisser humilier de la sorte, c'est pour les faibles. Si je dois fumer un gros cigare et l'insulter, je le ferai sans même une once de regret.
— Tout simplement parce qu'ils ont compris que c'est pas en me demandant des faveurs ou en me donnant de l'argent qu'ils auront quoi que ce soit. Ils ne voient pas l'emprise que j'ai sur eux. Ils pensent juste que je suis une étudiante en couple avec un mec plutôt sportif qui ne cherche pas à se prendre la tête avec les autres. Dans deux mois, ils ne savent même plus comment ils s'appellent. Dans un an, ce seront mes premières cibles et dans un an et demi, je leur serai indispensable alors que je n'aurai toujours pas hérité de l'empire des (T/n), si tu n'as pas clamsé entre temps.
Je le regarde droit dans les yeux, blasée, et continue de montrer à quel point j'ai raison :
— Alors t'es gentil de t'inquiéter pour moi, mais j'ai pas besoin de goûter à la bite pour avoir plus de couilles que les autres.
Il sourit légèrement et hoche la tête, acceptant ma tirade.
— Je vois... Tu te considères donc déjà maîtresse de l'empire que j'a bâti et tu commences déjà le business avec les grands de ce monde... Pas mal pas mal. Mais sinon, concrètement, dois-je m'inquiéter au sujet de ton « couple » avec Levi ou tout va bien entre vous ? Demande-t-il.
— Tout va bien entre nous. On s'entend de mieux en mieux et c'est tout ce qui compte.
— Développe un peu. Vous pensez finir cette relation en bon terme ?
Qui te dit que cette relation va se finir même ?
— Oui. Je me rends compte que beaucoup des préjugés qu'on avait sur eux sont faux. Et c'est pareil de son côté.
— J'imagine qu'il te l'a confirmé.
— Ouais. On a beau se disputer et finir par se battre souvent, on reconnaît la valeur de l'autre.
— Vous vous battez ? Et t'as pas un bras cassé encore ? Eh bien, tu sais encore mieux te défendre que je pensais.
Je souffle du nez et souris en coin. Je souffle la fumée de mon cigare et le fixe.
— Je suis pas n'importe quelle héritière, Papa.
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Levi, avec (T/p), pendant la nuit.
Relation avec (T/p) : Passion retenue, paix convenue.
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J'attends que (T/p) dise au revoir à sa mère, appuyé contre la voiture. Mon père arrive devant moi, ma belle-mère collée à lui. Je le regarde sans rien dire.
— Levi, j'ai une mission à te confier.
Il me tend une lettre. Je la prends.
— Tu dois la déposer chez l'ennemi, les Gibson. Fais ça discrètement, le plus rapidement possible. Tu penses que ça ira ? Tu n'as pas pris d'alcool, ça devrait aller.
— Ça ira. Ne t'en fais pas.
Bien sûr que non ça ira pas. Y'a la princesse qui va me suivre, elle risque de nous faire repérer voire pire, nous faire tuer.
Il hume et s'en va en me saluant. Je soupire et vois (T/p) arriver en remettant sa robe en place. Je lui tends un bras. Elle va contre moi en souriant. Je lui murmure à l'oreille :
— Je dois passer chez les Gibson déposer une lettre. Ne me suis pas.
— Envoie lui une lettre. Vous pouvez pas demander à vos hommes de le faire ?
— Non. Mon père tient à ce que je le fasse. Ce sera rapide. Mais ne me suis pas. Même si je commence à mettre du temps ou que tu entends des coups de feu, ne me suis pas.
— Je vois...
On entre dans la voiture. Je conduis jusqu'au quartier des Gibson. Elle reste appuyée contre la fenêtre, à réfléchir. Je prends la lettre, retire mes chaussures et tout ce qui pourrait provoquer du bruit sur moi, embrasse la joue de (T/p) et sors. Je grimpe au mur et passe par une fenêtre ouverte. Je tombe sur un couloir. Je reste tapi dans l'ombre, tout en cherchant un moyen de faire passer ma lettre.
Je peux la laisser au sol. Un servant la prendra et la fera parvenir au chef. Mais il faudrait que le servant fasse son boulot.
Je peux chercher le bureau du chef et la poser sur la table. Mais il faudrait que la porte du bureau soit accessible.
Je marche, réfléchissant à la meilleure des solutions. Je tombe sur le bureau de Gibson, facilement distinguable.
Il est plus gardé que jamais. Et ces gardes ne sont pas prêts de bouger tant qu'il n'y a pas de danger.
Je sens une main sur mon épaule. Je l'attrape fermement et fais une clé de bras à celui qui m'a vu. Je reconnais (T/p), qui me regarde mal. Je la lâche, agacé.
Je savais qu'elle en ferait qu'à sa tête.
Elle me pointe les deux gardes, je lui fais signe que je dois les faire fuir pour poser ma lettre. Elle soupire et retire ses talons. Elle remonte sa robe et me donne son revolver. Je vois un joli petit bandeau en dentelle sur sa cuisse. Il est discret sous sa robe mais incroyablement sexy quand elle montre sa jambe. Elle se racle la gorge et va dans un couloir plus loin. Je fronce les sourcils.
Elle me fait quoi là ?
Elle commence à lâcher ses plus gros gémissements, la voix la plus niaise et clichée possible, pour pas qu'on reconnaisse sa voix. Elle montre sa jambe et fait signe aux gardes de venir la voir. Les gardes réagissent direct.
Et moi aussi. Sauf que je vais pas la sauter chez l'ennemi.
Ils vont vers elle. Je trace et fais glisser ma lettre sous la porte du bureau. Je fais signe à ma fausse copine de revenir. Elle distrait les gardes en lançant son bandeau avant de faire le tour et me retrouver.
Elle vient littéralement de laisser une trace de son passage.
Je fronce les sourcils. Elle me fait signe de me cacher sur le rebords de la fenêtre, derrière le rideau. Je le fais avec elle. Les gardes vont se replacer, discutant de ce qu'il vient de se passer. Je vais récupérer le bandeau au sol. J'arrive vers (T/p), la porte comme une princesse et cours. Je repasse par la fenêtre.. Je tiens bien la tête de (T/p) et saute. Je réussis à atterrir sans trop de dégâts.
Mais mes jambes vont s'en souvenir.
Je vais à la voiture et grogne en me tenant la jambe. (T/p), toujours sur moi, regarde ma jambe. Elle s'en occupe avec les moyens du bord.
— Je te soignerai à l'appartement, prévient-Elle. T'as un bon gros bleu bien douloureux.
— Merci...
— En attendant pousse-toi, je conduis.
Je le fais sans broncher. Elle me pince le bras.
— Recommence pas à faire des bonds comme ça ! Crie-t-Elle.
— Si je devais pas te porter, j'aurais pu me rattraper.
— J'avais pas besoin de ton aide !
— Pour sauter du 2e étage quand t'arriver même pas à tenir debout dans des escaliers ? J'ai pas prévu de te tuer. Puis qu'est-ce que tu foutais avec moi même ?
— T'aurais mis des jours à poser ta vieille lettre.
— Mais personne n'aurait été blessé.
Elle plisse les yeux, je fais de même. Elle conduit en silence. Je m'appuie sur la vitre et regarde dans le vide.
C'est agréable.
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