=====
(T/p), dans le pickup.
Relation avec Levi : Burn baby burn.
=====

Je fixe Levi me sourire, devant la résidence. Gio me serre fort. Je me débats.

Je peux pas le laisser... Il va pas... Il va pas survivre à la déflagration... Y'a déjà un incendie à cause du t-shirt... La fumée va l'atteindre et...

Levi dégaine son bâton télescopique et détruit tous les arbres aux alentours. Il condamne l'accès à la route. Il s'assoit sur le tas de troncs qu'il a fait. Je hurle au chauffeur de s'arrêter, de ralentir. Je pleure malgré moi. Gio me retient, Jon se rajoute. Je force pour me libérer. Je les griffe, les mords, leur mets des coups comme je peux pour aller vers Levi.

En vain.

Levi se met dans une position assez insolite, comme s'il allait bondir. C'est là que je tilte et comprends son plan.

Il va se servir de la puissance de la déflagration pour être propulsé vers nous. Mais si on l'attrape pas, il meurt, le crâne écrasé au sol ou brûlé vif.

J'ordonne à ce qu'on rapproche les convois et à ce qu'on prenne toute la route.

On doit pas prendre de risques. On doit le choper absolument.

Je vois de moins en moins Levi. La résidence explose. Il saute et profite du vent violent, de la pente et de sa chute du haut du tas d'arbres pour aller encore plus vite. Il nous rattrape bien plus vite que prévu. Je monte sur le toit du pickup et lui tends les bras. Il me tombe dessus.

Et j'avoue, se prendre Levi comme ça, c'est pas cool.

Je m'écroule sur le toit. Il est au dessus de moi, brûlé, mais en vie. Il est complètement sonné mais il n'a rien de cassé.

Il m'a juste fait la peur de ma vie.

Je le fixe et le serre comme jamais je n'ai serré quelqu'un. Je renifle et essaie de me calmer. Il pose sa main sur moi. Je le regarde. Il souffle du nez.

— Désolé princesse... Je pouvais pas t'expliquer ce que j'allais faire... Sinon t'allais m'en empêcher... Et puis... Ça m'est venu quand je t'ai jeté dans les bras de ton frère...

— Je vais sincèrement te tuer, clochard de merde...

Je pleure contre lui. Il se blottit en silence.

=====
(T/p), le lendemain.
Relation avec Levi : Refuge en réparation.
=====

Nos meilleurs chirurgiens sont en train de soigner les brûlures de Levi. Je stresse comme une merde chez moi. Hanji, Erwin, Gio, Jon et ma mère me fixent sans rien dire.

Ils ont vite compris que j'étais inconsolable.

— C'est moi qui aurait dû me prendre la déflagration..., proféré-je. On a perdu...notre meilleur élément. J'ai perdu celui que j'ai- J'ai perdu mon compagnon d'alliance...

— (T/s) arrête de mytho. On sait que t'es amoureuse de lui. On t'a vu chialer contre lui dans la chambre où il est. On t'a vu te débattre pour aller crever avec lui. Et on t'a vu le serrer dans tes bras quand il a miraculeusement pu se projeter vers nous.

— Mais Jon... Il est gravement blessé...

— C'est un Ackerman. Il se battra même avec un bras en moins. On a pas perdu notre meilleur élément. On a perdu deux jours à faire le deuil de sa paire de chaussures et de la peau de son dos. C'est tout, rétorque Erwin.

— Mais ça change rien au fait qu'il est à moitié mort dans sa chambre là.

— (T/p) il faut que tu comprennes que, de un, c'était la seule solution, rajoute ma mère. C'était le seul à pouvoir fuir comme ça, Mikasa étant encore jeune et Kenny étant bien trop vieux, soupire ma mère. De deux, quand on te dit que les Ackerman sont nés pour se battre, on rigole pas. Ces brûlures c'est de l'eau pour lui tant qu'il a un objectif. Ils sont physiquement incroyables. Tu l'as vu dans le fait qu'il a réussi à se faire un tremplin avec des arbres et sauter assez haut pour que le vent de la déflagration le propulse vers toi. Il pourrait plonger dans de l'eau glacée infestée d'anguilles en colère qu'il fera la mission qu'on lui a donné. Or, toi tu lui as donné quoi comme mission ?

— De battre Kars...

— Faux. Tu lui as dit de faire attention à lui juste avant qu'on lance l'attaque. Il est resté sur ça depuis. Sauf qu'il a préféré souffrir seul. Déjà que le barrage qu'il a créé était bancal, il n'avait que ça pour réussir son plan. T'allais le gêner et on peut pas se permettre de te perdre. Je suis certaine que si tu n'avais pas une certaine place dans son cœur et que tu lui avais pas dit de faire attention à lui, il n'aurait pas cherché de manière de se sauver. Tout simplement parce qu'il en a rien à faire de son héritage, de son père et de cette guerre. C'est toi qui l'intéresse. S'il a cherché à se sauver ainsi, c'est pour toi. Sinon il se serait caché là où il était moins touché par la déflagration ou toute autre connerie et il aurait patienté, espérant avoir de la chance pour pas brûler.

Je me mords la lèvre, une envie de pleurer me guettant.

Levi voulait pas seulement sauver son cul, il voulait m'éviter un deuil...

Je souffle.

— Calme-toi. Il ira bien pour traquer les James, souffle Gio. Il avait prévu le fait qu'échapper a l'explosion en courant avec toi était mort. Arrête de te blâmer pour ça. Il l'avait déjà décidé avant même que vous foutiez le feu aux bombes. Alors fais pas chier.

— Mais je veux qu'il aille bien...

— Hm.

Une infirmière m'appelle, me disant qu'ils ont pu soigner mon homme. Je cours le voir. Je défonce la porte. Levi me regarde et me tend un bras, assis sur le lit. Je vais dedans en pleurant. Il me caresse les cheveux. Je l'observe. 

Il est couvert de bandages du cou à la taille. Il a une perfusion. 

Il a dû perdre bien du sang pendant ses combats, l'explosion n'a pas aidé. Je me blottis contre lui, tout en douceur.

— Si tu n'étais pas alité, je t'aurais frappé avec la plus grande des forces, menacé-je.

Il hoche la tête et met sa tête dans mon cou. Je lui caresse la nuque et lui embrasse la tempe. Je reprends mon souffle et me calme contre lui. Je regarde ses bandages. Il est couvert de partout. Il peut pas beaucoup bouger.

— (T/p)..., articule-t-il avec une gorge enroulée.

— Ménage ta voix Levi.

— Je... Je veux...tuer Jackson...de mes propres mains...

Je souris en coin.

— Tu tiens vraiment à te venger ?

— Il...a tenté de te sauter...alors que...c'est à moi...de le faire...

Je ris légèrement et lui caresse la joue.

— Je veux...le détruire comme...tu sais qui...

Il pose sa main sur ma jambe. Je sais qu'il parle de sa belle-mère. Je lui caresse le visage doucement. Son regard est différent d'avant. Au lieu d'être blasé ou épuisé, il a la rage dans le regard. Ses yeux sont brillants et il a le regard un peu plus perçant que d'habitude. Je penche la tête.

— Tu as tant la haine que ça Levi ?

— T'imagines pas à quel point je me sens dupé... Ils n'étaient même pas chez eux... On sait pas ce qu'ils ont fait et à qui... Si ça se trouve, on est déjà condamnés... Ça m'énerve tellement c'est lâche... C'est indigne d'une...famille d'assassins... On a beau avoir réduit leurs alliés en poussière et...leur baraque en ruines, eux sont en liberté.... Et je refuse de les voir proliférer dans la...nature avec leur stupidité et leur prétention...

Je hoche la tête, comprenant son ressenti. Je m'assois à côté de lui. Il hausse un sourcil en me regardant. Je le prends contre moi. Je le force à s'allonger, sa tête sur mes cuisses.

— On échange les rôles..., souris-je. C'est moi ton refuge maintenant.

Il souffle du nez et se blottit contre moi. Je joue avec ses cheveux.

— Tu sais Levi... J'avais une idée de tatouage en rapport avec...toutes ces morts qu'on cause.

Il lève les yeux vers moi. Je regarde dans le vide.

— On se tatoue une bande noire sur le corps à chaque fois que l'on a tué quelqu'un pour l'autre..., proposé-je. Sur le bras droit, c'est un meurtre à l'instinct, gauche, c'est commandité avec tueur à gage. Jambe droite c'est un assassinat et jambe gauche c'est un longue torture mentale... C'est assez simpliste, les gens ne comprendront pas en en plus, ça nous rajoute du flow.

— Torture mentale... Comme Johan ?

— Exact. Ou comme ce qu'on va faire aux James...

— Okay...

— Je personnalise mon refuge t'as vu...

Il m'embrasse le ventre rapidement. Je pose sa tête contre ma poitrine. Il souffle :

— Pas mal comme idée... J'accepte.

Je souris et le laisse s'endormir contre moi. Je le protège instinctivement quand Mikasa entre dans la chambre. Elle nous fixe. Je lui fais un signe de tête.

— Il est réveillé ? Demande la jeune fille.

— Non. Il vient de s'endormir.

— Parfait. Fallait que je te parle et on m'a dit que tu étais avec lui.

Elle s'assoit sur la chaise à côté du lit. Elle regarde les bandages de Levi.

— Vous vous aimez tous les deux non ?

— C'est compliqué mais disons que oui.

— Tu prends ça en compte dans tes plans ?

— Le moins possible. Pourquoi ?

— Parce que l'amour peut te faire faire une énorme connerie. Quand tu vas commencer à préparer ton plan, il va sûrement te dire qu'il va bien et qu'il est en pleine forme. Tu vas lui faire confiance, par amour, et le mettre en première ligne d'une attaque ou d'une traque. Et ça va le tuer parce qu'il est encore faible. Il s'est pris une déflagration brûlante quand même.

— Je vois. Tu me demandes de pas le mettre en première ligne d'attaque.

— Fais le torturer les ennemis qu'on chope. Ou alors attends qu'il se remette.

Je hausse un sourcil.

— Les Ackerman torturent des gens ?

— Pas essentiellement. Mais il doit connaître quelques techniques et puis...il ne peut faire que ça dans son état.

Elle me regarde.

— Épargne le, s'il te plaît, souhaite-t-elle.

— Je ferai mon possible, ne t'en fais pas.

Je laisse ma main sur la nuque de mon Ackerman. Mikasa reste, sans rien dire.

— Dis Mikasa. Levi m'a parlé une fois de son entraînement quand il était gosse mais il a pas vraiment développé. Tu sais pourquoi ?

— Il en a pas un bon souvenir. Il s'était fait deux amis qu'il considérait comme sa famille. Isabel et Farlan. Ça s'est mal fini pour eux lors d'un combat contre les Titans, le groupe terroriste là. Ils sont morts sans qu'il n'ait rien pu faire. Et ça l'a traumatisé inconsciemment donc il en parle pas.

— Ah...

— Son père ne voulait pas le voir au manoir tant qu'il n'était pas un meurtrier hors pair. C'est Kenny qui l'a entraîné du coup, dans les rues. Il est resté dans cette mentalité de « ma mère est une pute et je viens des rues. Mon nom de famille, c'est elle qui me l'a donné, pas mon père ». D'où ses relations tendues avec son père et toutes les belles-mères qu'il a pu avoir.

— Je vois...

C'était vraiment un clochard du coup. C'est con ça.

— J'ai l'impression que...ta présence le soulage d'un poids énorme, avoue-t-Elle.

— Tu penses ?

J'espère...

— Ouais. Regarde, il dort paisiblement contre toi, comme si on avait pas une famille d'assassins au cul. Il a une confiance aveugle en toi comme il a confiance en moi et Kenny. Sauf que l'amour se rajoute pour toi.

Je souris bêtement. Elle aussi.

— Merci d'être là pour lui, remercie Mikasa en se levant.

— Merci pour ta confiance.

— J'ai pas le choix de te faire confiance. On a une alliance.

Elle me regarde et part. Je touche le front de Levi. Il est un peu chaud. Je le mets bien sur ma poitrine et le regarde dormir. C'est vrai qu'il a l'air paisible. Il ne fronce pas les sourcils, ses cheveux tombent sur son visage et il a sa main sur moi. Je lève doucement sa tête et regarde son visage. Il a un petit pansement au niveau du sourcil et un autre sur le bas de sa lèvre. Je l'embrasse doucement. Je ne bouge pas les lèvres, je ne veux qu'un contact. Je recommence plein de fois. Ça le réveille. Je m'arrête pas avant que lui bouge les lèvres. Il me fixe. Je souris et l'embrasse encore. Il soupire et met sa tête entre mes seins. Il embrasse mon décolleté tranquille. Je me laisse faire, appréciant l'attention.

=====
(T/p), chez elle, une semaine plus tard.
Relation avec Levi : Protection.
=====

Je n'ai plus vu Jackson en cours depuis des jours. Levi ne met que des cols roulés pour pas se faire cramer avec des bandages de partout.

Lol.

Faudrait pas que les gens fassent le lien entre l'incendie de la résidence des James et Levi, ce serait trop dangereux pour nous. Et même des simples bandages sur Levi et une cicatrice de brûlure pourrait nous trahir.

Il a sa main sur ma taille. On reçoit un message de Jon.

De Jon :
On a chopé un des gosses James
Venez le torturer quand vous aurez fini

Je regarde Levi. Il se pose contre un mur, je me pose sur lui en souriant en coin.

— T'es prêt Levi ?

— Toujours.