Appréhension

L'appréhension est la seule chose que je suis capable de ressentir. L'agent du MEG semble remarquer ma panique alors qu'il prépare une arme et noue un tissus en guise de masque sur son visage.

- Toujours sûre de vouloir le faire ? Demanda t'il en me tendant un tissus semblable.

Je saisi le tissus et doute. Mais rester ici ça ne m'avancerait à rien du tout, je vais devenir folle si je reste bloquée là. Bon sang June tu ne peux pas avoir peur de trois pauvres tuyaux ! Alors résignée, sans répondre, je noue fermement le tissus à mon visage.

Au début de la traversée, le bruit et la chaleur sont supportables mais j'ai été prévenue, ce sera crescendo. Après de longues minutes d'avancée pénible entre les tuyaux chauds et bruyants, la tension était palpable. Une odeur écoeurante d'eau d'amande chaude emplissait mes narines, si jamais j'avais le malheur de toucher un tuyau, je me brûlais, ma vision était constamment obstruée par la vapeur, le vacarme mécanique devenait insupportable et malgré l'humidité du lieu, j'avais la bouche sèche, cela faisait longtemps que je n'avais pas bu.

L'homme qui me guidait devait bien sentir que je faiblissait tout comme je sentais qu'il avait, lui aussi, tous ses sens en alerte. C'est bien plus éreintant, fatiguant et difficile que je ne le croyais. Peut-être devrais-je laisser tomber ? Je me sens tituber, vaciller, tout ça est insoutenable. Des chuchotis incohérents vinrent s'ajouter et on ne voit toujours pas le bout de cette salle infernale. Je me baissa pour éviter un énièmes tuyau et en me relevant, je me rend compte que mes jambes ne me portent plus, c'est la fin.

Rattrapée de justesse par mon compagnon de route, il profite d'un interstice pour s'agenouiller et poser ses mains sur mes oreilles, au moins j'échappe au bruit un moment. Mes yeux papillonnent alors que tout n'est que brouhaha flou et lointain. Soudain, comme une percée au milieu du chaos je discerne des paroles. "Tu y es presque gamine, tiens bon"

Une force interne que je ne me connaissais pas me poussa à me relever pour avancer. L'agent du MEG me désigna alors une direction relativement dégagée et je distinguais une issue sombre.

- COURS. Cria-t-il.

Inutile de demander plus, je dois partir, je lui fit un signe de main en guise d'au revoir et de remerciement puis je me mis à courir dans la direction indiquée. La chaleur était insoutenable, le bruit infernale, la sensation que mon cerveau allait exploser me poursuivait mais plus rien ne comptait sinon atteindre cette sortie. J'esquiva agilement quelques conduits et me jeta dans la pénombre pour échapper à cet enfer.

Un instant, c'était comme si je planais. Puis je m'écrasa sèchement sur le sol. Sauf que quand j'ouvris les yeux... Je ne distinguais rien autour de moi. Le noir total, le néant. La panique me gagna, je transpirais tout mon être et haletait encore de la dernière épreuve, qu'est ce que ce niveau 6 me réservait ? Comment savoir où aller ? Que faire ? Comment affronter des entités dans le noir ? Je n'ai même pas de lampe torche !

Ma respiration accéléra encore, mon coeur battait à tout rompre et la panique me gagnait. Des larmes dévalèrent mes joues tremblantes de même que le reste de mon corps. La terreur me fit explorer le lieu à moitié accroupie jusqu'à trouver un mur contre lequel je m'allongea, recroquevillée, terrifiée, épuisée.

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What is reality ?

Sachez garder votre calme.