Le cinquième et avant-dernier OS par _Solitaire_, enjoy !

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Le soleil avait fait place à la lune depuis à présent longtemps sur toute l'Ecosse, les étoiles scintillaient autour de l'astre gris sur la Toison Argentée. Les flocons de neige tombaient en masse sur la ville de Fristchland, formant ainsi une grande étendue blanche sur les toits des maisons. Des formes bleutées se reflétaient sur la surface lisse et glacée des trottoirs et des routes, qui s'alignaient de partes et d'autres des habitations. Les lampadaires et les décorations de Noël scintillantes éclairaient l'ensemble de la ville, mais aucune personne n'osait arpenter les rues froides de Fristchland. Extérieurement, la ville semblait éteinte, sans vie.

Mais tel n'était pas le cas.

En ce beau vingt-quatre décembre, des voix chantantes s'élevaient dans les maisons familiales, et à minuit, on pouvait voir à travers les fenêtres, des enfants se jeter sur les cadeaux au pied des grands sapins. En écho, les rires des familles s'entremêlaient au petit vent frais qui venait faire grincer la charpente des habitations. Tous chantaient, acclamaient les échos de l'hiver, l'amour, la joie, la sérénité.

C'était un beau soir de Noël. Un soir entouré par les familles et les amis, les gens que l'on aime.

Non loin d'ici, une maison tordue et isolée des autres regorgeait elle aussi la magie de Noël. Des petites décorations brillantes illuminaient le toit et l'entrée de la bâtisse, tandis qu'un rire de femme parvint à l'intérieur. Cette dernière était assise sur un canapé rouge, face à un petit sapin de Noël fraîchement déterré du sol. Des bougies parfumées éclairaient l'ensemble du salon en une lumière chaude et amoureuse.

<< Un livre de potions ! >>, s'exclama t-elle en ouvrant l'emballage cadeau qu'elle tenait entre ses mains.

Elle se mit aussitôt à rire, un rire enjôleur, joyeux, beau, un rire qui faisait d'elle une personne unique. Il voyait son sourire se dessiner sur son visage angélique, et ses soyeux cheveux roux retomber gracieusement sur sa poitrine.

<< Severus, je ne te pensais pas si blagueur !>>, rit-elle une seconde fois.

Elle tourna son visage et détailla de ses yeux le dénommé Severus d'un long regard. Un regard puissant, où l'homme pouvait s'y fondre en une fraction de seconde. Son cœur ratait un petit battement. Il n'avait jamais vu de femme aussi belle et extraordinaire qu'elle depuis la mort de Lily. Severus sourit timidement, ses pupilles noires telles celles d'un corbeau détaillaient chaque parcelles du visage de sa bien-aimée.

<< A moi ! Voilà pour toi >>

Severus regarda le paquet que la femme lui tendait d'un air interrogateur. Il avait une forme de petite boîte rectangulaire, et la curiosité de l'homme avait pris un second tourment. Sans attendre, il prit le paquet en lançant un regard doux à sa compagne et déchira le papier cadeau qui entourait le carton rectangulaire.

<< Mais qu'Est-ce que c'est ?, souffla le professeur de potions avec un petit sourire.

- Ouvre, et tu verras >>, répondit Elladora d'une voix qui se voulait mystérieuse.

Severus ne perdit pas une seconde, et ouvra avec précaution la petite boîte qui contenait un flacon en verre, dans lequel se trouvait un liquide transparent.

Alors qu'Elladora attendait la réaction de son bien-aimé, le dos droit et les yeux brillants, ce dernier observait le flacon d'un œil curieux et empreint d'un sentiment que la jeune femme avait très rarement vu sur le regard de l'homme. Une étincelle de lumière et d'amour se reflétait dans ses prunelles noires de jais, et lorsque que le maître des potions posa enfin ses yeux sur sa compagne, toute cette décharge de passion et d'amour qu'il avait pour elle alla frapper en plein fouet le cœur de la femme.

Severus vit que la femme retenait son souffle, les joues rouges. Il avait l'impression d'entendre les battements de son cœur, et de se fondre dans ses pensées et dans ses sentiments les plus enfouies, juste avec un seul regard.

<< Quand tu te sentiras seul, triste, abandonné, mets ces larmes dans la pensive. Et alors, je serai près de toi. Près de toi, et pour toujours. Car tel est mon choix, être avec toi, Severus >>, Elladora s'arrêta alors, regardant son cher et tendre d'un regard doux.

Ce dernier ne la quittait pas du regard, il buvait ses paroles. Sa voix le réconfortait, elle le berçait, elle était douce.

<< Mais des fois, on ne choisi pas notre destin, continua-t-elle, on doit s'attendre à tout. A mourir, à disparaître soudainement. Sache que même si cela devait arriver, tu me retrouveras toujours au même endroit. Ici >>

Sur ce dernier mot, Elladora posa délicatement sa main sur le torse de Severus, où devait se trouver le Siège des Sentiments. Un frisson parcourut le corps de Severus, et pour seul réponse, il murmura un "Je t'aime".

La voix d'Elladora vint alors se fondre dans ses pensées, tandis que l'image se brisa. Un vide noir envahit alors la vision de Severus.

<< Je t'aime >>

Ces mots se répétaient en boucle dans sa tête, et ils lançaient des décharges électriques sur le cœur du professeur des potions.

Une nouvelle image parvint alors dans l'esprit de l'homme :

C'était le même jour, le jour de Noël. Severus s'en souvenait comme si c'était hier. Lui et Elladora étaient allés marcher dans les bois près de chez eux, comme de simple moldus. La neige avait tapissé le sol d'une épaisse couche blanche et glacée. La cime des arbres frémissaient avec le vent, les branches grinçaient, et les reflets du soleil filtraient à travers les branches des conifères. Main dans la main, les deux amoureux riaient, parlaient, et se firent même une bataille de boules de neige, dans laquelle Elladora avait réussi à faire de Severus un bonhomme de neige, tellement celui-ci était recouvert de nappe blanche de la tête aux pieds. Auparavant, le maître des potions aurait trouver cela ridicule, digne de moldu, niait, mais à ce moment là, ce n'était pas le cas. Ce jour là fut le meilleur de sa vie. Il était lui-même avec cette femme. Il avait retrouvé la joie de vivre, les plaisirs simples de la vie. Il avait été heureux.

L'image changea une seconde fois, et Severus se vit en train de manger une dinde farcie en compagnie de sa bien-aimée. Il entendait encore son rire naviguer dans ses pensées, il ne la quittait pas du regard, il voulait se retrouver encore une fois près d'elle. Une dernière fois à ses côtés.

Une dernière image apparût ensuite, et le professeur des potions se vit embrasser celle qu'il aimait de tout son cœur, et tout deux gagnèrent alors la porte de la chambre, dans les bras l'un de l'autre.

Puis tout devint noir, sa vision se troubla. La belle image qu'il avait d'Elladora disparut soudainement, tandis qu'il essayait de se débattre pour plonger encore une fois son regard dans ses belles prunelles. Mais ce fut trop tard.

Severus ouvrit subitement les yeux avec une grande inspiration, tentant de reprendre son souffle, tandis qu'il plaça une main sur sa poitrine. Son cœur battait fort, et une larme coula le long de sa joue.

Il était de retour au bureau de Dumbledore, la pensive face à lui. Il y avait un grand silence tout autour de la silhouette de l'homme au regard sombre. Il était seul. Seul avec lui-même. Comme il l'avait toujours été. Il ne pouvait pas retenir plus longtemps ses émotions et ses sentiments. C'était bien trop dure.

Doucement, son dos glissa le long de la paroi du mur et il atterrit sur le sol où il se blotit contre lui-même, cachant sa tête dans ses bras. Pour une fois depuis bien longtemps, il pleurait. Ses sanglots ne s'entendait à peine, on entendait juste sa respiration se crisper au milieu du grand silence de mort qui régnait dans la salle de Dumbledore.

D'une petite oreille, il entendait la musique tambouriner dans les couloirs de l'école de magie de Poudlard, où les élèves dansaient dans la Grande Salle en l'honneur du bal de Noël. Tous s'amusaient, tous étaient heureux en ce vingt-quatre décembre. Tous, sauf lui.

Voilà à présent un an qu'Elladora l'avait quitté. Tuée par cet assassin. Tuée par ce tueur, ce traître, ce seigneur noir, cet être éteint de tout sentiment, ce... Lord Voldemort.

Un nouveau sentiment gagna l'esprit de Severus. Il se vengerait. Tôt ou tard. Il se vengerait de la mort de Lily, et de celle d'Elladora. Il se le promit.

Alors qu'à cet instant ses larmes glissaient encore sans s'arrêter sur ses joues, Severus avait déjà mis au point une stratégie pour arrêter Voldemort. A la vie et à la mort, il était prêt à tout pour venger la femme qu'il avait aimé de tout son cœur.

L'esprit nouveau, il plaça sa main sur son cœur, sur le Siège des Sentiments.

Je te vengerai, Elladora, je te le promet, pensa-t-il fortement, je t'aime.

Alors qu'il se remit à pleurer, il ne la vit pas, mais une ombre se glissa à ses côtés. Elle enroula tendrement ses bras autour de l'homme qui cachait encore son visage dans ses bras, sanglotant et elle murmura dans son oreille :

Je t'aime aussi, Severus.

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*PetitKoala*