Chapitre 9

- Merci, Monsieur le Président. Oui. Je vous en prie. Je vous recontacte bientôt. Au revoir.

Tony rangea son téléphone dans sa poche. L'assistant du président n'avait pas été content du fait que Tony ait annulé la réunion si peu de temps avant, mais heureusement, il avait accepté de transformer ça en une réunion téléphonique.

Il se frotta les yeux. Mon Dieu, il était fatigué. Le gamin essayait de le tuer. Il devrait juste aller dormir. Il avait fini le travail urgent qu'il devait faire avant son coup de téléphone avec le président, alors il pouvait aller au lit s'il le voulait, mais il se connaissait et savait que dormir était impossible maintenant. L'anxiété vibrante qu'il ressentait sous sa peau depuis que Steve lui avait dit la première fois que Peter s'était enfui ne le quittait pas, même s'il savait que le petit était actuellement en sécurité et endormi dans sa chambre. Il devrait le savoir. Il avait seulement vérifié trois fois au cours des deux dernières heures.

Tony soupira. S'il ne dormait pas, alors il avait définitivement besoin de caféine. Peut-être qu'il y avait du café, au rez-de-chaussée. Mais cela valait-il l'énergie que ça lui prendrait pour descendre le chercher ? Ou peut-être qu'il devrait s'en faire un ici ? Quel dilemme.

Il se leva du canapé avec un grognement et se dirigea vers la porte de la chambre de Peter, l'ouvrant légèrement pour vérifier de nouveau qu'il allait bien. Il était toujours endormi dans la même position dans laquelle il l'avait trouvé une heure et demie plus tôt, enfoncé dans ses couvertures avec seulement ses cheveux qui dépassaient. Étrangement, juste regarder ne fut pas suffisant. Ça n'aidait pas à apaiser les vestiges de la peur.

Tony entra dans la chambre et enleva doucement les couvertures qui recouvraient le visage de Peter. Il avait l'air encore plus jeune quand il dormait. Le coin de sa bouche se redressa à cette vision. Et si quelque chose était arrivé à son gamin quand il était parti ? Pendant que Tony était absent, sans rien pour le protéger. Peter était sans doute jeune et naïf, mais Tony connaissait ce monde. Il ne pardonnait rien. Mon Dieu, il y avait tant de manières dont cette nuit aurait pu se finir. Il aurait pu être blessé ou pire. Sa poitrine se serra insupportablement à cette idée.

Mais rien ne s'était produit. Peter allait bien. Il était là juste devant lui, il allait parfaitement bien. Alors pourquoi Tony n'arrivait-il pas à se calmer ? Est-ce que cette folle angoisse incessante avait élu résidence en lui ?

Sans y penser, Tony se pencha et coiffa les cheveux de l'enfant en arrière. Il était chaud, en vie, il respirait. Il allait parfaitement bien. Il allait bien. Il était en sécurité.

Il passa deux fois sa main dans les cheveux de Peter avant de se baisser et de déposer un baiser sur la tempe du gamin. Une sensation de chaleur se répandit dans sa poitrine, se mélangeant à l'angoisse qui s'y trouvait déjà. D'habitude, Tony détestait les sentiments, mais celui-ci était différent. Il se demanda si c'était ce que les parents ressentaient. C'était terrifiant. Il ajusta les couvertures autour de Peter et rassembla tout son self-contrôle pour se retourner et laisser le petit dormir. C'était définitivement le moment pour du café.

**

- Est-ce que tu as trouvé Peter ?

- Où est le sale gosse ?

- Le gamin va bien ?

Tony fut immédiatement accueilli par les questions de ses coéquipiers à la seconde même où il entra dans la pièce commune. Tout le monde était déjà debout et inquiet. Évidemment, Steve les avait prévenus.

Il savait à quel point Steve et Bruce se souciaient de Peter, mais il n'avait pas réalisé que le gamin s'était aussi installé dans les cœurs du reste de l'équipe. Quand était-ce arrivé ?

- Ouais, je l'ai retrouvé. Il va bien, dit Tony en dissipant leurs inquiétudes d'un geste de la main, puis il attrapa la cafetière et s'en servit une tasse.

- Et tu n'aurais pas pu prendre quelques secondes pour nous le dire ? Cap était malade d'inquiétude ! se plaignit Clint.

- Oh, Cap s'inquiétait, hein ? taquina Tony.

Il prit une gorgée de son café en se dirigeant vers les canapés où tout le monde était assis, le son de la télévision baissé en arrière-plan.

- C'est ce que je viens de dire, répondit Clint.

- Je vous l'aurais dit, mais je ne savais pas que Cap avait dit à tout le monde ce qui s'était passé et que vous étiez tous restés réveillés.

Tony fit un geste en direction de l'endroit où tous les Avengers s'étaient rassemblés. Mais Tony était touché pour Peter.

- Alors Peter va bien ? demanda Steve.

- Oui, il va très bien. Dieu merci.

Tony s'assit sur le seul fauteuil libre, et ferma les yeux.

- Alors il a vraiment volé une de tes voitures et s'est enfui ? demanda Bruce avec hésitation.

- Il ne s'est pas enfui. Il est allé en ville pour faire son truc de justicier. Apparemment, il pensait qu'il pouvait rester debout toute la nuit à combattre le crime et revenir ici sans que personne ne le remarque, expliqua Tony.

- Il commence à devenir un peu pénible pour toi, hein ? dit Sam avec un rictus, amusé par la situation.

Tony lui lança simplement un regard noir.

- Attendez, on peut revenir à cette histoire de vol de voiture ? Peter a vraiment volé une de tes voitures ? ça ne lui ressemble pas, remarqua Natasha, semblant surprise.

- Bon, voyons voir... il a laissé son téléphone ici, convaincu F.R.I.D.A.Y. de ne pas le dire, a pris une de mes voitures, arraché le traceur de son costume, et conduit jusqu'en ville pour combattre le crime toute la nuit. Mais oui, concentrons-nous sur la voiture.

Scott siffla.

- Cap ne nous a pas raconté ça, mec. Il a juste dit que le gamin avait disparu. Il a de la chance d'aller bien.

- Wow, c'est vraiment un petit con, hein ? Je l'apprécie un peu plus chaque jour, dit Clint en ricanant, et Tony lui lança un sous-verre en liège qui trainait sur la table, mais il l'esquiva facilement.

- Qu'est-ce que t'as fait ? l'accusa Natasha.

- Qu'est-ce que j'ai fait ? s'indigna Tony.

- Ben, il a visiblement fait ça pour te provoquer, insista Natasha. C'est un gosse bien.

- J'ai rien fait, nia Tony. Enfin, j'ai peut-être été un peu occupé cette semaine, mais –

- Tu l'as ignoré toute la semaine, le corrigea Wanda.

Elle gardait généralement les choses pour elle et ne participait pas à ce genre de discussions de groupe, mais apparemment, elle commençait aussi à tenir à Peter.

- On l'a tous remarqué.

- Je ne l'ignorais pas. J'ai été occupé.

- Tu l'ignorais, intervint Rhodey.

La mâchoire de Tony tomba.

- Toi aussi, Rhodey ?

- Peter a passé plus de temps avec nous cette semaine, par rapport au reste du temps, observa Vision de façon impartiale.

- On n'est pas en train de dire que tu ne fais pas un excellent travail avec Peter. C'est le cas. Mais cette semaine...

Rhodey s'interrompit et regarda tous les autres Avengers autour de lui.

- Cette semaine, t'as un peu mis le gamin de côté. Peut-être que ce qu'il a fait n'est pas sorti de nulle part.

Tony ouvrit la bouche pour protester par habitude, mais il s'arrêta et se pencha vers l'avant, laissant sa tête tomber dans ses mains. Il savait qu'ils avaient raison. Ne l'avait-il pas dit lui-même à Peter ? Qu'il s'était enfui pour attirer l'attention. Parce qu'il savait qu'il ne lui avait pas prêté attention cette semaine. Mais c'était seulement supposé être temporaire. Une fois que les choses se seraient calmées, il passerait plus de temps avec le petit. Quelle excuse de merde. Il avait agi comme Howard, cette semaine. Mon Dieu, pas étonnant que Peter ait eu peur qu'il ne le jette dehors.

- Vous avez raison, grogna Tony entre ses doigts.

- Excuse-moi ?

- Est-ce que j'ai bien entendu ?

- Quoi ?

- Tu peux répéter ?

Tony se rassit et s'enfonça dans le fauteuil, ignorant les taquineries de l'équipe.

- Ça a été une semaine difficile, admit-il. Mais je... j'aurais dû prendre plus de temps pour lui.

- Ce n'est pas de ta faute, Tony, essaya de le rassurer Bruce. Tu as eu beaucoup de choses à faire.

- Ouais, qui aurait pu croire que le gamin irait se la jouer Grand Theft Auto juste parce que tu étais un peu occupé, dit Clint.

Les lèvres de Tony se recourbèrent légèrement au commentaire de Clint. Même s'ils étaient souvent en désaccord, Tony comptait Clint comme un de ses plus proches amis.

- On est tous en faute, dit Steve de façon décisive. On savait tous à quel point Tony était occupé et on n'a pas fait plus d'effort pour que Peter se sente inclus avec nous. On a attendu qu'il vienne vers nous et je suis sûr qu'il a passé beaucoup de temps seul. Nous devons faire mieux la prochaine fois.

- Il n'y aura pas de prochaine fois, promit Tony d'une voix ferme.

- Eh bien, s'il y en a une, on fera mieux. Pas vrai, les gars ? demanda Steve en regardant les Avengers autour de lui.

Tout le monde hocha la tête et un calme solennel enveloppa le groupe.

- Alors... où se trouve le petit voleur ? demanda Sam après quelques moments de silence.

Parmi tous les autres, c'était celui qui détestait le plus le calme.

- A l'étage. Il dort.

Tony prit une autre gorgée de son café.

- Évidemment. Il a eu une sacrée nuit, plaisanta Clint.

- Attends, tu n'avais pas une réunion avec le président, ce matin ? demanda soudainement Rhodey.

- Oh, mec, t'as posé un lapin au président parce que Spider-Man s'est enfui ? Il sait que c'est pour ça ? rit Sam, et le reste de l'équipe le rejoignit.

Tony lui fit un doigt d'honneur.

- Tony, tu as manqué le rendez-vous ? demanda sérieusement Steve.

Seuls Rhodey et lui savaient à quel point c'était important.

- Non, je ne l'ai pas manqué. On a parlé au téléphone à la place. Tout est ok, El Capitan. T'inquiète pas. On en parlera plus tard, dit Tony en bâillant, et il s'enfonça plus profondément dans sa chaise.

- Peut-être que quelqu'un d'autre devrait dormir aussi, dit Wanda avec une pointe d'ironie.

- Ouais, t'as l'air épuisé, Tony, ajouta Bruce en fronçant les sourcils.

- Bah, je suis réveillé depuis...

Il regarda sa montre.

- 27 heures.

- Et tu bois du café ? le réprimanda Natasha – évidemment.

- Tony !

Steve, encore.

Tony roula simplement des yeux. Les Avengers. Ah ! Ouais, c'est vrai. Une bande de mamans poules.

Mais, oh merde, Steve se dirigeait vers lui. Il attrapa sa tasse de café et jeta ce qui en restait rapidement. Il savait ce qui allait se passer.

- Viens, Tony.

Steve attrapa son bras et le fit se lever.

- C'est l'heure d'aller au lit. Tout le monde dit bonne nuit à Tony.

Ils lui dirent bonne nuit en chœur avec des sourires sournois.

- J'ai envie de protester pour le principe, mais j'suis trop fatigué, dit Tony en laissant Steve le guider par le bras.

Honnêtement, il pensait maintenant qu'il serait capable de dormir. Son angoisse s'était suffisamment calmée.

- Fais descendre le gamin quand il se réveillera ! lui cria Clint.

- J'peux pas, lui répondit Tony par-dessus son épaule. Il est puni pendant une semaine.

- Ça veut dire quoi ? Qu'on n'a pas le droit de le voir ? demanda Clint.

- Non. Il peut tout simplement pas quitter notre étage.

- Bon, ben on lui rendra visite, alors. Pas vrai les gars ?

Des murmures approbateurs résonnèrent. Tony leur fit un petit geste de la main sans conviction, alors que Steve et lui entraient dans l'ascenseur. L'idée de tous les Avengers envahissant son espace personnel lui semblait horrible, mais il s'en préoccuperait plus tard, quand il ne dormirait plus debout. Tony appuya sa tête contre la paroi de l'ascenseur qui le conduisait à ses quartiers. L'épuisement s'était abattu sur tous les membres de son corps. Apparemment, s'inquiéter pour un superhéros adolescent vous rendait très fatigué.

- Viens, dit Steve en le poussant pour qu'il sorte, et Tony ouvrit les yeux et se rendit compte qu'ils étaient arrivés.

Steve entra dans sa chambre et le regarda enlever ses chaussures et s'effondrer dans son lit, toujours habillé. Il était trop fatigué pour les enlever.

- Tu as besoin de quelque chose ? demanda Steve.

- Non, ça va, répondit Tony, tournant son visage contre l'oreiller. Merci.

- Bonne nuit, Tony, dit Steve en éteignant la lumière et en fermant la porte derrière lui. Dors bien.

- Mmm, répondit-il dans son oreiller, déjà plus là.

**

- Où est-il ?! s'exclama Tony en courant dans le couloir menant à l'infirmerie.

- Tony.

Natasha l'arrêta à la fin du couloir, plaçant une main sur son épaule. Ses yeux étaient tristes.

- Non, s'étrangla Tony.

Sa voix trembla.

- Où est-il ?

- On l'a rejoint aussi vite qu'on pouvait, mais... on n'a pas été assez rapides. Je suis désolée. Il est parti.

- Non !

Il la poussa.

- Tony, attends –

Non, non, non. Ça ne pouvait pas être vrai. Il s'arrêta. Steve était accroupi sur le sol, face à la porte, son visage caché dans ses mains, et Sam essayait de le réconforter.

- Tony, grimaça Sam quand il le vit.

Steve leva les yeux vers lui et Tony vit ses yeux rouges et les larmes qui roulaient sur ses joues.

- Je suis désolé, haleta Steve. Je suis tellement d –

Tony franchit la distance qui le séparait de la porte et l'ouvrit brutalement.

Peter gisait dans un lit médical, dans son costume de Spider-Man, immobile. Personne d'autre n'était là, et il n'était rattaché à aucun équipement. Il était sinistrement silencieux. Tony s'approcha de lui, plus doucement maintenant, effrayé de ce qu'il allait trouver. En se rapprochant, il remarqua que son masque n'était plus là et le visage de Peter était blanc comme neige. Non. Il tendit une main tremblante et toucha sa joue. Elle était glacée.

- Non !

Tony se redressa d'un seul coup dans son lit, respirant difficilement.

Putain de merde. Un rêve. C'était juste un rêve. Un rêve, un rêve, un rêve. Peter était en vie. Peter allait bien.

- F.R.I.D.A.Y., croassa Tony avec panique, où est Peter ?

- Peter est actuellement endormi dans sa chambre, répondit instantanément l'IA.

- Il va bien ?

- Oui, Patron.

Il ferma les yeux et se concentra pour calmer sa respiration. Wow, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas été autant secoué par un cauchemar.

- Voulez-vous que j'appelle quelqu'un pour vous ? s'enquit F.R.I.D.A.Y.

- Non, ça va.

Il repoussa les couvertures et se leva du lit.

- Il est quelle heure ?

- Il est actuellement 16h23. Vous avez approximativement dormi pendant sept heures.

- Merde.

Il n'avait pas voulu dormir aussi longtemps.

- On m'a aussi demandé de vous informer à votre réveil que les Avengers ont planifié un dîner pour 19h, dans vos quartiers.

- Merveilleux, se plaignit Tony avant de se lever et de se diriger vers la salle de bain pour se brosser les dents et se doucher.

Il avait l'impression d'être celui qui était puni pour les transgressions de Peter. Typique.

Il se sentit un peu mieux une fois douché et habillé, mais le souvenir de son cauchemar le hantait toujours.

- F.R.I.D.A.Y., l'heure ? demanda-t-il en finissant d'enfiler son t-shirt Black Sabbath au-dessus d'un t-shirt à manches longues blanc.

- Il est 16h45. Captain Rogers et le Dr. Banner vont bientôt arriver pour commencer à préparer le dîner.

- Attends, quoi ? dit Tony en finissant de se sécher les cheveux, jetant la serviette dans le panier à linge.

- Captain Rogers et –

- Non, je t'ai entendue la première fois. C'était une question rhétorique. Est-ce que je dois te mettre en maintenance pour vérifier ton code ? Non parce que tu as quand même laissé un adolescent se montrer plus intelligent que toi, et maintenant ça ?

- Selon mes diagnostics personnels les plus récents, je fonctionne de façon optimale.

Tony pouvait entendre la provocation dans son ton.

- Ouais, si tu le dis, rétorqua Tony en se dirigeant vers la chambre de Peter pour le réveiller.

Est-ce que se disputer avec une IA qu'il avait créée signifiait qu'il se parlait à lui-même ?

Il ouvrit la chambre du petit, ne faisant pas attention à être silencieux ou pas, contrairement aux dernières fois. Non pas que ça change quoi que ce soit. Apparemment, Peter dormait comme un mort. Ses pensées se tournèrent momentanément vers son récent cauchemar, à cette idée, et il secoua la tête pour les chasser.

Tony sourit doucement en remarquant la nouvelle position de Peter. Au lieu d'être dissimulé sous les couvertures comme avant, il était complètement emmêlé dans les draps. Il reposait sur son ventre avec une jambe qui dépassait du lit, et la couette était littéralement enroulée autour de lui comme un cocon. Son bras droit était enfoncé sous un oreiller et le gauche pendait dans le vide.

- Ça n'a pas l'air super confortable, dit Tony, mais Peter ne broncha même pas.

Il dormait vraiment profondément.

Tony s'assit sur le bord du lit et le secoua doucement.

- Hey, gamin. C'est l'heure de se lever.

Toujours rien.

- Peter ? Peter, essaya Tony plus fort, et il secoua le petit de la même manière, refusant encore de s'inquiéter.

Peter grogna et roula sur le côté, plissant les yeux.

- Tony ?

- Qui d'autre ? sourit Tony.

Les sourcils de Peter se froncèrent au-dessus de ses yeux plissés, avant qu'il ne les ferme à nouveau.

- Fatigué.

- Non, non, c'est plus l'heure de dormir.

Tony le secoua de nouveau, avec plus de force, et de façon beaucoup plus embêtante, cette fois.

Peter l'ignora et garda ses yeux fermés d'un air têtu.

- Crois-moi, tu vas vouloir te lever. Steve et Bruce seront bientôt là pour préparer le dîner. Et je sais combien tu aimes Captain America, le taquina Tony.

- Mmm, non. Juste dormir, se plaignit Peter.

- Tu ne veux pas voir Captain America ? Tu es sûr que tu te sens bien ? plaisanta Tony en pressant une main sur le front de Peter pendant quelques secondes avant d'ébouriffer ses cheveux.

- Je peux le voir demain. Il vit ici, tu te rappelles ? dit Peter en bâillant et en se frottant les yeux.

- Aw, le culte du héros s'est dissipé. Steve va être déçu quand je vais lui dire.

- Continue comme ça et je mets un t-shirt Captain America pour manger. Je sais à quel point tu aimes ça, répondit Peter en le regardant.

Bon, au moins il était réveillé, maintenant. En quelque sorte.

- En parlant de ça...

Tony se leva et frotta ses deux mains l'une contre l'autre.

- F.R.I.D.A.Y., lumières.

La pièce s'éclaira et Peter cria de protestation. En quelques pas, Tony fut devant l'armoire de Peter. Il ouvrit le tiroir du haut. Chaussettes et autres. Pas ça. Le second tiroir, alors. Des t-shirts. Bingo.

- Hey ! Tu peux pas fouiller dans mes affaires ! objecta Peter derrière lui, et Tony l'entendit lutter pour s'extirper de ses draps dans lesquels il était emmêlé.

Tony farfouilla dans les t-shirts du sale gosse. C'était vraiment un mordu de science, mais quelques t-shirts étaient vraiment drôles.

- Oh, regarde ce qu'on a là.

Le visage de Tony s'illumina quand il sortit un t-shirt noir avec le casque d'Iron Man. Il le tint devant lui pour le montrer à Peter qui avait presque fini de se libérer des couvertures.

- Tony ! grogna Peter, embarrassé.

- Comment ça se fait que je n'aie pas vu celui-ci, avant ?

- Parce que je vis avec toi, dit Peter comme si la réponse était évidente. Je peux pas porter ces t-shirts.

- Ces t-shirts ? demanda Tony avec jubilation. Comme dans plusieurs t-shirts ?

Il se retourna vers le tiroir. Des t-shirts scientifiques, des t-shirts simples, des t-shirts simples, des t-shirts Captain America. Yep, ceux-là, il les balança par terre. Des t-shirts de groupes de musiques, des t-shirts simples, ah ha. Un t-shirt rouge avec Iron Man qui visait avec son propulseur. Il sortit sa seconde trouvaille comme un prix et le mit devant lui pour le montrer à Peter, qui le lui arracha des mains immédiatement. Le gamin pouvait se lever rapidement quand il était motivé.

- Ok. Tu t'es assez amusé, dit Peter en récupérant le t-shirt Captain America sur le sol pour le remettre dans le tiroir, avant de le fermer d'un coup sec.

- Mais j'ai même pas encore vu la moitié, rétorqua Tony en essayant de rouvrir le tiroir, mais Peter se tenait devant, le gardant fermé.

- T'en as assez vu, dit Peter avec consternation.

- Oh, alors il y en a plus ? sourit Tony, et Peter roula des yeux. Réponds-moi juste. De qui as-tu le plus de t-shirts, moi ou Cap ?

Le rouge qui colora les joues du gamin fut une réponse suffisante.

Tony crépita de joie.

- Qu'est-ce qui se passe ici ? demanda Steve en passant sa tête dans l'entrebâillement de la porte.

Aussitôt que Tony vit l'air terrifié sur le visage de Peter, il perdit tout contrôle et éclata de rire.

- Est-ce que j'ai loupé un truc ? fit Steve.

- Non ! cria Peter pendant que Tony essayait de s'arrêter de rire pour tout balancer. Tout va bien ! ça va. On arrive.

Tony regarda, incrédule, le gamin fermer la porte sur un Captain America confus. Cela réussit juste à le faire rire plus fort et il s'effondra dramatiquement sur le sol, essayant de reprendre sa respiration.

Peter se mit debout à côté de lui, bras croisés sur son torse, en attendant que le rire de Tony s'estompe.

- Ça y est, t'as fini ?

- Fiou, souffla Tony en reprenant le contrôle de lui-même pour essayer de se lever.

Il ne se rappelait pas de la dernière fois qu'il avait ri autant.

- Va pas te faire mal, dit Peter d'un air irrité, mais quand Tony lui tendit sa main, il l'agrippa immédiatement et le tira pour le remettre sur ses pieds.

- Attention ou je parle de ta collection de t-shirts à Cap, ricana Tony.

- Tu ferais pas ça.

Peter l'observa attentivement, essayant de déterminer s'il était sérieux ou non.

- S'te-plait, fais pas ça.

- Je le ferai pas si tu te dépêches de te doucher et de t'habiller. Apparemment, toute l'équipe va monter pour dîner, marchanda Tony.

Il se moquait que Peter soit en bas de pyjama et t-shirt blanc pour manger, mais il se dit que ce n'était pas le cas du gamin.

- Ok. Attends, pourquoi ils viennent ici pour manger ?

- Parce que je leur ai dit que tu étais puni et ils voulaient te voir. Ils étaient inquiets pour toi, dit Tony en ouvrant la porte pour partir.

- Tu leur as dit ?

- Non, je l'ai dit à Cap et Cap l'a dit à tout le monde. Tu savais pas que Captain America était une grosse commère ? cria-t-il pour que Steve puisse l'entendre.

- Tony ! Sérieux, t'es tellement gênant ! cria Peter en retour.

Puis ce fut Tony qui reçut la porte fermée à son tour. Mmmh, pas aussi drôle dans cette position.

Il entendit Bruce et Steve rire depuis la cuisine, donc il les rejoignit.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda Steve pendant que Tony s'asseyait au comptoir pour regarder Steve et Bruce cuisiner.

- Le gamin se rebelle, répliqua Tony comme si ça expliquait tout.

Il sortit son téléphone pour vérifier qu'aucune urgence nécessitant son attention immédiate n'était apparue pendant qu'il dormait.

- Je me demande de qui il a appris ça, sourit Bruce en prenant un légume à l'allure étrange.

Tony lui lança un regard noir mais ne nia pas.

- Alors les choses se sont arrangées entre vous ? demanda Steve.

- Yep, tout va bien, Cap, dit Tony.

- Ouais, c'est ce que j'ai cru comprendre, sourit Steve, en faisant allusion à la scène à laquelle il avait assisté. Je trouve ça mignon.

Tony le regarda par-dessus son téléphone.

- Ew. Ne me fais pas vomir.

Bruce rit.

- Attention, Steve, tu sais comment est Tony quand on parle des sentiments.

- Ouais, ça me file de l'urticaire.

Tony envoya rapidement un message à Pepper à propos d'un arrangement qu'il avait presque terminé pour le département de Recherche & Développement.

- On t'a bien vu, Tony. Tu tiens à ce gamin. Beaucoup, continua Steve.

Tony le regarda de nouveau mais, encore une fois, ne nia pas.

- Où tu veux en venir ?

- Ça te va bien. Le truc d'être père.

- Je suis pas son père.

Nier était un réflexe, mais le triste pincement au cœur qui suivit après l'avoir dit était nouveau.

- Je suis...

Il fronça les sourcils. Il disait à tout le monde, encore et encore, qu'il était le tuteur légal de Peter, mais maintenant, le mot ne semblait plus tout à fait juste. Ça n'englobait pas tout ce qu'il ressentait pour le petit. Cela impliquait une distance, une insensibilité. Un tuteur était quelqu'un qui s'assurait que celui qui était à sa charge recevait tout ce qui lui était nécessaire. Ce n'était pas ce qu'il était pour Peter. Plus maintenant. Pas après avoir passé tant de temps à le réconforter, à s'inquiéter pour lui, à passer du temps avec lui, à lui apprendre des choses. C'était plus que tout ce que son père avait jamais fait pour lui. Bon sang, il était plus un père pour Peter que ce que sont père avait été pour lui.

- Tu es son père, déclara Bruce avec un sourire encourageant.

- Ouais... peut-être, murmura Tony pour lui-même.

- Tu l'es, acquiesça Steve.

Les pensées de Tony tourbillonnaient. Si Tony était le père de Peter, alors ça faisait de Peter son... fils. L'idée n'était pas aussi invraisemblable que ce qu'il aurait cru. Il pensait déjà à Peter comme son gamin. Il s'était même surpris à le dire tout haut, ces deux dernières semaines. Il se rendit compte qu'il voulait que ce soit vrai. Il voulait que Peter soit son fils.

- Je pense qu'on l'a détraqué, rit Bruce face au silence inhabituel de Tony.

- On lui a donné beaucoup à réfléchir, apparemment, sourit Steve.

- Il faut que je passe un coup de téléphone, dit Tony en se levant subitement et en se dirigeant rapidement vers le balcon, fermant la baie vitrée derrière lui, et ignorant les regards inquiets de Steve et Bruce.

Tony fit le numéro de son avocat, qui répondit à la deuxième sonnerie, même s'il était plus de cinq heures, un vendredi. C'était pour cela qu'il le payait aussi cher.

- Evan ? C'est Tony. Hey, tu te souviens des papiers de tutorat que tu as fait pour moi, il y a quelques temps ?

Evan s'en rappelait. Bien sûr.

- Bien, combien de temps tu penses que ça va prendre pour faire des papiers d'adoption, à la place ? Ouais. Je veux adopter le petit. 

**

Ah mon Dieu, j'ai tellement ri en corrigeant ce chapitre ! Je l'adore. Et j'adore la relation entre Peter et Tony, c'est que le début. Ça y est, Tony veut adopter Peter. Qu'est-ce que vous avez pensé de ça ? et de ce chapitre ?

Comme d'habitude, publication du prochain chapitre : dimanche ! Vous allez l'adorer.

D'ici là, prenez soin de vous ! #RestezChezVous. ❤️