Chapitre 7
Chapitre 7
Bloque, bloque, frappe. Bloque, bloque, frappe. Ouch. Le poing de Captain America entra brièvement en contact avec son menton, mais sa force fit à peine bouger sa tête. Steve retenait tous ses coups depuis le début de l'entrainement, et d'abord, Peter en avait été irrité, mais après que le supersoldat lui ait donné les dix premiers coups en l'espace de deux minutes, il lui avait été reconnaissant de ne pas avoir écouté ses protestations.
- Tu es trop ouvert quand tu attaques, le réprimanda Steve. Réessaie.
Bloque, bloque, bloque, frappe, frappe, bloque. Esquive. Bloque. Coup de pied. Steve intercepta facilement son pied, le bloquant dans sa position.
- Là tu es déséquilibré, nota-t-il.
- Non, je le suis pas, protesta Peter.
Le sourcil haussé de Steve fut son seul avertissement avant que l'homme ne donne un petit coup de coude dans son pied levé. Peter tomba au sol.
- Tu étais déséquilibré. Ne compromets pas tes appuis même si tu es fatigué, dit patiemment Steve. Ça suffit pour aujourd'hui.
- Je suis pas fatigué. Je peux continuer, plaida Peter alors même qu'une goutte de sueur perlait sur son front.
Cap et lui avaient fait ça pendant des heures, mais il n'était pas prêt à arrêter. Son égo prit un petit coup quand il vit que l'homme semblait toujours frais et dispo.
- J'en suis sûr, dit Steve en lui tendant une main et il le tira pour qu'il se remette sur ses pieds. Même heure, même endroit, demain ?
Peter soupira.
- D'accord. Demain.
Steve rit de la déception évidente de Peter.
- Tu n'as pas faim ?
Au même moment, l'estomac de Peter gargouilla bruyamment et il lança un regard gêné à Steve. Peut-être qu'il avait eu son lot d'embarras devant les Avengers pour toute une vie.
- J'imagine que oui, confessa Peter avec un sourire.
Steve lui donna une claque dans le dos et le guida jusqu'à l'ascenseur.
- Viens, on va aller manger. Tu as bien travaillé, aujourd'hui. Tu bloques les coups de mieux en mieux.
- Vraiment ?
- Est-ce que je te mentirais ? demanda Steve.
- Peut-être ? répondit Peter en penchant sa tête sur le côté pour l'observer, essayant de décrypter son visage.
Le rire de Steve s'interrompit avec il lança un regard étrange à Peter.
- Quoi ? demanda Peter. J'ai quelque chose sur le visage ?
Il leva une main, prêt à nettoyer ce qui donnait à Steve cet air amusé.
- Non. Tu ressemblais juste... exactement à Tony, pendant une seconde, admit Steve. Je pense que tu commences à prendre certaines de ses mimiques.
Peter ne savait pas vraiment quoi faire de cette information. Une petite part de lui était heureuse à l'idée qu'il ressemble à Tony, mais une autre part s'inquiétait du fait que Tony trouve ça bizarre s'il croyait qu'il essayait de le recopier. Même si ce n'était pas le cas. En tout cas, pas volontairement.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et Steve fit sortir Peter avant que ce dernier n'ait su trouver quoi répondre.
- En parlant du loup, plaisanta Steve alors qu'ils se dirigeaient vers la cuisine pour trouver Tony qui attendait devant la machine à café avec une boite de nourriture Chinoise et des baguettes dans les mains.
Tony se retourna.
- On m'a surnommé de façon bien pire. J'espère que tu aimes le poulet à l'orange, Cap. C'est tout ce qui reste, dit Tony en faisant un signe de tête en direction de l'ilot central où se trouvaient d'autres boites de nourriture Chinoise.
- J'adore ça, répondit Steve.
Peter fronça le nez. Bon sang. Il détestait le poulet à l'orange. Il se dirigea vers le frigo et l'ouvrit, espérant qu'il y aurait des restes qu'il pourrait manger.
- Qu'est-ce que tu fais, gamin ? La nourriture est juste là, dit Tony.
- J'aime pas le poulet à l'orange, répondit Peter avec désinvolture en fouillant le frigo vide.
Hmm. Il y avait rarement des restes, avec les Avengers, alors à moins qu'il veuille manger du ketchup, il allait falloir qu'il trouve autre chose.
- Tu aimes le poulet aux noix de cajou ? demanda Tony en se dirigeant vers Peter qui refermait le frigo.
- Oui, mais tu as dit –
- Tiens, prends ça, dit Tony en mettant la boite qu'il avait commencé à manger entre ses mains.
- Mais... c'est à toi.
Peter fronça les sourcils en regardant la boite à peine entamée.
- Quoi, tu as peur des germes ? J'ai pris à peine deux bouchées. Tu ne vas pas attraper mes microbes.
- Non... juste... mais... qu'est-ce que tu vas manger ?
- Il se trouve que j'aime le poulet à l'orange, répondit Tony en souriant au bégaiement de Peter, avant de prendre une des boites qui restait sur le comptoir et de s'asseoir à côté de Steve.
Peter fronça les sourcils mais n'argumenta pas davantage. Si Tony aimait le poulet à l'orange, pourquoi avait-il pris le poulet aux noix de cajou ?
- Réfléchis moins. Mange plus, l'interpela Tony.
Peter soupira et prit une bouchée de son poulet aux noix de cajou en prenant le siège juste à côté de Tony. Il écouta à moitié les bavardages de Tony et Steve à propos des Avengers, et Peter essaya de ne pas se sentir mis de côté. Bon sang, qu'espérait-il ? Que Tony lui donne 100% de son attention ? Ce n'était pas juste. Surtout après que l'homme ait été si gentil avec lui.
Depuis que Peter s'était finalement effondré, deux semaines plus tôt, et parlé de ses cauchemars à Tony, ils avaient commencé à se calmer. Ils ne s'étaient pas complètement dissipés mais maintenant il n'en avait plus qu'un ou deux par semaine au lieu d'un toutes les nuits, et Tony était toujours là pour en parler avec lui. Qui aurait cru que parler l'aiderait ? Maintenant, s'il pouvait juste avoir le courage de parler à Tony de son avenir et de ses plans pour Peter, peut-être qu'il pourrait arrêter de s'inquiéter autant. Peter aimait à penser qu'ils s'étaient tous les deux rapprochés au cours de ce dernier mois, et plus il passait du temps avec lui, plus ses peurs d'être jeté dehors lui semblaient ridicules, mais il ne parvenait tout simplement pas à les chasser.
Ned le harcelait constamment à ce propos. Demande-le-lui, Peter. Demande juste. Tu te sentiras mieux. Il ne va pas te jeter dehors. Et Ned avait probablement raison, mais Peter avait quand même peur, parce que, et si Tony n'avait réellement pas prévu de le garder ? En ce moment, tout allait bien, et il pouvait prétendre que tout resterait comme ça, mais s'il demandait et que Tony lui disait qu'il allait devoir partir ? Peter n'était pas sûr de pouvoir survivre à ça.
Une main chaude se posa sur son épaule et Peter se retourna pour voir Tony en train de le regarder en fronçant les sourcils.
- Ça va, gamin ? Tu ne babilles pas comme d'habitudes.
- Ouais, ça va. Juste, hum... fatigué.
Oups, mauvaise chose à dire. Tony eut simplement l'air plus inquiet de voir qu'il avait admis être fatigué.
- Essaie de t'entrainer avec Cap et on verra comment tu te sens, continua Peter, s'attendant à ce que Tony sourie de la plaisanterie, mais il ne mordit pas à l'hameçon.
Au lieu de ça, il se retourna vers Steve qui avait simplement haussé un sourcil et secoué la tête. Parfois, Peter détestait leur mystérieuse façon de communiquer sans dire un seul mot.
- Ouais, j'en crois pas un mot, dit Tony en se retournant vers lui. Essaie encore.
- Je, uh –
Avant que Peter ait pu penser à une autre excuse, une alarme assourdissante retentit.
- C'est quoi ça ? cria Peter en recouvrant ses oreilles de ses mains.
- Une alerte prioritaire, répondit Tony en sortant son téléphone et en l'ouvrant sur le côté, un hologramme montrant des explosions au milieu de New-York, causé par un espèce de robot.
Steve regarda le plafond.
- F.R.I.D.A.Y., rassemble les Avengers. Dis-leur qu'on décolle dans cinq minutes. On débriefera sur le chemin.
- Bien, Captain, dit F.R.I.D.A.Y.
- On s'habille, dit Steve à Tony en se levant.
- Attends, c'est New-York ? Quelqu'un attaque New-York ? Je peux venir ? Je peux aider ! s'exclama Peter en se levant précipitamment de son siège.
- Non, tu restes ici, dit fermement Tony.
- Mais –
- C'est un travail pour les Avengers, fiston, dit Steve.
- Mais je veux aider ! Je peux aider ! C'est ma ville aussi !
- Non, Peter, dit de nouveau Tony.
- Mais –
- J'ai dit non ! s'écria Tony, et Peter se sentit comme si on l'avait frappé.
Tony ne lui avait jamais crié dessus comme ça, avant. Il vit que Steve les regardait, et cela le tirailla d'autant plus, mais la douleur se transforma en colère.
- T'as pas à me dire ce que je dois faire ! Si je veux aider, je peux aider ! cria Peter en retour, et une partie vindicative de Peter espéra que cela blessa l'autre homme autant que le fait de se faire crier dessus lui avait fait mal.
Tony eut l'air complètement choqué de cet emportement inhabituel pendant un moment, avant de se reprendre, et une sombre expression déforma son visage.
- Je te retrouve dans le Quinjet, Cap.
Le congédiement de Tony envers l'autre homme était clair, même si ses yeux n'avaient jamais quitté ceux de Peter.
Steve partit sans un mot. Peter et Tony continuèrent simplement à se regarder.
- Si... si tu me laisses ici, je te suivrai quand même, menaça Peter.
Une brève lueur de quelque chose que Peter crut être de la crainte passa dans les yeux de Tony, avant que la colère déterminée ne revienne.
- Oh, vraiment ? Tu crois ça ?
Tony s'avança vers lui et attrapa le poignet de Peter, avant de le conduire jusqu'à l'ascenseur.
- Arrête ça ! Laisse-moi venir ! Je vais à New-York !
Peter se défit facilement de la poigne de Tony, mais juste au moment où il se retournait pour s'échapper, Tony l'agrippa de nouveau et continua à le conduire vers l'ascenseur.
- Oh non, tu ne viens pas, le réprimanda durement Tony.
Cette fois, quand Peter essaya de se défaire de sa poigne, il n'y parvint pas. Baissant les yeux, il remarqua que Tony avait activé sa montre qui faisait aussi gantelet d'Iron Man, et le tenait fermement avec.
- Hey ! protesta-t-elle en essayant de se dégager, mais c'était inutile.
La poigne était ferme et rigide, mais pas assez pour laisser des marques.
- Mon appartement, F.R.I.D.A.Y. Fais ça vite, ordonna Tony alors que les portes de l'ascenseur se fermaient derrière eux, et il remonta à une vitesse que Peter ne lui avait jamais vu.
Quelques secondes après seulement, les portes se rouvrirent et Tony conduisit Peter dans sa suite, le relâchant enfin.
- Tu vas rester ici, et m'attendre, ordonna Tony en pointant un doigt vers lui avec emphase. Et quand je reviendrai, toi et moi aurons une petite discussion.
- Tu peux pas m'empêcher de venir, déclara Peter.
Dès que Tony serait parti, il trouverait un moyen de se rendre en ville.
- Oh si, je peux. F.R.I.D.A.Y., Peter n'est pas autorisé à quitter cet étage, sous aucun prétexte.
- Compris, Patron, répondit l'I.A.
- Tu – tu peux pas faire ça ! protesta Peter.
- Regarde-moi faire ! dit Tony en retournant dans l'ascenseur.
- C'est pas juste !
- La vie est injuste, gamin.
C'était dit de façon tellement désinvolte. Peter n'avait jamais autant été en colère contre lui.
- Je te déteste !
Les mots s'échappèrent de la bouche de Peter dans un flamboiement de fureur, une brûlure familière qu'il n'avait plus connu depuis que Tante May était morte.
Les portes de l'ascenseur se fermèrent avant que Tony ait eu la chance de répondre, mais Peter savait qu'il l'avait entendu.
Dès qu'elles se fermèrent, Peter se précipita vers elles et appuya sur le bouton encore et encore, mais cela n'eut aucun effet.
- Peter, comme tu le sais, tu n'es pas autorisé à quitter cet étage, conformément aux instructions de Mr. Stark, expliqua F.R.I.D.A.Y.
- Argh !
Peter frappa les portes et leur donna des coups de pieds à plusieurs reprises. Elles ne se froissèrent même pas. Une infime part de lui était impressionnée. Wow, en quoi ces choses étaient faites ? Il serra les poings dans ses cheveux et s'appuya lourdement contre les portes, l'arrière de sa tête les frappant assez fort pour le secouer. Il laissa ses jambes se dérober sous lui et il glissa au sol, désespéré. Il avait juste voulu aider et il avait tout gâché.
Peter regarda devant lui d'un air vide. Il n'arrivait pas à croire qu'il avait dit à Tony qu'il le détestait. Sa colère maintenant dissipée se changea rapidement en regret.
Bon, au moins il pouvait oublier le fait de demander à Tony s'il allait le garder. Il était impossible qu'il l'autorise à rester, maintenant. Les larmes lui brûlèrent les yeux. Il appuya sa tête contre ses genoux et pleura silencieusement, et cette fois, il n'y avait personne pour le réconforter.
**
Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste. Tony frotta ses yeux avec une main et essaya de prêter attention au briefing et au plan d'attaque exposés par Steve. Étrangement, il n'arrivait pas à se concentrer. Ces trois petits mots lui faisaient plus de mal que les éclats de shrapnel qui s'étaient logés dans sa poitrine, en Afghanistan.
- Des questions ? demanda Steve. Tout le monde a compris le plan ?
Qu'était-il supposé faire, déjà ? Oh, peu importe. Il pouvait le faire. Tous les plans qu'ils avaient fait auparavant n'avaient jamais servi à rien une fois arrivés sur le champ de bataille.
- Iron Man ? Tu sais ce que tu es censé faire ?
Comment Steve faisait pour savoir à chaque fois qu'il ne l'écoutait pas ?
- Tout éclater ? improvisa-t-il, et sa réponse en fit rire certains.
- Tu vas déposer Hawkeye à la meilleure position stratégique et évoluer ensuite en support aérien, afin de déterminer si ces choses ont des points faibles.
- Yep, compris.
Il se demandait ce que Peter faisait. Enfin, quoi qu'il soit en train de faire, au moins, il était en sécurité. Je te déteste.
- Ça va ? demanda Steve, comme Tony demeurait inhabituellement silencieux.
Tony haussa les épaules.
- Il s'est passé quelque chose entre Peter et toi après que je sois parti ?
- Oh, tu sais, comme d'habitude. On a eu une discussion très mature à propos de toutes les raisons pour lesquelles il ne pouvait pas venir avec nous. Il s'est montré très compréhensif. Tellement que j'ai dû l'enfermer dans ma suite. Il m'a dit qu'il me détestait, babilla Tony en jouant avec son gantelet.
- Tu sais qu'il ne le pensait pas, le rassura Steve.
- Peter ne te déteste pas, dit Bruce, assis à côté de lui.
- Ouais, ce gamin t'idolâtre, ajouta Sam. C'est dégoutant.
- Bienvenue dans le rôle de parent, plaisanta Clint, depuis le siège de pilotage. S'ils ne te disent pas qu'ils te détestent au moins une fois par mois, c'est que tu ne fais pas ce qu'il faut.
- Amen, acquiesça Scott.
- Mais je ne suis pas –
- Quoi ? son parent ? demanda Rhodey. Alors qu'est-ce que tu es ?
- Son... son tuteur.
Wanda rit d'un air moqueur.
- C'est la même chose.
- Je suis d'accord. Les enfants sont capables de dire des choses qu'ils ne pensent pas à ceux qu'ils aiment, sous le coup de la colère. On sait tous que Peter ne déteste pas, acquiesça Vision.
Tony fronça les sourcils.
- Ok, les gars, aussi cool que soit cette petite discussion à cœur ouvert juste avant la bataille, c'est l'heure d'y aller. On y est, dit Clint, alors qu'ils survolaient maintenant l'endroit où les robots ennemis détruisaient les immeubles.
- Tu es sûr de pouvoir y aller ? demanda doucement Steve à Tony, alors qu'il attrapait son bouclier.
Tony acquiesça et chassa le je te déteste de ses pensées. Il le fallait. Il devait se concentrer maintenant.
- Je gère, Cap. Allons-y, cervelle de moineau !
- Fais attention. C'est ma première fois, plaisanta Clint quand Tony l'agrippa.
Tony rit de cette horrible allusion et débarqua, tout comme le reste des Avengers.
**
Peter était misérablement recroquevillé sur le canapé, son visage enfoncé dans un coussin. Après l'ascenseur, il avait essayé la porte du balcon et les fenêtres, en vain, alors il avait abandonné et allumé la télé. Elle diffusa le combat de New-York pendant une heure avant de finir sur la victoire des Avengers, et Peter l'avait éteinte, préférant le silence pour ses pensées sombres. De ce qu'il avait pu voir à la télé, aucun membre de l'équipe n'avait été blessé. Peter s'était inquiété sans fin du fait qu'il puisse arriver quelque chose à Tony, et que les derniers mots qu'il ait eus pour l'homme aient été je te déteste. Mon Dieu, comment avait-il pu dire ça ? Il n'était qu'un gamin ingrat. Après tout ce que Tony avait fait pour lui. Même s'il avait été terriblement en colère contre lui, il n'avait aucun droit de dire ça. Ses expériences avec ses parents et son oncle et sa tante ne lui avaient-elles pas appris à quel point la vie ne tenait qu'à un fil ?
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et Peter ferma fortement les yeux contre le coussin alors que son cœur s'accélérait. Ça pouvait être le moment. Ce pouvaient être ses derniers moments avec Tony avant que l'homme ne le mette à la rue. Il entendit les bruits de pas se diriger lentement vers lui, jusqu'à s'arrêter juste à côté.
- Je suis désolé, dit-il misérablement, ses excuses étouffées par le coussin, mais il n'était pas capable de faire face à Tony. Je le pensais pas. Je te déteste pas.
Tony laissa échapper un long soupir, avant de répondre doucement.
- Je sais.
Un profond silence les enveloppa. Aucun d'eux ne dit rien pendant un long moment, mais ensuite Tony le brisa en s'asseyant sur le bord du canapé, au niveau de la taille de Peter. Quelques secondes plus tard, une main se posa sur son dos. Le contact chaud lui procurait le réconfort et la sécurité, et Peter sentit ses yeux le brûler de nouveau en sentant le réconfort qu'il n'était même pas sûr que Tony veuille vraiment lui donner.
- Ce qui s'est passé aujourd'hui ne doit jamais plus se reproduire, dit Tony.
Peter resta silencieux et attendit la suite.
- Le genre d'ennemis que l'on a dû combattre en tant qu'Avengers...
Tony s'arrêta et soupira de nouveau avant de continuer, sa voix stable et sans remord.
- A côté, le Vautour s'apparente à un jeu d'enfant.
Peter tressaillit violemment et il savait que Tony l'avait senti sous sa main. C'était un coup bas. Seul Tony savait pour ça, et maintenant il l'utilisait contre lui. Cela le fit se sentir mal.
- Tu n'es pas encore prêt pour ça. Donc quand je dis qu'il faut que tu restes ici. Il faut que tu restes ici. Pas de discussion. Pas de menace de nous suivre. Tu écoutes. Tu as compris ?
Peter se mordit si fort l'intérieur de la joue qu'il sentit le goût du sang.
- J'ai dit, tu m'as compris ? dit Tony en insistant doucement sur chaque mot, mais il ne cria pas.
Peter acquiesça contre l'oreiller, ne faisant pas confiance à sa voix.
- Ok, dit Tony d'une voix de nouveau douce. Je ne... je fais pas ça pour te blesser, Peter. J'essaie juste de faire en sorte que tu sois en sécurité. C'est mon rôle, maintenant, d'accord ? Tu veux bien me regarder, s'il-te-plait ?
La main sur son dos le frottait de haut en bas.
Peter secoua la tête.
- Allez, insista Tony, et la main se posa sur son épaule avant de le pousser, le faisant gentiment se retourner.
Peter le laissa faire.
- Voilà.
Une fois que Peter fut sur le dos, ses yeux rouges fixés sur Tony, Tony lui fit un petit sourire et cela fit tomber les dernières barrières qu'il avait mises sur ses émotions.
- Je suis désolé.
Son visage se plissa et il essaya de détourner la tête pour que Tony ne le voie pas pleurer de nouveau, mais avant qu'il ait pu le faire, Tony le prit dans ses bras.
- Shh, c'est rien. Je sais. Je suis désolé aussi, dit Tony.
- Non, tu devrais pas être désolé. J'ai été horrible avec toi. J'ai été un stupide crétin. J'ai dit que je te détestais. Juste parce que j'étais en colère. Je le pensais pas. Quelque chose aurait pu t'arriver et alors la dernière chose que je t'aurais dite aurait été... ça, et je le pensais pas. Je le pensais pas. Et j'aurais jamais pu me le pardonner. Je suis désolé, pleura-t-il.
- Bon sang, gamin. C'est rien. Arrête de t'en vouloir pour ça. Je sais que tu ne le pensais pas. Je suis désolé. Tu es désolé. Tu ne le referas plus. C'est fini. D'accord ? essaya de le calmer Tony.
Peter hocha la tête. Il pouvait entendre la sincérité dans sa voix, même si les mots semblaient volontairement légers. Cela lui prit quand même de longues minutes avant de retrouver le contrôle sur ses émotions.
Il prit de profondes inspirations pour se calmer et fronça le nez.
- Um, Tony ?
- Ouais, petit ?
- Ne le prends pas mal, mais... tu sens vraiment mauvais.
Pendant un instant, Peter eut peur d'avoir dépassé les bornes en essayant d'alléger l'atmosphère, puis Tony éclata de rire. Le genre de rire profondément sincère que Peter n'avait entendu que lorsque quelque chose de particulièrement drôle le prenait par surprise.
- Mon Dieu, je t'aime, gamin.
La phrase était plus une réflexion qu'une déclaration, mais Peter la prit comme telle.
Aussitôt que les mots franchirent les lèvres de Tony, Peter le sentit se tendre légèrement mais l'homme ne revint pas sur ses mots ni ne les tourna à la dérision, ou quoi que ce soit d'autre, donc Peter sut que cette déclaration était authentique. Peut-être pas prévue, mais vraie quand même. Un malaise inattendu les enveloppa, l'atmosphère amusante envolée. Peter savait qu'il pouvait la chasser avec une autre blague ou en changeant complètement de sujet, mais il ne voulait rien faire de tout ça. Il en devait plus à Tony. Il lui devait la vérité.
Peter prit une inspiration, rassemblant son courage, et affirma doucement :
- Je t'aime aussi, Tony.
Tony le serra plus fort pendant quelques secondes avant de le relâcher pour se lever.
- Ok, sale gosse. Je vais me doucher, mais ensuite on regarde un film. Juste toi et moi. Alors choisis ce que tu veux regarder. Je vais demander à F.R.I.D.A.Y. de nous commander un truc. Qu'est-ce qui te tente ?
- Chawarma ? demanda Peter avec un grand sourire.
Il aimait bien ça, mais il savait que c'était la nourriture préférée de Tony.
Tony rit de nouveau.
- Est-ce que tu me lèches les bottes, là ? Non pas que je m'en plaigne, mais –
Peter leva le pied et poussa gentiment Tony, mais l'homme l'esquiva facilement, riant toujours en traversant la pièce.
- T'as entendu le gamin, F.R.I.D.A.Y. Commande-nous des chawarmas. Comme d'habitude.
- Bien, Patron, répondit F.R.I.D.A.Y.
- Choisis un film. Je reviens vite, dit Tony à Peter avant de disparaitre derrière la porte de sa chambre.
Peter retomba dans le canapé, ses pensées virevoltant pendant qu'il passait en revue les différents films. Il avait vraiment merdé aujourd'hui, mais au lieu de rejeter Peter, Tony lui avait dit qu'il l'aimait. Et si Tony l'aimait vraiment, Peter ne pouvait se résoudre à penser qu'il le jetterait dehors. Pas vrai ? ce n'était pas quelque chose qu'on faisait aux personnes qu'on aimait. Il voulait juste en être certain. Il fallait juste qu'il demande. Demain. Il demanderait demain. S'il trouvait le bon moment. Ou peut-être le jour suivant...
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J'aime TELLEMENT ce chapitre. Vous en avez pensé quoi ? Celui qui suit est encore meilleur, je vous l'assure.
Merci à tous pour votre compréhension, je me sens beaucoup mieux maintenant. Je suis concentrée sur cette histoire et il ne me reste que 7 chapitres à traduire, donc dès que ce sera fait, je me remettrai sur Whatever It Takes.
Comme j'ai aussi pas mal d'avance sur la trad et que j'ai plus que celle-ci, je me permets de réduire le temps entre deux posts, et donc... publication du genialissime chapitre 8 : Dimanche.
Ça convient à tout le monde?
Prenez soin de vous, surtout. ❤️
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