Chapitre 15
TW : mention de vomi, jusqu'à la première séparation marquée par deux astérisques.
Chapitre 15
- Tu as pu jeter un œil dessus ? Ouais, je pense que ça s'annonce bien aussi. Que disent les avocats ? Bien sûr. Très bien, quand ils auront fini, dis-le-moi. Oui, s'ils changent quoi que ce soit, envoie-le-moi et je le signerai. Uh-huh. Je sais. Ouais. Encore merci de t'occuper de tout. Je sais que c'est pas exactement – Non. Je sais pas. On a eu une petite frayeur cette après-midi mais Bruce a dit qu'il allait mieux, maintenant. Ouais. Il va s'en sortir. Non. Merci quand même.
Peter fronça les sourcils et ouvrit les yeux en entendant la voix de Tony. L'homme était assis dans un fauteuil situé à côté de son lit et parlait au téléphone en étudiant quelque chose sur le Starkpad appuyé contre ses cuisses. Peter prit deux petites inspirations. Mon Dieu, la chambre tournait. Ça lui donnait vraiment envie de vomir.
- Ouais, je t'appellerai plus tard pour te le dire. Merci, Pepper.
Tony raccrocha mais ne leva pas les yeux vers Peter. Il continua à regarder pensivement son Starkpad.
- Tony ? croassa Peter.
Il sentait qu'il était lentement en train de perdre la bataille contre sa nausée.
- Peter ! s'exclama Tony en se levant immédiatement de son siège pour s'asseoir au bord du lit. Est-ce que tu sais où tu es ? Tu te rappelles ce qui s'est passé ?
- Infirmerie. J'me suis fait exploser, répondit Peter en essayant de paraître léger, mais ça ne sortit pas exactement comme il l'aurait voulu.
- Dieu merci, soupira Tony.
- Dieu merci que je me sois fait exploser ? demanda Peter en fronçant les sourcils.
- Non, que tu t'en souviennes. Tu te rappelles t'être réveillé, tout à l'heure et d'avoir été confus ?
- Non.
Peter se creusa la tête mais il n'avait aucune idée de ce dont il parlait.
- Plus de bateau ? lui sourit Tony.
- Quoi ? Non. Je crois que... peut-être que j'ai rêvé que j'étais sur un bateau ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Il y a eu quelques petits gonflements, mais Bruce a arrangé ça. Ne t'inquiète pas.
- Où ça, des petits gonflements ?
- Ta tête, répondit Tony en essayant de paraître nonchalant.
- Tu veux dire dans mon cerveau ?
Tony secoua simplement la main comme s'il ne devait pas s'inquiéter.
- Ça va mieux, maintenant. Tu vas mieux. Tu vas mieux, pas vrai ?
Tony le regarda de nouveau d'un œil critique.
- Hum, bien sûr. En fait, est-ce que je peux m'asseoir ? demanda Peter.
Peut-être que ça pourrait arranger cette nausée ridicule.
- Ouais.
Tony releva son lit pour le mettre dans une position plus relevée, et l'aida à s'appuyer contre davantage de coussins.
Merde, peut-être que le changement de direction était une mauvaise idée. Ça sembla empirer la douleur dans ses côtes et ses vertiges. Sa tête pulsait. Il ferma les yeux et essaya d'inspirer par le nez.
- Qu'est-ce qui va pas ? demanda Tony en fronçant les sourcils.
- Rien. Juste...
Merde, il allait vomir dans un futur vraiment très proche. Il ne voulait vraiment pas vomir devant Tony ou sur Tony encore une fois.
- Je peux aller aux toilettes ?
- Non. Tu n'es pas encore autorisé à quitter ton lit. Ou as-tu manqué la partie où je te disais que ton cerveau avait gonflé tout à l'heure et que tu te souvenais à peine de ton nom ?
Peter déglutit difficilement.
- Peter ?
- Je me sens pas très bien, admit Peter, et il appuya sa tête contre les coussins en essayant, en vain, de contrôler son envie de vomir. Je crois... je crois que je vais être malade.
Il sentit plus qu'il ne vit Tony se hâter d'attraper une bassine.
- Tiens, assieds-toi.
Tony le fit se pencher en avant pour qu'il soit appuyé contre l'homme, sa tête au-dessus de la bassine.
- Non, marmonna Peter.
C'était humiliant.
- Je peux pas simplement aller aux toilettes ?
- Non, désolé, mon grand. On va devoir faire comme ça, répondit Tony en frottant son dos de haut en bas.
Peter essaya de secoua la tête pour dire qu'il ne voulait vraiment pas, mais ce n'était définitivement pas une de ses idées les plus brillantes. Cela déclencha juste le vomissement. Il savait qu'il allait être malade, mais la soudaineté le surprit quand même. Ouch, et vomir lui faisait toujours autant mal à la tête. Quand cela s'arrêta enfin, Tony lui tendit une bouteille d'eau et l'aida à se nettoyer avant de retirer la bassine tandis que Peter buvait quelques gorgées hésitantes. Tony le fit se rallonger contre les coussins.
- Tu te sens mieux ? lui demanda-t-il.
- Pas vraiment, se plaignit Peter.
- Tu vas de nouveau être malade ?
- Probablement, admit Peter. Mais pas tout de suite.
Le tournis ne s'était pas calmé du tout et la nausée allait et venait toujours par vagues, chacune plus forte que la précédente.
Tony prit une autre bassine. D'où ces trucs sortaient-ils ? Il regarda Tony s'installer dans le lit à travers ses paupières à moitié fermées, laissant un petit espace entre eux. Il n'arrivait pas à savoir si cette proximité était réconfortante ou irritante, à cet instant. Il ne savait pas s'il voulait l'homme plus près de lui ou plus loin. Au moins, Tony prétendait être occupé sur son téléphone au lieu de le regarder.
Peter ferma les yeux. Peut-être que s'il parvenait à dormir, ça s'en irait. Mais son vœu ne fut pas exaucé. Entre la douleur et la nausée, il se sentait trop misérable pour dormir. Il essaya de se concentrer plutôt sur sa respiration. Il ne vomirait pas. Il ne vomirait pas. Le pouvoir de l'esprit sur la matière. La pièce ne tournait pas. Il n'avait pas la nausée. Ouais, non, ça marchait pas vraiment. Il fit cet exercice peut-être dix petites minutes de plus avant de se rendre compte qu'il perdait de nouveau la bataille. Il grogna. Putain. Non.
Il ouvrit les yeux et essaya de s'asseoir à nouveau. Tony l'aida immédiatement et tint la bassine devant lui quand Peter recracha le contenu de son estomac à l'intérieur. Mon Dieu. Quand est-ce qu'il avait mangé pour la dernière fois ? Comment pouvait-il encore avoir quelque chose à vomir ?
- Ugh, dit Peter d'un air dégoûté après s'être de nouveau rincé la bouché.
Il détestait être malade. Il regarda Tony d'un air vaseux quand il se leva pour se débarrasser de la bassine avant de revenir avec une autre propre. Il espérait que Tony ne soit pas en train de regretter de l'avoir adopté. Ce n'était sans doute pas ce qu'il avait envisagé.
- Désolé, marmonna Peter quand l'homme vint se rasseoir à côté de lui.
- Ne le sois pas, dit tranquillement Tony, comme si nettoyer le vomi de Peter était la chose la plus normale du monde.
Peter soupira quand ses yeux se fermèrent à nouveau. Cette fois, il tint presque quinze minutes.
- Mon Dieu, ça craint, se lamenta Peter alors que Tony lui frottait le dos après qu'il ait été de nouveau malade. Pourquoi j'arrête pas de vomir ?
Au lieu de se lever à nouveau, Tony posa juste la bassine sur la table près du lit.
- Bruce dit que c'est à cause de la commotion cérébrale, répondit Tony en lui montrant l'écran de son téléphone qu'il tenait dans ses mains et qu'il utilisait visiblement pour envoyer des messages à l'autre homme. Il dit qu'il faut que tu tiennes encore deux heures pour qu'il puisse te redonner des médicaments.
- Bah quoi qu'il me donne, c'est nul. C'est pourri. Je veux de meilleures drogues, se plaignit Peter pour plaisanter, mais il était en fait vraiment sérieux.
Tony rit.
Deux heures. Ce n'était pas si terrible. Il pouvait gérer pendant deux heures.
Non. Il s'était trompé. Il ne pouvait pas gérer. Il gémit après avoir fini de vomir pour au moins la quatre-vingt-dixième fois. Enfin, il pensait que c'était la quatre-vingt-dixième fois. Il avait un peu perdu le compte. La nausée constante qu'il ressentait s'était un peu calmée, mais maintenant, son estomac était douloureux et sa gorge le brûlait. Sans parler de ses côtes qui lui faisaient mal et de sa tête qui pulsait, et il restait encore une heure avant le soulagement promis. Qui sait combien de fois il allait devoir vomir encore ? Trop de fois. Et ce n'était même pas comme s'il restait quelque chose dans son estomac. Il n'y avait même plus de bile. Les deux dernières fois, ça n'avait été que des haut-le-cœur inconfortables. Il était presque sûr qu'il était en train de mourir.
- Je vais mourir, déclara Peter.
- Tu ne vas pas mourir, rétorqua Tony qui semblait s'être tendu.
- J'en ai l'impression pourtant.
- Tu ne vas pas mourir.
- J'ai mal partout, grogna Peter. Mourir serait bien mieux.
- Non, ça serait pas mieux.
Maintenant, Tony semblait encore plus tendu.
- Comment est-ce que c'est humainement possible de vomir autant sans mourir ? C'est un truc d'araignée ? Est-ce que je serais mort sans ça ?
Une expression étrange déforma le visage de Tony.
- Quoi ? demanda Peter. Oh mon Dieu, je pourrais mourir ? J'étais pas sérieux...
- Non. Tu ne peux pas mourir parce que tu vomis.
- Je suis presque sûr que si...
Non pas qu'il pensât vraiment qu'il pouvait. L'intraveineuse irritante dans son bras l'en empêcherait.
- Tu ne vas pas mourir. Tu n'es pas mort dans l'explosion. Tu ne vas pas mourir à cause de ça. Arrête de dire que tu vas mourir.
Tony avait l'air d'être à moitié en train de paniquer. C'était une véritable surréaction. Peter rejoua la conversation dans sa tête et comprit tout à coup.
- Oh mon Dieu. Est-ce que je serais mort dans l'explosion si je n'étais pas Spider-Man ? demanda Peter.
Tony sembla souffrir à cette idée.
- Tony ? l'implora Peter en essayant d'ignorer la nausée grandissante.
- Peut-être ? Probablement... oui.
Maintenant, Tony avait l'air d'avoir envie de vomir, lui aussi.
Wow. C'était wow.
- Mais tu es Spider-Man, donc tu vas t'en sortir. Alors arrête de dire que tu vas mourir, lui ordonna Tony.
Peter prit une inspiration pour dire quelque chose... et finit par vomir à la place. Une bonne chose que Tony commençait à devenir très rapide pour lui mettre une bassine sous le nez.
Après avoir enduré une demi-heure de tourment, Peter pensa sérieusement qu'il n'était pas capable de survivre à trente minutes de plus.
- Ça craint, grogna-t-il, et il retomba mollement contre les oreillers tandis que Tony posait la bassine toujours vide sur le côté.
Mon Dieu, les haut-le-cœur étaient le pire.
- Je sais, dit tristement Tony.
- Je me sens trop mal.
- Je sais.
- Je veux juste que ça s'arrête, admit doucement Peter, et il se détesta pour ça.
Il ne tint même pas dix minutes avant de vomir à nouveau. Au moins cette fois, il y avait un peu de bile. C'était mieux que les haut-le-cœur. C'était pathétique. Tout lui faisait de plus en plus mal et il était tellement malade et épuisé et tout ce qu'il voulait, c'était dormir, mais la nausée ne voulait pas se calmer. Il avait envie de pleurer.
- Je peux pas en supporter davantage, gémit Peter en direction de Tony. Je peux pas. S'il-te-plait. Je peux pas.
Il se sentait trop mal pour se soucier du fait qu'il soit en train de le supplier. Il se demanda si quelqu'un avait déjà utilisé les vomissements comme un genre de torture. Ça fonctionnerait complètement.
- Ça va aller. Il faut juste que tu tiennes encore vingt minutes, essaya Tony de lui remonter le moral.
- Non. Je peux pas. Je peux pas.
Peter se souciait peu du fait qu'il ressemble à un bébé.
Tony enroula un bras autour de lui et le rapprocha de lui de manière à ce que la tête de Peter repose sur son torse, sous son menton. Il lui avait donné de l'espace auparavant, et Peter se rendit compte que c'était sûrement pour qu'il se sente moins gêné. Le réconfort que cette étreinte lui procura affaiblit toute la détermination d'être fort qui lui restait.
- S'il-te-plait, fais que ça s'arrête. Fais que ça s'arrête, le supplia Peter dans un murmure.
- Ça s'arrêtera bientôt. Je te le promets, dit Tony dans ses cheveux.
Vingt minutes, ce n'était pas « bientôt ». Pas assez tôt. Et, mon Dieu, qui sait combien de temps ça prendrait aux médicaments pour agir et commencer à fonctionner. Et si ça prenait une heure de plus ? Il ne pourrait pas le supporter. Il avait presque atteint le point de rupture. Il gémit.
- Non. Fais que ça s'arrête maintenant. J'y arrive plus, gémit-il d'un air implorant. Je peux plus. S'il-te-plait. Je ferai tout ce que tu veux. Fais que ça s'arrête. S'il-te-plait.
Il sentit Tony le serrer plus fort.
- Je le ferais si je pouvais, bonhomme. Tu sais que je le ferais. J'aimerais pouvoir échanger ma place avec la tienne.
Peter savait qu'il le pensait vraiment. Tony avait l'air dévasté quand il passa une main dans ses cheveux.
- On va s'en sortir. Je suis là, dit Tony, et cela le fit se sentir un peu mieux.
Mon Dieu, il était heureux que Tony soit là. Souffrir comme ça tout seul aurait été vraiment horrible. En fait, souffrir comme ça avec n'importe qui d'autre que Tony, même, aurait été horrible. Il n'eut pas la chance d'y penser davantage parce qu'il dut faire une pause pour vomir à nouveau.
- F.R.I.D.A.Y., combien de temps avant que Bruce n'arrive ?
Peter trouva que Tony avait l'air vraiment désemparé, alors qu'il le tenait pendant qu'il vomissait.
- Je l'ai déjà informé de la détresse de Peter. Il est actuellement en chemin, répondit F.R.I.D.A.Y.
Seulement quelques secondes plus tard, Bruce entra dans la chambre au moment où Peter finissait de vomir. Bien que ce soit sans doute le mauvais mot étant donné que rien n'était sorti. Tony essaya de lui donner une bouteille d'eau, mais il était trop fatigué pour la prendre. Il l'ignora et laissa sa tête retomber contre la poitrine de Tony. Il avait plaisanté en disant qu'il allait mourir, plus tôt, mais maintenant il se sentait suffisamment mal pour véritablement s'en préoccuper.
- Hey, dit Tony en mettant la bouteille juste devant son visage.
Peter se contenta de grogner et détourna sa tête, contre le t-shirt de Tony. Il n'en voulait pas. Ça ne valait même pas la peine de se rincer la bouche étant donné que rien n'était sorti et que, de toute façon, il n'allait pas tarder à recommencer à vomir.
- Ça va pas fort, hein ? demanda Bruce, débout à côté de Tony, la tête baissée vers Peter.
- Non. Ça ne va pas fort, rétorqua Tony, semblant énervé. Tu peux lui donner les médicaments dont il a besoin maintenant ?
Tony lui enleva les mots de la bouche. Oh mon Dieu, oui, s'il-vous-plait. Bruce se retourna pour regarder les appareils et Peter vit qu'il s'y reprit à deux fois, fronçant les sourcils avant de se tourner vers Peter.
- Quoi ? demanda Tony, semblant s'en être aperçu aussi.
- Il a vomi combien de fois ? demanda Bruce à Tony.
- J'en sais rien. Un sacré paquet de fois. Pourquoi ?
Bruce dirigea son attention vers lui. Il prit sa main, pinça la peau légèrement puis prit son pouls.
- Quoi ? demanda de nouveau Tony quand Bruce eut fini.
Peter pouvait voir qu'il commençait à s'inquiéter. Peter était trop épuisé, lui, pour s'en soucier.
- C'est rien. Il est juste un peu déshydraté.
- Il est déshydraté ? Mais tu ne lui donnes pas de fluides par intraveineuses ? l'accusa Tony.
- Calme-toi, répondit Bruce en levant une main. Il faut juste que je lui en donne plus. Ça va aller. Laisse-moi lui donner les médicaments d'abord.
Oui, les médicaments. Qu'on lui donne les médicaments. Moins de blabla, plus de drogues. Peter observa l'autre homme changer les seringues.
- J'ai ce qu'il te faut, Peter, dit Bruce en continuant son trafic.
Peter ne pouvait pas perdre d'énergie à essayer de comprendre ce que Bruce lui disait. Il avait juste besoin qu'on lui donne ce qui se trouvait dans ces seringues, quoi que ce soit. Il regarda mollement Bruce relier la poche de fluides à son intraveineuse, puis injecter le produit qu'il y avait dans une des seringues. Peter ne s'était pas rendu compte qu'il avait deux intraveineuses. Cela prit plus longtemps qu'il imaginait. Il espérait juste que ça agisse rapidement.
Bruce fronça les sourcils en voyant à quel point il était léthargique.
- Tu ne te sens vraiment pas bien, mon grand, hein ?
Peter se contenta de cligner des yeux lentement. Il ne voulait pas prendre le risque de secouer la tête, parce qu'il pourrait être de nouveau malade.
On lui injecta le contenu de la seconde seringue. Bruce commença à le faire, puis s'arrêta pour jeter un regard significatif à Tony.
- Celui-ci est vraiment fort. Ça va lui donner envie de dormir, l'avertit Bruce.
Peter fronça les sourcils. Il ne pensait pas que ce soit possible de se sentir encore plus fatigué qu'en ce moment.
Bruce recommença à injecter le produit lentement.
- Et tu vas sans doute te sentir assez amusé et léger, mais c'est normal.
Qu'est-ce que c'était censé vouloir dire – Oh. Woa. Il se sentait vraiment bizarre. Comme s'il volait, mais qu'en même temps il était aussi très lourd. Il n'aimait pas ça. Cela dut se voir sur son visage.
- Tout va bien, bonhomme. Je suis là, lui dit Tony.
On ne lui avait encore injecté que la moitié de la seringue. Il leva les yeux vers Tony mais ses paupières commençaient à être vraiment lourdes. Il cligne des yeux lentement, plusieurs fois. C'était de plus en plus difficile de les garder ouverts. Tony sembla soulagé. Pourquoi avait-il l'air soulagé ? Peter se sentait hors de contrôle, et il n'aimait pas ça. Il essaya de le dire à Tony.
- Je ne...
Il oublia ce qu'il allait dire quand ses yeux se fermèrent et que l'inconscience le submergea.
**
Si Tony avait pensé que la fois où il avait failli mourir à cause du palladium qui l'empoisonnait, ou la fois où il avait été capturé par les Ten Rings, ou la fois où Steve et lui s'étaient battus à mort, avaient été les pires moments de sa vie, il s'était trompé. Cette situation-là était la pire. La pire. Regarder Peter souffrir et ne pas être capable de faire quoi que ce soit pour arrêter ça était une torture absolue. Il aurait voulu que ce soit à lui que ça arrive. Ou qu'il puisse prendre la douleur de Peter à sa place. Mais il ne pouvait pas. Et c'était absolument insoutenable.
Au moins, Peter commençait enfin à aller mieux. Quatre jours plus tard. Tony était plus qu'heureux de voir que Peter n'avait plus aussi mal, mais en contrepartie, plus il allait mieux, plus il était têtu.
- Quand est-ce que je pourrai sortir ? gémit Peter, appuyé contre le torse de Tony.
Ils étaient tous deux allongés dans le lit du gamin, à l'infirmerie, contre une montagne de coussins, et ils regardaient Modern Family sur le Starkpad.
- Quand Bruce le dira, répondit Tony.
- Et ça sera quand ?
- Quand tu seras guéri.
- Je suis guéri, rétorqua Peter.
- Hmm, fit Tony d'un air évasif.
Il savait que Peter n'était pas aussi guéri que ce qu'il voulait leur faire croire.
- Bruce est ridicule.
- Hmm.
- C'est tout ce que tu vas continuer à dire ?
- Hmm.
Peter souffla avec colère et s'assit comme s'il allait se lever du lit, alors Tony enroula un bras autour de ses épaules et l'attira de nouveau contre lui doucement, faisant attention à ses blessures.
- Pourquoi es-tu aussi agité ? lui demanda Tony. Tu dois aller quelque part ?
- Ouais. Loin d'ici, grommela Peter.
- Pourquoi ? Tu ne veux pas regarder Modern Family avec ton vieux ? plaisanta Tony.
- Je préfèrerais le faire dans le salon, se moqua Peter, mais au moins, il n'essayait plus de s'échapper.
- Eh bien, tu es coincé ici pendant un moment, alors relax.
Peter souffla bruyamment, mais Tony le sentit abandonner et commencer à se détendre contre lui.
- D'ailleurs, je te laisse tranquille pendant qu'on reste ici, mais une fois qu'on sera de retour là-haut, toi et moi allons parler.
Les yeux de Peter se posèrent nerveusement sur lui.
- Très bien. Je vais rester là, abandonna-t-il donc, comme s'il avait vraiment le choix, et ils continuèrent à regarder Modern Family.
Avant la fin de l'épisode, Peter s'était endormi dans le creux de ses bras. Ouais, bien sûr, il était visiblement complètement guéri. Il ne pouvait toujours pas rester réveillé plus d'une heure ou deux, mais il allait parfaitement bien. Tony se pencha vers lui et embrassa son front.
- Comment il va ?
La voix de Bruce était bien trop amusée, quand il les surprit dans cette position.
- A toi de me le dire, le contra Tony.
Bruce se rapprocha et commença à vérifier les pansements sur le bras et la poitrine de Peter. Quand Bruce toucha un endroit particulièrement sensible, au-dessus de ses côtes, Peter grogna et roula sur le côté dans son sommeil, se rapprochant inconsciemment de Tony et enroulant son bras autour de la taille de Tony, de façon à tourner le dos à Bruce.
Bruce rit de leur nouvelle position. Peter blotti contre lui.
- Oh, ferme-là, rétorqua Tony en roulant des yeux.
- Les brûlures sont presque guéries. La commotion et ses côtes devraient prendre encore un peu de temps, mais il n'a pas besoin de rester ici pour ça. Je le laisserai partir demain.
Tony hocha la tête.
- Bien. Tant mieux, parce que sinon tu aurais été obligé de l'attacher au lit.
- Il faut quand même qu'il se repose pendant les deux prochaines semaines, mais ça sera ton problème ensuite, ajouta Bruce avec un petit rictus amusé.
- Merci, répondit sarcastiquement Tony.
Bruce lui sourit.
Tony baissa les yeux vers Peter, puis les leva de nouveau vers Bruce.
- Non pas que je pense que tu n'as pas fait ton boulot, mais il n'est pas censé guérir plus vite que ça ? J'veux dire, il a guéri d'une cheville cassée en quatre jours. Ça fait quatre jours, Bruce. Pourquoi c'est aussi long.
Bruce enleva ses lunettes pour les nettoyer avec son t-shirt et répondit.
- La seule explication que j'aie, c'est que sa cheville ne représentait qu'une seule blessure, et la guérison était centrée uniquement sur ça. Là, il a plusieurs blessures sévères, et d'après ce que nous a dit F.R.I.D.A.Y., il manquait de sommeil. Ça a dû puiser dans ses réserves. Mais il guérit. Simplement, ce n'est pas aussi rapide que d'habitude.
Tony soupira. Il voulait juste que Peter aille mieux.
- Est-ce que tu as besoin de quelque chose ? demanda Bruce en remettant ses lunettes, avant de regarder Tony d'un air critique.
- D'un café ?
- Je vais te ramener à manger. C'est presque l'heure du dîner.
- Et un café ? demanda Tony, plein d'espoir.
- Pas de café, répondit Bruce en secouant la tête. Si tu veux un café, va le chercher toi-même.
- Je ne laisserai pas seul.
- Tony, il va bien. Je pense qu'il va survivre si tu fais une pause pour aller te chercher à manger, prendre un café et une douche.
Bruce fronça le nez à la dernière suggestion.
- Tu es ici depuis quatre jours. Tu commences à ressembler à un vagabond.
- Je ne le laisse pas seul, répéta Tony en jetant un mauvais regard à Bruce.
- Très bien, répondit Bruce en levant les mains en signe de capitulation. Je reviendrai tout à l'heure avec de la nourriture.
Bruce partit. Tony arrêta Modern Family et commença à travailler. Ce n'était pas la chose la plus facile au monde à faire que de répondre à des emails avec une seule main, mais il ne voulait pas déloger Peter.
Il était en train de répondre à son cinquième email quand Peter se réveilla violemment en sursaut. Il leva la tête et regarda frénétiquement autour de lui.
- Whoa, gamin. Tout va bien.
Peter le regarda et Tony vit la terreur qui déformait son visage. Un cauchemar, alors. Comme l'un de ceux dont lui avait parlé F.R.I.D.A.Y.
Tony s'attendit à ce que Peter remarque leur position et s'écarte, mais au lieu de ça, il regarda Tony avec de grands yeux pendant de longues secondes avant de reposer sa tête sur son épaule et de s'accrocher à lui. Tony fronça les sourcils et déposa son Starkpad sur le côté pour pouvoir enrouler ses deux bras autour du petit.
Il n'était pas étranger aux cauchemars de Peter, mais il pensait qu'ils s'étaient arrangés, et qu'ils avaient tous les deux atteint le point où Peter n'hésiterait pas à venir lui en parler. Apparemment, il s'était trompé. Il avait parlé tous les jours à Peter, quand il s'était absenté, et le petit n'avait jamais ne serait-ce que mentionné à quel point ça le tourmentait. Cela l'inquiétait.
- Qu'est-ce qui se passe, Peter ?
- Rien, marmonna-t-il contre la poitrine de Tony.
Il mentait à propos de ses cauchemars. Encore plus inquiétant. Tony soupira et essaya de décider s'il voulait avoir cette conversation maintenant ou plus tard. Il ne voulait vraiment pas laisser tomber, mais il ne voulait pas non plus pousser Peter alors qu'il était toujours blessé.
- De quoi parlait ton rêve ?
- De rien. Ça va.
Cela faisait des semaines que Peter ne refusait plus de parler de ses cauchemars. C'était donc quelque chose de nouveau. Quelque chose qui n'avait rien à voir avec le Vautour ou May. Sinon, il le lui aurait déjà dit.
- Peter, insista-t-il plus fermement.
- C'était juste un cauchemar. Arrête de dramatiser, murmura Peter.
Peut-être que Tony l'aurait cru s'il ne savait pas déjà la vérité et si Peter ne s'accrochait pas aussi désespérément à lui.
- Ne me mens pas, Peter, dit-il doucement.
- Je te mens pas.
- De quoi parlent tes cauchemars ? essaya de nouveau Tony.
- C'était juste un seul. Je vais bien.
Peter avait l'air épuisé. C'était exactement pour cette raison que Tony ne voulait pas faire ça maintenant.
- Pourquoi tu me mens ?
La question était plus de la curiosité qu'une accusation.
- Je te mens pas.
Hmmm, Peter mentait de mieux en mieux. Tout aussi inquiétant.
- J'ai parlé à F.R.I.D.A.Y. à propos de ce qui s'est passé la semaine dernière, dit Tony.
Peter se figea.
- Elle m'a tout dit, continua Tony.
- Tout ? demanda Peter, si doucement que Tony l'entendit à peine.
- Tout, répéta Tony.
- Oh.
- Pourquoi tu ne m'as rien dit ? On parlait tous les jours. Tu avais l'occasion de m'en parler.
- Je voulais pas te déranger, marmonna Peter, semblant à peine réveillé. Tu étais occupé. Ça allait. Je gérais.
Tony soupira. Le pire dans tout ça c'est qu'il savait que Peter croyait ce qu'il disait.
- Tu ne gérais pas, gamin, et tu sais que je suis là pour toi.
Il entendit Peter bâiller.
- On parlera mieux quand tu seras guéri. Mais crois-moi qu'on va en parler.
- Mmhmmm.
Tony resta silencieux et attendit que la respiration de Peter soit plus profonde et que sa prise sur Tony se relâche quand il s'endormit. Il ne savait pas comment Peter pouvait se sentir autant en sécurité dans ses bras, et avoir l'air aussi fragile en même temps. Mon Dieu, être un père n'était vraiment pas facile.
**
Je suis tellement désolée de ce contretemps. J'espère que ce chapitre vous a plu.
On se revoit normalement dimanche pour le prochain.
Je vous embrasse et prenez soin de vous. ❤️
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