Chapitre 9
Pov Gaby
Quand Clay refait surface, sa mine est déconfite, il semble porter un trop lourd fardeau pour ses épaules. Carter ne lui parle pas de ce qui s'est passé. Quelques heures plus tôt, je voudrais crier ma rage et ma haine envers cette démone en cuir, mais ma peur me paralyse. Il s'isole dans un coin de la pièce et murmure à l'oreille de Carter. Je tends l'oreille, mais à cette distance, je n'entends rien.
— On y va. S'exclame Clay.
Le reste de leur bande infernale se relève en direction de la porte. Clay se tourne vers moi.
— Toi aussi, Doc, tu vas nous être utile. Aide le frérot avec Carter.
Je n'ai pas la force de me soutenir et il faut que je soutienne un blessé. Carter me regarde avec empathie. Finalement, il n'y a pas que du mauvais chez certains d'entre eux. J'aide Dany à se redresser, il est dans un état second, mais il n'a pas de fièvre. Le risque d'infection est important dans les prochaines 24 h. On s'avance vers la sortie.
Clay s'isole avec Kass, au vu de la tête d'enterrement qu'elle affiche. Ce n'est pas une bonne nouvelle. En me rapprochant de la porte, j'entends des bribes de leur conversation.
— Tu as promis de ne jamais m'écarter.
— C'est pour la sécurité du groupe. Je vais te tenir informé régulièrement.
— C'est à cause d'elle ! En me montrant du doigt.
— Non, mais je ne dis pas qu'un peu d'éloignement ne fera pas de mal.
— Donc, c'est ça. Merde, je n'en reviens pas.
Il tente de la retenir, mais elle déboule sur nous et me bouscule volontairement. Avant de quitter les lieux, elle me menace.
— Pétasse, n'oublie pas ce dont je suis capable !
Je continue la progression sans me préoccuper de ce monstre, Dany marmonne des choses intangibles. Carter sort son téléphone et le filme en riant. Je le fixe avec désapprobation.
— Quand il reprendra ses esprits, j'aurais de quoi le faire chanter.
— Vous êtes vraiment bizarre.
Je fixe les alentours, la surface de cet endroit est gigantesque, contrairement à cette pièce sans fenêtres. Plus on avance et plus j'aperçois un halo de lumière qui provient de droit devant nous. Clay se place à ma hauteur et demande à prendre ma place. Je n'y vois aucune objection. Il y a encore quelques heures, je revenais des morts. Les deux membres discutent à voix basse.
— Qu'est-ce qu'ils veulent ?
— Dany en échange.
— Merde, ça ne sent pas bon.
— Non.
— Et tu as déjà une idée, je suppose ?
— Pour le moment, j'essaye de gagner du temps.
On atteint une zone de cargaison, je commence à percevoir l'entièreté du bâtiment. Nous sommes dans une usine, visiblement abandonnée, les cartons sont renversés et des boîtes de conserve jonchent le sol. On finit par apercevoir une fourgonnette noire, signe qu'on va bien se déplacer. Clay ouvre la camionnette, on aide Dany à monter et on l'allonge sur la banquette arrière.
— Carter ! Charge la moto à l'arrière.
— Bien, chef !
Carter se dirige en direction d'un échafaudage, il en ressort avec une moto, celle qui était stationnée devant ma maison. Il la fait rouler jusqu'à la fourgonnette et la charge à l'arrière.
— Tu montes, Doc.
— Nos chemins pourraient s'arrêter là. Je vais oublier toute cette histoire.
— Tu en sais déjà trop. Tu vas tout cafter à la minute où tu sors de ce merdier
— Je vous promets que non. Et vous savez où j'habite.
— Carter fait la rentrer dans la camionnette, attache-la s'il le faut.
Ma tentative de négociation est un fiasco, je monte à l'avant de plein gré, je ne veux plus qu'on me touche. La porte de la fourgonnette se referme, Clay prend le volant, j'observe Carter se diriger vers ce qui semble être un rideau métallique. Il le relève et un rayon de soleil entre dans la fabrique. Je cache mes yeux, je suis restée dans le noir beaucoup trop longtemps. J'ai perdu la notion du temps et je ne sais plus quel jour sommes-nous. Clay enclenche la vitesse et frôle ma cuisse, je frissonne. La camionnette démarre en direction de la sortie, on récupère Carter qui monte aux côtés de Dany.
J'observe l'environnement, nous sommes dans une zone commerciale, je ne reconnais pas l'endroit. En passant devant des ouvriers qui sont en plein travail, je tente d'attirer leur attention, mais Clay pose sa main sur ma cuisse et la resserre fermement.
— Tu veux crever Bordel !
— Je veux juste rentrer chez moi.
— Pourtant, j'ai de meilleurs projets. À cette période de l'année, Malibu Beach est une très bonne destination. Pas vrai, Carter ?
— Oui, chef !
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