Chapitre 7
Pov Gaby
J'écoute la conversation de Clay avec un certain Lover, je n'en crois pas mes oreilles, j'ai atterri dans une espèce de gang de motards. Ça parle de meurtre et je suis complice de tout ça. Je n'arrive qu'à entendre partiellement la conversation. Les mots que je réussis à entendre me font froid dans le dos. Qui sont ces hommes capables de tuer sans état d'âme ? Je suis victime par ricochet de leur machination. Clay compose un numéro et quitte brutalement la pièce en demandant à Carter de garder un œil sur moi. Kass reste en retrait, attendant le moment opportun pour se débarrasser de moi.
Carter tente de détendre l'atmosphère, mais Kass n'a pas dit son dernier mot, elle le charge d'apporter son téléphone. Il s'y refuse, mais la diablesse sait s'y prendre, en se pavanant en reine des lieux. Il quitte la pièce en me regardant.
Ni une ni deux, elle m'attire dans les toilettes à l'hygiène plus que douteuse. La porte se claque violemment, elle se déhanche, seul le bruit du frottement du cuir couvre le silence étouffant de cette pièce exiguë.
— Maintenant, pétasse, tu vas ouvrir tes oreilles. Ne t'approche pas de Clay, il va me mettre la bague au doigt et je serai officiellement la numéro 2. Approche-toi de lui et je vais te refaire le portrait.
— Gardez-le votre Clay, aussi dingue que tout ce merdier ! Allez vous faire soigner, bande de malade !
Elle rit et bloque la porte des toilettes, mes yeux la suivent avec frayeur. Elle s'approche du lavabo, le bouche avec du papier toilette et enclenche l'eau. J'essaye de me diriger vers la porte pour la fuir. L'espace est clos et étriqué, une crise d'angoisse me submerge. Ma respiration est saccadée, mon cœur accélère le rythme. Elle me saisit par les cheveux et me traîne jusqu'au lavabo qui commence à déborder.
— Parle-moi encore comme ça, pétasse, et je m'arrangerai pour qu'on retrouve ton corps méconnaissable.
Elle plonge ma tête dans l'eau, je me cogne au bord, le choc est violent, mes oreilles sifflent. Après le choc de la violence, ma bouche est envahie par une marée d'eau. Je la referme par réflexe et bouche mon nez. Elle me tire la tête de l'eau, je reprends une bouffée d'oxygène.
— On répond oui, maitresse !
— Sale folle.
Je ne sais pas d'où provient cette audace. Je regrette immédiatement la portée de mes paroles.
Ma tête replonge dans l'eau, cette fois les secondes sont plus longues, je suis au bord de la noyade. Je tente de retirer sa main de ma tête, mais elle ne me lâche pas. Je la griffe dans un geste désespéré. Elle sort à nouveau ma tête de l'eau.
— C'est un bon toutou à sa maitresse.
Je ne prends plus la peine de répondre, je craque en pleurant face à son acharnement. Elle continue sa torture en me replongeant dans l'eau, mais cette fois, je ne me débats plus, je me laisse aller. Les images de ma vie défilent comme les longues secondes sous l'eau. Mon corps n'est plus qu'un chiffon qu'elle maltraite, mes lèvres s'ouvrent, l'eau pénètre dans ma bouche et dans ma gorge, j'observe les bulles remonter la surface avec un détachement. Mes yeux se ferment, je ne résiste plus, je vais mourir entre les mains de ce diable en cuir.
Elle relève ma tête, mais je suis déjà en train de partir, fuir cette sombre et horrible réalité. Mon corps tombe en arrière dans un bruit sourd, je n'entends plus rien. La dernière image est celle de Carter au-dessus de ma tête, secouant mon corps inerte et hurlant de colère sur son diablotin.
J'ouvre les yeux, les lèvres de Carter sont sur les miennes, je n'ai pas le temps de réagir, que mon corps est pris d'un spasme incontrôlable, mon estomac est noué, une envie de vomir me fait redresser, Carter me tourne sur le côté gauche, une grande quantité d'eau sort de ma bouche, je tousse pour tenter de reprendre mon souffle.
— Respire, c'est bien.
Je ne réagis pas à cet élan de gentillesse, je suis encore groggy par mon malaise. Il semble m'avoir prodigué les gestes de réanimation cardio-respiratoire. Un serviteur de Lucifer a ramené un ange à la vie.
— Kass barre-toi putain ! Elle est la seule chance de survie de Dany !
— Je voulais juste lui montrer les bonnes manières.
— Le patron ne va pas du tout apprécier.
Je réalise avec regret que je suis encore utilisée, c'est coutumier. Il m'a sauvé la vie uniquement pour aider Dany. Je ne suis même plus choquée, je suis habituée à ce que l'on m'appelle par intérêt. Les rares personnes que je côtoie ne m'écrivent ou ne prennent de mes nouvelles que pour établir un diagnostic d'une sœur, d'une cousine ou d'un neveu. C'est si pathétique que je ne peux m'empêcher de pleurer. C'est toute ma vie, tout me ramène à mon travail. Il dirige sa main en direction de mon visage, pose le doigt sur le recoin de mon œil et essuie la larme qui coule sur ma joue. La scène semble se dérouler au ralenti.
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