Chapitre 50
Pov Clay
Je sens les battements de mon cœur s'accélérer alors que je m'avance vers elle. Ses yeux brillent d'émotion, et je ressens à nouveau cette connexion intense entre nous. Je prends doucement sa main, hésitant un instant avant de poser mes lèvres sur les siennes. Cette fois, le baiser est tendre, empli de promesses non dites.
— Je sais que j'ai fait des erreurs, mais je travaille dur pour me racheter, dis-je doucement. Je suis décidé à te prouver que je peux être digne de toi.
Elle me regarde avec attention, son cœur est visiblement partagé entre la prudence et l'espoir.
— D'accord, mais prenons notre temps, répond-elle finalement.
Je hoche la tête, rassuré.
— Je peux te raconter un truc, Gaby ? C'est quelque chose de personnel, des choses que je n'ai jamais vraiment partagées, dis-je en m'allongeant sur le divan.
— Quoi !? Tu es enfin prêt à te confier ?
— Oui !
Elle s'assoit à mes côtés, attentive et bienveillante. Je prends une profonde inspiration et je commence à parler.
— Je ne me suis jamais vraiment remis de mon enfance chaotique. Mes parents étaient super, ils sont morts trop vite. Ensuite, ça a été infect, on a connu plein de saloperies avec Danny. Des trucs... J'insiste pas, un jour peut-être... Bref, c'est l'aventure qui m'a permis de vivre avec mes hontes, mes douleurs, mes tourments. Les courses de motos, les bastons, les embrouilles, c'était ma manière d'échapper à mon passé et à ma haine du monde.
Gaby serre ma main, m'encourageant à continuer.
— Maintenant, c'est l'amour qui remplace l'aventure. J'ai décidé de changer de vie. Carter et Lover se sont lancés dans leur propre délire en refaisant la route 66, mais moi, j'ai trouvé autre chose. Je me suis installé à Santa Monica, et je bosse comme cascadeur pour les studios d'Hollywood. Les émotions et les prises de risque de ce métier ont remplacé les mauvais coups. Bientôt, mon petit frère viendra me rejoindre, car on commence, avec des collègues, à se regrouper pour former un genre de collectif : une compagnie de cascadeurs-showmen !
Je m'arrête et je respire profondément. Ca fait du bien de parler, le poids de mes cauchemars se dissipe, il laisse la place à une surprenante sérénité.
— Ma vie est désormais stable. Légèrement nerveuse parce qu'il y a aussi des risques, mais c'est une vie honnête, sans conflit, ni règlement de compte. Et ça me va très bien. Il manque juste une chose... la tendresse.
Je continue de parler, mais les yeux fermés. Ça m'aide à me lâcher, à tout exprimer. Et soudain je sens des lèvres qui se posent doucement sur les miennes. J'ouvre les yeux et c'est un ange qui m'a choisi, un petit ange qui s'appelle Gaby. Le monde semble s'arrêter un instant, tandis que nous partageons ce baiser qui scelle notre avenir commun.
**
Notre mariage est conçu pour être discret, une cérémonie intime dans une petite église cachée dans les collines de Santa Monica. Gaby est magnifique dans sa robe de mariée toute blanche.
Quant à moi, je porte mon plus costume, un vrai prince charmant. Il n'y a que nos familles proches, Danny et quelques rares amis (dont Lover et Carter) qui sont là. C'est un moment de pur bonheur, partagé avec les personnes de notre nouvelle vie.
Mais soudain alors que le grand moment des voeux va s'amorcer, un bruit infernal de moteurs retentit à l'extérieur. Nous nous retournons, éberlués, et voyons des dizaines et des dizaines de bikers entrer vaillamment dans l'église. C'est toute la confrérie des motards qui débarque, y compris leur boss, l'invraisemblable Parmentier, et quelques durs à cuire comme Texas Bill !
Le prêtre choisit alors le pire moment pour poser la fameuse question :
— Si quelqu'un a quelque raison que ce soit de s'opposer à ce mariage, qu'il parle maintenant, ou se taise à jamais.
— Je m'oppose à ce mariage, s'exclame alors Parmentier d'une voix scandalisée... car je n'étais même pas invité !
Cette espièglerie déclenche un fou rire général. Le prêtre, pas trop bégueule, reprend son office. Nous échangeons ensuite nos consentements en répondant "oui" à la question cruciale, et il déclare notre mariage sous les applaudissements et les acclamations des bikers. Gaby et moi échangeons un baiser, amplifié par l'énergie vibrante et contagieuse de nos amis.
À notre sortie de l'église, la lumière du jour nous illumine. Parmentier nous rejoint. Dans son spectaculaire costume en cuir blanc, il tend sa canne étincelante vers ce que je crois d'abord l'horizon, mais qui s'avère être un fantastique chopper aux couleurs du feu.
Il nous tend ensuite les clés et annonce :
— Un cadeau de votre ancienne famille à votre nouvelle famille ! Je ne veux plus jamais vous revoir chez moi ! Dans l'antre du diable ! Que la route que vous empruntez soit désormais aussi belle que votre amour !
Je lui serre vigoureusement la main, ému par ce geste, puis Gaby l'embrasse. Nous filons ensuite directement vers notre nouvelle machine, une Harley-Davidson Road King, et y prenons place.
Les moteurs rugissent d'enthousiasme alors que nous nous élançons sur la route, le vent dans les cheveux. La route 66 s'offre à nous, non pas comme une échappatoire, mais comme une promesse du futur que nous voulons ensemble.
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