Chapitre 44
Pov Clay
La lumière tamisée de la salle de torture de Parmentier rend l'atmosphère encore plus oppressante. Des instruments horribles décorent l'endroit : des crochets rouillés, des pinces, des clous, des fils de fer barbelés et des objets étranges dont l'usage aurait pu me donner des frissons dans le temps. Mais là, ça me laisse froid. Je marche vers la cage où Kass est enfermée, toujours nue, mais sans la sinistre muselière. Responsable de la sécurité, Texas Bill, l'homme au grand chapeau et au regard lourd, m'accompagne. Nos pas résonnent sur le sol de béton, ajoutant à l'épouvante de ce lieu.
Je m'arrête à quelques mètres de la cage, troublé par le regard d'animal désespéré de Kass, et je me tourne vers le cow-boy biker.
— Texas Bill, vous pouvez me laisser seul avec elle ?
— Non Clay ! Ca, c'est hors de question. Parmentier exige que je reste toujours près de vous, il dit que le risque est trop grand.
Il me lance un de ces regards profonds et je sens une étonnante compassion chez ce dur à cuire.
— Vous êtes un type intéressant, Bill. Je me souviens de votre bienveillance pour Gaby.
Il me répond d'un hochement de tête, un respect tacite s'instaure entre nous deux.
— Je suis désolé, j'ajoute.
Il comprend, mais n'a pas le temps de réagir. J'attrape une des matraques posées artistiquement contre le mur et, en une fraction de seconde, alors qu'il tentait de sortir son arme, je frappe Bill à la tête. Il tombe au sol,inconscient. Kass, depuis la cage, éclate d'un rire nerveux.
— Ouais, bravo Clay ! Bien fait pour sa gueule à ce salopard. Mais laisse-le comme ça, je vais le finir ! Allez, grouille, dépêche-toi de me sortir d'ici avant que quelqu'un ne nous surprenne.
Mon cœur bat la chamade. Je fouille rapidement les poches de Bill et trouve un jeu de clés. Avec des gestes précipités, j'ouvre la cage.
— Merci, Clay. T'es superbe, mon tigrou,murmure Kass en sortant, ses yeux brillant d'une malice trouble.
Je la libère des chaînes en utilisant d'autres clés du trousseau. Je sens mon esprit vaciller de plus en plus. Qu'est-ce que je fiche ?
— Putain, je vais clairement te récompenser ! s'exclame-t-elle. J'ai hâte de te montrer des trucs incroyables au lit, des choses géniales que j'ai testées avec Burt ! susurre-t-elle à mon oreille.
Je recule instinctivement, troublé par ses paroles. L'idée que Burt ait couché avec elle réveille en moi une vague de jalousie et de dégoût.
Elle voit mon trouble et rit doucement, prenant un ton presque plaintif pour se rattraper :
— C'était une blague, Clay ! T'es con, toi ! Burt m'a forcée à tout faire ! Tu es mon seul amour.
Et j'ai tout fait pour sauver Gaby, je te le jure. Solidarité de femmes ! Je venais même la soigner et la nourrir en douce. Elle me doit la vie, en vrai.
Je me reprends et je finis de la libérer de ses chaînes. Elle est nue comme un ver et ouvre tous les tiroirs des meubles jusqu'à ce qu'elle trouve une série de tenues BDSM.
— Putain, c'est seyant, mais c'est pas ce qu'il y a de plus discret !
Elle enfile un slip, une jupette et des cuissardes en latex.
— Tu me files ton blouson et ça va le faire.
Je lui jette ma veste, elle l'enfile et elle me regarde, grande, fière et remontée comme jamais.
— Je vais encore m'en tirer, Clay ! Incroyable ! Passe-moi ta matraque électrique, je vais interroger le cow-boy, il y a forcément une trappe dans la maison pour sortir de la propriété via un souterrain. Je vais le faire parler. Tu vas voir ça.
Elle presse une touche du manche de la matraque, et l'électricité s'en échappe. Elle est en extase.
— 5 millions de volts, ça secoue !
Je pense alors à tout ce qu'elle a fait à Gaby.
— Non.
— Hein ? Qu'est-ce que tu me baves, connard ? Faut pas toucher à ton copain, gros pédé ?
— La vérité, c'est que je ne suis pas venu pour te libérer, mais pour te tuer, Kass.
Sa joie hystérique se transforme en rage folle. Elle brandit la matraque.
— C'est moi qui tiens l'arme, et c'est moi qui vais te griller, Clay !
Elle se précipite sur moi et, en un instant, je parviens à attraper la matraque. Un choc violent parcourt mon corps, une douleur fulgurante me paralyse. Je sens la décharge m'envahir, la douleur m'arrachant un cri. Une odeur de brûlé envahit mes narines, et mes muscles se
contractent violemment, incapables de se détendre. Je tombe à genoux, tremblant sans pouvoir me contrôler, incapable de bouger.
Elle éclate de rire.
— J'ai gagné ! Gagné ! Je suis trop forte, trop maligne pour toi, crâne d'œuf ! Si je te rentre la matraque au fond de la gorge et je lance le courant. Ça devrait suffire pour te tuer, dis ? Oh, ça va être beau !
Kass m'enfonce lentement et profondément la matraque dans la bouche en ricanant, je tousse et je l'entends joyeusement murmurer :
— C'est parti mon kiki !
Mais une détonation retentit. Son ventre explose et elle s'effondre, une expression de surprise figée sur son visage. Texas Bill, le visage ensanglanté, mais résolu, vient de tirer.
— Parmentier disait bien que tu risquais de déconner, murmure Bill avant de s'effondrer à son tour, épuisé par l'effort.
Je me débarrasse de la matraque et reste à genoux, la douleur encore vive, les muscles encore secoués de spasmes, mais avec un étrange sentiment de libération. Kass est morte. Morte ! Elle était vraiment dingue, vicieuse et mauvaise, mais elle représentait une partie de moi-même, une face sombre de ma personnalité que je ne veux plus revoir.
L'odeur de chair brûlée flotte dans l'air, et je prends une grande inspiration, tentant de calmer les battements frénétiques de mon cœur. Je suis encore là, encore vivant, mais pour combien de temps ? Et Gaby ? Que fait-elle maintenant ? Qu'allons-nous devenir?
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