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Chapitre 41

Pov Gaby

Depuis quelques jours, je suis dans une maison de repos, une façon positive  de nommer une institution psychiatrique. Je me laisse totalement aller, les blessures s'estompent jour après jour, sauf celle dans mon cœur. Celle-ci me ronge de l'intérieur, je meurs à petit feu. Quelquefois, j'oublie de respirer, une façon de défier l'ange de la mort, qui a refusé ma dépouille.

J'insulte toutes les croyances existantes pour obtenir une vengeance divine, mais rien n'y fait, la tombe refuse encore mon corps. On me gave de médicaments pour mieux me contrôler. Pour le moment, je ne suis pas assez stable pour côtoyer les autres résidents. Quelle drôle d'appellation pour ne pas dire malades mentaux.

Aujourd'hui, on me permet de rester dans les jardins, il fait bon, j'observe en attendant, je ne sais pas ce que j'attends,  mais je le fais avec dévouement. Je déteste mes séances de psychanalyse, je sais quelles réponses leur donner, tout est biaisé. Si je réponds bien au traitement, je sortirai d'ici à quelques semaines. Tout n'est qu'une façade, intérieurement, je ne suis plus là, une simple enveloppe corporelle.

L'infirmière me ramène à ma séance...

Le psychiatre enfile ses  lunettes, comme moi il y a quelques mois. Il déclenche le chronomètre, quarante minutes de psychanalyse, pas une minute de plus. Je sais exactement ce qu'il pense : « La patiente souffre d'un syndrome post-traumatique, des anxiolytiques et des antidépresseurs en traitement de fond vont  la remettre sur les rails », quelle connerie !

— Comment vous sentez-vous aujourd'hui ?

— Mieux.
C'est ce qu'il veut entendre.

— Dites-moi en plus ?

— J'ai envie de m'en sortir.

Une phrase que j'ai trop bien entendue des drogués et des alcooliques en cure de désintox.

— Vous faites toujours des cauchemars ?

— Beaucoup moins.
C'est encore pire, je les fais même éveillée.

— Avez-vous toujours des envies de suicide ?

— Quelques fois, j'y pense.
Toutes les secondes, chaque minute, heure et jour que Dieu fait. Ça en devient obsessionnel. J'imagine comment et où m'ôter la vie.

— Vous pensez être prête pour reprendre le cours de votre vie.

— Je pense que j'en suis capable.
Jamais, je suis déjà morte.

— Prenez-vous bien votre traitement ?

— Chaque jour.
Je fais semblant de les avaler et les recrache dans les toilettes.

— Que pensez-vous de poursuivre votre thérapie ?

— C'est vous, le docteur.

J'ajoute un sourire, pour accréditer  mon rôle de patient presque guéri. Il prend des notes et m'invite à retourner dans ma chambre.

Je déambule dans le couloir comme un zombie, j'observe les autres « résidents », ma conclusion est toujours la même : je ne suis pas folle. Je souffre d'un autre mal, le syndrome du survivant. Une personne lambda trouverait la situation positive, mais je me sens coupable d'avoir survécu, d'avoir trahi la partie morte de moi. Je m'autocondamne de m'en être sortie, étrange réaction.

Une infirmière m'accompagne en salle des visites, une sorte de parloir pour les fous. Je m'assois docilement, je suis observée par l'équipe médicale, il faut éviter les bavures.  Il n'y a personne assis en face de moi, je me tourne vers l'infirmière de garde.

J'entends des pas arriver dans ma direction, j'ai encore ce réflexe de compter : une seconde, deux secondes, trois secondes. Je tourne ma tête dans sa direction et je pose mes mains sur ma bouche pour étouffer un cri de surprise.

— Pryvit Gabriella. (Bonjour)

— Lukas.

Il sourit avec tendresse. Ils ont contacté mon grand-frère, resté en Ukraine. J'ai du mal à réaliser.

— Yak spraví ? (comment ça va ?)

— Dobre. (bien)
C'est faux, je souffre.

La visite n'a duré que dix minutes, l'infirmière a mis un terme en me raccompagnant à ma chambre, ma tête tournée vers sa table.

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