Chapitre 40
Pov Danny
Je suis avec Carter et Lover dans la salle d'attente de l'hôpital. La tension est palpable, chacun de nous essayant de masquer son inquiétude. Lorsque Clay revient de sa visite, je me précipite vers lui.
— Alors, comment tu l'as trouvée ? je demande, l'anxiété perlant dans ma voix.
— Ça va, répond Clay d'une voix curieusement atone, presque détachée.
— Hein ? Le médecin nous a dit que c'était très sérieux, que Gaby perdait l'esprit !
— Ben, elle est normale, juste un peu en colère.
Ça va aller, murmure Clay en se dirigeant
vers le distributeur de boissons, insensible à ma panique. Il met un dollar dans la machine et se commande une verveine.
— Tu bois de la verveine !? je m'exclame, surpris.
— Oh, je me suis trompé de manette, balbutie-t-il, confus.
— De "touche", je corrige, on dit de "touche" !
— Oui, de touche.
Je fronce les sourcils, essayant de comprendre ce qui se passe dans sa tête.
— On fait quoi, maintenant, Clay ? C'est toi le boss ! Les Bloody Fist veulent nous garder.
Parmentier est tout excité. Et il court toujours après Kass, il rêve de l'enchaîner et de la réduire en esclavage.
— Kass !
A l'énoncé de ce simple nom, Clay laisse tomber son gobelet et s'effondre presque sous l'émotion. Je le saisis par les bras juste avant qu'il ne tombe et je l'assois précautionneusement. Tout le monde se précipite pour lui venir en aide. Carter tente de le réconforter, tandis que Lover lui apporte un café.
Finalement, Clay retrouve ses esprits. Nous décidons de quitter l'hôpital et de nous diriger vers le ranch des Bloody Fist pour comprendre ce qui nous attend réellement.
**
Sur la route du ranch, ce soir-là, ça ne se passe pas normalement. Clay prend de l'avance, filant à toute vitesse. Malgré tous mes efforts, j'ai du mal à le suivre. Sa conduite est erratique, et il semble de plus en plus agité.
Nous abordons bientôt la route de la falaise, en bordure de mer. La terreur commence à m'envahir. Les virages sont serrés, le trafic est permanent, et on ne peut se permettre aucune erreur. Clay, cependant, ne semble pas en prendre conscience. Il conduit comme s'il participait à un Grand Prix.
« Clay, ralentis ! » je crie, espérant qu'il m'entende malgré le vacarme des moteurs.
Mais il ne ralentit pas. Au contraire, il semble encore accélérer, défiant chaque virage avec une témérité suicidaire. Mon cœur bat la chamade, et je serre le guidon de ma moto à m'en faire blanchir les phalanges.
Les phares des voitures nous éblouissent, rendant chaque virage encore plus dangereux. Je peux à peine respirer, chaque mètre parcouru me rapprochant un peu plus de l'inévitable catastrophe.
Soudain, à l'un des tournants les plus serrés, je vois l'horreur se dérouler devant mes yeux. Une voiture sort de nulle part. Clay tente de l'éviter, mais il perd le contrôle de sa moto. Il heurte la glissière de sécurité et bascule dans le vide.
« CLAY ! » Le cri sort de ma bouche, déchirant l'air au-dessus du rugissement des moteurs.
Je m'arrête en trombe. Ignorant le danger que je cours moi-même, je me précipite vers le bord de la falaise. En bas, c'est l'océan pacifique. Je vois la forme inerte de Clay qui flotte à la surface.
Je retire précipitamment mon casque, ma veste et mes bottes, puis, de 30 mètres de haut, je me jette à la mer. L'impact, terrible et douloureux, m'assomme et me coupe le souffle, mais je n'ai ni le temps ni le droit de tergiverser. Ne voyant plus Clay, je plonge sous l'eau, cherchant désespérément mon frère. Une fois, deux fois, trois fois... Je le trouve enfin, inconscient, s'enfonçant dans les profondeurs. Je l'attrape et le remonte, luttant contre le courant, chaque mouvement m'épuisant davantage. L'énergie me quitte, ma poitrine semble sur le point d'exploser, mais la volonté de sauver Clay me pousse à continuer. Je parviens enfin à atteindre la surface, aspirant de précieuses bouffées d'air.
Au loin, je distingue les silhouettes de Carter et de Lover, penchées au-dessus de la falaise. Haletant et épuisé, j'arrive à déposer le corps de mon frangin sur un grand rocher plat qui surplombe la rive, déterminé à raviver un souffle de vie en lui.
« Respire, Clay, respire ! » je crie, commençant la réanimation. Je lui administre quelques
compressions thoraciques, priant pour une réaction.
Plusieurs secondes passent, insupportables. Enfin, Clay tousse et crache de l'eau, reprenant
une respiration saccadée. Je m'effondre à côté de lui, envahi par le soulagement.
— Ça va aller, frérot, je lui dit, les larmes aux yeux. On va s'en sortir.
Nous restons ainsi quelques minutes, reprenant notre souffle, dans cet endroit improbable.
Ayant trouvé un petit chemin escarpé pour descendre, Carter et Lover nous rejoignent enfin.
Carter rappelle le ranch ; il les a déjà contactés et demande quand les secours arriveront et si un médecin sera bien présent. On lui confirme l'arrivée imminente d'une équipe de spécialistes.
J'ai peur, très peur pour la suite, alors je garde un œil attentif sur Clay. Tout part en vrille.
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