Chapitre 38
Pov Clay
Je laisse Danny secourir Gaby. L'état pitoyable de la petite m'a rendu fou. Je me précipite dans les couloirs, tenant ma Kalachnikov en position de tir, déterminé à anéantir tous les Bulls qui croisent mon chemin. Ma vie ressemble soudain à ces jeux vidéo shoot'em up. J'abats de deux rafales deux ennemis armés et j'insère un nouveau chargeur. Au bout du couloir, une silhouette familière s'échappe.
— Burt ! je hurle, tandis qu'il disparaît par un passage sur la droite.
Je ne l'ai plus dans mon champ de vision, mais je le renifle à l'instinct. Je dois me méfier, il pourrait m'attendre, bien planqué dans un recoin, et me descendre par surprise. La meilleure option... Oui, c'est ça : le provoquer pour le faire venir à moi ! Je ralentis et je crie des insultes insensées :
— Burt, espèce de trouillarde ! Catcheuse de foire ! Viens, viens, ma grosse, je t'attends !
Il s'est arrêté net ! Je n'entends plus ses pas. Un silence de mort envahit le couloir. J'écoute attentivement. Au loin, sa voix grave et rauque retentit soudain :
— Clay !
Je me prépare, prêt à tout.
— Ah, ah ! Alors on cesse de fuir, la trouillarde ?
— J'ai pas de mitrailleuse, connard. Tu veux vraiment jouer ? Alors laisse ta Kalachnikov et prends ton pistolet. On va régler ça entre hommes.
Un sourire traverse mes lèvres.
— Très bien, Burt.
Je dépose ma Kalachnikov sur le sol poussiéreux et dégaine mon pistolet automatique.
— Avance ! Affrontons-nous maintenant !
Je le vois émerger de l'ombre, avec juste l'arme de poing pendue au bout de son bras, comme moi. Nous avançons lentement l'un vers l'autre jusqu'à ce que quelques mètres seulement nous séparent.
— Alors, Burt, on s'la fait façon Clint Eastwood ? dis-je en le fixant dans les yeux.
— C'est qui ce type ? Un de tes potes des Bloody Fist ?
— Peu importe. Ce qui est important, c'est que tu vas mourir !
Commence ainsi le duel final entre lui et moi, mais personne n'est là pour nous jouer de la trompette mexicaine. Les secondes s'écoulent comme des siècles, tandis que nous nous observons, chacun attendant le geste fatal de l'autre. Puis, d'un coup, nous levons nos armes.
Deux coups de feu résonnent presque simultanément dans le couloir.
Je suis touché à l'épaule, je tombe à la renverse, mais Burt ne tire plus pour m'achever ! Au contraire, il vacille. Le rouge qui s'écoule de sa poitrine n'indique rien de bon. Il s'écroule à son tour. Je rampe lentement vers lui avec prudence, toujours prêt à tirer de nouveau si nécessaire. Il gît au sol, le souffle court, regardant le plafond de ses yeux vitreux.
Je me penche vers lui.
— Encore perdu, Burt, je murmure. Tu perds tout le temps. Tu es un loser.
— Va te faire...
Il n'arrive pas à finir sa phrase, des gargouillis inaudibles sortent de sa bouche. Après un dernier spasme, son corps se relâche, inerte.
Je me redresse. Je me souviens de notre première rencontre dans un bar paumé de la route 66. Il me racontait sa carrière de catcheur. Il avait l'air presque humain ce jour-là. C'était une grosse erreur de le recruter.
J'agrippe mon épaule blessée. Je voudrais bien traquer Kass, mais je ne suis plus en état.
Je récupère ma Kalachnikov et, sans un regard en arrière, je retourne vers Danny et Gaby. Il est temps de sortir d'ici.
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