Pov Clay

Je saute sur lui. Putain, j'ai déconné plein tube. Pourtant, je le savais, je savais qu'il ne fallait pas le faire. Burt est un champion de catch et un assassin. Il va me tuer.

Dans un premier temps, il est surpris. Je l'ai plaqué au sol et, avec la fureur du désespoir, j'ai enchainé des coups droits de dingue. Mais il réagit rapidement. Ses poings musclés attrapent les mains et les concassent. Je hurle et, en une fraction de seconde, je me retrouve au sol.
Le cauchemar commence... Il me soulève comme une poupée de chiffon et me balance contre le mur avec une force herculéenne. La douleur explose dans mon dos, mais je me relève malgré tout, déterminé à ne pas montrer ma faiblesse.
Je desserre en un instant mon ceinturon clouté, une arme secrète terrible que je sais manier comme un saligot. Mais ça ne l'impressionne guère : il se saisit de l'arme en plein vol, tire dessus pour me ramener à lui, me saisit le bras et le tord avec une facilité déconcertante. C'est une clé de bras, je suis totalement passif, complètement soumis à son bon vouloir. Burt sourit, satisfait de son travail.

Il me plaque à terre tout en maintenant la prise.

— Je te tiens, mon chou, se moque-t-il, le show va commencer. D'abord ton bras, puis l'autre, et aussi les doigts de ta main, les jambes, les côtes... Je vais tout te briser, pièce par pièce. Je vais te démembrer. Sauf si t'accepte de me faire une petite gâterie devant tout le monde. Je préfère les femmes, Clay, mais j'avoue que te voir à genoux en train de me sucer, ça m'exciterait follement. Ah, ah, follement, c'est le bon mot ! Alors Clay ? Alors ? Tu dis quoi ? Il est fou, complètement fou... J'ai peur, c'est foutu, foutu.

— Pas de réponse ! Bon, on va le casser le petit bras, pour commencer. Attention au craquement ! Compte à rebours : 3, 2, 1...

Soudain, un grand choc et c'est la tête de mon agresseur qui vacille. Je vois Gaby, une bouteille en main, qui a frappé Burt à l'arrière du crâne de toutes ses forces. Il titube, ses mains lâchent prise et il tombe sur le côté, assommé sur le coup. Je suis maintenant libre, mon bras est tout comprimé, mais ça va. Gaby me tend la main pour m'aider à me relever, son visage est marqué par une inquiétude palpable.

— Tu vas bien, Clay ?

Je hoche la tête, un peu agar, murmure un "Merci doc", puis je regarde mes deux copains, Carter et Lover, qui sont prudemment restés neutres pendant la bagarre.

— Il a bien raison celui qui dit qu'une femme vaut deux hommes, dis-je.

— C'est plutôt le contraire qu'on dit habituellement, me répond Gaby.

Lover tente de se justifier :
— C'est que... Tu connais le code d'honneur des bikers. La règle, c'est de pas se jeter à plusieurs sur le même mec. J'suis quand même désolé, Clay. La... La prochaine fois, j'interviendrai, j'te jure.

— M'ouais... Maintenant, il faut attacher cette brute. Vous n'avez rien foutu jusque-là, les gars, faites ça au moins !

Je suis super vénère, mais vivant. Et grâce à la nonne sexy de l'église du dernier jour ! Je la regarde, sentant sa peur, ses doutes, son incompréhension. Mais bordel, elle a agi, elle !
Nous restons un moment en silence, observant Burt étendu au sol, inconscient, tandis que les gars se ramènent avec de grosses cordes. La tension retombe lentement, mais je sais que cette paix est précaire.
On va faire quoi de Burt ? Le tuer ? Et les Bulls, ils vont arriver quand ? Pourtant, pour l'instant, j'ai juste gagné un répit, un instant de soulagement dans ce cauchemar interminable. Faut que je trouve une solution pour nous tirer de là, et vite !