Trois mois étaient passés depuis qu'Adam et moi avions scellés notre amour sur le ponton caché. Nous nous rencontrions régulièrement, parfois chez moi, parfois dans sa cabane, qui avait pris un sacré coup de neuf. J'adorais à présent y passer du temps, pelotonnés dans son vieux plaid, lui me lisant un roman à l'eau de rose.

À ses côtés, l'hiver était passé très vite. Grâce à une association caritative, Adam pouvait à présent vivre dans cette cabane, à l'abri des menaces du maire et des caprices de la météo.

Le printemps était rapidement revenu sur Cannon Beach. La nature était devenue une artiste hors-pair, se teintant elle-même des meilleures carnations et des couleurs toutes plus belles les unes que les autres. Des tulipes avaient poussé autour de la cabane de bois, ainsi qu'un fraisier qui nous avait régalés.

Mais chaque saison venant avec son lot de soucis, Adam se battait constamment depuis peu, contre un essaim de guêpes qui avait élu domicile près de son logis. Il s'amusait souvent à se moquer de moi lorsque l'une de ces guêpes se perdait entre les quatre murs de bois.

D'ailleurs, j'avais ruiné l'un de ces orgasmes ainsi, un jour ou nous étions encore dans nos nombreux ébats au fond de la forêt. J'avais appris à mieux le connaitre, au fur et à mesure qu'il laissait tomber sa carapace. Il m'avait parlé de sa mère Zahira, son père Mariol qui avait construit cette cabane, son frère décédé Allen...

— Je suis vraiment heureuse de pouvoir passer mes heures libres avec toi, lui avais-je avoué un jour, alors que la vision du soleil déclinant à travers les feuillages du parc boisé, m'avait doté d'une verve poétique.

— Ouais, je sais poupée ! rétorqua-t-il en battant des cils. Je le bousculai par l'épaule et il s'esclaffa, avant de m'embrasser fougueusement. Sa bouche glissa sur le derme de mon cou et je fus tiraillé entre l'envie de repartir pour un tour avec lui, ou de l'éconduire.

J'aimais ses caresses. J'aimais cette façon qu'il avait de me faire savoir que j'étais la seule dans sa vie, son passé, son présent et son futur. J'aimais la manière dont il me faisait ressentir sa passion, le charme dont il faisait usage pour me séduire et, l'intensité avec laquelle sa flamme brûlait pour moi. Je n'avais aucun doute quant au fait qu'Adam était l'homme de ma vie. Aucun doute quant au fait que j'étais la reine de son existence.

— Adam, s'il te plait...le suppliai-je, alors que sa main remontait vers le creux de ma poitrine. Tu sais que je dois partir !

— Je ne veux pas ! protesta-t-il lorsque j'essayai de le repousser. Pourtant, plus ma main faisait pression sur son torse pour l'éloigner de moi, plus l'envie de lui ôter son polo noir était vorace et loquace.

— Mais je reviendrais...

— S'il te plait, ne pars pas ! ne me laisse pas une nouvelle fois... sa supplication me brisa le cœur. Je ne pouvais nier que chaque séparation était méphistophélique et insupportable pour nous.

Il redoubla d'ardeur avec sa bouche, usant de toutes les techniques qu'il avait acquises à mes côtés, dans le but de me séduire. Et il réussissait ! Je sentais ma tête basculer. La cyprine avait humidifié mon antre, lorsqu'il y inséra un doigt. Pourtant, ce n'était vraiment pas le moment, j'avais un truc important à faire...

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