Une semaine plus tard, mon séjour touchait déjà à sa fin. Les réparations de la cabane étaient presque terminées, et déjà je regrettais de devoir retourner à ma solitude et ma morosité. Quand j'y pensais, je ressentais un nœud me tordre le ventre. Je ne voulais plus marcher sur ses pas. Cette cabane me faisait tellement penser a ses caresses, ses baisers, ses jeux érotiques qui avaient le don de m'exciter. Le peu de temps que j'avais passé ici m'avait réellement permis d'oublier les vieux démons qui me hantaient.

Cette famille était vraiment une famille en or. J'en étais presque jaloux, jaloux de tous ceux qui avaient vécu ou vivaient encore ce rêve, le rêve de pouvoir vivre en permanence avec des gens qui leur faisaient constamment ressentir combien ils comptaient pour eux, combien ils étaient aimés. À aucun moment, je ne m'étais senti abandonné ou ennuyé dans cette maison, que je commençai déjà à considérer comme mienne.

Le couple Wayne était vraiment tout ce qu'il y avait de plus adorable sur cette terre. Madame Wayne veillait toujours à ce que j'aie tout ce dont je désire. J'avais dû redoubler d'efforts en exercices physiques, pour brûler les surplus de calories qu'elle m'implantait.

Finalement, j'avais fini par comprendre qu'elle aimait énormément cuisiner. Elle m'avait déjà fait goûter une bonne quinzaine de différents plats depuis que j'étais ici, plats chauds, plats froids et, même pâtisseries. C'était un véritable cordon bleu.

Monsieur Wayne quant à lui, était un homme très ouvert, doté d'une verve incroyable. Il m'amenait partout où il allait dans son pick-up gris, et aimait notamment tenir de longues conversations intéressantes alors que ses mains s'affairaient sur le tableau de bord de sa voiture.

Contrairement à ce qu'il laissait paraître, il adorait faire du shopping. Hier encore, il m'avait amené au Caxtaur, le centre commercial le plus vaste de Cannon Beach. Il avait profité pour me gâter comme jamais on ne m'avait gâté. J'avais également appris qu'il détestait tout sport collectif, football, handball, ou même rugby.

— Je suis bien content que tu puisses m'accompagner à l'orphelinat missionnaire aujourd'hui, m'avait-il dit un jour, au volant de sa voiture, alors que nous étions coincés dans des bouchons.

— C'est bien normal monsieur Wayne, lui avais-je répondu en croquant dans des palmitos sucrés que Dolly avait fait le matin même. Je vous admire beaucoup comme famille. Malgré tout ce que vous avez, vous n'hésitez pas à aider les plus démunis et les enfants livrés à eux-même, déclarai-je sincèrement, c'est vraiment une belle leçon de vie que vous me donnez la...

— Naturellement Adam... tout le monde n'a pas reçu la chance d'avoir autant d'argent comme Dolly et moi... ou toi ! Mais tout le monde a la chance de pouvoir aider ceux qui n'en ont pas. C'est la mission que Dieu nous a confié.

« Cet hiver est rude, pense au nombre d'enfants qui n'ont pas la chance d'être tenus au chaud faute de moyen ou de famille...c'est triste ça ! Alors Dolly et moi, avons décidé de conjuguer nos forces pour donner à ces petits êtres ce qu'ils n'ont jamais pu recevoir de leurs parents : l'amour, le soutien, les choses essentielles de la vie...»

— Je comprends tout à fait, avais-je chuchoté les larmes aux yeux. Cela m'avait fait repenser à mes propres débuts dans la vie de la rue. Si j'avais eu la chance de tomber sur le couple Wayne à cette époque, mon âme aurait peut-être eu une chance d'être sauvée. Peut-être aurais-je fait quelque chose de bien de ma vie, peut-être ne l'aurais-je pas rencontré...

— Il y a longtemps, Dolly a souffert d'un cancer du col de l'utérus, qui avait failli me l'arracher, avait-il soulevé. C'était pendant les premiers mois après notre mariage...dès cet instant, nos chances d'avoir un enfant étaient réduites à néant...

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PUBLICATION TOUS LES JOURS