31. NEVER WANNA LEAVE(1)☑
L'atmosphère s'était agréablement allégée à la table à manger des Wayne. Il avait fallu un tour de force pour convaincre Dolly, que n'avoir aucun arbre à décorer ce jour-là dans sa maison, ce n'était pas une tragédie comme elle le croyait.
Je n'avais jamais vu une femme en faire autant pour une histoire de sapin de noël. Monsieur Wayne avait eu de la peine à lui expliquer que les magasins de sapins de Cannon Beach étaient déjà en rupture de stock. Je peinais à y croire.
Autour de ma cabane, poussaient encore quelques sapins à l'abri des regards. Il y en avait notamment un qui frisait la perfection. Je me promis de le couper et de l'amener ici, si ça pouvait faire plaisir à madame Wayne.
—Oh, Jezréel, j'y pense ! Ce magasin d'occasion que nous avions vu la dernière fois, se rappela Dolly entre deux bouchées de cette succulente dinde, il pourrait avoir acquis de nouveaux sapins non ? Il faut absolument que nous y fassions un tour après ce...
— Ma chérie... l'intima monsieur Wayne en tranchant son morceau de viande fumante, je t'ai dit de ne pas te faire du souci, Jerry du XMAS Touch m'a promis qu'il aurait de nouvelles acquisitions de sapins demain. J'y serais aux premières lueurs de l'aube, pour avoir le meilleur spécimen, tout droit tiré des bois verts. Dieu pourvoiera, Ne mets pas notre invité mal à l'aise, voyons !
— Adam, je suis vraiment désolée, minauda-t-elle en une moue. Quand il s'agit des fêtes de noël, j'en deviens parfois hystérique.
— Ce n'est rien madame Wayne, je peux comprendre ! Je pris une gorgée de l'excellent vin légèrement fruité qui avait été servi à table.
J'en profitai pour reconsidérer plus profondément monsieur Wayne. C'était un bel homme, aux cheveux courts châtain roux, des yeux noir ardoise, les tempes recouvertes de favoris et, une légère moustache séparant son fin nez pointu et ses lèvres blêmes. Il ne devait pas faire plus de quatre-vingts Kilos, tellement il était maigre et parallèlement géant.
Monsieur Wayne avait une fière allure, dans sa chemise carrelée verte et son jean noir, qui s'harmonisaient parfaitement avec les montures de ses verres carrées.
— Alors, Adam Traviss... tonna-t-il, en me faisant sursauter légèrement. Vous êtes bien le célèbre musicien soul à l'anniversaire de l'étoile de mer non ?! Oui oui, ça y est, je me souviens enfin de vous ! s'exclama-t-il en se resservant un plat de ce porridge qui diminuait à une putain de vitesse incroyablement exponentielle, ce qui était, effectivement, pour me déplaire. Je déglutis péniblement.
—Oui, c'est bien moi...
— J'ignorais que mon fils et toi étiez amis ! Ça me fait plaisir qu'il daigne enfin à en faire venir un à la maison.
— Oh oui Jezréel ! s'écria Dolly, suintant de tellement d'enthousiasme qu'elle aurait pu s'y noyer. Les miracles du Seigneur ! Et en plus, il y sera encore pour un bon bout de temps.
— Ah ça c'est fantastique, acquiesça le châtain, Zayne tu as vraiment bien réfléchi d'avoir invité ton copain ici. En cette période, les chambres d'hôtel sont horriblement chères ! C'était bien pensé ! Dieu saura récompenser ta charité le moment venu.
— Nous sommes très heureux de ta présence ici, Adam. avoua madame Wayne après une nouvelle gorgée de vin. J'espère que nous pourrons te compter parmi nous pendant encore longtemps, du moins jusqu'à la nouvelle année !
— Oh non madame Wayne, ricanai-je, je ne vais pas autant m'éterniser... j'ai des affaires urgentes qui m'attendent... ailleurs... je ressentis une pointe de culpabilité me pénétrer de haut en bas.
Je me sentais vraiment honteux de mentir à cette douce femme, mais c'était bien ce qu'il fallait faire... je n'avais pas le choix. Je ne pouvais prendre le risque que mon seul chez-moi se transforme en un tas de planches sombres ensevelies sous la neige immaculée. Il me fallait prendre sur moi, il le fallait...pour lui, pour mon père...
« Hmmm, m'extasiai-je, madame Wayne vous devrez absolument me donner votre recette de ce gratin de homards, c'est une pure merveille ! » Elle me regarda, un sourire ému aux lèvres. Et à cet instant précis, je sus qu'elle serait toujours là pour moi, en dépit de tout ce que j'étais, tout ce que j'avais été, et tout ce que je serais...
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PUBLICATION TOUS LES JOURS
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