24. GOOD MORNING BEAUTIFUL(1)☑
—Comment pouvez-vous faire cette émission, faire semblant que rien ne s'est passé alors que votre ex a failli être tué ? vociféra la voix à l'autre bout du téléphone.
J'avais les yeux aussi ronds que des boules de loto. Je n'arrivais tout simplement pas à croire que ce qui se passait là, devant moi, arrivait pour de vrai. C'est horrible et si mesquin venant de vous ! je ne pus m'empêcher de m'esclaffer. Je gloussais de rire. C'était bien ce qu'il fallait faire non ? Sauf que là, je ne riais pas pour l'image que je renverrais au monde entier. Non, je riais parce que j'étais vraiment amusée.
— C'est pas vrai, soupirai-je complètement hilare. Dites-moi que c'est une blague ! Vous plaisantez c'est ça ? m'esclaffai-je, tordue en deux par mon hilarité.
— Vous êtes répugnante ! Personne ne devrait vous prendre comme idole, ou comme modèle. Au ton de la voix, c'était une femme mûre, de la trentaine sans doute, la voix un peu pâteuse et un accent étrange.
— Bon, premièrement un bonsoir n'aurait pas été de refus, entamai-je sans ciller, deuxièmement, je ne crois pas que ce soit vos oignons ! Jack et moi nous ne sommes plus ensemble, je m'en fous de ce qui lui arrive ! Je fais ce que je veux et je n'ai de compte à rendre à personne madame. J'espère que c'est bien clair pour vous !
— Et nous continuons cette conversation juste après la page publicité ! me coupa Hanzel. Le malaise sur le plateau était tellement présent que plus personne n'osait sourire, moi encore moins. Tatie accourut vers moi comme une furie, mon père sur ses pas.
— Tu viens réellement d'agresser l'une de tes fans ? s'écria ma tante, son visage affichant un air des plus choqués. Je me levai de mon siège et me retirai du plateau de télévision, l'étui lourd ma guitare trimbalé derrière moi. Mes pas me conduisirent dans les coulisses où ma tante me barra à nouveau le chemin.
— Ce n'était pas l'une de mes fans, lui répondis-je les dents serrées, en essayant de me faufiler entre le mur sombre et son corps.
— Tu te rends compte que tu nous fais perdre de l'argent Meredith ? maugréa-t-elle. D'un coup sec, sa main s'aplatit sur le mur devant moi pour me barrer à nouveau le chemin. Je soupirai d'exaspération en fermant les yeux.
— Meredith, il faut que tu arrêtes avec toutes tes conneries, remarqua mon père qui nous avait rejoints. Tu nous fous dans les problèmes là ! Tu t'en rends au moins compte ?
— Je vous signale que c'est elle qui a commencé à m'agresser ! m'emportai-je en me retournant vers lui. J'étais prise en sandwich entre mon père et Tatie. Que pouvait-il m'arriver de pire ? C'était ainsi que se clôturait l'une des journées les plus riches en émotion de ma vie !
— Mais tu dois apprendre à te contrôler, ma fille ! C'est primordial, tu t'emportes beaucoup trop ! D'abord avec Jack, maintenant cette fille !
— Bon ça suffit, je me casse d'ici ! Je sentis une douleur vive me transpercer le cerveau. C'était clair à présent. Il venait de me le dire de la façon la plus claire qui soit. Il me croyait responsable de l'accident de Jack. Ils me croyaient tous responsables. Non seulement je devais supporter d'étouffer dans l'œuf ma relation avec Adam, mais en plus je ne pourrais compter sur aucun soutien moral, ni de la part de ma famille, ni de la part de mes amis ! Car je n'en avais tout simplement plus.
— Meredith ! la voix d'Hanzel me parvint comme une supplication. Lui je l'aimais vraiment bien, il était sympa. Seulement, je ne pouvais plus jouer cette mascarade. C'était au-dessus de moi. Je n'en pouvais plus de tout ça.
— J'en ai eu ma claque, désolé Hanzel. Nous vous rembourserons les frais de participation, soufflai-je sans me retourner vers lui.
— Quoi !? s'emporta ma tante en accourant vers moi. Mais je ne lui laissai plus plaisir d'en placer une. J'avais fini d'endosser...c'en était bon pour moi...
Je traversai rapidement le long couloir des coulisses et disparus par la sortie de secours, alors que quelques gardes et ma tante étaient à mes trousses. J'avais les larmes aux yeux. La journée avait été trop éprouvante, j'avais l'impression que j'allais craquer. D'un coup, je me retrouvai dans la rue.
Les flashes lumineux m'aveuglèrent immédiatement. Je me rendis compte qu'une horde de journalistes m'attendait à la porte. Leur avalanche de questions m'engloutit à en perdre le souffle. Le vertige s'empara de moi. L'un des gardes arriva et m'entraîna promptement à l'intérieur. La porte se referma sur nous. Et avant que je pus le remercier de m'avoir tiré de cette situation, je perdis connaissance là, dans ses bras.
Tout devint noir, flou et silencieux ; et malgré que j'aie perdu le control de mon moi, une larme parvint à glisser sur mes tempes pour s'écraser au sol. Cette larme demeura l'unique témoignage de ma douleur intérieure, celle que personne ne voyait, celle que personne ne voulait voir.
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PUBLICATION TOUS LES JOURS
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