— Il y a douze pourcents  de chances que ton histoire soit vraie !

—Je dirais même trois pourcents, Geneva ! Vous vous foutez de qui là, mademoiselle Meredith Nara May ?

—Puisque je vous dis que j'ai dû conduire un homme aux urgences après qu'il se soit fait renversé par une voiture qui s'est enfuie par la suite ! Pourquoi mentirai-je ?

Mon père frappa du poing sur la table d'ébène. La veine sur son front battait si fortement qu'elle aurait littéralement pu exploser. Tatie Geneva faisait les cent pas autour de la table à manger. J'aurais réellement pu me croire à un interrogatoire...Zayne n'arrangeait rien à la situation avec son regard perçant qui semblait lire au fond de mon inconscient pour sonder mes plus sombres secrets.

—Pour la millième fois, dit nous où tu étais Meredith ! hurla ma tante, à bout des nerfs. J'étais en train de gaspiller son bien le plus précieux, son temps...d'habitude, dans ces genres de cas, elle ne tardait pas avant d'exploser telle une véritable furie.

—Pour la mille et unième fois tatie, j'étais à l'hôpital.

—Foutaises ! brailla mon père en se levant d'un bond. Arrête de te foutre de nos gueules ! Ça commence à bien faire ! je me pris la tête entre les mains et soupirai d'exaspération. Cette journée avait été bien trop longue et le poids de toutes ces heures difficiles commençait à m'écraser.

—T'étais avec Adam... émit Zayne sans cesser de me fixer. Je levai le regard vers lui. C'est lui que tu es allée voir sans dire à personne !

—Qui ? Le chanteur soul de la dernière fois ? Celui qui possède des actions au MT company ? s'intéressa immédiatement mon père.

—Il veut signer un contrat avec toi ? s'enthousiasma ma tante, en s'asseyant enfin à l'une des chaises de la salle à manger. Mais enfin Meredith, t'aurais quand même dû nous en parler !

—Un chanteur soul ? s'esclaffa l'albinos d'un rire rauque. Ne me dites pas que vous y avez vraiment cru ! se moqua-t-il crûment. T'as couché avec lui c'est ça ? C'est pour ça que t'es rentrée si... sa phrase resta suspendue en l'air, engloutie par la carafe d'eau que je lui envoyai en plein visage.

—Sors d'ici Zayne, ordonnai-je, les dents serrées. Je ne veux plus jamais te revoir chez moi...et cette fois, je suis sérieuse ! criai-je en essayant de retenir les jurons qui auraient effarés mon père. D'ailleurs, je donnerai l'ordre aux gardiens de lâcher les chiens sur toi si jamais tu remets pied chez moi, lui avertis-je en tournant les talons.

—Meredith attend ! brailla ma tante. Cette fois, t'es allée trop loin Zayne ! Meredith !

Je ne les entendais plus. Ça en faisait trop en une journée. Après réflexion, je n'aurais peut-être pas dû honorer l'invitation d'Adam. Pourquoi ne pouvais-je pas m'éloigner de lui putain ? Il ne m'attirait que des problèmes ! J'avais vraiment le don pour tomber sur des salauds ! Zayne, Jack, Halphas, Adam...et n'en parlons même pas d'Igor !

Je demandai à l'une des servantes que je croisai sur l'escalier de marbre, de m'apporter dans ma chambre quelques cachets d'aspirine. J'en avais vraiment besoin. J'étais épuisée comme jamais, ce qui était très contraignant car il fallait que je me réveille tôt le matin. Nous allions travailler d'arrache-pied sur la sortie du nouvel album sur lequel je bossais avec mon groupe. J'avais rendez-vous avec mon coach vocal à six heures du matin.

Je me laissai tomber sur mon matelas et tirai les couvertures sur moi. La température était vite retombée et les effets du froid commençaient à se faire ressentir. Et alors que je commençai à fermer les yeux emportée par les bercements de Morphée, mon esprit s'envola dans cette chambre d'hôpital, où il était couché, mon bel Adonis ténébreux entre la vie et la mort...

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