13. STONE COLD(1)☑
Je fixais le nouvel arrivant, ou plutôt les nouveaux arrivants. J'étais choquée qu'ils se soient pointés ici, lui et cette garce !
Les serveurs avaient cessé un tant soit peu, de proposer des flutes de champagnes, lassées d'être ignorées par le public lui aussi surpris de voir Jack Dipson ici.
On aurait dit que l'espace d'un moment, le temps s'était arrêté, pour s'enquérir de l'objet de cette fascination qui avait saisi d'un coup, un si grand monde. Même l'immense lustre adamantin pendu au haut plafond d'ogive, avait également cessé de se balancer, imitant sans doute les jonquilles dans leurs vases de faïence.
Un court instant, les ampoules s'éteignirent, et se rallumèrent. Tous marmonnements cessèrent. Les regards vacillaient d'eux à moi, puis de moi à eux. Tatie Geneva se leva d'un bond.
— Que font ces énergumènes ici ? explosa-t-elle en trainant sa robe de satin verte hors de son siège. Qui les a laissé entrer ? Sécurité mettez-les de...
—Du calme, du calme ! ricana le pire individu du monde, collé au bras de celui qui me faisait vibrer quelques semaines plutôt. Elle balança un carton d'invitation sur ma tante, un sourire narquois aux lèvres. Nous avons été invités !
Tatie et moi devinâmes que c'était là, l'un des cartons manquants. Comment l'avait-elle eu ? C'était un mystère pour nous. Chaque invitation était marquée du nom du destinataire. On ne tarderait pas à obtenir une explication de l'imprimeur des-dits billets.
Winter avait une courte robe de coton blanche qui laissaient peu de place à l'imagination, ses cheveux blonds étaient brossés en un coiffé décoiffé qui retombaient en cascade sur son dos complètement dénudé.
Elle avait à ses pieds des sandales blanches ornées de perles de diamants, dont les talons aiguilles étaient si hautes que je me demandais comment elle s'enfuirait si l'envie me venait de la pourchasser.
À ses bras, le traître à scandale, Jack Dipson ! Je le regardais et les larmes me montèrent aux yeux. Je tremblais de tout mon corps. Le voir me ramenait brusquement à la réalité. Il avait le visage impassible, me regardait droit dans les yeux. Aucune excuse n'y transparaissait. Il ne me fallait pas être Dieu pour comprendre de qui venait l'idée de cette incrustation.
— Alors...personne ne va nous proposer une place ? je m'attendais à un peu mieux venant du service d'accueil ! railla-t-elle en me fixant dans les yeux. Ça ne vous dérange pas que je m'asseye là ? Allez, viens Jackie ! Elle tira l'une des chaises libres à la table où était assise tatie, papa, Zayne, et certaines autres personnes.
— Il est hors de question que je m'asseye à la même table que ces animaux ! s'emporta ma tante.
— Tu peux changer de place si tu veux ! répliqua Lana, en se servant un verre de vin moelleux.
Les paparazzis n'avaient jamais été concentrés. Leurs caméras ne loupaient aucun des moments. C'était diffusé en direct sur une chaîne de télé, que nous avions payée très cher. Je ne pouvais plus me défiler... mes fans attendaient une réponse de ma part.
— Meredith tu peux continuer, nous sommes tout ouïes ! Je la regardais, en une minute j'avais eu mille idées de meurtres pour cette perverse ! Elle essayait de gâcher ma fête d'anniversaire ! Elle voulait créer un nouveau scandale... après tout, on les connaissait pour ça, c'était ça qui faisait leur force ! Qui se ressemble s'assemble...
— Bienvenue...à...bienvenue à mon anniversaire ! Heu... amusez-vous bien, je...amusez-vous bien...orchestre, recommencez à jouer, merci. terminai-je sous les applaudissements timides du public, alors que la musique Stone Cold de Demi Lovato commençait à suinter dans la salle.
J'aurais dû me douter qu'elle tenterait quelque chose. C'était prévisible, elle me détestait. Je me précipitai vers les cuisines de l'hôtel, les larmes plein les yeux.
— Meredith ! Meredith ! Attend ! J'entendis les talons de ma tante à mes trousses, tandis que sa voix criait mon nom à tue-tête. Je m'arrêtais à contrecœur, et me retournai vers elle.
— Quoi ? Avant que tu ne le demandes, je n'aurais jamais invité Jack ici !
— Oui mais tu les permets de rester ! s'écria-t-elle. Ils se sont installés à notre table ! C'est un manque de respect Meredith ! Un manque de respect !
— Tatie, je ne veux pas de scandale qui me mêle à ces deux-là, surtout pas aujourd'hui, et ici ! Laisse-les, on va régler ça un autre jour.
— Un autre...un autre jour ? Si tu avais fait une déclaration publique le moment opportun, on aurait eu quatre-vingt dix-neuf pourcents de chances que ceci ne se produise pas aujourd'hui ! Je ne permettrais pas qu'ils gâchent en une minute ce que nous avons pris une semaine et trois jours à mettre en place ! Même mon fils a mis la main à la pâte, ce qui n'est pas sa tasse de thé. À la moindre boude de leurs parts, je les fous dehors !
Je ne répondis rien. Ma tante fit demi-tour et s'éloigna de moi. J'ignorais comment gérer ce nouveau cas. Voir Jack me faisait mal, je ne pouvais ignorer ça. Surtout qu'il était accompagné de Lana.
Mais j'étais au-dessus de ça ! je n'allais pas permettre à un playboy et une nymphomane de gâcher ma fête ! La dernière image que je voulais offrir à mes fans, était celle d'une fille qui pleurnichait en voyant son ex avec une autre. Jamais de la vie ! Au contraire... j'allais partir, m'asseoir à cette de table ! Nous ferions comme si de rien n'était, je garderais la tête haute !
Je me remis une couche de maquillage, attrapai un verre de tequila au passage d'un serveur, que j'avalai cul-sec. Le liquide chaud brûla ma gorge et m'arracha une quinte de toux. Je me ressaisis.
J'étais Meredith May, et aujourd'hui j'avais dix-huit ans. C'était ma journée, pas celle de Lana, pas celle de Jack. Ma journée...
∅∅∅
PUBLICATION TOUS LES JOURS
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