6. TÉLÉPHONE (3)
Pour ce qui est de l'endurance, Thomas bat bien des records ! Ça fait près de dix minutes que le barman entre et sort en moi à un rythme violent. Je suis assise sur un tonneau de vin, assez confortable je dois dire, tandis que lui est penché sur moi.
Mais cette fois au moins, je prends mon pied. Je suis même au bord de la jouissance. Nous sommes dans l'arrière-boutique du bar, et c'est l'heure de la pause du serveur. Elle se termine d'ailleurs dans trois ou quatre minutes. Je n'ai plus beaucoup de temps.
Je ne suis pas très fière de moi sur ce coup-ci. Mais après cinq verres d'alcool et deux cigarettes, mon cerveau réussit à me convaincre que c'est la meilleure perspective qui s'offre à moi. Du sexe avec un inconnu pour effacer le sexe avec un autre inconnu.
Alors qu'il continue de copuler à un rythme soutenu, je profite de son extase pour repérer son jean. Il est posé sur un tonneau en bois, derrière Thomas. C'est là qu'il garde son téléphone.
Le problème c'est qu'il est un peu loin de ma main. Et un autre problème, c'est qu'à ce rythme, moi aussi je ne vais pas tarder à atteindre l'orgasme. En désespoir de cause, je tends le pied et souffle de quiétude lorsque je me rends compte qu'il est quand même à portée de pied.
— Je sais ce que tu fais, chuchote Thomas, les yeux mi-clos. Les miens s'agrandissent. Tu essaies de ne pas jouir avant moi, en te raidissant. Mais ma pause se termine dans deux minutes. Je soupir de soulagement. L'espace d'un instant, mon cœur s'est arrêté de battre.
— On aura largement le temps, répond-je, en tendant le pied vers la poche de son jean, duquel pointe son cellulaire. Presque sans effort, je coince l'engin entre le hallux et le dépasus de mon pied. Être fétichiste des pieds, ça a ses avantages.
Lentement et précautionneusement, je le tire de la poche du jean. Soudain, un cri s'échappe de ma gorge. Je manque de lâcher le téléphone. Mais je me reprends in extremis.
Ma respiration est violente. Thomas a encore augmenté le rythme. Et je sens cette vague de chaleur rouler dans mon bassin. Elle ne va pas tarder à déferler en moi. Je replie mon genou pour ramener le téléphone vers moi. Il est légèrement huileux, et commence à glisser d'entre mes orteils.
Je me mords la lèvre, et doit comprimer mes muscles du pied pour qu'il ne tombe pas. Malheureusement, il n'y a pas que mes muscles du pied qui se resserrent. Inconsciemment, j'accélère la jouissance de Thomas. Il hurle et se met à trembloter.
Des spasmes violents le traversent. Je vais moi aussi jouir. Je vois flou. Le téléphone continue de glisser de mes pieds. Et les tremblements de Thomas sur moi n'arrangent rien.
Dans un mouvement brusque, je ramène mon pied vers moi. La main de Thomas s'écrase sur mes seins, et je sens des milliers d'étincelles me consumer de l'intérieur. Je ferme les yeux et mes muscles se relâchent. Putain, avec l'alcool qui altère mes sens, j'ai l'impression de flotter sur un drap de velours.
Après notre partie de sexe, Thomas se détache de moi et se vêtit à une vitesse fulgurante, avant de regagner son poste en courant. Je reprends lentement ma respiration. Je baisse le regard, et un sourire satisfait se dessine sur mes lèvres lorsque je vois le téléphone dans ma main.
C'est l'heure d'appeler Zayne...
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