Mais...mais putain de bordel de mes couilles de merde !

Pardon, pardon d'être si...mais putain, comment j'ai fait pour signer un truc pareil ? C'est pas...c'est pas vrai, c'est une mauvaise blague. Une putain de mauvaise blague. Pour toutes mes sorties, je dois être accompagnée d'Igor. Je ne dois pas entretenir des relations amoureuses en dehors du tournage.

Je ne dois avoir aucun autre travail, rémunéré ou non, en dehors du film. Je ne dois pas quitter le pays avant la fin du tournage. Je dois me plier à chacune des demandes de mes employeurs. Et si je ne respecte pas l'une de ces clauses, mes employeurs ont le droit de...ne pas me rémunérer...

Je grogne de rage, en balançant le tas de papiers à l'autre bout du lit. Il est un peu plus de vingt-trois heures, mais je me fous de réveiller l'équipe de tournage. Je me suis faite avoir, comme une putain de débutante. Avant, tatie Geneva s'occupait de tous mes contrats. Du moins jusqu'à ce qu'elle se fasse la malle avec mon fric. Voila le résultat...

Je m'étais faite fichtrement avoir. Je me couche, et hurle contre mon oreiller. Je sens des larmes forcer le passage, mais non. Je ne pleurerais pas. je me suis faite avoir, okay...mais aujourd'hui, je suis forte. Je suis forte, et je ne pleurerais pas. j'irais voir Igor, et je lui en toucherais deux mots. C'est officiel, tous mes ex sont des connards !

Je me lève, enfile mes pantoufles et mon gilet pourpre, avant de sortir de ma loge. Les couloirs sont vides, et plongés dans un calme rare. Je me faufile vers la chambre d'Igor. Il faut qu'il sache que je ne me laisserais pas faire. je suis loin de la fille perdue qu'il a découvert déambulant dans les noires de l'Allemagne. Je ne suis plus faible. Et ça, il faudrait qu'il le sache.

Je cogne à la porte de sa loge. Sous le pas de la porte, je vois la chambre s'illuminer, puis j'entends des pas se rapprocher. Un déclic résonne, et la porte pivote sur ses gongs.

— Tu ne m'auras pas comme ça, m'ecrié-je en entrant en trombe dans sa loge. Je te demande de revoir ce contrat.

Il se frotte les yeux. Les miens descendent vers son entrejambe. Mon Dieu ! Il a une érection ! je lève mon regard vers les murs, couverts de posters de filles dans des positions subjectives. Tout d'un coup, je me sens à l'étroit dans cette chambre.

— Impossible, gromelle-t-il.

— Et pourquoi ? Si je voulais, j'arrêterais ce tournage. Ne me provoquez pas, ton père et toi.

Il éclate de rire, en approchant de moi. instinctivement, je me blottis contre la commode au fond de la pièce. Très rapidement, Igor se retrouve à quelques centimètres de moi. son pyjama argenté m'éblouit. Pire encore, je la sens...contre moi, je la sens !

Oh mon Dieu, qu'est ce qui m'a pris de venir dans cette chambre, en pleine nuit ?