13. A NEW DAY HAS COME (2)
Sonja est prête de moi, et semble tout autant paniquée. Les premiers rayons de soleil pointent à travers les rideaux de ma fenêtre.
— Tout va bien, tout va bien...me réconforte la brune en me tenant la tête sur sa poitrine, alors que j'éclate en sanglots. Ce n'était qu'un cauchemar, rien que ça. C'est fini...
Et plus elle essaie de me consoler, plus j'ai l'impression de suffoquer. D'instinct, je me tiens le ventre, essayant de percevoir le moindre petit mouvement de mon enfant. J'essaie...je me tâte le ventre, priant qu'il me donne un coup.
Sonja lève un regard interloqué vers moi. Ses yeux descendent lentement sur mon ventre.
— Mérédith...tu es...
Je ne lui réponds pas, de plus en plus troublée. Bouge bon sang ! donne-moi un coup, hurlé-je intérieurement.
— Mérédith tu es enceinte ? brame Sonja en me secouant par les épaules.
— Pas maintenant, Sonja ! aboyé-je fugacement. Elle sursaute et me lâche instantanément. Au même moment, je sens la faible vibration d'un remuement dans mes entrailles.
Une joie immense m'envahit. Un autre faible coup déforme mon ventre. Je ferme les yeux et soupire de soulagement. Mon enfant vit. J'ai à peine le temps de reprendre mon souffle, qu'une gifle féroce s'abat sur ma joue.
— Inconsciente, hurle Sonja. Puis elle débite un tas de mots allemands, que j'ai le malheur de ne pas comprendre. Tu savais que tu étais enceinte, et tu t'es enfilée tous ces paquets de cigarettes et ces bouteilles d'alcool !
— Sonja...
— La ferme Mérédith ! putain, la ferme ! c'est...tu te fous de moi. Combien de mois ?
— ...quatre... une autre gifle claque sur ma seconde joue. Je ne riposte pas...je l'ai mérité, ça c'est sûr.
— Non mais c'est pas croyable ! s'enrage Sonja en sortant de ma chambre en trombe. Unglaublich, wirklich ! du foutage de gueule !du foutage de gueule, scheiss !
Oui, je l'ai mérité...
Tout le reste de la journée, je suis tourmentée par ce cauchemar. J'en ressens encore des frissons. Qu'est-ce que cela voulait dire ? Bon sang, une résurrection et deux morts. Qu'est-ce que cela voulait dire, putain !
Assise sur un banc public dans un parc, je regardais les enfants devant moi jouer avec leurs parents, tous joviaux, riant aux éclats, comme si la vie était belle. J'avais aussi eu ce genre d'enfance, calme et paisible.
Mon père avait été le meilleur sur cette Terre, et dans tout l'univers. Je n'avais jamais manqué de rien. Et quand il commençait à me parler de ma mère...il y avait tellement de bonté, de douceur, d'amour dans sa voix. Quand il me disait que j'étais la meilleure chose qui lui était arrivé, il y avait de la sincérité dans ses mots.
Aujourd'hui...je peinais à croire que ce n'était qu'un tissu de mensonges. Il y avait quand même du vrai là-dedans, non ? Il devait à tout prix avoir du vrai là-dedans...
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro