Mon cœur manque de peu un battement.

— Fiona, chuchoté-je, s'il te plait sauve le. Il ne mérite pas de finir comme ça...quand Leïla a commencé à me torturer, il...il a proposé d'échanger sa place avec moi...alors qu'il respirait à peine ! s'il te plait...il ne mérite pas...de mourir ici...

Elle acquiesce, et sort de la pièce. Dépité, je me mets à chialer, tellement fort que j'en suis le premier surpris. Mais pourtant, je ne peux pas arrêter. Putain, j'ai envie que ça s'arrête maintenant, j'en ai marre, ras-le-bol !

Je laisse ma tête retomber devant moi, sanglotant comme un gosse. Bordel, pourquoi suis-je qui je suis ? Pourquoi ma vie est-elle si compliquée à comprendre, à gérer ? J'aimais Allen, je l'aimais horriblement. J'aurais pu donner ma vie pour lui, car avec lui je me sentais en harmonie avec moi-même.

Pourquoi n'avais-je pas eu les couilles de l'accepter simplement ? Pourquoi avait-il fallu que je dénigre mes sentiments ? Il n'y avait pourtant rien de mal à aimer, merde ! Rien de mal... et j'aurais préféré l'aimer, éternellement.

Mais voilà...Mérédith était entrée dans ma vie, sous les traits angéliques de Mélinda. Et dès le premier jour, elle m'avait captivée. Elle m'avait envoutée, comme jamais je ne m'étais laissé envouter. Pourtant avec Leïla, ça n'avait jamais été aussi fort, aussi passionnel.

Elle était une nouvelle bouée de sauvetage à laquelle je me raccrochais. Chaque moment qu'on avait passé ensemble, demeurait gravée dans ma mémoire. J'avais cru que c'était la femme qui me permettrait de savoir qui je suis réellement. Mais voilà, j'avais déconné...et de la plus sotte des manières. Entretenir une double relation avec Leïla, je ne pouvais expliquer pourquoi j'avais fait ça.

Dieu seul sait combien je préférais Mérédith May. Elle était tellement pure, tellement belle, tellement simple. Elle était la corde qui m'extirperait du gouffre dans lequel j'étais tombé. Du moins, l'espérais-je. Mais je l'avais plutôt entrainé...je l'avais fait basculé. Et maintenant, on était tous les deux morts. Notre amour, mort. Notre relation, morte...

Seulement, pouvais-je nier que je ressentais encore des choses fortes pour elle ? Et qu'en était-il d'Allen ? Pouvais-je refuser de m'admettre que mon amour pour lui était enterré sans être décédé ? Enterré...vivant ?

Je n'avais pas les couilles de voir la vérité en face, de l'accepter... j'aimais un mort, et j'adulais une disparue. Voilà ce qu'était ma vie. Et à chaque fois, bordel...à chaque fois que j'avais le cran de me demander : « qui es-tu Adam ? », je ne voyais que ce sourire, blanc, pur, jovial. Mais à qui appartenait ce sourire ? À Allen ? À Mérédith ?

Et que dire de Zayne ? C'était quoi cette affection que je ressentais pour lui ? Ça devait juste être le fait d'avoir passé ces derniers mois ensemble, liés par un même destin et fuyant un même ennemi. Je ne pouvais pas faire autrement que d'essayer de me convaincre de cela.

Aimer deux personnes de sexe différent, j'arrivais à peine à m'y faire. Si j'y ajoutais Zayne, je signai mon arrêt de mort. Bon sang, quelle sorte de créature j'étais ?

— Tu vas pleurer...toute la nuit...ou tout me raconter ?