La sonnerie du téléphone fait hurler tout le monde. Zayne balance le flingue comme si c'était l'origine de la nuisance sonore.

Prise de court, Léïla lui envoie un coup de genou dans les bijoux, avant de lui écraser le nez. L'albinos se recroqueville sur lui-même, et n'ose même pas hurler. Francho, si je n'étais pas noué à ce poteau de demer, je lui en aurais aussi collé une.

Il y était presque, putain ! Et voilà qu'à la dernière minute, il déconnait. Et cette foutue personne qui avait eu la brillante idée d'appeler pile à ce moment-là. Si je la rencontrais un jour, elle saurait qui je suis.

Alerté par le bruit, Saïd accoure vers nous, son corps massif faisant des clapotis monstrueux dans l'eau.

— Qu'est ce qu'il y a ? s'effraie-t-il. Qui est-ce ?

Leila agrippe la chevelure blonde de Zayne et soulève sa tête, avec un sourire amusé. Puis elle le retourne vers moi. Un filet de sang coule du nez de l'albinos, et j'en ressens une douleur sourde me vriller les côtes.

— Moi, je ne sais pas qui est ce gamin, sourit-elle. En revanche, je sais qui peut nous le dire.

Elle attend visiblement une réponse de ma part. Mais que dois-je lui répondre ? Qui est Zayne pour moi ? Il a surgit de nulle part dans ma life, et le voilà qui s'est mis dans les blempro, une fois de plus, pour sauver mon putain de cul. Il me fixe droit dans les yeux, terrassé par une douleur inimaginable.

— C'est peut-être un flic, propose Saïd en s'approchant de nous.

— Non, le coupe Leïla en fixant le flingue qui avait échappé à Zayne. Si c'était un flic, crois-moi il m'aurait buté. C'est juste un gamin, un gosse de riche d'ailleurs, qui essaie de jouer aux héros. opine-t-elle en arrachant le collier doré au cou de Zayne.

«Je suis bien curieuse de savoir qui tu es pour lui, pour qu'il ait pris un tel risque pour te tirer d'ici», réfléchit Léila, en me fixant droit dans les yeux. Je ne lui répond pas. La douleur de la déception m'empêche même de respirer.

Je m'étais déjà vu loin d'ici, loin de ce foutoir de demer ! loin de cette tcheb monstrueuse avec lequel j'avais eu le malheur de sortir.

— J'ai bien l'impression que tu ne veux pas me répondre...soupire-t-elle. Puis elle se retourne vers Saïd. Toi, apporte-moi une corde solide. On a un autre prisonnier à lier. Il s'exécute immédiatement, alors que mon cœur commence à se fendre en milliers de petits morceaux. Des larmes poignent de mes yeux.

— Si tu cherches la garba, crois-moi tu vas l'avoir Leïla. Tu n'as pas intérêt à...

— ...à toucher à un seul de ses cheveux ? rigole la brune en serrant un peu plus la crinière pure de Zayne dans sa main. J'aime quand le petit chat sort ses griffes. L'albinos toussote et crache du sang. Mais c'est qu'il est plutôt chétif, ton ami. Je me demande s'il pourra supporter mon taser mieux que toi.

— Leila...c'est un enfant...

— Voilà qui rend le jeu encore plus amusant. Elle s'accroupit près de lui, à demi-conscient, et caresse sa peau lisse. Mon cœur se contracte douloureusement. On dirait une petite poupée de porcelaine, dit-elle à voix basse, alors que l'écho amplifie son timbre. Sa peau est si fragile, je crains qu'elle ne supporte pas le passage au taser...

— S'il te plait, Leïla...ne le fait aucun mal...pitié...

— Je vois bien l'interrompit-elle, les regards que vous vous lancez. Alors je vais reposer ma question, gosbo. Et tu sais ce qui arrivera si je perçois le moindre petit mensonge dans ta bouche de merde. Répond juste sincèrement, et il va s'en sortir...Qui est-il pour toi ?