#29 Un interrogatoire chaud bouillant
Ça allait faire un sacré moment que nous étions en salle d'attente à attendre une quelconque nouvelle concernant Jake. J'avais beau réfléchir à une quelconque possibilité ou logique pour savoir qui Dust cacherait. En y repensant, il ne nous avait pas donné l'identité du Collectionneur. Dust nous avait d'ailleurs envoyé un message nous demandant de l'interroger.
— On est obligé d'y aller ? demandai-je à Kieran, épuisée.
— Il va falloir... lâcha-t-il. Je vais aller voir les médecins attends ici, j'arrive. Je le vis s'éloigner parler aux médecins avant de revenir vers moi m'aidant à me relever. Ils nous appelleront quand Jake se réveillera, m'annonça-t-il.
— Merci.
Nous avions pris les transports en direction du poste. Le trajet se fit en silence, un silence bien lourd et bien différent de l'ambiance de ce matin qui était bien plus joyeuse. Nous arrivâmes au poste, il y avait Rica qui nous lançait un regard étrange.
— Bonjour mademoiselle Wardle, la saluai-je.
— Bonjour inspecteurs, voici le dossier du Collectionneur.
Elle nous tendit le dossier et pointa du doigt un post-it coller sur celui-ci. Il y était écrit :
"Il faut que l'on se parle. Dust fait chanter le suspect. Faites attention."
"— Elle aussi le sait.
— Oui, confirma Kieran. Il faut que l'on soit malin durant l'interrogatoire.
— Oui, c'est vrai qu'il sera présent."
Nous remerciâmes Rica, jetâmes le mot et partîmes en salle d'interrogatoire. Dust et d'autres supérieurs étaient placés derrière. En effet, il y avait une pièce juste à côté de celle-ci, par laquelle d'autres personnes pouvaient assister à l'interrogatoire sans que le suspect ne le sache. Kieran et moi nous assîmes.
L'homme en face de nous était blond, barbu, un peu enrobé mais avait l'air costaud. Il serait capable de tuer quelqu'un mais avec une telle hargne ? Je ne voyais pas la haine dans ses yeux, mais plutôt l'incompréhension et la peur.
— Bonjour monsieur Brian Ealdred. (se prononce ildred) Pouvez-vous me confirmer votre identité ? débuta Kieran.
— Oui, je m'appelle bien Brian Ealdred, j'ai 47 ans et je suis né à StreetWall.
— Merci. Connaissez-vous ces femmes ? enchainais-je, posant la photo de chacune d'entre elles avant qu'elles ne finissent à la morgue.
— Je...
Il examina chacune des photos mais ne reconnut aucune des femmes.
— Veuillez noter que le suspect a fait un geste négatif de la tête, ajouta Kieran. Pouvez-vous les regarder plus attentivement ? C'est important, ajouta-t-il.
— J'ai beau les regarder mais leurs têtes ne me disent rien. Je suis désol-
— Savez-vous ce qui est en jeux ? ajoutai-je haussant le ton. Kieran me lança un regard incompréhensif.
"— Je te rappelle que Dust nous surveille, lançai-je.
— On fait le gentil et le méchant flic, alors ?
— Okay."
— Je le sais ma-
— Non ! le coupai-je. Je vois bien que vous ne le savez pas, monsieur ! Sinon, vous ne seriez pas là à me regarder comme si j'étais un poteau !
Kieran me prit le bras pour me calmer.
Je ne sais pas ce qu'il m'a prit de m'emporter autant... Mais au moins, si ça peut duper Dust...
— Excusez-la, c'est qu'elle a été agressé pour ce même motif, il y a de ça, presque deux mois. Ça la chamboulé...
— Euh... Je... J-je comprends, lâcha-t-il.
— Avez-vous une petite amie ? demanda Kieran.
Je lus un air surpris sur le visage du blondinet, le même que j'affichai.
— O-oui, j'ai une femme.
— Comment s'appelle-t-elle ?
— Sandra.
— Sait-elle que vous êtes ici ?
— Oui...
— S'il vous plaît, aidez-nous à comprendre et après vous pourrez revoir Sandra. Pourquoi avoir agressé l'inspecteur Kragworth ?
— On m'en a donné l'ordre.
— Pardon ?
Soudain, la porte de la salle s'ouvrit en un claquement et Dust apparu derrière nous, nous ordonnant de sortir. Nous lui conseillâmes de réfléchir à ce qu'il nous dira quand nous reviendrons. Une fois dans la pièce d'à côté :
— Pourquoi avoir coupé l'interrogatoire ? m'exclamai-je. Nous tenions enfin quelque chose !
— Il mentait.
— Comment vous en êtes sûr ? poursuivit Kieran.
— Parce qu'il l'aurait dit plutôt. Ça n'a pas de sens qu'il ne le dise seulement maintenant.
— Ce n'est pas faux... avouai-je.
— On va le faire poireauter un peu et après nous l'interrogerons une seconde fois, déclara Dust. Je vous laisse aller voir l'état de l'inspecteur Kragworth, appelez-moi s'il y a du nouveau.
— Merci monsieur.
Nous quittâmes le poste. Il y avait Rica qui nous attendait en train de fumer. Elle était poser contre un poteau cigarette en main et cheveux au vent.
— Comment s'est passé l'interrogatoire ? nous demanda-t-elle.
— Ne crois pas qu nous sommes devenues proche, lui lançai-je.
— Mal, enchaina Kieran. Il me prit le bras et me le pinça, je lui lançai un regard noir qui n'a pas semblé l'atteindre. Brian, reprit-il, nous disait que quelqu'un le faisait chanter et Dust est intervenu coupant l'interrogatoire.
— Il a dit qu'il mentait, ajoutai-je, il aurait dû nous le dire dès le début, s'il s'agissait de la vérité...
— Il a raison... lâcha-t-elle. Vous allez à l'hôpital.
— N-
— Oui, me devança Kieran, on va aller voir Jake.
— Je vous emmène, je pourrais aussi vous dire quelque chose que personne d'autre ne doit savoir...
Nous montâmes dans sa voiture, celle-ci était de couleur bleue et était plutôt spacieuse. Je voulus m'installer sur la banquette arrière mais elle "m'invita" à m'asseoir à côté d'elle ; je n'avais d'autre choix que de m'asseoir sur la "place du mort" —encore un message caché...
"— Qu'est-ce qui te prend ? me lança Kieran.
— Je ne lui fais pas confiance !
— Moi non plus m-
— Ce n'est pas l'impression que tu m'as donné !
— Quoi ? T'es jalouse parce que parle à une autre femme que toi ? lança-t-il."
Je bouillis sur ma place. Je ne comprenais pas ce qu'il lui prenait de dire ça ! A priori, il avait carrément effacé de sa mémoire notre dernière rencontre avec elle !
"— Non mais qu'est-ce qui te prend ?
— Tu n'as pas nié.
— Nier quoi ? Qu'elle nous a attaqué de son plein gré ? Qu'elle s'est faite passer pour mon frère pour m'embobiner dans un coup foireux ?
— Mais, qu'est-ce qui t'arrive ? Ça arrive de faire des erreu-
— C'est sûr Le Collectionneur a tué ces filles par "erreur". Mais bien sûr, que suis-je bête ! Mais pourquoi se cache-t-il si c'est une "erreur" ? Dis-moi ! Si c'est une simple "erreur" de tuer, agresser, mutiler, souhaiter la mort de quelqu'un, alors qu'est-ce qui n'est pas une foutue "erreur" ?!"
Je sentis mon sang bouillir dans mes veines et Kieran broyer du noir dans mon dos. Nous étions enfin arrivés à l'hôpital.
— J'allais justement vous appeler, il vient de se réveiller. J'ai fait quelques vérifications mais il va bien, déclara le docteur Sharp.
— Merci docteur, déclara Kieran. On pourrait le voir ?
— Oui mais pas longtemps et ne le brusquez pas trop. Sur cette mise en garde, il nous accompagna jusqu'à sa chambre. Je vous laisse, lâcha-t-il avant de s'exécuter.
— Salut ! lâcha Jake. C'est quoi ces têtes ? Il s'est passé quelque chose ? Il voulut se redresser mais se tordit de douleur.
— Eh ne bouges pas, tu vas te faire du mal, me précipitai-je en sa direction, tentant de l'aider.
— Contente que tu vas bien Jake, je vous attends dehors, lâcha Rica.
— Merci d'être passée. Elle lui lança un sourire avant de quitter la pièce. Bon c'est quoi ces têtes ?
Aucun de nous deux n'étaient prêt à dire quoi que ce soit.
— O-on a interrogé ton agresseur. Mais avec Julian on sait très bien que ce n'est la bonne personne qui a été arrêté. Nous pensons tous les trois, avec Elena —il ne me lança même pas un regard— que c'est Dust qui aurait, a minima tout orchestré.
— Hmm, intéressant. Je ne pensais pas que Julian passerait te voir. Demande-lui de passer, s'il a un peu de temps.
— Comptes sur moi, lui fit-il.
— Mais ça ne m'explique pas vos têtes. Kieran lâcha un énorme soupir et lança :
— Il y a qu'Elena est jal-
— Tu te fiches de moi ?! Faut-il que je te rap-
— Wowowo on se calme ! Kieran, racontes-moi ta version des faits et Elena tu ne l'interromps pas vu que ce sera ton tour après. Première dispute de couple ? J'ai toujours rêvé de jouer le rôle du médiateur !
— Bon, il y a qu'Elena, à la simple vue, odeur et son de voix de Rica, elle pète un plomb.
— Quoi m-
— Eh Elena ! Je me tus mais je n'en pensais pas moins. Ensuite ?
— Je pense que c'est tout, elle n'arrêtait pas de s'emporter aussi, je ne pouvais même pas répondre, mais je ne pense pas que tu puisses y changer quoi que ce soit...
— Okay...? A toi Elena.
— J'ai "pété un plomb" comme il dit parce qu'il fait comme si de rien n'était, comme s'il était ami avec cette pimbêche alors qu'elle nous a attaqué délibérément et s'est faite passer pour Aidan dans le simple but de m'utiliser ! Et monsieur me dit que c'est une "erreur" ! C'est sûr, Le Collectionneur a tué toutes ces filles parce qu'il s'était trompé ! me tournis-je vers lui. C'était une erreur ! Alors oui, je pense que j'ai de quoi, piqué une petite colère parce que Kieran veut faire ami-ami avec son agresseure ! me tournis-je de nouveau vers Jake.
Une fois mon discours, je lâchai un long soupir.
— Wow, okay. J'avoue qu'Elena n'a pas tort... Mais je ne suis dans le camp de ni l'un ni l'autre ! Mais si vous voulez mon avis, ne vous énervez pas pour si peu.
— Tu ne peux pas comprendre, lâchai-je exténuée par mon long discours. Tu devrais te reposer au lieu de nous écouter.
— J'ai assez dormi, non ?
— Non !
— Non !
Kieran et moi nous jetâmes un regard avant de revenir vers Jake.
— Tu es cerné, pâle comme un linge et après tu veux nous faire la morale ? surenchéris-je.
— Okay, okay... Mais on ne se saute pas dessus pendant mon dodo.
— On va devoir retourné interrogé le suspect, ajouta Kieran, mais ne t'en fais pas, on repassera te voir !
Après avoir salué Jake, nous quittâmes l'hôpital en silence. Rica nous attendait dans sa voiture. Elle nous invita à entrer dedans mais ne démarra pas tout de suite.
— Vous vous êtes disputés ? demanda-t-elle.
— En quoi ça te concerne ? lançai-je toujours sous le coup de la colère.
— Peu importe... J'avais quelque chose à vous dire, par rapport à Dust.
— Tu as dit que tu pensais que Brian Ealdred n'était pas coupable et nous le pensons aussi alors dis-nous ce à quoi tu penses, lança Kieran.
— Vous d'abord.
— On t'a demandé en premier et c'est toi qui est venue nous voir pour nous parler, alors parle ! ordonnai-je.
— Ça va, ça va... Bon...
Notes de l'auteure :
Ce chapitre fait 2000 mots ! (mon record) J'espère qu'il vous aura plu et que l'histoire vous plait, peu importe la longueur de chapitre ! Pensez-vous qu'Elena est jalouse de Rica ou qu'elle pense vraiment ce qu'elle a dit aux garçons ? Le champ des commentaires est juste ici ! ->>>
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