Où suis-je ?

Je regardai autour de moi.

En tout cas, je ne suis ni dans la boîte de nuit avec Flo, ni chez moi ! Il fait nuit, noir, le rêve, quoi... En même temps, c'est mieux d'aller dans une boîte de nuit, la nuit. Non mais où est-ce que j'ai encore atterri !? Réfléchis, bon sang ! Bon... Je suis dans une sorte de ruelle, plutôt sombre... Super ! Non mais sérieusement, il est passé où ? Il a vraiment choisi le pire moment pour m'abandonner !

Je me relevai et me mis en marche pour sortir de cette ruelle sombre, espérant retrouver Florian, quand je vis quelqu'un de l'autre côté de la rue. Ce n'est pas lui... L'homme en question était habillé d'un sweat noir à capuche et d'un jogging noir, lui aussi. Florian, lui portait une chemise jaune hawaïenne. Il savait que ça m'énerverait mais il l'avait quand même mise. Je m'apprêtai à faire demi-tour, quand il se tourna dans ma direction. Je restai plantée là, à le regarder telle une héroïne de film d'horreur, attendant son agresseur sachant pertinemment qu'elle mourait la seconde suivante. Il me regarda quelques secondes, je sentis son regard me jauger de haut-en-bas, puis de bas-en-haut ; avant de se précipiter en ma direction.

Quoi !?

J'aurai pu prédire qu'il me poursuivrait mais j'espérai fortement éviter cette course-poursuite ou toute autre altercation. Je pris, malgré moi, mes jambes à mon cou et courus en vitesse grand "V" vers l'opposé de sa direction. Je savais bien évidemment me battre, là n'était pas le problème, mais je préférais éviter de lancer le combat, surtout au vu de sa carrure.

Punaise ! Il est super rapide ! jurai-je.

Je sentis une main m'agripper l'épaule et me tourner. Je vis alors, l'homme que j'avais aperçu quelques secondes auparavant. Il tenait quelque chose de brillant dans sa main droite. Une lame ? Je pris une position de défense, ne pouvant plus fuir le danger. Poings serrés, jambes et bras positionnés ; j'attendis le premier coup. Il fit un premier mouvement en direction de ma jugulaire. C'est qu'il ne veut pas rigoler ! Je l'esquivai et me tournai face à lui. J'attendis le second coup, qui ne tarda pas à venir et je l'esquivai tout aussi facilement que le précédent.

Bon mon coco, on ne va pas y passer cent sept ans !

Il se rua de nouveau vers moi, je pris son bras de ma main droite, récupérai l'arme blanche avec ma main gauche et le fis tomber avec un coup de jambe bien placé. Je jetai l'arme loin de lui et pris le chemin inverse espérant retrouver mon collègue. Je n'étais pas d'humeur pour un autre rapport, tout ce que je voulais était : retrouver Florian et rentrer chez moi. Sans que je ne comprenne ce qui m'arrivais, on m'agrippa la jambe, je chutai et peu à peu je perdis connaissance.

Je rouvris les yeux, un peu sonnée. Contrairement à la ruelle sombre et inquiétante, j'étais dans une sorte de chambre d'hôpital très éclairée. Trop éclairée. La lumière me déchirait les yeux. J'avais mal partout... Qu'est-ce qui s'est passé ? Je me redressai sur le lit, en lâchant un râle de douleur. Bordel ! J'ai super mal à la tête. Je portai ma main droite au niveau de l'arrière de mon crâne et sentis un trou.

— Fais attention, me dit une voix d'homme, au moins tu n'as pas de commotion cérébrale, c'est déjà ça.

Je me tournai en direction de cette voix plutôt grave et suave, très agréable à l'oreille. Je vis à ma gauche un homme aux cheveux bruns, plutôt bien coiffé avec quelques mèches sur le côté qui le rendaient plutôt sexy. Et ses beaux yeux bleus... Comment ne pas fondre pour un si bel homme ? Il s'avança vers moi, vérifiant mon état.

— Je ne vous permets pas de me toucher et encore moins de me tutoyer, monsieur ! lâchai-je.

Je fis un mouvement de recul, mettant en garde l'homme que s'il recommençait à me toucher, ça se passerait autrement. Mais j'avais super mal au dos et le beau brun l'avait bien remarqué, malheureusement pour moi.

— C'est comme ça que l'on remercie son sauveur ? fit-il offusqué.

Mon sauveur ? Il se moque de moi ?

Tous les évènements précédent mon arrivée dans cette chambre me frappèrent de plein fouet. La ruelle sombre, l'homme avec son couteau, la course-poursuite, le combat... Tout s'éclairait et le puzzle reprenait forme.

— Qui êtes vous ? Et où suis-je ? lui demandai-je méfiante.

— C'est moi qui devrais vous poser les questions mademoiselle.

"Mademoiselle" ? Il porta sa main dans la poche de sa veste en jean et en sortit un objet fin et brillant. Une plaque d'inspecteur.

— Sachez que moi aussi je suis dans la police, donc on devrait s'entendre, lançai-je avant qu'il ne prenne la parole pour m'assassiner de questions comme un bon flic ferait. Où suis-je ? Il me jaugea du regard, avant de me répondre :

— Vous êtes dans l'hôpital de Struncing Cross.

— Pardon ? Je ne suis plus à Redholt ? On avait pas quitté la ville pourtant ?  C'est à combien de temps de Redholt ? lui demandai-je.

— Redholt vous dites ?

— Hello ! Ah, vous êtes réveillé ? Oh pardon ! Je m'appelle Jake, Jake Kragworth, enchanté.

Un homme fit irruption dans la pièce, il était un peu plus petit que l'inspecteur aux beaux yeux bleus. Il avait les cheveux blonds et plusieurs mèches qui encadraient son visage ovale. Ses yeux marrons noisette plongèrent dans les miens ambres, accompagnés d'un grand sourire. Il était moins musclé que son collègue et avait l'air d'être plus sympathique que lui. Il s'approcha de moi et me tendit sa main, que je serrai.

— Jake, il faut que je te parle, fit le brun en direction du nouvel arrivé.

— Non mais qu'est-ce qu'il y a Kieran ? Tu as vu la tête qu'elle tire ? Il faut que je te laisse quelques secondes tout seul et hop, il illustra son exclamation d'un geste de la main imitant une explosion ou quelque chose s'y apparentant, tu fous tout en l'air !

— Jake, ce n'est pas le moment. J'ai quelque chose à te dire. Il porta sa main sur l'épaule du blondinet, l'invitant à quitter la pièce.

— Moi aussi, répliqua le blondinet en enlevant sa main.

Donc l'inspecteur, s'appelle Kieran... (à prononcer [quirane] ).

En tout cas, Kieran prit Jake (à prononcer [djeyque], à l'anglaise) par le bras et s'en allèrent or de "ma chambre". Un docteur entra et m'examina. Il me dit que je n'avais rien de grave et que je pourrai sûrement sortir d'ici demain soir.

— Quel est votre nom, mademoiselle ? me demanda le docteur.

— Elena, Elena Plogeth.

— Très bien. Reposez-vous bien.

L'homme en blouse blanche sortit rapidement de la pièce. Quelques minutes après la sortie du docteur, les deux inspecteurs entrèrent de nouveau dans ma chambre.

— Ce sont bien vos affaires, mademoiselle Plogeth ?

L'inspecteur aux yeux bleus tenait ma sacoche de travail.

— Oui, pourquoi ?

— Vous êtes sûre que vous vous appelez Elena Plogeth ? me demanda le blondinet inquiet.

— Bien sûr que oui, pourquoi me posez-vous toutes ces questions ? répliquai-je, commençant à paniquer à la vue des regards qu'ils s'échangeaient.

— Vous n'existez pas sur nos bases de données, poursuivit le blondinet se tournant dans ma direction.

Notes de l'auteure :

Quoi ? Comment ça ? Que s'est-il passé pour que notre protagoniste féminine se retrouve dans cette situation ? J'espère que ce premier chapitre vous aura plu !