- Chapitre 10 : Akiyama Hachirō -
Une fois lavé, Hayato retourne dans la pièce principale de la maison, le salon. Une trousse de secours est posée sur la table. La policière assise sur le canapé fixe avec insistance la plaie qui orne le front de son protégé. Hayato nie de la tête, il ne veut pas qu'on le touche, il se soignera seul. Saeko arbore un air mi énervée mi attristée.
Elle allait enfin comprendre ce que cache ce drôle de garçon qui était apparu dans sa vie du jour au lendemain. Le garçon attrape l'antiseptique, et un bandage. Il se soigne en silence. Il a bien médité en se douchant. Il regrette déjà d'avoir dit qu'il allait parler. Cela risque de mettre en danger la femme qui a su prendre soin de lui et qui lui a déjà sauvé la vie deux fois. Pourtant, il sait qu'elle a besoin de savoir, il ne peut pas mentir à quelqu'un qu'il apprécie.
Il ne veut pas la perdre, le risque qu'il prend est à deux tranchants. Parler la mettrait en danger, mais rester silencieux peut aussi mener à sa perte. Est ce que ce manque affectif qu'il a subi toutes ces années n'était pas bénéfique finalement ? Est ce que ce silence qu'il a enduré n'était pas la meilleure solution ? Pourquoi a t-il laissé ses assaillants derrière lui en s'enfuyant déjà ?
"Du sang, et encore du sang à perte de vue.
Une silhouette se dressait devant lui. Hayato ne voyait que ses pieds, de toute façon, il n'a aucune envie de voir son visage.
- Tu n'es pas comme les autres, tu as eu la chance de naitre dans le milieu. Utilise cette chance à bon escient au lieu de te comporter comme les autres moutons de la société, ceux qui ne comprennent pas la loi du plus fort. Alors arrête de chercher la compagnie des autre.
Le regard d'Hayato ne pouvait se détourner de la flaque de sang à ses pieds."
Le regard perdu dans le vide, il regrette alors toutes ses actions. Il n'aurait pas dû fuguer, mais affronter son destin et tenir tête aux personnes qui l'effraient en restant avec eux. Il avait préféré mettre en danger la vie d'une autre innocente, qui plus est désormais chère à ses yeux. Il prend sa tête entre ses mains. Si seulement il pouvait remonter le temps ou alors tout simplement disparaitre sans avoir jamais eu d'interactions avec elle. Une autre pensée vient à l'esprit du lycéen rajeunit. Mais maintenant qu'il a interagi avec elle, il est trop tard. L'Organisation pourrait très facilement retrouver ses traces s'il ne lui dit rien.
La policière le fixe en silence sans comprendre ce qui se trame dans la tête de son protégé. Elle agite le bout de son pied d'un air impatient. Mais qu'attend il pour parler ? Elle le presse du regard. Ce dernier détourne le regard, il prend une grande inspiration et se lance.
Sa voix d'abord tremblante s'affirme peu à peu à force de parler. Étonnamment, le fait de vider ce qu'il a sur le cœur lui fait du bien. Il se sent reposé comme s'il s'était endormi après être rester éveillé les 17 ans de son existence non-stop. Il parle de ses parents qui le maltraitent et l'utilisent depuis tout ce temps, il parle de cette organisation criminelle qui lui glace les os et qui lui a rendu une apparence d'enfant, il parle du réel but de sa fugue et il finit par lui expliquer qu'il pense qu'il ferait mieux de quitter la maison de la policière.
Saeko qui est restée silencieuse tout le long, prend la parole lorsqu'il a fini :
- Quitter l'endroit où tu as trouvé refuge, mais pour aller où ? De plus, je ne te suis pas dans ton raisonnement. En quoi fais tu partie de la même espèce que ces personnes là ? Avoir peur n'est pas interdit, je te trouve déjà bien courageux d'avoir osé t'enfuir vu les risques encourus. Tu ne mérites pas de mourir, et moi en tant que policière, je t'assure que tu ne mérites pas d'affronter la justice japonaise. Au contraire, tu dois vivre, et travailler à nos côtés pour anéantir les gens de leur espèce. Et comment comptes tu détruire une organisation qui passe entre les mailles du filet, qui ne laisse pas de traces et qui tue tout ce qui dérange à toi tout seul ?
- ...
- Je comprends certes que tu ne veuilles pas mettre d'autre personnes dans le même cas que toi. Je comprends aussi que tu n'as jamais reçu le soutien et l'amour de quelqu'un d'autre ...
Hayato tique à la fin de la phrase de la policière, cette dernière décide de ne pas relever cette drôle de réaction.
- Mais tu ne peux pas changer certaines choses à toi tout seul. Parfois, il faut savoir accepter de l'aide. Je serai ton pilier, ton refuge, ton soutien émotionnel et bien plus que cela, ta bonne étoile ... Alors compte sur moi, nous allons le faire ensemble, tu vas vivre longtemps. Nous allons rendre notre Japon plus sûr, nous allons réécrire ton futur tous les deux.
Ebahi par les belles paroles de la femme, le garçon ne répond rien. Ses yeux pétillent, il voit enfin une lueur d'espoir dans sa sombre existence.
- Et n'oublie pas, ne désespère pas, ne te décourage pas, accroche toi, quand tu tombes relèves toi. Ne pense pas à la douleur de l'échec, pense à ce que tu as appris de cet obstacle puis relève toi la tête haute, le cœur plus fort, tes convictions et objectifs bien en tête.
Un long silence fait place au discours de la policière. Ces belles paroles ont réussi à réchauffer le cœur du garçon. Il la regarde dans les yeux sans ciller pour la première fois. Sa vie prend un nouveau tournant qu'il n'avait jamais espérer vivre. Les derniers mots que prononce la femme en achevant cette discussion importante finissent de ragaillardir Hayato :
- Tu es mon neveu, je te garde car tes parents sont en voyage d'affaire loin d'ici, Akiyama Hachirō. Bienvenue chez ta tante ...
"Hachirō" hoche vigoureusement la tête, le regard sûr et déterminé. Il croit au belles paroles de sa nouvelle tutrice. Il devait croire en son rêve, et ne pas refuser le soutien qu'on allait lui apporter ...
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